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[A] Appels à textes : Mieux vaut trop que pas assez ?

Posté : ven. avr. 22, 2011 8:38 pm
par Guy Le Heaume
... Est-ce totalement vrai ?

Je m'explique. Vous décidez de répondre à un concours ou un appel à textes, mettons que les textes doivent faire entre 2000 et 3500 caractères. Vous avez votre histoire en tête, commencez à écrire et vous vous apercevez que vous auriez besoin de 7000 caractères pour écrire la totalité de l'histoire. Mais ça ne fonctionne plus pour l'appel à textes.

Alors comment faire ? Je suppose que je ne suis pas le seul dans ce cas là (j'espère ?). Je précise que, pour ma part, je n'écris pas en planifiant chaque chapitre / toutes les scènes du récit. Je sais que d'autres travaillent de cette manière. Est-ce que cela vous permet une estimation assez juste du nombre de caractères ? Ou est-ce que les personnage " s'échappent" à votre contrôle et apportent leur lot de caractères avec eux ? ;)

Bonne soirée. :)

P.S : J'espère avoir posté au bon endroit.

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : ven. avr. 22, 2011 9:05 pm
par Iluinar
Dans le cas des appels à textes, les éditeurs n'aiment pas trop les dépassements de fourchette vers le haut pour une raison bien simple : plus un texte est gros, plus il prend de la place dans le zine/antho, moins il en laisse de place pour les autres. Bien sûr, si le texte est mégagigabon, on se poussera pour lui laisser de la place mais il y a des chances pour que le comité de lecture soit plus exigent envers un texte trop long.

Sinon, à titre personnel, j'arrive à avoir une bonne estimation du nombre de caractères que je pourrai tirer d'une idée. La force de l'expérience, sans doute (sinon, pour moi, le problème se situe plus souvent du côté des limites basses ; je suis le roi de la concision ^^

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : ven. avr. 22, 2011 9:23 pm
par anonyme
Si je peux te donner un conseil, écris ton texte à ta façon!
S'il n'entre pas dans les critères, ce n'est pas un drame. Ce qui compte c'est que tu sois satisfait de ton travail.
D'un autre coté, il est plus simple d'ajouter que de retirer. Donc écris au plus court et brodes si tu as besoin :)

++

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 6:59 am
par takisys
Personnellement durant deux ans j'ai écris en gardant un œil sur le compteur de Word parce que je n'écrivais que de la fanfiction et que pour poster sur livejournal, on rencontre des difficultés au delà de 3000 mots. Du coup, avec le temps, j'ai pris l'habitude de formater, plus ou moins, mes chapitres selon ce format.

Maintenant, je suis capable d'évaluer à peu de chose près combien de mot il me faudra pour raconter une histoire. ça ne veut pas dire que je me laisse pas embarquer par un sujet et ça m'ait arrivé récemment pour un challenge. Je l'ai proposé quand même et mon texte a été accepté. Bon, il ne s'agissait que d'un challenge sans véritable enjeu, pas une maison d'édition.

Mais prendre l'habitude je garder un œil sur le compteur, non seulement aide à mesurer notre avance, mais de mieux évaluer le nombre de mots qu'il nous faudra pour écrire ce qu'on a à dire. Mais faut-il encore au départ avoir une petite idée d'où l'on va, à défaut d'un vrai synopsis, au moin le début et la fin, avec une ou deux étappes en route!

Bien sûr tout ceci n'est que mon point de vue et il n'engage que moi.

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 8:41 am
par Macada
Maîtriser l'écriture, c'est en particulier maîtriser le nombre de signes d'une histoire. Ou tout du moins savoir l'évaluer à l'avance (ou savoir se restreindre/développer lors de l'écriture pour ceux qui ne font pas de synopsis au préalable).
J'ai l'impression que la plupart des auteurs peuvent apprendre assez vite à faire cette évaluation dès qu'ils disposent de plusieurs textes terminés. Forts de leurs expériences précédentes, un oeil sur le compteur, ils auront une idée de plus en plus fine du nombre de signes de la nouvelle histoire en cours, puis, si tel est leur objectif, ils moduleront de plus en plus facilement les nouveaux textes pour les faire entrer dans une fourchette donnée.

Perso, j'ai utilisé les AT pour m'obliger à écrire des textes tenant dans leurs limites. Au début, c'était plus ou moins un coup de pot si ça marchait, et toute une réécriture si j'étais hors limites. Puis les réécritures se sont changées en re-travail (dans mon cas couper des fils pour restreindre mais pour d'autres c'est rajouter des fils pour augmenter).

Ceci dit, même si je me sens désormais assez à l'aise pour concevoir une histoire dans certaines fourchettes (disons 5-10000sec 10-15000sec 15-20000sec), j'ai encore beaucoup de mal à ne serait-ce qu'évaluer dans d'autres (entre 30 000 et 60 000 par exemple). Et je n'arrive quasiment pas à écrire quelque chose qui se tienne en moins de 3000 signes (et j'ai beaucoup travaillé le 5000 sec mais je ne suis toujours pas à l'aise dedans).

Autrement dit, je pense qu'un auteur qui le veut, peut assez rapidement évaluer quels sont ses formats de prédilection, comment les obtenir et les affiner. Mais que d'autres formats vont lui échapper tant qu'il n'aura pas travailler dessus, écrit des textes entrant dedans. Et qu'il aura certainement de bonnes surprises (ah tiens, c'est sympa pour moi le format 500 000 sec) mais aussi de mauvaises (en moins d'1million de signes, je ne vois vraiment pas comment faire un roman).

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 8:44 am
par Celia
Autrement dit, je pense qu'un auteur qui le veut, peut assez rapidement évaluer quels sont ses formats de prédilection, comment les obtenir et les affiner.
Ca fait des années que j'écris et je n'y arrive toujours pas.
Je me sens un peu bête du coup.

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 9:48 am
par Macada
Celia a écrit :
Autrement dit, je pense qu'un auteur qui le veut, peut assez rapidement évaluer quels sont ses formats de prédilection, comment les obtenir et les affiner.
Ca fait des années que j'écris et je n'y arrive toujours pas.
Je me sens un peu bête du coup.
Et à quel point l'as-tu voulu, as-tu travaillé en ce sens ?

Si je pense cela, c'est au vu du nombre d'auteurs qui décident de participer à un AT et qui, effectivement, présentent un texte au bon format.

Mais je conçois bien que développer son sens de l'évaluation ne fasse pas partie des priorités d'un auteur - c'est pour ça que je dis "un auteur qui le veut". Il y a tant d'autres choses à travailler pour écrire bien.

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 9:52 am
par Celia
A quel point je l'ai voulu ? Donc c'est bien de ma faute ? ^^
Je ne le prends pas mal, mais j'ai du mal à calculer de quelle longueur sera une nouvelle (la plupart du temps je ne dépasse pas les 7 pages, mais je ne m'en rends compte qu'en arrivant à la fin) Et pour un roman c'est pire (mais là c'est moins important, puisqu'il y a toujours de la réécriture et de l'équarrissage pendant les corrections)
J'ai quand même du mal à me faire à l'idée qu'un auteur DOIT savoir. Moi je ne sais pas. Ca ne m'a jamais trop posé de problèmes, parce qu'un premier jet n'est jamais celui que j'envoie à un AT et qu'il y a toujours moyen de se reprendre en correction.

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 12:42 pm
par takisys
Celia a écrit :A quel point je l'ai voulu ? Donc c'est bien de ma faute ? ^^
Je ne le prends pas mal, mais j'ai du mal à calculer de quelle longueur sera une nouvelle (la plupart du temps je ne dépasse pas les 7 pages, mais je ne m'en rends compte qu'en arrivant à la fin) Et pour un roman c'est pire (mais là c'est moins important, puisqu'il y a toujours de la réécriture et de l'équarrissage pendant les corrections)
J'ai quand même du mal à me faire à l'idée qu'un auteur DOIT savoir. Moi je ne sais pas. Ca ne m'a jamais trop posé de problèmes, parce qu'un premier jet n'est jamais celui que j'envoie à un AT et qu'il y a toujours moyen de se reprendre en correction.
Tout dépend de ta motivation. Dans le poste de départ, il s'agit d'une commande avec un format imposé. En ce qui me concerne s'était pour éviter de me prendre la tête à chaque fois que je mettais un nouveau chapitre en ligne.

Si tu n'as aucunes raisons de t'imposer de surveiller le compteur, c'est génial, non?

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 12:47 pm
par Celia
J'ai des raisons. Je réponds à des AT relativement précis sur les longueurs. Mais parce que je sais que mes prévisions se révèlent toujours fausses, je préfère écrire d'abord, et compter ensuite, c'est tout ^^

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 1:03 pm
par takisys
Celia a écrit :J'ai des raisons. Je réponds à des AT relativement précis sur les longueurs. Mais parce que je sais que mes prévisions se révèlent toujours fausses, je préfère écrire d'abord, et compter ensuite, c'est tout ^^
Alors mon conseil serait de regarder ton compteur régulièrement. Inconsciemment ton esprit s'habituera à évaluer où tu en es. Après ça dépend des gens, par exemple évalues-tu plus ou moins facilement le l'heure qu'il est, ou le temps passé? Certaines personnes ne peuvent vivre sans montre, d'autres s'en sortent très bien.

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 1:08 pm
par Celia
L'heure ça va, mais j'ai des (gros) problèmes de mémoire sur le temps passé et je ne retiens pas les dates, y compris celles qui me concernent directement (des évènements importants du passé par exemple) (j'explique même pas comme ça a été compliqué dans mon cursus d'histoire...). Est-ce que ça joue ? (c'est intéressant comme question)

Sinon oui, je regarde régulièrement les statistiques, et j'arrive plus ou moins à savoir au fur et à mesure que j'avance, où je vais arriver. C'est juste déterminer à l'avance (à partir de mon synopsis par exemple) d'à peu près combien de signes mon texte va faire, que je n'y arrive pas du tout (et donc sur les nouvelles c'est souvent beaucoup moins, et les romans beaucoup plus)

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 1:48 pm
par Blanche
Macada a écrit :Maîtriser l'écriture, c'est en particulier maîtriser le nombre de signes d'une histoire. Ou tout du moins savoir l'évaluer à l'avance (ou savoir se restreindre/développer lors de l'écriture pour ceux qui ne font pas de synopsis au préalable).
J'ai l'impression que la plupart des auteurs peuvent apprendre assez vite à faire cette évaluation dès qu'ils disposent de plusieurs textes terminés. Forts de leurs expériences précédentes, un oeil sur le compteur, ils auront une idée de plus en plus fine du nombre de signes de la nouvelle histoire en cours, puis, si tel est leur objectif, ils moduleront de plus en plus facilement les nouveaux textes pour les faire entrer dans une fourchette donnée.
J'ai l'impression que tu lis mes pensées, Macada ! :wow:

C'est ce qui s'est passé pour moi en tout cas. J'ai pas mal galéré au départ (c'était toujours trop looooooong !) mais maintenant, je suis capable de tabler dès le départ sur un nombre de signes en fonction de mon histoire. Si je vois dès le départ que ce sera trop long, je change l'histoire dans ma tête avant de la coucher sur papier.
Enfin... Quand je dis "sur papier", c'est sur Word, hein ? ;)

Célia : heu... moi aussi je suis nulle en dates, donc je ne sais pas si ça compte... :lol:
Par contre, au lieu de raisonner en signes, je raisonne en fractions (là, je suis à un quart, j'ai donc encore droit à trois fois ce que j'ai écrit... Là, je suis à la moitié...)

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 1:59 pm
par Aramis
Je le fais un peu à l'instinct, je crois, pour les limites des AT...je regarde le nombre de signes, je transforme ça en nombre de pages parce que je m'y retrouve mieux et généralement, la nouvelle rentre pile poil dans le cadre -il y a quand même des moments où je me dis que je risque de déborder, que je prends trop mon temps, que j'en suis déjà à 80% et qu'il me reste tant de trucs à dire mais ça finit par tenir quand même. Ce n'est pas vraiment prémédité, je n'ai pas cherché à savoir à l'avance combien de signes exactement elle allait faire avec l'idée que j'avais en tête. Disons que je dois adapter le syno à la limite avant l'écriture mais je ne le fais pas consciemment.
Avec cette façon de procéder, je donne toujours dans la limite supérieure des AT, je ne sais pas faire dans la concision...il faudrait que j'essaie un jour.

En revanche, ça ne marche pas du tout pour les romans. C'est un peu comme pour toi, Celia, je suis incapable de déterminer à partir d'un synopsis ou d'un plan le nombre de signes du livre.

Re: Mieux vaut trop que pas assez

Posté : sam. avr. 23, 2011 2:14 pm
par arwen
Macada a écrit :Maîtriser l'écriture, c'est en particulier maîtriser le nombre de signes d'une histoire. Ou tout du moins savoir l'évaluer à l'avance (ou savoir se restreindre/développer lors de l'écriture pour ceux qui ne font pas de synopsis au préalable).
Je ne suis pas d'accord du tout avec cette affirmation.
Je ne sais jamais quelle longueur fera mon texte quand j'écris le premier mot. Je sais juste si ce sera une nouvelle ou un roman. Et encore, je commence à douter pour certains textes de la pertinence de mes choix...

Ce n'est pas par manque de technique, en tant que journaliste, je sais très bien me limiter à un nombre de signes très strict. Quand on vous dit 2500 signes, c'est pas 2000 ou 3000... La place dans les journaux n'est pas extensible ! Mais la littérature, c'est justement tout le contraire d'écrire un article : c'est la liberté de création sans se soucier des contraintes éditoriales.

J'aime bien l'image de Stephen King : une histoire c'est comme un fossile à exhumer : ça peut être juste un truc riquiqui ou un immense dinosaure et je trouve un peu idiot de décider de n'exhumer que la patte du dinosaure, parce qu'on aura décidé que le texte ne fera que 10 000 signes...
La taille de mes textes, je ne la choisis pas. Elle s'impose en fonction de l'histoire, des péripéties ( j'essaie juste de ne plus pondre des textes incorrigibles d'un million de signes) ou de sa construction même. Surtout de sa construction ! Et tant pis si ça ne va à aucun AT. Je ne suis plus à l'école, je peux me passer de rendre ma copie au professeur !

Maintenant, il y a des auteurs qui sont passés maitres dans l'exercice de décider qu'à telle page, ils dévoileront le bout de fémur du dinosaure et à telle autre, son tibia ! Ceux des collections Harlequin... Eux, ils maitrisent la longueur de leurs œuvres, au millimètre près...