Se lancer ?

[Khellendros]

D'ailleurs, puisque tu parles de squelette, ton fichier excel sur les conflits d'un roman pourrait sûrement être utile avant de commencer un écrit pour ceux qui planifient à fond, non ?

[Amibe_R Nard]

Coucou à tous,

Alors, j'ai décidé de me lancer en me disant que, sans doute, la trame se dessinerait toute seule au fur et à mesure que j'écrirai, qu'elle s'imposerait à moi.

Cependant, j'ai peur... et si je me plantais ? La peur d'écrire me saisit et me bloque. Que faire ?

Beaucoup de films sont tournés comme des puzzles.
C'est vrai que le story board est en dessous.

Mais on peut construire un roman en puzzle.
Avec les grandes étapes et quelques pitons au milieu.

Soit des scènes fugitives (des images que tu as vu passer dans ta tête)
Ou alors des points que l'on force soi-même dans le récit :
- le personnage est blessé (tu laisses les interprétations en plan, blessure physique, blessé dans son orgueil, blessé dans son honneur, etc., tu verras bien.),
- le personnage est aidé,
- un des membres du groupe est tué, (réellement, symboliquement),
- un autre découvre l'amour,
- petit échec dans la mission
- un des personnages du groupe est un traître.
- etc. (Cf. les fonctions de Propp qui peuvent augmenter l'éventail)

Tu peux te donner toute une palette de sentiments à explorer et piocher dans ta liste.

Tu les utiliseras ou non, tu verras bien... mais comme pour le reste ce sont des guides.
La fin que tu vas écrire est aussi un guide.

Ce qui m'amène à

Cependant, j'ai peur... et si je me plantais ? La peur d'écrire me saisit et me bloque. Que faire ?

Là, j'ai un peu de mal à comprendre.

Tu veux dire que tu vas écrire en une seule passe ? Parfaite et pure ?
Que tu ne reviendras à aucun moment sur ton récit ?

Bien des auteurs se lancent sur un premier tiers à la poursuite d'une idée, pour voir si leurs embryons de personnages prennent corps.

A ce premier tiers, ils décident ou non de continuer. (80-100 pages en moyenne)
Certains laissent tomber (mais ils gardent le passage pour plus tard : en écriture, rien ne se jette tout se recycle ! Plus chimique : rien ne se perd, tout se transforme ).
D'autres reviennent sur leur pas (comme sur un chemin de varappe) pour trouver d'autres éléments (c'est de l'écriture brainstorming)... et ils recommencent le début, sans peur et sans reproche.
D'autres continuent en se disant : "on verra bien" (mais un professionnel est comme un chat, il sait comment retomber sur ses pattes, il sait aussi que ce qu'il écrit va/peut être zappé jusqu'à retrouver le bon fils dans l'histoire.) et ils font confiance à leur imagination.

Tu remarqueras que l'imagination peut aussi être puisée dans le puits de tes rebuts, stock d'idée, scènes récupérées à droite et à gauche, voire dans quelques mots épinglés au hasard dans le dictionnaire.


Alors, te planter... comment est-ce seulement possible ?
Surtout, lorsque tu rassembles des éléments pour les mettre dans ta chaudière.

Que la tâche te paraisse impressionnante, soit.
Mais Descartes dit de couper les tâches impressionnantes en petits tronçons

Et n'oublie pas que qui tient la fin, tient les moyens.
Une fois ta fin (tes scènes fortes) écrite, ton héros a rassemblé des objets avec lui, des compagnons... d'où viennent-ils ? Où les a-t-il rencontrés, trouvés ?

A chercher leur provenance, un à un... tu vas te retrouver avec toutes tes scènes intermédiaires. (tout ne vient pas du même endroit)

Pour finir, pense au "méchant", lui aussi, le héros va le/la trouver sur sa route, entraver ses plans, le/la gêner. Et réciproquement, jusqu'à cette finale.

Non, non, impossible d'avoir peur quand on a posé les premières fondations.

Encore faut-il les poser.
Oser ce premier pas.

Petite hésitation au bord de la mare.

Trop tard, d'autres t'ont poussé.
L'Amibe_R Nard

[Arnaldus]

D'ailleurs, puisque tu parles de squelette, ton fichier excel sur les conflits d'un roman pourrait sûrement être utile avant de commencer un écrit pour ceux qui planifient à fond, non ?

Peut-être, bien qu'il s'agit plus d'un outil de mesure applicable à un récit existant, ou à un syno, plutôt qu'un outil de brainstorm pour trouver des idées de conflits.

[Lùani]

Mon conseil à deux balles au passage : même si l'histoire n'est pas complète, essaie tout de même de réfléchir aux "règles" que tu utilises dans ton histoire. "Règles" étant la sommes des choses qui doivent coller de bout en bout, que ce soit la géo-politique, le fonctionnent de la magie ou le système de propulsion de la navette.

Le syno de mon roman était tout de même assez béton, avec à peine quelques incertitudes au milieu (vu comment j'éris mes nouvelles, c'est un exploit). Je visualisais bien mes scènes fortes, pas à la virgule mais presque.
Et je me retrouve avec des incohérences "de règles" que je n'arrives pas à dépatouiller et qui me paralysent. (Mes spectres sont des morts... J'ai des vivants qui se transforment en spectres... j'ai des spectres qu'on renvoie en Enfer... d'autres qui se plaignent de ne pas pouvoir y retourner... Argh !!!)

[anonymedeux]

Merci, merci !

D'abord, merci à l'Amibe. En fait, écrire me terrorise... et pourtant j'adore écrire. C'est te dire !

J'ai mes persos, je connais leurs conflits, leurs palettes de sentiments et leur destin.
Mon monde, je le maîtrise. Je connais ses règles, son histoire... bref la totale.
Je connais le début, des passages du développement et la conclusion.

Mon souci : tout lier.

Donc, c'est fini, c'est foutu, je me lance

[VyvyChibi]

Oui lance-toi tu as raison ! Pour ta décision !

Je pense que c'est en écrivant que tu arriveras à avoir des idées pour relier tous les points de ton histoire

[blackwatch]

Je vais copier Chap' et Utika. Il me semble qu'avoir le début, la fin, la thématique de l'histoire, c'est assez pour démarrer. Perso - depuis le désastre de "Fé Trafic" - je me force quand même à élaborer un syno ayant un tant soit peu de logique derrière. Je brode pas mal sur le contexte, un peu sur le caractère des persos dedans... et go pour l'écriture !
Le fait de se lancer me donne plus d'inspiration qu'un plan détaillé.

[Sylmar]

Les préconisations du coach en Développement Personnel verreux ( raté deux fois ma formation express d'une semaine ) :

-Je n'ai rien à conseiller d'autre, de premier abord, que de te lancer parce que comme l'explique Roanne tu te retrouveras suite à ça avec un truc pas comme tu voulais/pensais, mais à ré-écrire. Des pistes, des idées qui se sont affirmées ou qui ont disparu, perdu en importance, que sais-je...d'autant plus si à l'heure, tu te vois pas pondre un synopsis.

-Te lancer, oui ! Parce que j'ai remarqué que tout en ayant des contours différents à chaque fois, la question tourne plutôt souvent autour de "vais-je le faire ou non ?", ce à quoi je ne saurais te donner une autre réponse que "vas-y"!

Maintenant, à ce que j'en sais, je ne pense pas que ce soit une histoire de "manque de courage", ou de fainéantise de ta part, mais plutôt une peur de flinguer ton monde, de toucher à cette espèce de rêve nébuleux que tu as en tête.

Quoi de mieux pour rêver que de connaître la fin, et aussi le début, tiens ... ! Il y avait un fil où on avait parlé de ça... du fait que non achevé, ou même pas encore commencé, certains avaient dans leur esprit une sorte de roman mythique, mais mythique dans le sens où non encore produit, il n'existait que par le biais des sentiments que l'on éprouvait à l'égard de son essence, et des choses fortes qu'on ne manquerait pas d'y trouver. (En tout cas, c'est comme ça que je l'ai compris)

En clair, tant qu'on n'a pas touché, mis la main à la pâte, il ne reste qu'une forme éthérée, sur laquelle on a très peu prise, faites de projets, de sentiments, d'impressions visuelles très fortes parfois. Bref, une jolie machine à rêves... au delà de toute contrainte.

Je pense que ça peut faire peur d'aller toucher à ça ; inévitablement, en essayant de mettre des mots sur ce qui nous habite, on va renoncer à quelque chose, au moins à cette forme parfaite imaginaire, et aussi à la sérénité d'auteur, si on peut qualifier ainsi l'état qui précède la "véritable écriture" du projet tant désiré.
Peut-être que ces choses mêmes, qui font l'essence de ce projet, tenaient à rester inexprimables, peut-être sont-elles difficiles à toucher en tant que conteur/auteur, et savoir que l'on risque de déraper en étant pas à la hauteur a quelque chose d'un peu angoissant... ça peut paraître cul-cul tout ça, mais on ne sait pas toujours à quoi on touche en écrivant, surtout quand ça tient à coeur.

Pardonne moi d'avoir livré mon ressenti plutôt que d'avoir, peut-être, lu l'intégralité du post ; je me suis contenté de celui qui ouvrait la discussion...


Je résume donc, un peu de sport, des fruits et des légumes à chaque pleine lune, un lavement par mois... après ça, le poil est impeccable, foi de Slibard.

[Mélanie]

Je vais faire contre-chœur. Même si tout ce qu'a dit Sylmar je le trouve très juste et bien pensé.

Peut-être, Daerel, si tu ne parviens pas à te lancer, peut-être est-ce que tu n'es pas encore prêt. Peut-être que tu n'as pas encore posé le doigt sur ce qu'il te manque pour débuter.

En matière d'écriture, je suis plus d'avis qu'il faut savoir s'écouter pour bien faire. Si tu as un blocage, peut-être est-ce moins la faute à ta timidité que la tienne. Peut-être que en fin de compte ton appréhension a raison et que c'est un message pour te dire que tu as oublié quelque chose avant de commencer.

Je trouve aussi bizarre que l'on doive forcer son envie. Tu n'as de compte à rendre à personne. Si ta muse hésite, il faut la respecter. Et si tu la respectes, elle te le rendra.

Je ne veux surtout décourager personne. Ce n'est pas l'attente que je conseille. Mais l'écriture ne se résume pas qu'à la pure écriture. Il y a autour aussi beaucoup de travail.
Demande toi, ce qui te bloque vraiment.

[Syven]

Si tu as déjà ton premier chapitre, pour le poursuivre, analyse-le pour en découvrir les axes moteurs. Sers-toi ensuite d'eux pour aligner le chapitre suivant dessus.

C'est comme ça qu'on fait quand on n'a pas de plan. Attention, veille à ne jamais avoir de chapitre creux, de ceux qui ne font pas progressé l'intrigue.

Bon courage !

[Tristane Suzette]

Bon, je me lance. De toute façon, je me suis bien rendu compte dans mes longues nouvelles que le récit gagne seul une autonomie. J'ai beau avoir un plan, il évolue tout le temps (sauf le début et la fin qui ne m'ont jamais fait défaut, c'est vraiment cet entre-deux).

En parcourant le fil, je pensais justement à te parler de ton précédent travail sur une certaine nouvelle longue que j'avais beaucoup appréciée
Si tu penses que le récit gagnera en autonomie en te lançant, je pense que tu y gagneras aussi en plaisir d'écriture.
Si je me permettais un conseil, ce serait juste de prendre le temps en cours d'écriture pour sortir des infos et les placer dans des fiches, et de chapitrer chaque scène. Si tu ne balises pas ton récit avant de l'écrire, mieux vaut le baliser après pour ne pas être perdu. C'est ce que je ferai si je retente le challenge cette année.

En tous cas courage

[anonymedeux]

Bah, je me suis lancé... j'ai même un coach pour me botter les fesses.

Je crois que ma peur est ce qu'a exprimé Sylmar : le fait de désacraliser/être déçu par le monde qui m'habite depuis longtemps.

J'ai actuellement suffisamment de balises pour partir au combat écrit. J'ai mes personnages,d es scènes phares, un début, une fin, des conflits psychologiques et un monde maîtrisé.

Je sais ce que je veux pour l'histoire et les petites histoires. Je sais qui sont mes personnages, leurs motivations et conflits et leur destin.

Manque plus qu'à me laisser porter par le récit. Donc, normalement, le chapitre un devrait être fini d'ici vendredi prochain (de toute façon, si je ne le fais pas, mon coach me bottera les fesses ). Bon, je commence mal, je tue un de mes personnages dès le premier chapitre. Enfin bon...

[Zanlicatl]

ça en est où alors? je suis curieux... Tu as réussi???

J'ai appris il y a un moment c'est la technique du "pourquoi, comment?" et tu pars A LA FIN de ton ecrit ! Prenons un exemple simple

Le royaume est heureux.... POURQUOI?

le Dragon sorcier est mort.... COMMENT?

tuer par le chevalier.... POURQUOI?

car le Dragon a kidnapé la princesse.... COMMENT?

par un sort magique.... POURQUOI?

pour se venger de la famille royal.... (bref je m'arrête là j'ignore si la technique est VRAIMENT efficace, mais elle ma permis souvent de débloqué des situations exaspérante.)

[Anonyme_Quatre]

Hum, ça m'étonnerait que quelqu'un qui n'est plus inscrit et dont le sujet date d'il y a six ans te réponde

[Crazy]

Mais le sujet de base est là pour être relancé, sinon