Je vais essayer d'apporter ma petite pierre à l'édifice
Alors, les éditeurs ont plusieurs manières de procéder pour les couvertures :
- Proposer un choix d'illustrateurs (avec lesquels ils ont l'habitude de travailler) à un auteur et travailler de conserve (comme pour NB)
- Avoir un illustrateur officiel pour la collection, et forcément garder cet illustrateur pour garder une cohérence de ligne éditoriale, ça permet notamment à la collection d'être immédiatement repérable par les connaisseurs.
- Ne pas avoir d'illustrateur officiel mais avoir une nette idée de la couverture, et imposer quand même l'illustrateur.
Ensuite, quand l'illustrateur est choisi, il est payé d'avance par un à-valoir (en gros une avance sur le forfait, parce que les illustrateurs de couv sont payés au forfait et pas en droits d'auteur), il propose deux ou trois esquisses de couv, l'éditeur (accompagné de l'auteur si besoin) lui propose des pistes de réflexion, lui donne un axe de travail. Quand la couv est déterminée dans les grandes lignes, l'illustrateur se lance et propose la couv finale. Si finalement le travail n'est pas concluant et qu'on voit que ça ne collera pas même avec des modifications (c'est rare), l'éditeur peut retirer le projet à l'illustrateur (qui garde son à-valoir pour le travail fait), et en changer. Retour à la case départ et ainsi de suite.
Dans le cas de la couv, c'est toujours l'éditeur qui a le dernier mot, dans ma mesure où c'est lui qui connaît le marché et qui risque son argent. Or, la couv est la première chose qu'on voit, et l'éditeur tient souvent à la travailler lui-même (ou avec l'auteur, mais il acceptera difficilement un illustrateur amateur choisi par l'auteur, qui n'aura pas forcément l'habitude de travailler sur les couv, qui sont bien particulières).
Pour les illustrations intérieures :
- Soit elles sont assez peu nombreuses et voulues par l'éditeur, auquel cas il choisit l'illustrateur (toujours payé au forfait) selon les mêmes principes que plus haut.
- Soit elles sont comprises dans le projet proposé par l'auteur, soit dessinées par lui, soit par un autre : dans ce cas, s'il décide de les garder (n'oublions pas que la photogravure, c'est cher, environ 20 euros par image utilisée minimum), il doit en obtenir les droits, ce qui peut être fait à titre gracieux ou moyennant un forfait. Comme le texte, il doit pouvoir demander à les retravailler, mais je n'ai pas de certitudes.
- Soit elles sont nombreuses et font vraiment une grande partie de projet (comme dans les albums jeunesse par exemple), auquel cas l'illustrateur (choisi par l'auteur, qui propose un projet terminé à l'éditeur) est rémunéré en droits d'auteur (par exemple si les droits s'élèvent à 10% et qu'il y a 50% d'illustrations, l'auteur aura 5% et l'illustrateur 5%). Dans ce cas, l'éditeur dit oui à l'illustrateur et à l'auteur en même temps, il accepte le projet en entier.
En général, les éditeurs n'aiment pas qu'on leur présente un projet non fini (que des illustrations ou que le texte), mais ce n'est pas une règle d'or.
En résumé, si tu choisis de mettre des illustrations dans ton roman, tu dois bien déterminer avec l'illustrateur quelle place il va prendre. Soit il fait partie des auteurs, soit ses illustrations sont là "au cas où" et peuvent être supprimées par l'éditeur si celui-ci n'a pas les moyens de les garder, par exemple.
Et pour la couv, tu peux toujours proposer si tu as un exemple, mais il n'est pas dit que l'éditeur acceptera - c'est quand même lui qui doit vendre le bouquin, est il saura mieux qu'un illustrateur amateur ce qui marchera.
J'espère que j'ai été claire et que ça a pu aider un peu