La mare aux nénuphars

Ah, je me reconnais bien dans la manière de travailler de Tristeplume.
Les jeux de rôle m'ont énormément influencée dans la construction d'histoires : je laisse beaucoup de libre arbitre à mes personnages. Il est très dur pour moi de prendre leur décision à l'avance, je dois avancer en même temps qu'eux et les faire réagir en fonction du cadre.
Je crois beaucoup à l'effet papillon : une réaction de travers, et c'est une nouvelle route scénaristique à explorer !

Iluinar a écrit :

EtienneB a écrit :J'ai du être parmi les premiers joueurs de JdR en France, ayant commencé en 81

Moi, c'était en 82

Et moi en 84 !

D&D boite rouge, puis AD&D en anglais, puis AD&D en français, puis SW, Chtulhu et enfin un JDR maison concocté par un pote (une histoire d'espionnage située entre les années 1916 et 1930 - une bonne quinzaine de parties tout de même) !

Scipion a écrit :

Iluinar a écrit :

EtienneB a écrit :J'ai du être parmi les premiers joueurs de JdR en France, ayant commencé en 81

Moi, c'était en 82

Et moi en 84 !

C'est vrai que j'ai oublié de mettre des dates dans mon message précédent : il me semble que c'était en 79 ou 80.

-Papy chapeau-

Ex gros joueur, il y a une quinzaine d'années de cela, j'ai beaucoup endossé le rôle de meneur de jeu. Si j'ai commencé par faire jouer des scénarios du commerce, j'en ai écrit ensuite un bon nombre, dans des univers souvent personnels.
Selon moi, le jeu de rôle est utile pour faire fonctionner son imagination, car il oblige à visualiser ce que raconte le meneur (ou ce qu'on raconte aux joueurs quand on est meneur). En tant que meneur, j'ai pratiquement toujours joué en semi-improvisation, ayant seulement les grandes lignes de mon histoire, mes personnages, et vogue la galère ! Je crois que c'est à cause de ça que mon premier long projet d'écriture n'est pas très construit.
Outre le fun que j'ai pu retirer du jeu, je pense que bon nombre de parties m'ont aidé à garder et entretenir un imaginaire qui aujourd'hui me donne envie de raconter des histoires sur le papier

Pour ma part le JdR (moi aussi j'ai commencé avec la boîte rouge de D&D, quand ils l'avaient mise au catalogue de France Loisirs ! ) m'amène à me placer du côté du joueur (pardon, du lecteur ) et donc à apporter une attention particulière à la cohérence de mon intrigue et aux détails, que ce soit pour essayer de trouver ceux qui mettent dans l'ambiance ou de traquer ceux qui, négligés, la cassent ou font froncer le sourcil genre "il y a un bug, là".
Quand je bêta-lis, je vois ressurgir des réflexes de joueuse-qui-prend-des-notes: "Mais tu ne nous avais pas dit que c'était Machin qui avait trouvé le corps en premier ?" ou "Ce n'est pas possible que Bidule ait fait ça à cet endroit-là et qu'il n'y ait aucun témoin"

De plus, j'ai joué pendant plus de 2 ans dans l'univers de mes histoires (création commune), donc j'y ai "vécu" d'une façon qui me permet de le restituer de manière plus vivante.

Plein de gens pensent que je fais du jeu de rôle parce que dans ASLO, il y a plein de personnages. Je n'en ai fait que deux ou trois dans ma vie.

Hihi, c'est marrant de vous lire !

De mon côté, j'ai joué qu'une fois à un jeu de rôles en bonne et due forme. ça m'a énormément frustrée, de dépendre des dés, des points, des choses préétablies... Je me rappelle avoir pensé "c'est plus rigolo d'écrire carrément l'histoire, on fait ce qu'on veut !" (d'ailleurs, je pense qu'on était 2 à penser pareil : le mj n'arrêtait pas de nous rappeler à l'ordre, le pauvre, parce qu'on passait plus de temps à échanger des dialogues inutiles qu'à choisir comment poursuivre notre Quête )

(Bon, après, grandeur nature, ça doit être autre chose. J'ai participé à deux murder party (principe légèrement similaire), et là c'était vraiment marrant ; mais pas parce qu'on inventait l'histoire, plutôt parce qu'on est en costume et qu'on joue la comédie )

Milora a écrit :
(Bon, après, grandeur nature, ça doit être autre chose. J'ai participé à deux murder party (principe légèrement similaire), et là c'était vraiment marrant ; mais pas parce qu'on inventait l'histoire, plutôt parce qu'on est en costume et qu'on joue la comédie )

J'ai organisé une murder party pour les 30 ans de mon mari, c'était très très drôle, et je me suis éclatée à retoucher les rôles et à créer des rôles secondaires !

D'accord avec toi Milora.
Au bout d'un moment les dés ça gonfle !
En tant que MJ, pour éviter que les joueurs s'y attardent trop, je les lançais tout le temps même pour rien.
Et puis j'ai fait une partie d'AMbre (d'après zelazny). Pas de dés, rien que de l'imagination. Super !
En final je suis passé aux soirées enquête. Et là : le pied total. Certains de mes amis joueurs (confirmés) n'hésitaient pas à inclure leurs propres histoires qui cadraient parfaitement avec le sujet.
J'ai même écrit un scénario (tordu bien sûr) qui semble avoir été suffisamment apprécié pour être repris par d'autres.
Un vrai grandeur nature une fois en plein air. Du théatre d'impro. Un superbe déclencheur pour l'imagination et l'écriture.

Soirée enquête ? ça doit être pareil que les murder parties ?

Je suis bien d'accord : c'est amusant parce qu'on peut beaucoup inventer. Mais ce n'est pas le même amusement que l'écriture (invention du monde, des personnages, des péripéties) ; ça ressemble plus, comme tu dis, à un gigantesque match d'impro ! Et se retrouver face à quelqu'un qui joue à fond son personnage, c'est même un peu déstabilisant xD

Oui : c'est le terme français.
Celles que j'ai organisées avec confirmés et débutants n'ont pas déstabilisé les débutants.
Il y a une émulation sympathique qui donne envie d'y revenir.

Hello,

j'ai joué durant quelques années à Stormbringer (un cadeau) et Terres du milieu (une révélation). j'ai surtout œuvré comme maître de jeu, parce qu'il fallait bien se dévouer et parce que j'aimai écrire des scénarios assez détaillés. Je pense que c'est mon premier contact à l'écriture même si je n'en avais pas conscience à l'époque...

Les GN (et les murder) c'est super parce que c'est immersif (je fais partie des gens "qui jouent leur rôle à fond", Milora !:P), et que donc les sensations sont plus fortes.
Mais on est quand même limité en temps(quasi obligation du temps réel) et pour beaucoup de choses à ses possibilités physiques.
Pour le jeu sur table, Milora, si ton MJ "n'arrêtait pas de te rappeler à l'ordre, parce que tu passais plus de temps à échanger des dialogues inutiles qu'à choisir comment poursuivre ta Quête"... ben c'était pas un vrai MJ (en tous cas si lesdits dialogues étaient entre personnages), parce que c'est ça le rôle-play !
Que ce soit des systèmes "à dés" ou pas,tout est dans le MJ et le groupe de joueurs.Une des parties de Cthulhu les plus sympas que j'ai faite, un seul dé a été lancé à la fin (pour savoir si une balle touchait, et ce fut 01 (réussite critique) : juste génial !
Inversement, une partie de ADD2 où le MJ m'a demandé de décrire "en vrai" comment ma voleuse s'y prenait pour désamorcer le piège , je n'ai pu que lui rétorquer que moi la joueuse je m'y connaissais franchement moins bien que mon personnage en la matière et que les dés étaient là pour ça !

Je ne suis que peu MJ parce que j'aime bien que l'histoire, comme Milora, que j'invente aille dans le sens que je veux. Mais je suis joueuse pour avoir des surprises et des sensations tout en influant sur l'histoire, avoir une véritable interaction avec le MJ et les autres joueurs (j'aime les campagnes longues quand l'ambiance y est) et savoir que si le MJ la fait rejouer ça ne sera pas la même (c'est d'ailleurs rigolo de comparer ce que 2 groupes de joueurs ont fait de la même campagne )
Une partie, c'est écrire une histoire à plusieurs : quand les affinités sont là, ça peut donner des moments extraordinaires !

Au fait, ça rapporte combien d'XP un gobelin ?

Pas grand chose. Attaque toi plutôt aux trolls