sherkkhann a écrit :Coucou
Le titre n'est pas très parlant car ce n'est pas vraiment de l'horreur. Voilà, je dois écrire un chapitre où les héros sont torturés, mais pas seulement. L'homme qui les enferme est un pervers qui prend plaisir à les humilier. Je me demandais si certain d'entre vous avait déjà écrit ce genre de scènes ; humiliations.
Jusqu'où peut-on aller ? Vaut-il mieux suggérer ou montrer ?
Quand j'écris les scènes j'ai franchement une boule au ventre
, j'aimerai que ce soit pareil pour le lecteur mais sans trop en faire. La pire scène sera suggéré pour cause de "peut pas écrire ça..."
En tant que lecteur, préférez-vous que ce soit suggérée ? Préférez-vous tout voir pour mieux cerner ensuite la psychologie des perso ?
Si tu écris un texte jeunesse, tu peux oublier.
La torture, ça ne passe pas la censure.
Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.
"Les publications visées à l'article 1er ne doivent comporter aucune illustration, aucun récit, aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes ou délits ou de nature à démoraliser l'enfance ou la jeunesse, ou à inspirer ou entretenir des préjugés ethniques."
Et ça peut aller loin.
http://blog.crdp-versailles.fr/docsanto ... rature-ado
Le cas exemplaire de « L'affaire d'Abbeville », survenue en 2000 autour de l'ouvrage Le Grand Cahier, d'Agota Kristof, peut sembler plutôt inquiétant. Recommandée par le CNDP, cité dans les manuels de français, la lecture de ce roman en classe de 3e attira quelques ennuis au professeur de français d'un collège d'Abbeville. Il fut accusé de diffuser des écrits pornographiques et retenu en garde à vue, tandis que son domicile était fouillé. Le grand cahier est un récit qui prend place dans le contexte historique de la seconde guerre mondiale, dans un pays ravagé par les horreurs. Les deux frères jumeaux héros de l'histoire n'ont pas de repères et pour eux, le mensonge, le vol, la torture, et le meurtre ne sont que des événements nécessaires à leur survie. Ce sont surtout les scènes sexuelles qui ont choqué des parents d'élèves. Et pourtant ce livre est bien une œuvre à lire, à méditer, à travailler. Je viens d'en faire la lecture et il me semble que c'est un livre qui a toute sa place dans un CDI de lycée. Pour un collège, les choses sont toujours plus délicates car il existe un fort écart entre la maturation intellectuelle et affective d'un 6e et celle d'un 3e, ce qui pose la question du libre-accès. N'oublions pas cependant qu'un lecteur a tendance à écarter de lui-même un ouvrage qui ne lui convient pas.
Maintenant, si tu veux vraiment savoir jusqu'où tu peux aller (ou ne pas aller)
Je te donne ce titre : BRITE Poppy Z. Le Corps Exquis
Je doute que tu puisses aller dans ce type de "malsain", parce que c'est un livre malsain.
Où tu as de la torture, très (trop) bien rendue.
Bref, même s'il est bien écrit, un livre que je déconseille. (sauf public bien averti)
Pour répondre à ta question.
Souviens-toi des films de Hitchcock, ou des films d'horreur.
Tant que rien n'est montré, c'est le spectateur qui imagine (et le bougre a bien plus d'imagination que tu n'en auras jamais
), c'est au moment où le "monstre" apparaît que le récit bascule... soit dans le sublime, soit dans le nanar ou bide total.
Alien est-il plus effrayant quand tu l'entends courir dans les faux plafonds de la base, ou lorsqu'il apparaît pour sauter sur les hommes ?
Dans ce genre de scène, n'oublie pas la place de ton lecteur.
Si tu le dégoûtes, il quitte le jeu. (tu as lu que certaines zappaient le passage
)
Je sais que ma mère n'a jamais pu terminer un Pont sur la Drina d'Ivo Andric, et pourtant, pour avoir cherché, j'ai juste trouvé un petit passage où on empalait les vaincus, avec lenteur, pour les garder en vie, (par le fondement jusqu'à la sortie derrière l'omoplate) avant de les placer sur deux fourches au milieu de la rivière... et de croiser des planches autour du pal pour que... tourne le bateau à roue !
110 pages (chiantes) pour ça !
Et après plus rien d'aussi croustillant. Pffff.
Je n'ai pas été tellement plus loin, on quittait les empaleurs pour des peuplades plus "civilisées". Et l'histoire du pont, ça allait bien durant 110 pages.
Tout ça pour dire qu'il vaut mieux suggérer, plutôt que montrer dans ce cas particulier.
Parce qu'on va vite te prendre pour le pervers qui... aime ça. (c'est tout le problème des scènes tendancieuses. Cf. l'affaire d'Abbeville).
Sans oublier ta responsabilité d'auteur... Si un seul connard se sert de ton texte pour s'amuser à reproduire ce que tu as écrit, ça peut te détruire, toi.
Voilà pourquoi il faut faire très attention à ce genre de scènes.
Elles sont vraiment "glissantes".
Cependant, si tu en as besoin pour ton texte, tu en as besoin.
Le lecteur doit-il les voir ?
Si oui, sous quelle forme ?
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard (qui te lira, rien que pour voir
)