- Vos déplacements sont-ils à vos frais, ou pris en charge pour votre éditeur ou ceux qui vous accueillent ?
Je ne me déplace pas si les frais ne sont pas pris en charge - à moins que je ne le fasse pour CoCyclics, comme à Zone Franche. C'est un principe que je me suis posé depuis le début : je n'écris peut-être pas pour apporter beaucoup d'argent au ménage, mais je refuse de lui en faire perdre.
Mais certains auteurs le font, cela dépend aussi de la taille de l'éditeur et de l'investissement qu'on est prêt à consentir.
Sur les salons, tout est payé, je ne sais pas par qui mais je crois que c'est surtout le salon -avec parfois une participation de l'éditeur.
- Est-ce l'éditeur qui vous propose des interventions ou êtes-vous aussi mis à contribution pour négocier, par exemple, des dédicaces chez vos libraires préférés ou dans la classe de votre enfant ? Est-ce compliqué à organiser ?
Pour les salons, je n'ai jamais demandé à intervenir : à chaque fois, c'est l'éditeur (qui connaît les organisateurs) ou l'organisateur (qui a aimé le bouquin) qui me l'ont proposé.
Pour les librairies, dans la ville où j'habite, deux libraires m'ont proposé d'intervenir suite à une discussion avec le commercial du diffuseur, Harmonia Mundi, qui savait que j'en étais originaire.
Dans ma ville de naissance, c'est moi qui ai démarché le libraire.
A Tours, chez L'Imaginaute, libraire de SFFF, c'est moi qui ai démarché le libraire.
Dans ces deux cas, j'ai payé le déplacement, mais ça ne me dérangeait pas car j'y serai allé de toute façon pour des raisons familiales.
Je tiens à dire qu'aucune dédicace ne m'a jamais été imposée, on ne m'a jamais mis la pression pour aller ici ou là. J'étais content d'être invité. D'ailleurs, j'ai refusé deux propositions : l'une parce que c'était trop loin et pas défrayé, l'autre parce que je venais déjà de faire plusieurs week-ends de suite et que je sentais le petit salon perdu où il n'y aurait personne.
- Est-ce aussi prenant qu'on l'imagine ? Comment arrivez-vous à gérer, notamment par rapport au travail et à la famille ?
De manière surpenante, du fait que la majeure partie de la promo se fait le week-end, cela n'est pas du tout incompatible avec un emploi stable à côté, même s'il est préférable de pouvoir déposer quelques jours de congés par-ci par-là.
En revanche, c'est très perturbant pour la vie de famille : il faut constamment demander au conjoint de s'occuper des enfants et pendant un petit moment, on ne les voit plus beaucoup.
- La durée de vie d'un roman est dit-on de deux mois... Est-ce aussi la période où vous devez être disponible pour la promo ?
La durée de vie d'un roman peut varier de zéro à deux mille ans.
Il est vrai que les libraires mettent le roman en rayon pendant quelques mois seulement, en général, mais cela varie énormément d'un libraire à l'autre. Certains libraires ont des coups de coeur et vendent encore le roman deux ans après, Amazon continue de le vendre longtemps après. Au contraire, certains libraires ne le mettent jamais en rayon...
Et puis le bouche à oreille peut se faire lentement, le roman peut avoir un prix qui relance le roman, l'auteur peut sortir un tome 2 ou un second roman qui fait un succès et qui "réveille" le premier. Par ailleurs, certains romans sont morts avant même d'être nés, ils sont remis dans les bacs au bout de quelques semaines.
Ce qui est vrai, c'est que dans les deux mois suivant la sortie, la pomo est plus logique, plus pertinente, plus efficace, notamment en librairie.
Mais en réalité, pendant au minimum un an, on se rend à tous les salons importants où l'on est invité, même s'ils sont situés dans l'année 10 mois après le lancement.
(ex pour moi : le salon du livre J+6mois, Trolls et légendes : J+8 mois, Futiales : J+9 mois, Imaginales J+9mois et demi)
- Si vous n'aviez pas trouvé d'éditeur, vous seriez-vous tourné vers l'auto-édition ?
Non. Pour plein de raisons, mais d'abord parce que si un éditeur n'avait pas cru en mon histoire, je n'aurais pas été capable de la vendre à qui que ce soit.