[A] Taille des chapitres

[Celia]

En jeunesse (plutôt dans la cible : à partir de 10 ans), qu'est-ce qui vous semble plus important : la symétrie des chapitres en terme de taille ou la découpe par "unité d'action" ?

Je suis un peu perplexe avec mon projet actuel. Pour l'instant, je m'efforce de faire des chapitres d'environ 10 000 signes, mais ce choix implique de coupler parfois plusieurs scènes différentes (séparées par des sauts de ligne)...

J'ai le sentiment qu'il vaudrait mieux découper par scènes, mais ça donnerait qqch d'assez bigarré en termes de taille...

J'ai lu récemment La Chose qui ne pouvait pas exister, de Moka (à l'Ecole des Loisirs), sur un animal de mer monstrueux et son chemin qui croise le bateau d'un groupe d'enfants ayant gagné un concours (un très chouette roman). Les petits chapitres étaient découpés par unité d'action (et changement de point de vue entre la bête et la vie à bord du bateau. Les longueurs étaient irrégulières, bien que dépassant rarement les 10 pages (dans mon souvenir), et ça rendait le livre synthétique et très lisible.

[Arya]

je vois, merci pour ta réponse Célia !
effectivement, ça semble plus cohérent.
j'ai fait le petit test avec le tome 1 de harry potter et les chapitres s'alternent parfois de 13 pages à presque 30.

[Jo Ann v.]

Personnellement, ça dépend.
Par exemple, pour un roman en blanche, j'ai décidé de couper en 13 chapitres (parce que 13 était le nombre fétiche de mon personnage principal). Par contre, pour le premier tome de ma saga fantasy, mes chapitres font en moyenne dix pages (une 30taine de chapitres, à présent). J'suis psychorigide sur les bords

[Macada]

Mes chapitres jeunesse (roman à partir de 11-12 ans) vont du simple au double : de 8 000 à 16 000 sec en gros.
Mais la plupart font dans les 10-12 000 sec.

Le découpage suit l'action. Il peut y avoir plusieurs actions par chapitre, mais aussi plusieurs chapitres pour une action.
Lors d'une scène, les changements de point de vue sont séparés par un saut de ligne. Les changements de scène sont séparés par une ligne avec astérisques.

Il m'arrive d'ajouter et/ou déplacer des scènes pour "équilibrer" les chapitres.

Mes choix sont issus de l'analyse des structures d'une dizaine de romans jeunesse dont j'apprécie beaucoup le rythme (j'aime les chapitres courts personnellement et les sauts de lignes entre chaque scène).

[Arya]

Merci à toutes les deux pour vos réponses.

Ta méthode me semble excellente, Macada. Je vais certainement suivre ce principe : moyenne de 10 000 sec, avec de gros écarts au besoin.

[Zaniuka]

Bonne question, et en effet ça dépend de ce que tu recherches pour ton histoire. Perso je préfère maintenant les chapitres courts après avoir longtemps été une adepte des longs, pour les memes raisons que celles développées par Macada.
Il y a quelques temps j'ai écrit un roman où chaque chapitre se devait d'etre comme un épisode d'une série c'était très interessant à faire en tous cas.
Jaime bien l'idée de finir le chapitre sur un moment de suspense comme dans les Chair de Poule de R.L Stine

[Macada]

Très juste, en jeunesse, très généralement, tous les chapitres se terminent pour donner envie de lire la suite. Pas forcément du gros suspens (même les gamins se lassent que tous les chapitres terminent à un moment crucial) mais quelque chose qui lance une perche vers la suite.
Ex : une action vient d'être close, le chapitre termine par "Il ne restait plus qu'à s'attaquer au problème suivant"

[Arya]

En adulte, ça ne me dérange absolument pas de lire de longs chapitres. En jeunesse, je pense qu'il vaut mieux faire plus bref de façon générale.
Actuellement j'use et j'abuse du cliffhanger, lol... Mais c'est vrai qu'il faut pas trop charger non plus, de peur de tuer son effet.

[Isaiah]

Je fais remonter le fil.

Tant que ça fait sens, pour moi, la longueur d'un chapitre n'a aucune incidence sur la lecture. Les chapitres réguliers ont un charme, puisqu'ils permettent une progression confortable (on connait la durée d'une "session de lecture"), et les irréguliers, imprévisibles, permettent de se demander qu'est ce que la page suivante nous réserve.

Tout est acceptable. Vraiment tout. L'absence de chapitres, même. Les petits (Certains chapitres font trois mots, preuve à l'appui), les grosses séquences (Vers le Phare de Virginia Woolf a trois chapitres, un de cent cinquante pages, un de quinze et un autre de quatre vingts, par exemple), tout cela existe. Je ne dis pas qu'il est impossible de trouver des choses nouvelles concernant les chapitres, mais la littérature a toujours beaucoup joué des rythmes - surtout à partir du XX° siècle, cela dit. Le but des chapitres n'est pas forcément de rendre la lecture plus facile, c'est plutôt une conséquence, à mon sens : ils sont là plus pour servir le roman dans son entièreté.

[NB]

(Vers le Phare de Virginia Woolf a trois chapitres, un de cent cinquante pages, un de quinze et un autre de quatre vingts, par exemple),

("La promenade au phare", non ?)

[Isaiah]

Il y a deux traductions du titre. De mémoire, "La promenade au phare", c'est l'ancien titre, "Vers le Phare" étant plus près de l'original "To the Lighthouse".

[Earane]

Je ne sais plus qui en parlait justement dans ce fil, mais moi, je préfère les chapitres courts. Les intermèdes, comme Pingu le suggérait, sont assez intéressants. Pour moi qui lit 'nimporte où et n'importe quand, quand je n'ai que quelques instants furtifs, j'apprécie pouvoir lire sans m'arrêter en plein milieu d'une page.

Quand cela n'est pas envisageable, je m'arrange autrement, mais devoir laisser en plan ma lecture est assez irritant et somme toute frustrant.

Quand à mes écrits, je me suis rendue compte que j'écrivais des chapitres d'environ 18k. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. J'écris instinctivement et j'ai toujours à peu près le même nombre de cec (+/- 1k de marge).

Sur le fond, je préfère lire un ouvrage contenant plus de chapitres de moindres importances de signes que le contraire.

[Tristane Suzette]

Je fais remonter.

Je ne sais pas si c'est un formatage dû à la novellite, mais chacun de mes "chapitres" tourne autour de 10000 signes.
A lire ce qui précède dans le fil, j'ai l'impression que ce découpage-là fait "jeunesse". Vous en pensez quoi ?

[Jojo]

Pour ma part je change de chapitre lorsque la situation change, ou que de nouveaux personnages sont introduits hors de la scène précédente.
Par exemple, mes héros se préparent à quitter une ville, et sachant que la scène suivante va apporter des événements nouveaux, j'attaques un nouveau chapitre. Si une bataille ou un combat s'avère long, j'introduis un élément qui génére du suspense, puis la suite se déroule au prochan chapitre. Ainsi ça me permet de ne pas me perdre dans mes évènements, et d'éviter des longueurs dans lesquelles il peut être facile de tomber.
Bien sûr je n'échappes pas aux constantes questions de modifications après des relectures.

[Tristane Suzette]

Dans les exemples que tu donnes, les changements de chapitre sont justifiés.

Pour le début de mon challenge, il ne se passe rien de si marquant. En fait je me vois mal faire un chapitre de "marche" qui durerait 25000 signes (ouais, parce que ces 25000 signes correspondent seulement à un déplacement des persos).