La mare aux nénuphars

Hello !

Quels sont vos trucs et astuces pour montrer la colère dans un dialogue ?

- utilisation de l'incise (vociférer, beugler, rugir, fulminer, etc.)
- Espèce d'imbécile ! beugla Francis.

- multiplier les "!"
- Espèce d'imbécile !!!

- mettre en majuscule (j'ai vu cela dans une béta ces derniers temps)
- ESPECE D'IMBECILE !

Votre avis ? Vos idées ?

Je pense que l'incise, c'est bien. Le point d'exclamation aussi, par contre pour moi les points d'exclamation multiple comme les majuscules ça fait partie des trucs que j'éviterais.

Marrant, moi les incises j'évite. Je trouve que ça distrait l'attention du lecteur du contenu même du dialogue.
Mais pour indiquer qu'un personnage hurle, j'utilise parfois les majuscules.
J'évite aussi les points d'exclamation multiples.
Mais sinon, la colère, comme tous les sentiments, je pense que c'est surtout la narration autour du dialogue, qui peut la rendre au mieux.

arwen a écrit : Mais sinon, la colère, comme tous les sentiments, je pense que c'est surtout la narration autour du dialogue, qui peut la rendre au mieux.

D'accord avec ça. On sait tout de suite ce qu'éprouve un personnage qui serre les poing ou la mâchoire, qui blanchit ou rougit, qui fronce les sourcils.

Je pense qu'il faut essayer de ne pas trop en faire dans les dialogues au risque de tomber dans l'excès très rapidement (une volée de points d'exclamation accompagnée de verbes du type de "vociférer" et d'une pincée de majuscules, c'est vraiment too much à mon goût)

Je pense qu'il faut aussi adapter l'expression de la colère au caractère du personnage.

Si le personnage est peu expressif, qu'il garde ses émotions pour lui, il suffit de le faire changer de couleur et froncer les sourcils pour exprimer une colère intense. Dans ce cas, quelques mots très cassants peuvent en dirent plus qu'une longue tirade.

Si le personnage est de nature spontanée, qu'il se laisse emporter par ses émotions, alors il semble logique d'aller plus loin. Des cris, des insultes, des objets cassés, de l'intimidation physique, la façon d'exprimer la colère sera très différente à mon humble avis.

En fait, je pense que tes exemples sont bien (sauf la mise en majuscule, là je ne suis pas très fan) mais l'on peut donner aussi le ressenti du personnage, ce qu'il pense, ses gestes (s'il est expansif), ce qui transparait sur son visage, sa manière de se tenir.

Il peut aussi y avoir la réaction de son ou ses interlocuteurs (s'il en a bien sûr) face à sa colère.

Je ne suis pas fan des majuscules dans les dialogues. Je trouve ça toujours surfait. Pas besoin de "voir" la colère : si l'auteur a bien fait son boulot, même pas besoin d'incise : le lecteur va naturellement entendre la colère. Tout est une question de mise en place.

Je trouve que l'implantation et la façon d'amener cette explosion sont des éléments absolument déterminants dans l'expression de la colère.
Ça peut se faire sur les quelques pages précédentes, ou sur tout le roman s'il le faut ! Plus la tension monte efficacement, (même en silence, imperceptiblement, sans que le lecteur puisse se dire "ça va péter"), plus la colère paraîtra naturelle et justifiée.

Je dirais même que la mise en place est peut-être plus à soigner que le moment de ladite colère.

macalys a écrit :

arwen a écrit : Mais sinon, la colère, comme tous les sentiments, je pense que c'est surtout la narration autour du dialogue, qui peut la rendre au mieux.

D'accord avec ça. On sait tout de suite ce qu'éprouve un personnage qui serre les poing ou la mâchoire, qui blanchit ou rougit, qui fronce les sourcils.

Pareil.
D'autant qu'on peut parfaitement montrer la colère avec une phrase calmes, se terminant par un point. La colère ne passe pas que dans les mots du dialogue, mais aussi (et avant tout, à mon avis) par le contexte dans lequel ils sont prononcés et l'attitude de celui qui les dit...

Je n'aime pas les majuscules ; sauf à la rigueur si le personnage crie ? Et encore, je préfère un bon vieux "hurla-t-il". La seule exception que je fais : quand je veux montrer que le personnage ne crie qu'un seul morceau du dialogue, parce que j'ai toujours trouvé que le si fréquent "il avait hurlé ses derniers mots" n'a pas du tout d'impact, puisque l'infomation vient après.
Les ponctuations multiples, je trouve que ça fait pas très "pro" ^ ^ Ça fait plutôt transposition dans un livre d'une façon décrire sur le net, à mes yeux ^ ^ Tout au plus un "?!" façon bande-dessinée, mais j'évite quand même, en général.

La ponctuation et les incises peuvent être intéressantes pour montrer la colère. Et bien sûr le développement du contexte est essentiel à une bonne compréhension de cette colère.
Mais je pense qu'à l'intérieur du dialogue, il faut aussi miser sur un vocabulaire et un ton adaptés. On pardonnera plus à un personnage de devenir vulgaire ou de bégayer s'il est en colère, et d'ailleurs ça donnera du relief à son émotion. C'est aussi là qu'on verra de quelle manière la colère du personnage s'exprime, comme elle n'est pas la même pour tout le monde (répliques sèches et bien senties / injures en masse / difficulté à articuler...).

Les majuscules ne me gênent pas si l'on n'en abuse pas.
Mais pour moi, elles n'indiquent pas frocément la colère.
C'est le code utilisé par la BD pour indiquer que la personne crie.
Il y a plein de raisons de crier.
La colère en est une parmi d'autres.

Inversement il peut y avoir des colères froides.
Donc : d'accord avec tous ceux qui ont évoqué le contexte pour rendre l'atmosphère.

Une phrase comme :
Elle plissa les yeux et laissa fuser entre ses dents serrées : "Je te hais !"
peut être aussi puissante qu'un tas de beuglements violents

Moi aussi, je bloque devant les usages "bande dessinée". Je pense également que c'est plus le contexte qui fait passer l'émotion, plutôt que la casse ou la ponctuation.

Peut-être que ça passe sur des très courts passages ("BRAVO !"), mais une scène de ménage toute en majuscules, par exemple, je n'y arriverai certainement pas.

Comme les autres l'utilisation de majuscules et de multiples points d'exclamation, j'ai du mal.
Sinon je pense que la colère pourrait aussi passer dans la teneur des propos, pas forcément une insulte, mais certaines paroles sont parfois plus violentes encore quand elles sont prononcés de façon nonchalantes ou avec douceur... Bref tu peux jouer sur ça aussi !

Bien sûr, mettre en capitale ne veut plus rien dire si on met une phrase entière ainsi (et puis c'est illisible) ou si on en abuse. Mais un ou deux fois dans une nouvelle, je trouve ça assez parlant, moi...

C'est toujours pareil, ça dépend de la tranche d'âge visée.
Pour les adultes, les incises et le contexte. Pour les ados, la ponctuation joue beaucoup. Pour les plus jeunes, pourquoi pas les majuscules...
Ce débat est sans fin parce que c'est chaque auteur selon son feeling et toutes les histoires sont différentes...

Rien à voir avec l'age, je pense.
J'ai trente quatre ans, ça ne me gêne pas des majuscules (la preuve, je les utilise ! ), une fois de temps en temps (bien sûr faut pas que ça vienne toutes les pages)
C'est une question de gout, je crois là...