Espionnage

[blackwatch]

Vous parliez de James Bond ?
Eh bien, j'ai rencontré une fois deux partenaires en mission de la DGSE. Un homme et une femme. C'était en été à Montpellier. Lui était donc habillé d'un short long et d'une chemise hawaïenne, elle d'une robe à fleur légère et courte. Les 2 avaient des Rayban. L'air hyper sérieux, sans retirer les lunettes alors qu'on était dans un couloir sombre, ils m'ont demandé où était le directeur du labo (où je bossais à l'époque). Je leur ai demandé qu'ils y étaient et ils n'ont pas voulu répondre.
Véridique. Plus cliché, tu meurs.

J'étais morte de rire et encore plus quand j'ai appris qu'effectivement c'était la DGSE.

(des étudiants en informatique avaient a priori fait une excursion virtuelle à la NASA avec un gros ordinateur dont il ne restait que quelques exemplaires dans le monde, dont un dans ce labo.)

C'est glamour effectivement (surtout en chemise hawaïenne!)

Sinon, j'ai trouvé sur internet (sur le forum Passion-Histoire) la référence suivante : "Histoire de l'espionnage mondial". Auteurs: Genovefa Etienne & Claude Moniquet

Milora! Sachant que Claude Moniquet est l'un des experts pour l'anti-terrorisme - ca vient de me faire tilt - ca peut être du bon !

Ah oui, j'ai oublié : Le cardinal du Kremlin, de Tom Clancy

Cendrefeu !

Vous êtes tous géniaux

[EtienneB]

A propos de la DGSE (une sacrée bande de bras cassés, quand même), la page Wikipedia sur la triste affaire du Rainbow Warrior (Blacky, tu es peut-être trop jeune pour t'en souvenir) est fort intéressante et détaillée : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_Rainbow_Warrior

[blackwatch]

Légèrement trop jeune en effet de ce rappel!

[Roanne]

Oups, je n'avais pas vu ce fil, je t'ai répondu en vitesse sur FB. Intéressant tout ça en tout cas !
(le Rainbow Warrior, c'est quelque chose ! mais en creusant il dois y avoir plein d'autres affaires de ce genre)

Si je trouve des trucs, je te les donnerai.

Au fait, vu que je suis en plein dedans, as-tu lu Ayerdhal ? Parce que mine de rien, dans Transparences, même si ce n'est pas de l'espionnage à proprement parlé, c'est quand même des techniques similaires (recherches d'infos, pistage, assassinats politiques ou autres, etc.).

[anonymetrois]

Un mot pour défendre James Bond. Pas les films, les livres... Autrement mieux documentés, et assez réalistes. Il faut supporter un héros machiste, impérialiste, misogyne, raciste et homophobe, cela dit, mais c'est une partie du réalisme : les barbouzes sont rarement anars ou gauchistes.

Sinon, il y a bien Gomorra, un livre sur la Mafia de Roberto Saviano. Légèrement hors-sujet, mais peut-être pas tant que ça.

As-tu essayé le site de la CIA ? Ils ne disent que ce qu'ils veulent bien dire, mais c'est déjà intéressant (article sur la France par exemple). Ne serait-ce que pour la vision du monde qui s'en dégage.

Tu peux te renseigner sur la Résistance, les ouvrages bien documentés ne manquent pas, et c'est en plein dans le sujet (clandestinité en temps de guerre, communications secrètes, mouvement d'individus recherchés, trafic d'armes, actions de commando, etc...). Au hasard comme ça, je te citerais Les Bataillons du Ciel, de Joseph Kessel (quoiqu'il y soit plus question d'action directe que d'espionnage à proprement parler).

Je me souviens d'un Librio sur Joseph Staline. Très intéressant (aucun auteur n'oserait imaginer en fiction les circonstances de sa mort, tant ça paraît excessif).

Dans La Compagnie Noire, l'espionnage est abordé sous un angle intéressant. Et Glen Cooke n'a pas peur de la noirceur. Mais tu les as peut-être déjà lus.

[Roanne]

Il faut supporter un héros machiste, impérialiste, misogyne, raciste et homophobe, (...)

Bref, misanthrope, c'est bien ça ?

En tout cas, je suis dégoûtée par mon manque de mémoire car j'ai lu un roman sur le contre-espionnage anglais pendant la seconde guerre mondial qui était bien ficelé (par forcément réaliste mais on s'en fiche, c'était pour le bien du suspens ) et impossible de me souvenir du titre.
Si jamais je remets la main dessus, je le remonte.

[anonymetrois]

Il faut supporter un héros machiste, impérialiste, misogyne, raciste et homophobe, (...)

Bref, misanthrope, c'est bien ça ?

Ah mais pas du tout ! Ce n'est pas l'humanité que James Bond déteste. C'est juste qu'il déplore la façon dont les Américains doivent fréquenter des gens de couleur de trop près, il aime les femmes et il respecte énormément leur nature profonde qui les pousse à s'appuyer sur l'épaule solide d'un homme dominant, il a pitié des homosexuels, de pauvres créatures, souffrant d'une maladie mentale, à qui les discours sur l'égalité des sexes ont brouillé les hormones au point qu'ils ne se souviennent plus de leur rôle, etc...

Mais fondamentalement, James Bond n'est pas misanthrope.

Je cite, presque de mémoire, des phrases du livre. Le passage sur les homos est quasiment la traduction d'un extrait de Goldfinger, vers la fin, si tu veux le regarder. Ce qui est instructif, c'est de constater que Fleming écrivait entre 1956 et 1964 et qu'il reflétait, sinon l'opinion générale du grand public, du moins des opinions parfaitement acceptables à son époque.

Les films ont énormément édulcoré les côtés politiques de l'œuvre originale. Par exemple, on remarque à peine que Pussy Galore, dans Goldfinger, est lesbienne, alors que dans le livre elle a un authentique harem et pique une fille à James Bond (et finit par coucher avec lui, et rentrer dans le droit chemin, car elle était devenue lesbienne après avoir été violée par son oncle à dix ans... je rappelle que dans le monde de Fleming, l'homosexualité est strictement une maladie mentale, et la virilité de James Bond est le remède).

Bon, j'arrête le hors-sujet et je sors.

[pingu]

J'aime bien comment tu parles de James Bond, Bélier ! (je n'ai pas lu les livres)

[Silène]

Il y a Le grand jeu de Trepper, il était chef de l'espionnage russe, L'orchestre rouge, pendant la seconde guerre.

Léopold Trepper, Le grand jeu : Mémoires du chef de l'orchestre rouge, Paris, Albin Michel, 1975, 417 p. (ISBN 9782226001764)

C'est chouette à lire, c'est assez dingue pour plein de choses !

[blackwatch]

J'aime bien comment tu parles de James Bond, Bélier ! (je n'ai pas lu les livres)

Moi non plus. Très instructif (bon, ca ne me donne pas envie mais au moins je me coucherai moins bête)

Sinon, il y a bien Gomorra, un livre sur la Mafia de Roberto Saviano. Légèrement hors-sujet, mais peut-être pas tant que ça.

J'y pensais justement ce matin, sans pouvoir me souvenir du titre! Le hasard fait bien les choses!

Dans La Compagnie Noire, l'espionnage est abordé sous un angle intéressant. Et Glen Cooke n'a pas peur de la noirceur. Mais tu les as peut-être déjà lus.

J'ai lu le premier qui était très bien en effet (et noir à souhait!) pour ces recommandations en tout cas!

Il y a Le grand jeu de Trepper, il était chef de l'espionnage russe, L'orchestre rouge, pendant la seconde guerre

Silène!

[Celia]

J'aime bien comment tu parles de James Bond, Bélier ! (je n'ai pas lu les livres)

Moi non plus. Très instructif (bon, ca ne me donne pas envie mais au moins je me coucherai moins bête)

Le fait que ce genre de réflexions, qui ne sont ni politiques, ni sociales, mais juste de "l'air du temps" me pose une question (qui n'a RIEN à voir avec l'espionnage)
Je suis en train de regarder la série Mad Men (qui se passe peu ou prou à la même époque) Le grand coup de génie de cette série qui est moderne dans sa forme et sa réalisation, c'est de faire des personnages des hommes et des femmes vivant vraiment dans les années 60, et non pas des petits révolutionnaires qui voudraient faire avancer le temps plus vite : à deux exceptions près, toutes les femmes sont contentes de leurs statuts de secrétaire/maîtresse/femme au foyer, les Noirs n'ont aucun droit de citer, les hommes dominent. Sans qu'on puisse les prendre dans leur ensemble pour des passéistes puisque ils ne font que vivre à leur époque.
Du coup même si James Bond me paraît être tout à fait détestable, j'ai, au contraire, encore plus envie de lire quelques volumes (je dis ça à chaque fois mais je n'ai jamais le temps ;_; ) (Alors que quand je lis un SAS qui est une série beaucoup plus récente, j'hésite toujours entre la franche rigolade et le passage de livre par la fenêtre parce que là, justement, on pourrait se dire que le héros/incarnation de l'auteur ne vit pas à la bonne époque, et qu'il est foncièrement sexiste (et raciste))

[Ellie]

Sur l'espionnage, je suis pas hyper calée mais ce que j'avais cru comprendre c'est que depuis quelques temps (la fin de la guerre froide je suppose) y'avait aussi pas mal de «privatisation» de l'espionnage, notamment évidemment industriel mais aussi ce qui est d'espionner une personne, etc

Sinon je sais pas si ça rentre dans l'espionnage, mais j'avais trouvé le petit texte «On m’appelait l’étudiant» écrit par un ancien RG qui avait infilltré les milieux militants autonomes dans les années 70. Je trouve ça intéressant parce qu'en dehors de l'aspect politique et le coté pratique, y'a l'aspect psychologique qui est un peu évoqué et le fait que quand tu vis quotidiennement avec des gens que t'es censé «infiltrer» et pour certains foutre en taule c'est compliqué.

[Revan]

À la FNAC, tu as beaucoup de livres dans Histoire qui t'explique le fonctionnement de la CIA, son histoire, des services secrets, etc ...
Bien-sûr, les bouquins valent cher, mais tu es sûr de l'authenticité des informations puisqu'ils ont été écrits par des experts dans leur domaine.

Sinon, les romans de Tom Clancy sont d'excellentes sources. Il y mêle espionnage, thriller, technologie militaire, géopolitique, géostratégique. Non seulement, c'est très réaliste, mais également très crédible. Bref, à lire si tu souhaites être crédible sur l'espionnage.
Je te les conseille.

[blackwatch]

à vous deux! Je note soigneusement les références

[Roanne]

Mince, j'ai oublié de répondre à Bélier pour le remercier de sa réponse complète !
Merci Bélier pour les explications et tout et tout.

Ce qui est bizarre, c'est qu'en te lisant, j'ai encore plus envie de découvrir les vrais James Bond (les romans) pour m'en faire ma propre idée (j'ai toujours été convaincue que les films n'en était qu'un succédané)
(note : le pire par rapport à ce que tu dis, c'est que ce qu'on pourrait prendre pour une pensée typique des années 1950/60 a malheureusement encore des adeptes de nos jours, comme quoi rien n'est acquis, mais j'arrête là le hors sujet)