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Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 8:00 am
par Pandora
Ce n'est pas de moi ^^
Sur un autre fil, j'ai lu :
Swald a écrit :Ce qui est bien, aussi, avec son prénom, c'est que du coup j'ai une petite idée de ce à quoi elle ressemble.
Macada a écrit :Principe fondamental du chamanisme : "Nommer c'est connaître".
Mais j'avoue que de mon côté, le prénom ne m'aide que rarement dans l'histoire, surtout au début, et ne me donne pas trop d'idées sur mon personnage. Il ne sert qu'à servir en quelque sorte de "lien affectif" en donnant de la chair à mon histoire mais je ne crois pas que ça m'aide vraiment...
Après, quand mon personnage s'est "personnifié", effectivement, le fait qu'il est un nom est important, mais cela vient, je crois; plus tard

Et vous avez-vous besoin de nommer pour connaître ?
(si doublon, comme d'hab, que ce fil soit impitoyablement supprimé)

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 9:21 am
par Boite en carton
besoin, oui oui oui, mais comme je l'ai déjà dit, la couleur du nom influe sur la couelur du caractère de mes personnages.
J'ai eu beaucoup de soucis avec Alaran par exemple que j'avais mal nommé par rapport à son physique, du coup son caractère était impossible à cerner. J'ai changé son apparence physique pour coller à son nom et le personnage a pris vie tout seul.
Je ne peux pas faire agir un personnage si je n'ai pas son nom, c'est trop intimement lié à son essence.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 9:36 am
par Syven
Boite en carton a écrit :besoin, oui oui oui, mais comme je l'ai déjà dit, la couleur du nom influe sur la couelur du caractère de mes personnages.
J'ai eu beaucoup de soucis avec Alaran par exemple que j'avais mal nommé par rapport à son physique, du coup son caractère était impossible à cerner. J'ai changé son apparence physique pour coller à son nom et le personnage a pris vie tout seul.
Je ne peux pas faire agir un personnage si je n'ai pas son nom, c'est trop intimement lié à son essence.
Même chose ici.

Sans le nom, mon personnage est comme une marionnette que j'agite mais qui refuse de prendre vie.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 9:49 am
par Macada
Dans mon cas j'ai besoin de désigner l'espèce d'amalgame de trucs qui va constituer un personnage. En nommant ce magma, il prend forme : j'ai un personnage.

Cependant, je peux sans problème changer le nom en cours de route : le perso n'en est pas modifié dans ma tête. Ceci est vrai sauf quand le "nommage" a de l'importance pour l'histoire parce que celle-ci tourne justement autour de l'importance du nom (c'est un thème que j'aime explorer) : là je ne peux modifier que si le nouveau nom est dans la même gamme que l'ancien (même origine culturelle, signification similaire,..., ce genre de truc)

A un moment ou un autre, en général quand le texte est fini, je me pose la question des noms définitifs des personnages.
Il y a plein de fois où les grenouilles m'ont aidé à me décider.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 11:22 am
par Iluinar
Pour mes nouvelles situés dans le monde réel, j'utilise toujours les trois ou quatre même prénoms pour mes persos, même s'ils sont très différents.

J'en conclue donc que je ne fais aucun lien entre un prénom et le caractère ou l'apparence physique de mes persos.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 11:36 am
par Tristane Suzette
Pour moi les prénoms (comme les titres) viennent plutôt vers la fin.
Je les choisis en effet par rapport à leur "couleur", qui prend des reflets différents en fonction des gens que je connais et qui portent ces prénoms.

Dans le cas dont je parlais hier, le prénom m'indique quelque chose sur l'être au monde du personnage et ça a été un déclic pour l'histoire à venir dont je ne sais presque rien. Ce prénom est d'ailleurs trop lisible et je vais le transformer en surnom. Y'a qu'à la fin qu'on saura vraiment comment l'héroïne s'appelle. ^^ Pour le coup je connais quelqu'un IRL que je compte utiliser pour le portrait physique (et un peu moral aussi). Quelqu'un que j'aime beaucoup, ça tombe bien ^^

Mais j'ai l'idée d'un deuxième personnage et pour l'instant elle n'est baptisée que provisoirement. ça m'ira puisque que suis capable de travailler avec un [personnage1] au milieu du texte. Enfin, je dis ça mais j'attribue une couleur à ce [personnage] dans mon fichier de travail. Je triche donc un peu.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 12:01 pm
par pingu
Marrant que vous soyez plusieurs à évoquer la couleur.

Ça ne me parle pas du tout. Sans doute que je passe par un autre canal. Ou que mes histoires sont en N&B.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 1:21 pm
par Elikya
Pour moi, un personnage reste lui-même quel que soit le nom que je lui attribue. Puisque certains parlent de couleur, je dirais que la couleur d'un personnage ne dépend pas de son nom mais de son caractère.

Avant, je nommais mes personnages en me basant uniquement sur les sonorités. Du coup, je pouvais facilement modifier leurs noms.

Maintenant, je me base sur les sonorités, mais aussi sur le sens des noms. Chaque personnage porte un nom qui a une signification en rapport avec son aspect physique, son caractère, son destin. Quelques exemples pour que ce soit plus clair :
-Dans "Les enfants du rêve" tous les noms sont d'origine africaine ou arabe (Saran = joie, Asuremi = elle est belle, Hilana = rebelle).
-Dans "Les héritiers d'Heikai, les personnages appartenant au peuple Watashitachi portent des noms japonais (Asaki = espoir matinal, Kaede = érable, Shizuka = calme). Les personnages qui vivent sur la planète Iceltane portent des noms celtes (Carys = amour, Gwennina = blanc, Ciaran = cheveux noirs).

En procédant ainsi, j'ai l'impression de donner plus de sens aux noms que je choisi. Ils sont plus proches de mes personnages, plus ajustés, plus représentatifs. Il me serait donc très difficile d'en changer.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 2:27 pm
par Cédric
Elikya a écrit :Chaque personnage porte un nom qui a une signification en rapport avec son aspect physique, son caractère, son destin.
C'est le principe de ce qu'on appelle l'onomastique (la science de l'étymologie des noms propres). Le travail sur l'onomastique ouvre des portes assez intéressantes niveau caractérisation. Après, il faut savoir doser pour que le rapport nom/personnage ne soit pas trop nébuleux (sinon, c'est s'embêter pour rien), ni, à moins d'un choix véritablement motivé, trop évident (au risque de rendre le tout un peu naïf).

Dans un jeu en ligne, j'ai un jour croisé un duo de joueurs dont les personnages s'appelaient "La magicienne" et "Le barbare". C'était amusant. Dans cette anecdote, l'onomastique sert l'humour, mais fondamentalement, elle peut servir de catalyseur à n'importe quoi.

Dans Of mice and men (Des souris et des hommes) de Steinbeck, le seul noir de l'exploitation dans laquelle travaillent Georges et Lenny, infirme, se prénomme Crooks : son nom (courbé, en anglais) renvoie directement à son dos brisé par les années de travail, ainsi qu'au poids de sa solitude dans le ranch.

Bien sûr, ce n'est qu'un exemple parmi de nombreux autres :)

À titre personnel et pour exemple, dans une nouvelle, Le tribunal, j'ai appelé la destinataire de la lettre du narrateur "Blanche" pour servir la thématique de la culpabilité, de la souillure et de la faute.

Ce n'était peut-être pas très inspiré, certes, là n'est pas le débat ^^ C'était plus pour dire que l'onomastique était un outil qui, étudié un peu, octroyait des possibilités intéressantes d'enrichissement d'un texte. Et plus qu'uniquement au niveau des personnages.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 3:29 pm
par Elikya
Cédric, merci pour ton message. Je ne connaissais pas le terme onomastique et je me coucherai moins bête ce soir.

Comme tu le dis, cette science ouvre des perspectives intéressantes, même s'il faut respecter un certain équilibre.

J'ai ri en imaginant donner les noms suivants à certain de mes personnages : Le gentil/Le méchant, La belle/La moche... Quelles magnifiques caractérisations ! :wamp: Cela dit, je trouve le choix du nom "Blanche" très pertinent.

Par ailleurs, j'aime jouer avec le sens des noms, mais aussi avec le choix des langues. En les choisissant, j'essaie de donner une certaine ambiance au roman. Dans Les enfants du rêve, les sonorités des langues africaines s'accordent bien avec le décor et le contexte de ma Cité. Enfin, j'espère... :oops:

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 3:52 pm
par Boite en carton
Elikya, pour les noms japonais, tout dépend de la façon de les écrire. Il y a beaucoup d'homonymie, donc vérifie par avance si tu ne fais pas de contresens ou précise quelque part le sens que tu donnes aux noms. (je pense qu'il dois y avoir 40 kanji qui se prononcent "ki" par exemple, asa, il n'y en a que deux, heureusement ^^)
Au Japon , on se présente généralement en donnant les kanji de son nom.

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 3:56 pm
par pingu
Boite en carton a écrit : précise quelque part le sens que tu donnes aux noms. .
Est-ce vraiment nécessaire pour le lecteur ? (pour un roman fantasy qui ne se passe pas au Japon mais en tire juste des sonorités) ?

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 4:06 pm
par Boite en carton
pingu a écrit :
Boite en carton a écrit : précise quelque part le sens que tu donnes aux noms. .
Est-ce vraiment nécessaire pour le lecteur ? (pour un roman fantasy qui ne se passe pas au Japon mais en tire juste des sonorités) ?
Pour le lecteur, je ne sais pas mais je pensais surtout aux personnages.
C'est vrai que si tu utilises les noms et un autre système d'écriture totalement différent, tes persos n'en ont peut-être pas besoin...
(mais en parlant des lecteurs, ceux qui comprennent "watashitachi" auront peut-être envie de savoir comment s'écrivent les noms des personnages. J'ai toujours regretté de ne pas savoir comment s'appellait Yôko Tsuno ^^)

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 4:35 pm
par Elikya
Elikya, pour les noms japonais, tout dépend de la façon de les écrire. Il y a beaucoup d'homonymie, donc vérifie par avance si tu ne fais pas de contresens ou précise quelque part le sens que tu donnes aux noms. (je pense qu'il dois y avoir 40 kanji qui se prononcent "ki" par exemple, asa, il n'y en a que deux, heureusement ^^)
Au Japon , on se présente généralement en donnant les kanji de son nom.
Merci pour cette pertinente remarque. La signification de mes prénoms japonais est tirée tout droit d'internet, donc j'espère éviter les erreurs. Je sais qu'il y a plein d'interprétations possibles en fonction des sonorités et des kanji.

Je pense marquer quelque part la signification des noms de l'ensemble des personnages. Une annexe discrète au roman, que les gens liront seulement s'ils en ont envie. Sans parler des prénoms japonais, la signification de prénoms gallois, irlandais, lingala ou swahili n'est pas non plus évidente pour un lecteur lambda.
'ai toujours regretté de ne pas savoir comment s'appellait Yôko Tsuno
Excellente question, je suis une grande fan de cette BD. Ecrivons de ce pas à l'auteur !

Re: Nommer c'est connaître ?

Posté : lun. janv. 04, 2010 4:44 pm
par Khellendros
Intéressant ce topic !! Pour ma part, j'ai tendance à nommer les enfants Johann... C'est plus la sonorité qui joue pour moi, avec les -r, les -l et autres...