Ariane a écrit :Parce qu'après tout, le style, bien qu'on le travaille pour l'améliorer, ça n'a pas à être quelque chose de toujours hyper travaillé, pensé à la virgule près.
Alors là, je distinguerai deux phases : quand on écrit, je suis d'accord, on se laisse largement emporter par sa plume (ce qui ne veut pas dire qu'on ne cherche pas le mot juste, mais c'est vrai qu'on se laisse emporter, et c'est une chose nécessaire pour que le texte livre toute son émotion).
Cependant quand on se relit, c'est tout à fait autre chose et on le voit très bien sur ce forum : la relecture et la correction, ça se fait vraiment mot par mot et
virgule par virgule, c'est un travail acharné.
Ariane a écrit :Le pur exercice de style, ça n'a (presque) aucun intérêt pour moi.
Tout à fait d'accord sur ce point... en tant que lecteur. Je n'ai jamais pu finir "La disparition" de George Perec, par exemple. Aucun intérêt, ça me tombait des mains. Mais en tant qu'auteur, un exercice de style permet de s'entraîner pour les textes suivants, c'est utile.
C'est toujours ma conviction intime : pour faire un bon roman, avant toute chose, avant l'idée, les personnages, l'intrigue... il faut d'abord un bon romancier et cela se travaille sur le long terme (si cela intéresse quelqu'un, j'en parle
ici et toutes mes excuses pour le ton malpoli de cette note)
Ariane a écrit :si le style ne coule pas, je vais avoir bien des difficultés à me rendre jusqu'au bout.
D'accord encore, mais la conclusion que j'en tire, c'est qu'il faut donc que le style coule. Et -sauf pour des gens très doués peut-être- le style ne coule pas tout seul : il faut de l'expérience, il faut avoir déjà affronté ses faiblesses, affûté ses points forts dans des textes précédents, bref, il faut avoir travaillé sa technique.
BeC a écrit :C'est la version écrite de la petite voix qu'on a dans la tête et qui est si difficile à reconnaitre soi-même.
Ah, la fameuse petite voix...
Oui, on garde toujours la même petite voix au fond de nous-mêmes, je ne peux pas dire le contraire... Mais en écrire, c'est aussi l'art de lui donner mille façons de s'exprimer.
Gaby a écrit :Je m'auto-corrige, alors : en partie inconsciente.
Là, je ne peux plus rien dire. Oui, en partie inconsciente, c'est indéniable.