Là, je commence à ne plus être d'accord !
Je pense que tu choisis un mauvais référentiel qui t'induit en erreur. Lorsque l'on parle des marées, il est très important de situer lunes et Soleil par rapport à un point fixe de la surface terrestre au niveau duquel les marées vont être mesurées. Dans le cas contraire, si par exemple mon point de référence se balade et suit la rotation de la Lune (pour le système TL seul), je peux dire que je n'observe qu'une marée fixe ! Ça ne serait pas faux, mais ça ne correspond pas à ce qu'on essaie de décrire. Or, tu as choisi le référentiel pour lequel le Soleil est fixe par rapport à la Terre (j'ai failli le choisir lors de mes propres réflexions). Problème : la Terre tourne dans ce référentiel. Autrement dit, oui, les lunes sont en conjonction ou en opposition un peu partout, mais au-dessus de quel point de la Terre ? C'est très difficile à imaginer.
Donc pour ma part, je raisonne sur le référentiel lié à la Terre (je l’appellerai terrestre), pour laquelle elle est immobile. Si il n'y a ni lunes ni soleil, la marée est constante. J'ajoute une lune : la marée monte pour le point terrestre situé en dessous de la lune et son point diamétralement opposé. Dans le référentiel géocentrique, la Lune fait le tour de la Terre en un mois grosso-modo. Dans le référentiel terrestre, ce n'est pas ce que je vois : si je suis sous la lune, en un seul jour, je me retrouve quasiment à nouveau sous la lune ! D'où un cycle de marée par jour. Correction : il y a deux points sur Terre qui voient les marées augmenter, d'où deux cycles de marée par jour (comme quoi je m'étais déjà planté à ce niveau-là). La marée met 6 heures à passer de haute à basse.
Ensuite, je rajoute le Soleil. À partir de là, il faut faire attention aux périodes de rotation des objets. Dans le référentiel géocentrique, le Soleil met un an à faire le tour de la Terre (le référentiel est géocentrique hein, je ne m'oppose pas à Copernic !
). La Lune met un mois, autant dire que le Soleil est un escargot : il peut être considéré fixe sur une période de temps suffisamment courte. Si je note les positions relatives de la Lune et du Soleil tous les jours à heure fixe pendant un mois, je constate qu'alors que le Soleil est au beau fixe, la Lune aura été successivement au-dessus de moi, puis une semaine plus tard à l'horizon, puis diamétralement opposée à moi, puis à nouveau à l'horizon (mais de l'autre côté), et enfin de retour au-dessus de moi. Je viens de décrire deux cycles de vives eaux-mortes eaux. Pendant ces 4 périodes de 7 jours, Soleil et Lune agissent de concert ou s'ignorent royalement.
Le point crucial est que cette contribution se fait en supplément des marées classiques quotidiennes ! Car chaque jour, j'ai vu la Lune et le Soleil faire le tour de la Terre, de mon point de vue terrestre. Donc je vois les marées quotidiennes être plus fortes pendant une semaine, puis plus faibles, puis plus fortes, etc. Et dire ce que j'ai dit en gras, c'est déjà faire une méthode perturbative. On dit que les marées quotidiennes sont modulées : elles sont en quelque sorte doublement périodiques.
Donc, je peux prendre un raccourci, et dire que tant que je peux appliquer des méthodes perturbatives, l'ajout d'un corps céleste rajoute une modulation supplémentaire.
J'ai fait quelques graphiques qui confirment le caractère déchaîné et chaotique que j'ai décrit. Vu que ça fait deux heures que j'écris ce post, je m'arrête cependant là