C'est vrai qu'en lisant et déballant les clichés, la fantasy s'en prend une vilaine et la SF clairement moins. Et il est vrai que bon nombre de ces clichés, ben on les les voit plus. Alors pourquoi en parler et faire comme si on sortait de la lecture d'une quinzaine d'ouvrages dégoulinant tous de ces dit clichés ? Bah, je ne sais pas. Peut-être les avons-nous trop subi dans nos premières lectures ? Peut-être qu'on a l'impression de tomber en plein sur une de ces perles dès qu'on est face à une situation qui nous rappelle vaguement une. On peut alors dire fièrement en pointant le doigt "Haha ! cliché !". Je pense que si on les a tant en tête, c'est parce qu'il représente à nos yeux la quintessence du truc ballot et bateau à éviter. On voit un serviteur se retirer et pour peu qu'il s'adresse à son supérieur en disant "maître", on va automatiquement lire et penser "maiiiiiiiiiiiiiiiitre". Ces clichés n'ont même plus besoin d'être vraiment là, on arrive à les y coller de force. Mais bon, comme je l'ai dit plus haut, ça ne va pas forcément me déranger si il m'est permit de prendre, d'envisager la chose avec recul et une pointe d'humour, le propos étant toujours bien servi.Beorn a écrit :La fantasy est bien mise à mal dans ce fil.Topaze a écrit :Pour finir, je citerais un ami, en substance :
"Avant de vouloir faire de la Fantasy, si on essayait de faire, tout simplement, de la littérature."
Je pense, moi, que les fameux "clichés de la fantasy" dont tout le monde nous parle sans cesse, ce sont des clichés datés qu'on ne retrouve plus dans les productions actuelles. Et on continue à en parler inlassablement sans se rendre compte qu'il émerge depuis plus de dix ans des romans beaucoup plus intéressants.
Personnellement, le classement pas genre, j'ai toujours trouvé ça incompréhensible. ça n'a tout simplement pas de sens à mes yeux de rassembler les romans qui "inventent un univers" (en gros, pour la fantasy) ou qui "se passent dans le futur" (en gros pour la SF) ou avec un "crime à élucider" (en gros pour le polar).
Les romans sont tellement plus complexes et nuancés que cela. On pourrait les classer de tellement de manières différentes (pourquoi pas les plus gros d'un côté / les plus petits de l'autre ? Les romans en "je" / les romans en "il" ? les romans avec plein de personnages / les romans avec peu de personnages ? Les huis-clos / les grands espaces ?). Tout cela m'a toujours paru arbitraire.
Quand j'écris, j'essaye toujours de faire de la littérature.
C'est ensuite l'éditeur qui va refuser tout ce qui ressemble à de la fantasy (99% des éditeurs refusent tout manuscrit de fantasy quel qu'il soit... moi je continue à trouver ça hallucinant), le libraire qui va le caser dans le coin fantasy (qu'il appelle "SF", d'ailleurs) et le lecteur qui va chercher des histoires de chevaliers et de dragons.
En tant que lecteur et auteur, moi je ne vois pas le moindre rapport entre Eragon et Tolkien, par exemple. Strictement aucun, sinon un certain nombre d'occurences des mots "elfe" et "nain", mais sinon, zéro.
Hum, je me suis un peu éloigné du sujet, moi aussi. Mais peut-être pas tant que cela, finalement...^
Dire que la fantasy est cliché (je dis cela en général, sans viser personne ici), je trouve cela... cliché.
Pourquoi est ce moins flagrant, présent en SF cette histoire de clichés ? J'ai demandé à ma moitié ce qu'elle en pensait et en gros (ça n'engage qu'elle) "La SF, c’est plus sérieux souvent, plus réaliste, plus envisageable. Même quand un truc a déjà été dit, ça passe mieux." Elle a aussi ajouté qu'on pouvait peut-être lier ça avec le fait que d'un côté, beaucoup voit la fantasy comme le produit, le résultat d'une invention géniale, bâtie autour d'un univers (elfes, artefact, monde, etc) si différent du notre donc original, et de l'autre côté la SF est vu comme quelque chose de moins "imaginé", de plus rationnel, d'une suite, d'un prolongement logique et/ou tout à fait envisageable à notre propre époque, univers. Donc en gros, on a un truc synonyme de pure invention et de un autre moins. Quoi de plus naze que si au coeur même du cercle où nous sommes censés jouir du plus de liberté de création, on retrouve tel épisode plusieurs fois ? Allons, toujours hypothétiquement, les auteurs de fantasy ne devraient jamais avoir à pondre des clichés car ils disposent d'une plus grande liberté que ceux de SF, sont-ils si limités, pas doués qu'ils en viennent à se répéter et sortir sans cesse le coup de l'épée magique ? Bon, mouais peut-être... La faute à la SF et l'image de sérieux qu'elle véhicule ? Hmm...
Alors oui, dire que la fantasy est cliché peut sembler cliché mais... quand on déambule parfois au milieu d'ouvrages, on peut facilement en repérer certains et oser affirmer sans trop se tromper qu'il y a une quête là ou un héro entouré d'amis dont une partie va forcément mourir. Toutefois, si on bazardait tout ça, imaginez les enfants ou même tout simplement une personne n'ayant jamais lu cela. On a besoin d'en bouffer un peu du cliché avant de le taxer comme tel. Ne privons pas les autres de cette chance. Après, chacun est libre de passer à autre chose s'il le souhaite.
Pour ce qui est de la classification par genres, je peux la comprendre, parfois la condamner mais la comprendre. Plus on lit, plus on découvre, plus le temps passe et plus on peut voir en effet des oeuvres géniales qui ne sauraient être réduites à, par exemple, "un livre de science-fiction à ranger au rayon science-fiction". Pauvre ouvrage insulté, déchu et ainsi amputé alors qu'il est tellement plus. Mais tout le monde n'a pas forcément développer une telle ouverture, sensibilité, je ne sais pas. Je ne sais pas... Le côté pratique de la chose mis à part, tout le monde aime les étiquettes, ça met les choses à portée de compréhension et si cette compréhension doit se faire au prix d'une légère amputation, et bien soit se dira-t-on. Mieux vaut que le lecteur, amateur modéré de SF, prenne ce livre rangé au rayon SF, et se retrouve, après lecture, mi figue, mi raisin car il s'agissait d'un ouvrage de fantasy fiction avec une passage conséquent d'enquête. Au moins, il aura pris et lu alors que s'il s'était retrouvé devant des rayons avec des titres du genre "20% fiction, 70% polar, 5% 1ère personne, 5% lagon bleu", il serait peut-être devenu fou. Oui, c'est réducteur mais c'est compréhensible. Ça aide les "nouveaux" et les "autres" sont aware de la chose et sauront ou chercher, étiquette ou pas.
J'adhère totalement là. Il m'arrive même d'avoir peur d'être frappé du même sort.Sans même parler de plagiat de Tolkien, ou de quelqu'autre oeuvre que ce soit... je pense que Paolini a tout absorbé, tout malaxé, rien digéré. Une victime des imaginations conjuguées des auteurs d'œuvres de l'Imaginaire qui ont impressionné son cerveau. Pendez-vous, autant que vous soyez, vous avez fait naître un démon, DEMOOOOOOOOON !!!