La tragédie à la grecque a-t-elle encore un avenir?
Posté : sam. oct. 09, 2010 7:32 am
Bonjour, ceci est une reprise plus ou moins intégrale d'un post fait dans une autre partie du forum, où l'on m'a gentiment indiqué que j'aurais mieux fait de m'intéresser à tous les espaces du forum plutôt que de me précipiter. Ce qui est fait, maintenant, je sais où je dois venir pour pouvoir parler de la technique. Merci encore à celui (ou celle) qui m'a redirigé.
Je travaille donc, pour l'instant, à une tragédie, dans le sens théatre grec du terme, à savoir une histoire dont les protagonistes préssentent dès le départ qu'elle se terminera mal, et tous se hâtent vers un dénouement tout sauf heureux, tout en cherchant en vain à y échapper. Première question en rapport avec ce choix: Selon vous, eu égard au nombre de productions qui voient leur héros vaincre, et vivre des jours plus ou moins heureux à la fin, la tragédie a-t-elle encore sa place dans les oeuvres placées dans des univers fantastiques? A-t-elle même encore une place en librairie?
Deuxièmement, comme Deidril, j'ai opté pour un découpage "tourbillonnant" (j'ai du mal à trouver un terme adéquat.) Disons que des trois personnages principaux de cette histoire, chacun se verra attribuer une portion à peu près égale du texte, et exprimera un point de vue intérieur sur son parcours et ses sentiments. D'une certaine manière, je me suis beaucoup inspiré des romans de Terry Pratchett et des films de Guy Ritchie pour cette narration. Georges R R Martin vient également à l'esprit. Deuxième question, donc, pensez-vous qu'un tel style pourrait être adapté à la tragédie évoquée plus haut? Ou à votre connaissance existe-t-il des styles plus "académiques" de suivre une tragédie? (je me dois de préciser qu'il s'agirait en fait plutôt de TROIS tragédies convergentes, ce qui explique au moins partiellement le choix de trois points de vue s'offrant en alternance.)
Et enfin, dans l'éventualité où un cycle serait à prévoir, je l'ai envisagé comme un voyage en arrière dans le temps, littéralement vers "la racine de tous les maux" et la mère de toutes les tragédies que vivraient les différents personnages, à savoir un élément fondateur de tout ce qui suivrait, et donc, différentes étapes livrées en sens inverse de leur apparition chronologique, un peu à la manière de ce que propose Memento, mais en jouant, au contraire, sur la capacité des lecteurs à voir se profiler les évènements tragiques aussi longtemps à l'avance que les personnages. Troisième et dernière question: est-ce que VOUS, en tant que lecteurs, seriez prêts à suivre ce voyage à rebours vers l'explication de toutes ces tragédies, épreuve après épreuve? Est-ce qu'une seule tragédie ne serait déjà pas de trop, dans un genre fantasy qui regorge d'histoires qui se finissent bien? Après tout, même si boromir meurt, c'est pour le bien de la communauté, et peu de lecteurs le pleurent longtemps, étant donné le caréactère qui lui est donné. Mais là, seriez vous prêt à lire le seigneur des anneaux si le premier livre se terminait sur un frodon mourrant sur la montagne du destin, le second sur la mort d'un boromir sympathique se sacrifiant pour faciliter la fuite d'un frodon déjà destiné à mourir, le troisième sur frodon devant trucider son oncle rendu fou par l'absence de l'anneau, le quatrième sur la lutte à mort entre bilbo et gollum au fond d'une grotte pour la possession de l'anneau unique, pour en arriver à un cinquième et ultime épisode qui conclurait la saga sous la forme d'une quasi-boutade: sauron souhaitait aider les populations à se gouverner, il leur a offert le pouvoir, mais son idéal a été perverti, et il n'a de cesse depuis que de détruire tout ce qui peut le renvoyer à son échec, pour cause d'égo surdimensionné et de sensibilité exacerbée. Une telle relecture de l'histoire serait-elle possible pour un lectorat adulte? peut-on réellement rendre justifiable la tragédie?
Merci par avance des réponses qui viendront, et conditionneront évidemment la publication sur ce forum des différentes parties de ce roman en bouton.
Je travaille donc, pour l'instant, à une tragédie, dans le sens théatre grec du terme, à savoir une histoire dont les protagonistes préssentent dès le départ qu'elle se terminera mal, et tous se hâtent vers un dénouement tout sauf heureux, tout en cherchant en vain à y échapper. Première question en rapport avec ce choix: Selon vous, eu égard au nombre de productions qui voient leur héros vaincre, et vivre des jours plus ou moins heureux à la fin, la tragédie a-t-elle encore sa place dans les oeuvres placées dans des univers fantastiques? A-t-elle même encore une place en librairie?
Deuxièmement, comme Deidril, j'ai opté pour un découpage "tourbillonnant" (j'ai du mal à trouver un terme adéquat.) Disons que des trois personnages principaux de cette histoire, chacun se verra attribuer une portion à peu près égale du texte, et exprimera un point de vue intérieur sur son parcours et ses sentiments. D'une certaine manière, je me suis beaucoup inspiré des romans de Terry Pratchett et des films de Guy Ritchie pour cette narration. Georges R R Martin vient également à l'esprit. Deuxième question, donc, pensez-vous qu'un tel style pourrait être adapté à la tragédie évoquée plus haut? Ou à votre connaissance existe-t-il des styles plus "académiques" de suivre une tragédie? (je me dois de préciser qu'il s'agirait en fait plutôt de TROIS tragédies convergentes, ce qui explique au moins partiellement le choix de trois points de vue s'offrant en alternance.)
Et enfin, dans l'éventualité où un cycle serait à prévoir, je l'ai envisagé comme un voyage en arrière dans le temps, littéralement vers "la racine de tous les maux" et la mère de toutes les tragédies que vivraient les différents personnages, à savoir un élément fondateur de tout ce qui suivrait, et donc, différentes étapes livrées en sens inverse de leur apparition chronologique, un peu à la manière de ce que propose Memento, mais en jouant, au contraire, sur la capacité des lecteurs à voir se profiler les évènements tragiques aussi longtemps à l'avance que les personnages. Troisième et dernière question: est-ce que VOUS, en tant que lecteurs, seriez prêts à suivre ce voyage à rebours vers l'explication de toutes ces tragédies, épreuve après épreuve? Est-ce qu'une seule tragédie ne serait déjà pas de trop, dans un genre fantasy qui regorge d'histoires qui se finissent bien? Après tout, même si boromir meurt, c'est pour le bien de la communauté, et peu de lecteurs le pleurent longtemps, étant donné le caréactère qui lui est donné. Mais là, seriez vous prêt à lire le seigneur des anneaux si le premier livre se terminait sur un frodon mourrant sur la montagne du destin, le second sur la mort d'un boromir sympathique se sacrifiant pour faciliter la fuite d'un frodon déjà destiné à mourir, le troisième sur frodon devant trucider son oncle rendu fou par l'absence de l'anneau, le quatrième sur la lutte à mort entre bilbo et gollum au fond d'une grotte pour la possession de l'anneau unique, pour en arriver à un cinquième et ultime épisode qui conclurait la saga sous la forme d'une quasi-boutade: sauron souhaitait aider les populations à se gouverner, il leur a offert le pouvoir, mais son idéal a été perverti, et il n'a de cesse depuis que de détruire tout ce qui peut le renvoyer à son échec, pour cause d'égo surdimensionné et de sensibilité exacerbée. Une telle relecture de l'histoire serait-elle possible pour un lectorat adulte? peut-on réellement rendre justifiable la tragédie?
Merci par avance des réponses qui viendront, et conditionneront évidemment la publication sur ce forum des différentes parties de ce roman en bouton.