[A] Le héros (adulte) face à l'enfant

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Tristeplume
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Re: Le héros et les enfants

Message par Tristeplume »

Beorn a écrit :C'est la même chose pour les enfants : quelles que soient les raisons pour lesquelles on a choisi d'en faire, ce n'est pas pour autant qu'on n'éprouve pas de l'amour pour eux et qu'on ne s'en occupe pas du mieux possible.
Il y a de très mauvaises raisons pour faire des enfants.
Et l'amour, c'est bien joli, mais ça se saurait si c'était un sentiment positif...

Bon, ça touche de trop près mon domaine professionel, je viens sur Cocy pour parler d'autre chose et y a beaucoup trop de risques pour que je m'emporte, donc j'arrêterai là. ;)
Luani a écrit :De par mon expérience personnelle, je crois que les pères se projettent plus loin que les femmes dans leur désir d'enfant. Un femme pense à ce petit bébé qu'elle va pouvoir tenir dasn ses bras, alors que le père pense plus aux futures parties de foot ou scéances de construction légo. Le vrai plaisir d'un père est d'apprendre des choses à son fils.
En effet, c'est ce que je pensais avant d'avoir des enfants.
Maintenant, je suis à deux doigts de troquer mes grands contre des nouveaux nés. :mrgreen:
Franchement, j'ai adoré le contact des bébés. Par la force des choses, Bobonne étant absente la semaine, j'ai été obligé de m'occuper des tâches traditionnellement dévolues aux femelles... sauf l'allaitement où j'ai rencontré des petits problèmes techniques... pas faute d'avoir essayé pourtant. :mrgreen:

Enfin bon, on s'éloigne du sujet.

Pour en revenir à la SFFF, les relations parents-enfants sont globalement très présentes je trouve, du moins en filigramme. Nous sommes dans des romans d'aventures (généralement) avec un contexte peu propice pour faire évoluer de petits enfants. L'approche se limite donc souvent à des thèmes comme l'héritage, la vengeance ou la quête de ses origines.
La relation parent-enfant n'est pas souvent exploitée "au quotidien" dans ce type de roman. Comme pour l'amour où on se limite souvent aux préliminaires sans rentrer dans la vie de couple en elle-même.
Globalement, l'approche est peut-être moins introspective, intimiste ou psychologique en SFFF pour que ces aspects soient développés.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.

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Beorn
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Re: Le héros et les enfants

Message par Beorn »

Tristeplume a écrit :Beorn a écrit:
C'est la même chose pour les enfants : quelles que soient les raisons pour lesquelles on a choisi d'en faire, ce n'est pas pour autant qu'on n'éprouve pas de l'amour pour eux et qu'on ne s'en occupe pas du mieux possible.


Il y a de très mauvaises raisons pour faire des enfants.
Et l'amour, c'est bien joli, mais ça se saurait si c'était un sentiment positif...
Moui, mais encore une fois, on ne parle pas de la même chose. Tu abordes le sujet avec ton oeil de professionnel qui voit des situations horribles, sans doute.
Moi, je le vois avec mon oeil de "parent moyen" et de copain de tas de "parents moyens" (ni bons, ni mauvais, mais pas des cas extrêmes en tout cas).

Je répondais à Celia sur un point bien précis. Le fait de considérer des enfants comme des outils pour nos aspirations personnelles (jouer, transmettre ses valeurs...). Pour moi, ce ne sont pas forcément de mauvaises raisons et ça n'empêche pas d'être de bons parents.

Mais oui, bien sûr, certains parents font des enfants pour les alloc ou pour d'autres raisons pires encore, qui ne présagent rien de bon quant à l'avenir des enfants. Et oui, l'amour peut être un sentiment destructeur, on pourrait en parler longuement aussi, mais ce n'est pas trop le sujet (quoique...).

Ce que je sais, c'est qu'on a tous nos raisons pour faire des enfants -conscientes ou non. Ces raisons ne présagent pas toujours des parents qu'on sera, ce serait trop simple.

Et puis les enfants nous surprennent : on en a une idée avant qu'ils ne soient là ("moi, les bébés, ce n'est pas mon truc" ou "moi, je veux un footballeur" ou "moi, je serai une mère poule", pour caricaturer) on a une image d'eux et de ce qui nous attend et puis... au final, c'est autre chose.
Parfois, c'est une bonne surprise, on se découvre des joies et des dons... et parfois c'est le contraire.

EDIT : contrairement aux apparences, je crois que je suis toujours dans le sujet... sisi !
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Tristeplume
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Re: Le héros et les enfants

Message par Tristeplume »

Oui, mon opinion est forcément biaisée, je le conçois. ;)
Beorn a écrit :Ce que je sais, c'est qu'on a tous nos raisons pour faire des enfants -conscientes ou non. Ces raisons ne présagent pas toujours des parents qu'on sera, ce serait trop simple.
Entièrement d'accord.
On pourrait dire la même chose pour la vie de couple. ;)
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.

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EtienneB
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Re: Le héros et les enfants

Message par EtienneB »

Quitte à écrire de la SFFF, ne faut-il pas envisager des relations parents-enfants fantastiques (au sens "surprenantes", "incroyables", "incompréhensibles") ?

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Lùani
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Re: Le héros et les enfants

Message par Lùani »

Celia a écrit : Déjà lire qu'une femme projette moins loin qu'un homme... Ca me hérisse le poil je l'avoue. Ca me ferait plutôt penser que l'homme cherche un outil (à ses jeux ou à son héritage) plutôt qu'un être dont il faut s'occuper et qu'il faut protéger : et moi-même je me noie dans la caricature et je le vois bien.
je parlais des futurs pères que je connais : mon mari, mes cousins et les maris de mes copines... En fait, ce que je voulais surtout dire, c'est que les futurs pères que je connais ne phatasment que rarement sur le nourrisson à venir. Peut-être que cela viendra un jour, maintenant que les petits garçons jouent aussi à la poupée à la maternelle, mais les gars que je connais n'en sont pas là.
Ce qui n'empêche pas, par la suite, qu'ils s'occupent très bien de leurs bébés. (Après, savoir s'ils le font par plaisir pur ou s'il y a de nos jours une telle pression pour le partage des tâche qu'ils n'osent pas y échapper... c'est un autre débat !)

Et le contexte de cette réflexion était notre monde d'aujourd'hui. Je ne sais pas si de nos jours, il y a vraiment des situations où nos enfants ont besoin d'être protégés (au sens : protection contre un danger physique). La protection revient à une question d'apprentissage (on ne traverse pas au rouge, on ne suit pas un inconnu etc...)
Par contre, c'est vrai que c'est un aspect qu'on doit prendre en compte dans un monde SFFF.

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Celia
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Re: Le héros et les enfants

Message par Celia »

Tristeplume a écrit : Pour en revenir à la SFFF, les relations parents-enfants sont globalement très présentes je trouve, du moins en filigramme. Nous sommes dans des romans d'aventures (généralement) avec un contexte peu propice pour faire évoluer de petits enfants. L'approche se limite donc souvent à des thèmes comme l'héritage, la vengeance ou la quête de ses origines.
La relation parent-enfant n'est pas souvent exploitée "au quotidien" dans ce type de roman. Comme pour l'amour où on se limite souvent aux préliminaires sans rentrer dans la vie de couple en elle-même.
Globalement, l'approche est peut-être moins introspective, intimiste ou psychologique en SFFF pour que ces aspects soient développés.
Cela m'étonnerait qu'il soit la seule exception à la règle mais il y en a un qui arrive à le faire, que ce soit en arrière-plan ou en thème principal, c'est Stephen King, ne serait-ce que par Charlie pour la relation père-fille, ou, de façon plus tragique encore, dans Shining (mère-fils et père-fils). Et nous parlons bien de jeunes enfants (disons en gros cours préparatoire / cours élémentaire)
La relation père-fille (et par flash-back père-petite fille) est aussi un des sujets principaux de la Chanson de l'exil de Marion Zimmer Bradley, avec les relations orageuses à l'adolescence, et empruntes d'incompréhension dans l'enfance, entre Lew Alton et sa fille.
Dans les extrêmes, il y a La Route, dans lequel nous ne savons jamais vraiment quel est l'âge de l'enfant (10 ans ? Il me semble qu'il est un peu plus vieux dans le film)
Par contre effectivement quand on va du coté des tout petit, c'est beaucoup plus compliqué. En fantasy on a la solution de facilité, celle de laisser le marmot à une nourrice... Une solution saine aussi, quand on voit l'éducation qu'à reçu Guts dans Berserk, élevé bébé au milieu des mercenaire et donné en pâture à un guerrier à 6 ans (ou pas bien plus tard). Bof. La nourrice c'est mieux !

(Et hop ! on retombe dans le sujet complètement !)

Je ne sais pas si de nos jours, il y a vraiment des situations où nos enfants ont besoin d'être protégés (au sens : protection contre un danger physique)
Et pourtant si : insalubrité des logements, pas de logements du tout, protection contre les maladies, protection contre un parent violent, protection contre des "traditions" culturelles (comme l'excision), etc. Ah ce n'est plus le grand méchant loup, mais symboliquement, ça l'est quand même.
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desienne
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Re: Le héros et les enfants

Message par desienne »

En lisant le fil, je me faisais la réflexion que je proposais une approche différente des enfants / héros dans Contre-Mesures.
En effet, chez moi, les enfants n'ont pas de parents, ils n'en connaissent même pas le concept au sens biologique (une maman et un papa), idem pour les frères et sœurs dont le statut est arbitraire et sans relation avec des liens de sang.
La notion de famille est extrêmement délétère.
Ces humains n'en connaissent qu'une forme élastique sous forme de foyers dirigés par des robots humanoïdes qui eux, jouent le rôle de parents.

Ce sont des instruments au service d'une exploration lointaine et parce que les autres solutions sont vouées à l'échec.
Pourtant, je travaille la question du désir d'une descendance, d'un bébé par le biais de la jeune humaine Elena. En un sens, sans le dire, cette volonté est très marquée biologiquement et se dégage de notions culturelles qu'ils n'ont pas (Ils n'ont jamais connu la Terre et n'y sont pas nés).

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Tsumire
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Re: Le héros et les enfants

Message par Tsumire »

Luani a écrit : je parlais des futurs pères que je connais : mon mari, mes cousins et les maris de mes copines... En fait, ce que je voulais surtout dire, c'est que les futurs pères que je connais ne phatasment que rarement sur le nourrisson à venir. Peut-être que cela viendra un jour, maintenant que les petits garçons jouent aussi à la poupée à la maternelle, mais les gars que je connais n'en sont pas là.
Ce qui n'empêche pas, par la suite, qu'ils s'occupent très bien de leurs bébés. (Après, savoir s'ils le font par plaisir pur ou s'il y a de nos jours une telle pression pour le partage des tâche qu'ils n'osent pas y échapper... c'est un autre débat !)
Je tenais à dire que j'ai vu Mr Tsumire dans tes descriptions ! Ça m'a parut criant de ressemblance, même ^^
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Beorn
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Re: Le héros et les enfants

Message par Beorn »

Etienne a écrit :Beo :rn
J'aurais aimé avoir une fille, par exemple, notamment pour "comprendre comment ça marche"

A qui le dis-tu ! Découvrir enfin le mystère féminin ! Comprendre ces êtres mystérieux, si différents et si attirants ! Mais ne te plains pas, au moins, tu as une soeur ! (je lis ton blog, je sais tout...)
^^
My god, je suis découvert.
Etienne a écrit :Et pour ce qui est du pouvoir magique avec les bébés, je suis sur que l'Aimée est au moins aussi forte que toi (mais elle triche, les bébés, c'est son dada : elle a eu 5 petits frères et soeurs et elle était sage-femme jusqu'à la fin de l'an dernier). Mais il y a effectivement des gens qui ont le "chic" (comme disait Gotlib) avec les enfants, qui vont avoir un contact extraordinaire avec eux. Moi, c'est tout le contraire et je suis sur qu'ils le perçoivent...
C'est vrai, il y a des gens plus à l'aise que d'autres, mais il y a aussi des rencontres entre un adulte et un enfant.
Moi qui suis plutôt à l'aise avec les enfants, ce n'est pas le cas avec tous. Ils ont chacun leur personnalité, c'est comme pour les gens : il y en a que j'aime bien et d'autres que... hum... je n'aime pas. Ben oui, il faut le dire.
Etienne a écrit :Quitte à écrire de la SFFF, ne faut-il pas envisager des relations parents-enfants fantastiques (au sens "surprenantes", "incroyables", "incompréhensibles") ?
Si bien sûr, c'est une possibilité, (et c'est aussi le cas dans "La Pucelle"^^) mais c'est toujours le même vieux truc : si tu es crédible sur les détails, ton effet "incroyable" sera d'autant plus fort et inattendu.
Si tu décris un chat avec justesse en train de se lécher la patte et de lorgner sur le jambon, quand il se met à parler, on est scotché.
Et bien pour les relations parents/enfants, c'est pareil : si elles paraissent crédibles et semblables à ce qu'on voit autour de nous, l'aspect fantastique ou magique nous touchera avec beaucoup plus de force.

Enfin, ce n'est pas la seule technique, bien sûr, mais c'est une technique que j'aime bien. ;)
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Jo Ann v.
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Re: Le héros et les enfants

Message par Jo Ann v. »

desienne a écrit :En lisant le fil, je me faisais la réflexion que je proposais une approche différente des enfants / héros dans Contre-Mesures.
En effet, chez moi, les enfants n'ont pas de parents, ils n'en connaissent même pas le concept au sens biologique (une maman et un papa), idem pour les frères et sœurs dont le statut est arbitraire et sans relation avec des liens de sang.
La notion de famille est extrêmement délétère.
Ces humains n'en connaissent qu'une forme élastique sous forme de foyers dirigés par des robots humanoïdes qui eux, jouent le rôle de parents.

Ce sont des instruments au service d'une exploration lointaine et parce que les autres solutions sont vouées à l'échec.
Pourtant, je travaille la question du désir d'une descendance, d'un bébé par le biais de la jeune humaine Elena. En un sens, sans le dire, cette volonté est très marquée biologiquement et se dégage de notions culturelles qu'ils n'ont pas (Ils n'ont jamais connu la Terre et n'y sont pas nés).
Ouh, ça donne envie, tout ça !

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