[A] De la surabondance de détails inutiles

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Garg
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Garg »

Surabondance et inutiles : les termes répondent à la question.

Néanmoins, si les descriptions sont prenantes, ou attisent notre curiosité, on ne décroche pas en tant que lecteur.

J'ai le défaut inverse, ne pas expliciter assez. Difficile de se mettre à la place d'un personnage qui ne sait rien et n'a pas d'informations (à moins de faire peur).

À mon avis, descriptions ou pas, c'est l'intérêt du lecteur qui prime :
- soit l'intérêt immédiat de descriptions/scènes bonus (genre à la fin description du trésor trouvé)
- soit l'intérêt plus profond de continuité et de logique dans la longueur

Je ne suis pas sûr qu'il faille ne considérer que ce qui sert. Dans une nouvelle, d'accord. Dans un roman, on peut aussi joindre l'utile à l'agréable pour le lecteur. De plus, quelle est la définition de l'utile ? On enlève une scène et cela ne nuit pas à l'ensemble. Soit. Le même roman peut parfois être agencé de différentes façons. Certains me diront qu'un roman peut n'exister qu'avec un seul agencement. Sans doute, mais pas tous les romans.

Il est certain que s'il n'y a que des scènes sans lien apparent, le lecteur aura du mal à s'y retrouver. Mais dans la vraie vie, il n'y a pas forcément de continuité, d'explications à tout, ni de clôture. Je suis sûr que la plupart des gens qui détestent les films non hollywoodiens ne veulent pas spécialement voir la vie normale avec ses incertitudes. Pour ces lecteurs, l'histoire a intérêt à être limpide, continue, etc.

Il faut doser, c'est certain. Il ne faut pas devenir non plus des ayatollahs de l'utilitarisme. Des détails qui se répondent 50 ou 100 p. plus loin, c'est sympa. Truffer son roman de détails qui se répondent, c'est lourd et fastidieux à lire (car on se demande à chaque page si on a loupé une allusion ou une référence cachée par l'auteur :rha: ).

Donc, je pense qu'en moyenne, il faut un équilibre, et être raisonnable sur les descriptions.
Une moyenne de température, c'est -10°C aux pieds et +50°C à la tête -> cela fait 20°C et on est bien.
Maintenant, imaginons un roman à 20°C tout le temps, il ne se passe pas grand chose, on s'ennuie ferme. :zzz:
Ce n'est donc pas la moyenne qui est importante (quoi que) mais l'écart-type.

À mon sens, il y a aussi une différence entre une description (du point de vue d'un personnage) et une explication du narrateur omniscient. Les gens qui savent tout, cela a tendance à énerver. Ils énoncent des vérités qu'on ne peut remettre en cause. Pour cette raison, je trouve que le point de vue omniscient est dur à manier. L'utiliser avec parcimonie permet d'en minimiser l'impact négatif.

Ce qu'il y a de bien en littérature, c'est qu'il y a peu de généralités. Par exemple, si on prend un roman d'action, sans descriptions, cela peut devenir un navet.

C'est bien pour cela que vos commentaires qui proposent des solutions pour amener les informations me sont intéressants. Car il ne s'agit pas de supprimer mais d'injecter sous une autre forme. Encore une p'tite dose, siouplaît :mrgreen: !

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Nightfall
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Re: De la surabondance de détails inutiles

Message par Nightfall »

Coucou
Merci pour toutes ces réponses et désolé pour mon petit retard. Vos commentaires sont tous très instructifs et me font beaucoup réfléchir :merci:
Melanie a écrit :Le grand mieux, c'est ce qu'utilise Parchemin : avoir un personnage au même niveau (voire en dessous) de connaissance que le lecteur. Lui faire des explications à lui est plus naturel que d'en faire à un lecteur.
Je quote Melanie mais l'idée vient d'autres personnes aussi ^^ J'y ai déjà pensé, mais on peut quand même tomber dans une très longue énumération ("Vois tu mon petit, il existe 14 sortes de magie. Il y a tout d'abord la magie de la terre, qui permet de.... ") ne serait-ce pas trop pompeux et ininteressant ?
Bélier a écrit :et bien que certains arrivent à en faire des scènes relativement agréables ce n'est pas souvent le cas.
Voilà le problème que je soulevais ^^ Mais en lisant tous ces messages, je me sens capable de distiller ça et là des petites informations sur la magie pour décrire sans ennuyer.

Garg, tu es arrivé, je pense, au fond du problème, l'utilitarisme. Il me semble que quelqu'un a déjà définit l'art comme ce qui n'a d'autre fin que soi même, et ce genre de description fourmillant de vie et de réalisme mais un peu en marge de l'intrigue, c'en est le parfait exemple à mon sens. Mais l'art a aussi pour impératif la beauté (et tendre à son universalité) et je pense que ce genre de passage rebute plus qu'il le plait. Si j'ai ouvert ce thread, c'était pour savoir si les lecteurs se disent "Ouah, quel univers fascinant, passage très artistique" ou "Mais quel rapport dans le contexte". Par une focalisation assez proche du personnage et des détails discrets et récurrents, on doit pouvoir résoudre ce problème cela dit. Et ce type de focalisation évite les problèmes liés à l'omniscience.
Mais dans la vraie vie, il n'y a pas forcément de continuité, d'explications à tout, ni de clôture.
Je ne peux m'empècher de penser au peu que je sais de Musset et Shakespeare... peintre la vie telle qu'elle est, sans far, dans toute sa splendeur et son tragique, c'est aussi un de mes buts. Ca donne à réfléchir...
"If you start behaving like a grownup, the Specters'll come and get you !! "
Through the eyes of the Summoner

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