Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

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Cléo Muceignet
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Cléo Muceignet »

Je l'avoue, moi je suis une auteur sadique, dans la mesure où mes histoires sont tournés vers la psychologie des personnages, souvent en huis clos, et si je veux qu'il y ait de l'histoire, des tensions, il faut obligatoirement que ça se passe mal entre les persos.

Ça monte graduellement jusqu'à ce qu'au point culminant, tout explose, le nœud principal et même temps que les secondaire. Sur le coup, c'est carrément de la torture pour les personnages : un procès, Lester accusé de terrorisme, son petit copain qui devient alcoolique, le viol, sa petite copine qui lui apprend qu'elle est enceinte, puis la mise à mort de Lester.

Bref, c'est pas les bisounours quoi... Mais le contexte le justifie. Leurs choix ont réussis à les éloigner de leurs problèmes, mais ce n'était qu'un sursis, car la situation fait qu'ils sont en minorité. Mais je garde tout de même une partie de joie dans la fin. Faut pas pousser non plus...

Après, même si je suis plus cruelle que sadique, je crois que j'ai une petite part de sadisme en moi. Mes personnages, eux, sont clairement des masochistes :lol:

arwen

Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par arwen »

Je suis d'accord avec Revane t Rin.
Sans souffrance, et bien nos histoires n'auraient pas lieu d'être...
Avec Rin aussi, il ne faut pas accumuler les horreurs sans laisser le temps au lecteur de souffler. J'ai un petit roman historique où les deux personnages principaux en voient de toutes les couleurs, mais les scènes violentes alternent avec des pauses, des dialogues, d'autres scènes plus légères et les lecteurs apprécient...
Je n'aime pas forcément non plus tomber dans la description crue des choses... éluder, suggérer parfois fait autant d'effet qu'une longue description. Quitte à souligner d'un coup cette pudeur d'un détail violent.
Tout dépend de l'effet voulu, mais en tant que lectrice, je suis vite dégoutée par les détails anatomiques...

Sinon, ouais, comme tout le monde je suis sadique : mes personnages passent par des épreuves psychologiques ou physiques : deuils, traumatismes, parfois torture ou viol ( ça c'est le genre de scène que je ne décris jamais de façon directe et brutale, par exemple)

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blackwatch
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par blackwatch »

Macada a écrit :
Jean-Claude Dunyach a écrit :Sadique, non. Cruel, oui.
+ 1

La distinction, Rin, est pour moi qu'un sadique prend plaisir à faire souffrir (ses personnages et/ou ses lecteurs - qui eux sont du coup masochistes ^^). Tandis qu'un auteur est cruel quand il fait souffrir ses personnages, mais ce n'est pas pour le plaisir, c'est pour les besoins de l'histoire. (Comme le dit Scipion, le problème des personnages heureux c'est qu'ils n'ont pas d'histoire. ^^)

Intéressant comme distinction. Car le pur sadisme, à savoir torturer des personnages rien que pour le plaisir, sans qu'il n'y ait pas de "justification" ou d'impact sur l'histoire, me gonfle royalement quand je tombe dessus dans les romans que je lis (par pure charité, je ne citerai pas de titres ^^ ) Donc, en mode écriture, c'est un procédé qui m'horripile aussi. Je suis cruelle certes, mais c'est pour leur bien ^^

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Cléo Muceignet
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Cléo Muceignet »

Je ne décrirais jamais avec minutie une scène de torture pour la simple et bonne raison que je ne saurais pas quoi écrire. Cela me paraîtrait bien fade, tout ce "sang", cette "douleur". Après, rentrer dans les détails gore, je trouve que ça fait trop film d'horreur pour adolescent. J'aime les films d'horreur, mais ce que certains ne comprennent pas, c'est que l'horreur n'a pas besoin du gore.

En ce qui concerne les scène hard, j'avoue avoir décrit la mienne dans mon livre, entièrement. Certes, je ne suis pas allée jusqu'à en faire quatre pages. Une ça suffit, en survolant plus ce qui se passe dans la tête de la victime que ce qui lui arrive réellement. Au delà, je trouvais cela racoleur.

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Celia
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Celia »

J'adore écrire des scènes gores !
Je trouve que dans une scène d'action, ça peut rendre des trucs sympas, et dans une scène de tension, faire réagir le lecteur au plus profond de lui même. Ceci dit, je l'utilise avec parcimonie, tout simplement parce que je me suis rendue compte que, quelquefois, écrire l'implicite pouvait être plus efficace que de décrire tout par le menu.
Je ne trouve pas spécialement les scènes sanglantes fades, parce que la fadeur dépend toujours de l'art de l'auteur : certains y arrivent, d'autres non.

Après suis-je, d'un point de vue plus général, sadique ?
Euh, oui peut-être. Sinon il n'y aurait pas d'histoire.
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Elyna
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Elyna »

Jean-Claude Dunyach a écrit :Sadique, non. Cruel, oui.
En effet, tu fais bien de reprendre cela. Moi non plus je ne suis pas sadique mais plutôt cruelle. Je n'avais pas assez fait attention à l'emploi propre des mots.
Rin a écrit :j'ai l'impression qu'un roman ne se justifie que par la souffrance, que les protagonistes vont d'horreurs en horreurs, sans pauses ou arrêts.
[...]
Or, de mon avis, ce genre de choses aurait plutôt tendance à essouffler le lecteur, trop de dramatique tue le dramatique.
Là, je suis bien d'accord. C'est vrai qu'écrire une histoire pour raconter la vie idyllique de Mme. Toutéparfaichémoi ne sert à rien. et ce n'est pas ce que le lecteur veut lire. Mais à mettre trop de tension, trop de difficulté, c'est lassant. Le lecteur se dit "Ok, l'auteur s'amuse encore à faire des trucs pas possible, ça sert à rien de continuer la lecture puisque c'est le même schéma toutes les 10 pages". je pense qu'il faut diversifier pour ne pas endormir puis faire décrocher le lecteur. Et surtout, il faut que les difficultés face auxquelles on met notre ou nos personnages soient Crédibles. Car sans crédibilité, toute la pseudo-psychologie-descente aux enfers recherchée tombe à l'eau. Et c'est là où, à écrire, c'est d'autant plus intéressant.

Ce que j'aime particulièrement faire dans mes histoires c'est d'alterner ces moments forts et cruels avec des moment plus légers et humoristique. Oui, dans mon challenge qui se passe dans un monde très noir et très dur, je mets pas mal de petites touches ironiques, sarcastiques et humoristiques. Ça permet au lecteur de souffler, aux personnages aussi et ça me permet de pouvoir être encore plus cruelle l'instant d'après. J'adore :twisted:
Blague à part, quand certain(e)s disent que sans difficultés il n'y aurait pas d'histoire à raconter, je suis d'accord. Mais il faut que les difficultés soient justifiées, crédibles et ce n'est pas nécessaire qu'il n'y ai que ça. Sinon, le genre comique n'existerait pas. Et les difficultés face auxquelles se retrouvent nos héros peuvent d'ailleurs être comique. Ça n'empêche pas toute une recherche psychologique derrière. Et puis un moment comique pour le lecteur ne l'est pas forcément pour le protagoniste qui le vit.

Enfin, dernier point, je n'aime pas les histoires où il y a tout une montée psychologique et cruelle pour se finir en cinq lignes sur un "et le méchant fini par périr, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". Parce que tout ce qui a été fait précédemment ne sert à rien et le protagoniste n'aura rien appris des tortures (psychologiques ou autres) qu'il a vécu.

Elyna.

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Nyaoh
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Nyaoh »

En vous lisant je me dis que je suis plutôt gentille, je mets des situations un peu dure ou qui vont pousser le personnage dans ses retranchements, comme dit par... J'ai oublié le pseudo ? J'ai aussi fait psycho et des études dans ce champ, je suis thérapeute, donc la souffrance et la manière dont on l'affronte les traumatismes et tous ce qu'ils impliquent, je trouve ça passionnant à raconter, lire, si c'est bien fait.
Je fais partie des gens qui ont lu Twilight mon passage préféré même si ça semble une boutade et le fameux passage du deuxième tome ou sur plusieurs pages on a... "octobre" "novembre" "décembre" et rien que ces pages blanches. C'est ce genre de choses qui sont à la fois légères et semblent faciles, mais qui impliquent tellement en sous-entendu (tiens quand dans un autre fil on parlait de ça). On comprend le vide total, j'ai vraiment trouvé ça génial. Efficace. Et c'est pas là que l'auteur écrit bizarrement :lol: je suis méchante avec Meyer hihihi.

En littérature blanche j'écris beaucoup sur des situations assez rude, malade, mort, une fin ou on "décrépit" sur place... Surement par rapport à ce que j'ai vu au taf aussi. J'ai fait une nouvelle où c'était très dur de savoir, jusqu'où je pouvais aller pour sous entendre à quel point une fin pouvait être horrible, à vouloir se tirer une balle avant d'y être, sans que ça fasse mélo en contrebalançant avec d'autres éléments. Comme beaucoup ici je pense, j'aime bien l'idée d'un fil tendu entre deux aspects qui s'équilibrent et bascule un coup à droite un coup à gauche.
J'ai des nouvelles ou je sous entend ce qui se passe tout du long, je mets une seule scène un peu "choc" (tiens on dirait la cité de la peur, bref), et tout le reste prend tous son sens à ce moment là. Ou je suis l'action au jour le jour, puis d'un coup je décroche et c'est plus la narration des espérances, déceptions du personnage, qui finissent de planter le clou. Je sais pas si ça se comprend expliqué comme ça?

Mais c'est vrai que je n'aime pas quand ça va trop loin, je pense aux scènes de viol dans les films, même en écriture je pense que je peux fermer un livre si ça va trop loin. Dans ce cas l'auteur à rempli son contrat, ok c'est bien fait, mais quel est l'intérêt? C'est limite pervers/voyeur ça me dérange vraiment personnellement. Comme le voisin pourra applaudir des demains en disant "yippi il est allé au bout !".
Puis des fois y en a tellement... Je pense au film DARLING avec Canet et Foïs, à un moment c'est trop on peut plus suivre, on devient indifférent. Sinon faut s'arrêter et pleurer avec l'héroïne c'est plus possible quoi ! Le film n'en montre pas tellement, mais on sait tout ce qui se passe, c'est redit ou raconté après coup... Bah on devient indifférent et on bloque. Enfin j'ai ressenti ça, et je me dis que le pari est raté, la fin du film m'a laissé indifférente. Peut-être que ça marche sur d'autres après et que j'ai fait un blocage je ne sais pas.

Je suis d'accord avec Elyna que si à la fin je trouve tout ce qui c'est passé gratuit, j'aurai un avis vraiment négatif sur le livre. L'auteur c'est fait plaisir et il a mit les scènes comme il le sentait, parce que ça le faisait triper de se dire qu'il allait marquer son lecteur, faire mieux que le voisin, aller plus loin... Pour rien (ou se faire éditer va savoir). Gratuit sains intérêt.

Un peu long ce post :oops:
"Je ne cherche à être sur de rien mais je veux trouver la forme juste de mon doute"
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Aramis
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Aramis »

Tiens, tiens, le sujet du forum des Nuits^^

J'apprécie la distinction qui a été apportée ici, entre sadique et cruel et je plussoie bien évidemment ce que vous avez dit sur la souffrance. Du coup, oui, mes personnages vivent des situations assez dures, ils s'en prennent plein la figure, que ce soit physiquement (handicap, maladies, blessures; dommage d'avoir un héros dont beaucoup de gens cherchent à se débarrasser et le contexte de guerre ne favorise pas la survie d'une manière générale) ou mentalement (comment assumer sa lâcheté, ses erreurs, les problèmes et les morts qui peuvent en découler, ce genre de chose). Et mes héros survivent rarement à l'aventure, surtout dans mes nouvelles^^"

En revanche, je ne donne pas dans la surenchère; je sais que je ne serais, de toute façon, pas capable d'écrire une scène de viol ou de torture dans ses moindres détails, je n'en vois pas l'intérêt à part tomber dans le sadisme pur. Il y a des auteurs qui le font, tant mieux pour eux [je pense à certain auteur américain qui m'a complètement écœurée tellement il en rajoutait] mais je trouve ça inutile. On peut faire mieux en suggérant simplement, l'imagination du lecteur peut suppléer les mots.
Quant à la surenchère niveau quantité, j'évite aussi...Il y a certes des personnages qui vivent des choses bien pires que d'autres et en plus grand nombre mais ils ne prennent pas tout d'un coup; ce sont des aléas de la vie et ils ont leurs moments de joie et de tranquillité quand même. Ca évite de lasser le lecteur, je pense (et ensuite, il ne se dit pas que l'auteur a empilé les catastrophes sans laisser aux persos de le temps de respirer ou lui laisser, à lui lecteur, le temps d'appréhender les enjeux). Cela permet de mieux travailler sur le plan psychologique, d'amener des changements de mentalité, des évolutions crédibles.
La Cité oubliée chez Scrineo le 4 avril et Cathédrale en poche le 14 mars !

Le panache est, dans un sacrifice qu’on fait, une consolation d’attitude qu’on se donne. E. R.

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Siana
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Siana »

Sujet intéressant...
Pour ma part j'essaye de rester dans l'utilité de l'histoire en ce qui concerne les souffrances. Et je varie autant que possible les raisons qui font souffrir les personnages.

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chocolaa
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par chocolaa »

Je n'aime pas le terme de "sadique", je ne prends pas de plaisir particulier à faire souffrir mes persos !

Par contre, comme l'ont déjà dit certains, j'aime l'idée de pousser mes personnages dans leurs retranchements, les mettre dans des situations qui feront que ça ira sûrement de mal en pis :mrgreen:
Mais dans la lancée je fais une distinction entre drame et intensité dramatique, personnellement j'ai un goût limité pour le mélo (à condition que ce soit fait de façon intelligente, que l'histoire le permette et surtout qu'on ne tombe pas dans la surenchère, je précise en passant que je suis une grosse lectrice de romance donc le mélo j'y ai eu droit à toutes les sauces !). J'avoue que déjà ça m'énerve toujours un peu de lire chez les autres des scènes ou les personnages souffrent "trop", ça m'énerve parce que la plupart du temps ça n'apporte rien à l'histoire ! (allez je cite un exemple ; L'épée de vérité T1, le petit séjour de Richard chez les Mord'chépaskoi)

Je n'aime pas quand ça va trop loin ça me met mal à l'aise, mais je peux passer sur pas mal de choses (j'aime beaucoup l'horreur et les scènes d'actions), c'est juste quand on est dans le "trop" que ma limite est atteinte :lol:
Un autre exemple me vient à l'esprit, un tome hors-série d'une trilogie jeunesse que j'avais adoré et qui était la préquelle d'un des personnages centraux. Je l'ai fini et tout aussitôt mis en vente sur amazon, car sur plus de deux cent pages on pouvait lire l'histoire d'un malheureux qui tombe toujours plus bas, ça m'a juste donné l'impression que l'auteure avait inventé ce perso pour lui faire subir toutes les misères du monde (et il y en avait un paquet, croyez-moi :wamp: ) et que l'histoire n'avait pas d'autres but.

Je pense donc qu'il faut savoir mesurer la dose de drame nécessaire à l'histoire, au risque de dégoûter le lecteur !
La romance c'est bon pour le moral :heart:
Le kilt c'est chic !

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Thomas D
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Thomas D »

Je vais peut-être détonner un peu (mais pas détoner, j'espère).
J'estime que la souffrance n'est pas nécessaire à une bonne histoire. Et elle ne doit surtout pas être un alibi.
Si tout ce que l'auteur a à raconter, c'est la souffrance d'un personnage, ben je ne suis pas client. Alors oui, il faut un enjeu, une intrigue, un antagoniste au personnage principal, des épreuves... Mais au nom de quoi la souffrance serait-elle obligatoire ?
Dans certaines histoires je suis tout à faire d'accord pour dire que la souffrance est incontournable, elle fait partie du cheminement. Pour autant le chagrin d'amour d'un gamin de treize ans suffit à justifier que l'histoire soit écrite, toute relative que puisse être la douleur qu'il ressent. Pas la peine d'en faire des tonnes.

Je sais qu'ici d'autres sont lassés par les clichés du genre : le héros est un pauvre orphelin déraciné au seul motif que cela épaissit le personnage grâce à un vécu douloureux... Je pense que la souffrance comme outil narratif doit être une arme de précision, sinon gare aux dommages collatéraux.

Pour ma part, en tant qu'auteur, je ne suis ni sadique ni cruel. Mes personnages vivent leur vie du mieux qu'ils peuvent, je n'ai pas de raison particulière de la leur pourrir : mon but ce n'est pas de les martyriser, c'est de raconter une histoire. Cette histoire a sur eux des conséquences bonnes ou mauvaises, et mon boulot c'est de gérer ces conséquences de manière à ce que les personnages aient l'air vrai. Bon, je n'ai pas dit que je réussissais forcément à honorer ce principe, mais j'avais envie de témoigner mon sentiment que la souffrance n'est pas un élément obligatoire dans une histoire réussie.

arwen

Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par arwen »

Thomas, quand je parle de souffrance, ça ne veut pas dire calvaire et chemind e croix non plus. Oui, un chagrin d'amour peut suffire, oui pas besoind e tous les malheurs de la terre sur la tête du pauvre personnage.
Mais un personnage dont la vie va comme sur des roulettes, sans rien pour le contrarier, c'est ennuyeux, non ? Sachant que la contrariété peut-être uniquement le bruit que fait son voisin d'à coté. dieu seul sait où peut mener cette petit gêne, non ? ;)

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Thomas D
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Thomas D »

Ouaip. J'ai eu quelques méchants soucis de voisinages, je connais :).

Ceci dit, moi je régissais au titre du topic et au simili-consensus : "oh oui, la souffrance, c'est trop cool, j'en mets partout, ça rend mon histoire intéressante" (oui, j'exagère un peu le trait...). J'avais juste envie de mettre mon grain de sel (ça m'arrive pas si souvent sur CoCyclics, car je suis souvent d'accord avec ce qui est écrit, du coup je n'éprouve aucune souffrance ( ^^ ) et donc aucun intérêt à donner mon avis).

Donc, pour résumer mon point de vue: les personnages, il leur arrive des trucs, ils ont des problèmes à régler, sinon c'est chiant. D'accord. Pour autant, j'estime que parler de "souffrance" et d'auteur sadique ou cruel ça n'est pas une nécessité.

Rin

Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Rin »

Hum, Thomas D si tu relis mon deuxième post tu verras que je parle aussi de souffrance au sens de "simple contrariété aux objectifs". Cela peut engendrer de la peine, de la déception, un simple sentiment d'abattement qui sont à mon sens aussi de la souffrance.

Et je n'ai fais que reprendre un post qui m'interpellait là-bas sur 10000wordsanight en lisant des réponses auxquelles je ne m'identifiais pas forcement. Le titre est le même, j'ai choisi de ne pas le modifier par transparence car des personnes qui sont sur cet autre forum l'ont lu et y participé. S'ils sont sur Cocy aussi c'est facile de voir pour eux que le débat est repris ici et de le suivre.

Le vrai sujet c'est : que faites-vous subir à vos personnages et évitez-vous la surenchère ? Ou, au contraire, pas du tout car vous n'y voyez aucun inconvénient ou même vous pensez que c'est quelque chose d'imparable, d'absolument nécessaire pour faire un roman ?
Que ce soit "souffrance morale ou physique forte ++++" ou simples contrariétés qui s'enchainent sans pauses, comme des perles enfilées sur un collier ?
A mon sens ce dernier point (simples contrariétés) nuit de la même façon à une histoire que comme je l'ai évoqué au sujet de la "souffrance +++ physique et morale".

Sinon je m'aperçois que je partage entièrement l'avis d'Elyna et globalement d'arwen.


Sur ce, je m'en vais lire les aventures du célèbre Robert^^
Modifié en dernier par Rin le sam. avr. 16, 2011 5:52 pm, modifié 1 fois.

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Syven
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Re: Etes-vous un(e) auteur(e) sadique ?

Message par Syven »

Je suis une auteure sadique. Là dans mon tome 1, je prépare une scène spéciale en miroir à mon tome 2 et j'ai eu des larmes en voiture. Pourtant je ne suis pas sensible.
:wamp:

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