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commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 12:57 pm
par Conteuse
Je me révolte un peu comme l'interdiction d'utiliser "commencer à", se mettre à".
(J'ai déjà bien assez de mal à diminuer le nombre des adverbes et des participes présents ^^.)

Rien à faire, pour moi
- "il se mit à chercher" n'est pas la même chose que "il chercha"
- "Il commençait à redescendre en cherchant du pied le haut de l’échelle" n'est pas la même chose que "Il redescendait en cherchant du pied le haut de l’échelle"

Comment faites-vous donc pour ne pas les utiliser quand votre personnage engage une action ?

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 1:01 pm
par Roanne
Tu peux ajouter "il s'apprêtait à" à ta liste ?

Bah oui, comme les adverbes et participes présents, ce ne sont pas des gros mots, ils ont une utilité et un sens précis.
Le tout c'est évidemment de ne pas en abuser... changer la structure de la phrase est peut-être le seul moyen d'en éviter la répétition.
(pfff, les corrections, c'est une vraie gymnastique...)

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 1:04 pm
par tsahel
Je pense comme toi, Conteuse, que les deux expressions n'ont pas la même signification et donc qu'on ne peut pas simplement supprimer pour alléger vu qu'on change le sens de la phrase.

Je suggèrerais bien de remplacer commencer à par débuter... ;)
Mais je crains que le problème ne soit le même. Pourtant, il me semble nécessaire de pouvoir donner la nuance au lecteur quand le besoin s'en fait sentir.


Tsahel

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 1:04 pm
par desienne
J'essaye de contourner, autant que possible, même si ce n'est pas évident.
Toutefois, j'en garde quelques uns, comme toujours c'est l'accumulation d'une même tournure qui peut se révéler nuisible.
Cela dépend du contexte aussi

"il se mit à chercher"
=> Il entama / débuta sa recherche

"Il commençait à redescendre en cherchant du pied le haut de l’échelle"
=> Il entreprit de redescendre, chercha du pied le haut de l'échelle...

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 1:13 pm
par Thomas John
Conteuse, je te soutiens ! Rébellion !
Plus sérieusement, je pense comme Roanne qu’il n’y a pas d’interdiction, c’est une question de dosage.
Je trouve même que ça fonctionne bien lorsque tu veux donner marquer une surprise, un imprévu, ou encore dans certaines scènes d’action. Le problème c’est que ça saute vite aux yeux si tu en as toutes les deux pages.

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 1:18 pm
par Stef-
Oui, c'est toujours le problème des répétitions, que ce soit des mots, des tournures, ou le rythme des phrases...

Je crois que ce qui compte, c'est de connaître plusieurs solutions (un maximum) pour un même résultat ? Le sens n'est jamais exactement pareil, mais à certains endroits, les passé simples peuvent être plus appropriés et ainsi alléger certaines phrases.

De toute façon, répéter que des passé simples finissant en "a", ce n'est pas bon non plus à la lecture ! (et à la 3ème personne ils sont nombreux :wamp: )

Toujours ce dilemme d'écrire une histoire, faire passer les informations en utilisant un minimum de mots... :roll:

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 1:18 pm
par Silène
Pour ma part, se mettre à me semble plus familier que commencer à ou débuter, s'atteler, entreprendre...
Mais aucune interdiction, il suffit de ne pas en abuser !

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 1:30 pm
par anonymetrois
Je crois que ce sont des semi-auxiliaires, dans le jargon.

Ils posent plusieurs problèmes, quand même.

1) ils alourdissent la phrase ; ce n'est pas anodin. Est-ce que la nuance apportée en vaut la peine ? J'ai tendance à penser qu'améliorer un texte, c'est souvent (pas toujours, mais souvent) manier le sécateur. Ensuite, c'est à peser au cas par cas.

2) la répétition de telles structures est certainement une mauvaise habitude, comme l'abus de n'importe quelle figure de style, en fait. Donc méfiance si les bêtas en signalent un excès, il peut y avoir un travail à faire.

Après, il ne faut pas les traquer par principe ; et dans certains cas ils deviennent naturels, font partie d'expressions correctes ("se mettre au travail").

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 1:36 pm
par anonymedeux
Je ne pense pas que ce soient les mots qui posent souci mais le style.

Beaucoup de textes et de romans ne tiennent pas le style jusqu'au bout. On voit un texte magnifique, riche en vocabulaire, aux phrases subtiles et délicieuses avec des mots précis et des tournures savoureuses... et paf, on tombe sur trois pages remplies de verbes faibles, d'emphase adverbiale... etc.

A l'inverse, on a des styles percutants, remplis d'adverbes, de verbes faibles, de semi-auxiliaires (comme se mettre à, commencer à, faire + infinitif...) qui nous emmènent loin.

C'est mon avis, tout est dans le style qu'on choisit de déployer avec nos petites mitaines.

Re: commencer à, se mettre à

Posté : mer. août 25, 2010 4:39 pm
par Isaiah
Question de dosage pour moi aussi. Un texte qui utilise des tournures similaires à outrance, c'est peu esthétique ! Je pense que l'on préconise d'éviter ces tournures parce qu'elles n'apportent pas une nuance indispensable en général et qu'elles évitent à l'auteur de conjuguer un verbe. Le but de ce conseil n'est pas d'éviter une solution de facilité mais, à mon sens, d'empêcher de se complaire dans des tournures faibles.

Après, il faut jongler pour que le rythme et l'acoustique du texte soient bons, et ça peut impliquer certains sacrifices sur l'autel du pédantisme... Vivent les verbes faibles !

Re: commencer à, se mettre à

Posté : jeu. août 26, 2010 8:54 am
par lionel
Je me posais la question souvent et ce, sans vraiment m'y attarder.
Sur le net, on trouve pas mal d'infos, mais la plus intéressante et pratique, je trouve, est la suivante :

* à pour une action ou une suite d'actions "qui n'est pas renfermée dans des limites précises", "qui ne finira pas ou n'est pas considérée comme devant finir"
* de pour "une action unique, circonscrite", "qui a une longueur déterminée"
Ses exemples:
Un enfant commence à parler, un orateur commence de parler.
Continuer à jouer (ne pas quitter l'habitude du jeu), continuer de jouer (ne pas quitter une partie commencée)

ça permet de ne pas trop supprimer de "commencer à" ou "commencer de" à tours de bras. ;)

Re: commencer à, se mettre à

Posté : jeu. août 26, 2010 9:04 am
par Macada
Euh... tu te trompes de fil, là, Lionel. Ce n'est pas le problème de "de" et "à" ici.
Ceci dit, un petit rappel ne fait pas de mal mais il doit déjà y avoir un fil là-dessus dans "L'école de têtards", le sous-forum dédié aux subtilités du français.

Re: commencer à, se mettre à

Posté : jeu. août 26, 2010 4:10 pm
par Beorn
Pour moi, si on veut bien écrire, il faut savoir utiliser le plus d'outils possible.
Un mauvais style, bien souvent, c'est un style qui se répète.

Donc s'interdire une formule grammaticalement correcte, à mon humble avis, n'a aucun sens. C'est un peu comme si on disait "le la est beaucoup trop commun, il faut le bannir de la musique".
Au contraire, il faut s'ouvrir à toutes les formulations imaginables.
C'est ce que ne comprennent pas toujours les auteurs débutants : l'imagination n'est pas uniquement dans l'intrigue, elle est aussi (et surtout) dans la formulation.

Maintenant, comme dit Daerel, il faut rester cohérent avec le style qu'on se choisit. Il faut que chaque mot soit pesé et qu'il soit à la bonne place.

Re: commencer à, se mettre à

Posté : jeu. août 26, 2010 4:42 pm
par Syven
Conteuse a écrit :Je me révolte un peu comme l'interdiction d'utiliser "commencer à", se mettre à".
(J'ai déjà bien assez de mal à diminuer le nombre des adverbes et des participes présents ^^.)

Rien à faire, pour moi
- "il se mit à chercher" n'est pas la même chose que "il chercha"
- "Il commençait à redescendre en cherchant du pied le haut de l’échelle" n'est pas la même chose que "Il redescendait en cherchant du pied le haut de l’échelle"

Comment faites-vous donc pour ne pas les utiliser quand votre personnage engage une action ?
Ben ce n'est pas une interdiction, mais si tu l'emploies systématiquement, ce n'est plus un emploi fondé sur le sens, c'est de la répétition.

se mettre à / ou commencer à, ça indique que l'action est courte ou que l'action n'est pas achevée.
A mon sens, ce n'est pas une question de dosage.

Il se mit à chercher son chien. Il fit le tour du pâté de maison deux fois. Dix minutes qu'il appelait et toujours rien. Il rentra chez lui prendre son téléphone, verrouilla la porte, attrapa la laisse, bien décidé à pousser jusqu'au parc voisin. La soirée commençait bien.

Il chercha son chien deux heures durant sans succès. D'abord dans le quartier, puis dans le parc voisin. Ce n'était pas le genre de Rooky de fuguer. Il était trop petit et surtout très bête. Roger décida d'interroger la voisine, celle qui buckait sans arrêt à la fenêtre. Si Rooky était sorti par la fenêtre du salon, elle l'avait vu.

Pour moi la différence d'emploi est nette. Non?

Re: commencer à, se mettre à

Posté : jeu. août 26, 2010 5:25 pm
par Conteuse
Tout à fait d'accord ^^

A utiliser juste quand il le faut, et à surveiller leur nombre dans un chapitre.

Allez, je m'y remets. Ah, ces fichus darlings !