[A] J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

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arwen

Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par arwen »

Je ne vais pas classer L’assommoir dans le genre gore, bien entendu !
Et si je donne mon point de vue à une personne sur le roman, je ne vais pas me contenter de ce qualificatif, je vais l'expliciter.
Là j'utilise ce terme comme adjectif, pas comme genre ! ;)

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Booz
Les papyrus s'inclinent devant elle
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Booz »

arwen a écrit :Ce n'est pas gore au sens strict du terme, d'accord. Mais l'effet que cela me procure est mille fois plus élevé qu'une scène sanglante... Et pour moi, c'est ça qui est vraiment gore, plus que les mares de sang...
Sinon, euh oui, les films purement d'horreur, j'ai plutot tendance à en rire parce que ça fait vraiment bidons de ketchup gaspillés qu'autre chose...
Du coup, on ne parle pas de gore (comme l'a précisé Célia). Le gore ne concerne que ce qui est sanglant (de l'anglais sang séché je crois). Ce que tu décris est d'avantage de l'horreur (et encore je n'en suis pas certaine).

En tout cas, le sujet est passionnant.

Edit : grillée -_-'
Edit bis : Cependant, concernant le sens du mot gore, il ne faut pas non plus se tromper.

Et pour moi, je rejoins Célia, si j'apprécie le gore lorsqu'il est bien écrit, la violence et l'horreur psychologique me dérange beaucoup plus qu'une scène sanglante.
«Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»

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reveanne
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par reveanne »

Côté lecture
J'ai une tolérance très grande au gore et à la violence dans les filme et roman. Il en faut beaucoup pour me choquer. Je sais qu'après les acteur vont se relever ou que les personnages n'existe pas et n'on jamais existé. (bon j'ai quand même eu du mal avec "Justine" de Sade et "l'Anti-justine" de Retif de la Bretonne, ça m'a travaillé pendant des jours...)
En général, le crade (vomi/boyaux/caca/asticot...) je trouve plus ça dégoutant que choquant.

Par contre dès qu'il s'agit du vrai monde, je ne supporte pas (ce sont des vrais gens, qui ont vraiment souffert) et je crise quand aux infso il passe sans avertissement des images de cadavre (non mais sérieux, les journalistes, ils aimeraient qu'on exhibe de la sorte leur enfant, leur mère, leur père... ??? Un peu de respect!)


Côté écriture:
Une bonne partie de mes textes sont soit de l'horreur soit de la violence psy, Ce n'est pas toujours facile à écrire (je "vis" la tension des personnages) et les scènes réellement violentes/gore (viol, torture, attaque de bête...) je peine vraiment à les écrire, ce qui fait que j'en mets peu, je préfère suggérer et laisser le lecteur se débrouiller avec son imagination.

arwen

Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par arwen »

Ben dans ce cas, ben nan j'écris rien de gore... et je n'aime ni l'écrire ni le lire.
J'écris des scènes violentes, mais pas gore. Et pour moi, les romans réalistes de Zola sont d'une violence sociale inouie...
Et la violence psy n'est pas gore non plus dans ce cas... et un viol classique on va dire, non plus.
Modifié en dernier par arwen le lun. juin 27, 2011 12:54 pm, modifié 1 fois.

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Elikya
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Elikya »

Pour ma part, je ne supporte par le gore. En lisant vos messages, je commence à mieux comprendre pourquoi.

Quand j'aime un livre ou un film, pour moi les personnages existent. Quand ils souffrent cela me fait autant d'effet que s'il s'agissait d'une histoire vraie.

C'est pourquoi, je préfère être prévenue avant d'être confrontée à des scènes sanglantes ou à des tragédies horribles. Dans ce cas, je prend du recul par rapport à l'oeuvre et je m'y implique moins émotionnellement. Je me répète que ce n'est qu'une histoire pour pouvoir le supporter.

Je suis une petite nature, en fait ! :oops:

Revan

Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Revan »

Dans un de mes romans, le personnage principal est torturé. Par contre, j'évite la scène vraiment gore avec le sang partout, la tripaille à l'air. On va dire que c'est de la violence plutôt, physique tout d'abord (coups, ...) puis psychologique (insultes, ...). Mais, j'évite autant que possible le gore. La torture choque déjà, pas besoin de gore : cela dégoûterait encore plus alors que ce n'était pas le but. Les scènes sont parfois choquantes et je ne tenais pas à dégoûter le lecteur. La frontière entre les deux est ténue.

Par contre, ça me rappelle une nouvelle que j'avais écrite sur le Massacre de Nankin par les Japonais en 1937. Et là, j'ai fait du gore (parce que le récit se voulait réaliste). Le gore était par conséquent nécessaire pour montrer l'horreur de ce massacre(et parfois, j'étais même en dessous de la réalité)

Mais je n'aime pas écrire des scènes gores. Pour deux raisons : la première, c'est qu'on a rarement besoin d'exhiber la "tripaille" si on veut choquer le lecteur (la suggestion marche mieux) et la deuxième, c'est que rares sont les auteurs qui réussissent à bien manier les scènes gores. Quand on veut faire du gore, il faut que ce soit justifier.
Donc des scènes violentes, oui ; les scènes gores, je n'aime pas trop.

arwen

Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par arwen »

Je n'aurais pas su dire mieux que toi, Revan ! :)

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Farah DOUIBI
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Farah DOUIBI »

Dans le roman que j'écris, les scènes gores, il y en a, mais vraiment peu. C'est nécessaire pour l'histoire, donc pas le choix.
Par contre, j'ai du les diminuer parce qu'une lectrice n'a pas pu dépasser les trente premières pages...
Maintenant, on me dit qu'il n'y en a plus assez...

Bref, c'est tout à fait subjectif. Personnellement, cela ne ma gène pas d'en lire ou d'en écrire, du moment que c'est justifié. Mais cela vaut pour tout. Toute scène doit être justifiée, selon moi. Sinon, nous tomberions dans l'écriture pour l'écriture et non de l'écriture pour véhiculer un message. Les deux littératures existes ; c'est une question de gout !

Les seuls romans de violence avec scènes gores totalement gratuites que je lis sont dans les livres des éditions "bibliothèque interdite", et même là, elles permettent de rendre l'humour des scènes très burlesque ! Donc, elles sont utiles.
Mes préférés : "Pour l'empereur" et sa suite. De l'humour très particulier ^^

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Asrahal
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Asrahal »

Eh bien, la question est intéressante !

J'aime être bouleversé lorsque je lis. Quand je lis, j'aime ressentir un tourbillon d'émotions, qu'elles soient positives ou négatives afin d'en tirer la plus forte impression possible après ma lecture. En cela, des ambiances très malsaines ne me dérangent pas, que du contraire. La seule condition à cela -et j'insiste sur le fait qu'elle est sine qua non- est que l'élément dérangeant, quel qu'il soit, serve l'intrigue.

Par exemple, un livre que j'ai beaucoup apprécié, Laisse-moi entrer de John Ajvide Lindqvist, comprend un personnage pédophile et, parfois, on est plongé dans ses souvenirs et ils sont plus qu'explicites. Plus d'une fois, j'ai dû déposer le livre pour arrêter ma lecture tant mon côté visuel me faisait voir des choses assez insoutenable. Toutefois, il y avait un intérêt : cela servait à la construction du personnage et lui donnait une profondeur qu'il m'a été rarement donné de rencontrer.

Au contraire, un livre qui contiendrait du gore pour le simple plaisir malsain de l'auteur ou, pire à mes yeux car il s'agit de vendre sa plume au Tout-Puissant Mercantilisme, pour attirer l'attention et vendre, m'énerverait profondément.
Tout doit servir en écriture, s'il y a une scène de sexe, explicite ou non, elle doit avoir une utilité, s'il y a un crime sanguinolent, pareil, s'il y a un viol, c'est la même chose. Le contraire n'est que pornographie et la pornographie, à la différence de l'écriture, n'est pas de l'art.

En résumé, le gore, l'horrible, le malsain, doit servir l'intrigue ou l'ambiance et ne pas être gratuit. Et, même dans ces cas-là, il requiert un dosage d'une grande précision pour éviter de faire sombrer le texte dans la déchéance.

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reveanne
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par reveanne »

Asrahal a écrit :
Tout doit servir en écriture, s'il y a une scène de sexe, explicite ou non, elle doit avoir une utilité, s'il y a un crime sanguinolent, pareil, s'il y a un viol, c'est la même chose. Le contraire n'est que pornographie et la pornographie, à la différence de l'écriture, n'est pas de l'art.
heu... même pornographique, c'est de l'écriture. -_-
Soit dite en passant, si on part dans les jugements de valeur, pour beaucoup, la SFFF ce n'est pas non plus de "l'écriture" et encore moins un art.


Sinon, l'Art peut être choquant (voir très), par exemple en art contemporain (Si vous google-isé, attention âme sensible s'abstenir): l'oeuvre animalière de Damien Hirst (avec de vrais animaux) ou encore l'oeuvre "self" de Marc Quinn (fait avec le propre sang de l'artiste)... ce n'est pas anodin, c'est malsain, choquant, limite gore et pourtant c'est considéré comme de l'Art et exposé à travers le monde.

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Asrahal
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Asrahal »

reveanne a écrit :
Asrahal a écrit :
Tout doit servir en écriture, s'il y a une scène de sexe, explicite ou non, elle doit avoir une utilité, s'il y a un crime sanguinolent, pareil, s'il y a un viol, c'est la même chose. Le contraire n'est que pornographie et la pornographie, à la différence de l'écriture, n'est pas de l'art.
heu... même pornographique, c'est de l'écriture. -_-
Soit dite en passant, si on part dans les jugements de valeur, pour beaucoup, la SFFF ce n'est pas non plus de "l'écriture" et encore moins un art.


Sinon, l'Art peut être choquant (voir très), par exemple en art contemporain (Si vous google-isé, attention âme sensible s'abstenir): l'oeuvre animalière de Damien Hirst (avec de vrais animaux) ou encore l'oeuvre "self" de Marc Quinn (fait avec le propre sang de l'artiste)... ce n'est pas anodin, c'est malsain, choquant, limite gore et pourtant c'est considéré comme de l'Art et exposé à travers le monde.
J'ai dit que la pornographie, à la différence de l'écriture, n'était pas de l'art. Je n'ai pas dit que l'écriture ne pouvait pas être pornographique. Mais elle perd alors, à mon sens, ses lettres de noblesse.
Mais peut-être devrais-je me préciser sur ce que je veux dire par pornographie : je parle de récits ou le gore, le choquant, le malsain, voire le sexe, ne sert à rien d'autre qu'à être là pour faire vendre. Il ne sert pas l'ambiance, il n'apporte rien à l'intrigue, il est inutile. Comme du torture porn en matière de cinématographie.

Maintenant, rentrer dans la définition de ce qu'est l'Art... C'est plus de la philosophie qu'autre chose. Pour moi, une personne qui découpe un mouton en deux et la fout dans du formol, ce n'est pas un artiste, c'est un boucher.

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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Siana »

Pour moi, une "œuvre gore" (que ce soit en écriture, en peinture, en boucherie...) est davantage une expérimentation qu'une vraie œuvre. Cela dit, je ne dis pas que j'aime la boucherie, loin de là.
Faire du gore pour faire du gore, non ce n'est pas intéressant. Parce que c'est gore, et puis c'est tout. Mais s'il y a autre chose derrière (expérience, histoire...) ça peut devenir intéressant. Et dans ce cas, ce n'est plus le gore seul qui est intéressant, mais plutôt sa mise en œuvre et son but. Sinon, autant regarder un film X ou Hostel, et lire des livres où le gore n'a d'intérêt qu'à être gore.
D'ailleurs, maintenant je j'y pense, mon tome 1 va un peu se terminer en boucherie. ^^ Mais je n'y suis pas encore rendue dans mes révisions (là, j'en suis plutôt à l'épisode de manipulation mentale malsaine).

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Milora
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Milora »

Je plussoie Asrahal, notamment à propos de l'art...
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

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Asrahal
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Asrahal »

Siana a écrit :Pour moi, une "œuvre gore" (que ce soit en écriture, en peinture, en boucherie...) est davantage une expérimentation qu'une vraie œuvre. Cela dit, je ne dis pas que j'aime la boucherie, loin de là.
Faire du gore pour faire du gore, non ce n'est pas intéressant. Parce que c'est gore, et puis c'est tout. Mais s'il y a autre chose derrière (expérience, histoire...) ça peut devenir intéressant. Et dans ce cas, ce n'est plus le gore seul qui est intéressant, mais plutôt sa mise en œuvre et son but. Sinon, autant regarder un film X ou Hostel, et lire des livres où le gore n'a d'intérêt qu'à être gore.
D'ailleurs, maintenant je j'y pense, mon tome 1 va un peu se terminer en boucherie. ^^ Mais je n'y suis pas encore rendue dans mes révisions (là, j'en suis plutôt à l'épisode de manipulation mentale malsaine).
Je plussoie. Il existe par exemple un film particulièrement insoutenable nommé "Philosophy of a Knife" et qui narre les expérimentations "scientifiques" sur des cobayes humains en Chine par les Japonnais dans le camp 731... Des atrocités sans nom visant à voir jusqu'où l'humain peut résister à l'acide, aux gaz, à la douleur... Des expériences d'une barbarie inimaginable et d'une perversité incroyable y furent réalisés comme arracher toutes les dents d'une femme, une par une, sans anesthésie, accrocher un prisonnier les tripes à l'air sur des fils barbelés et voir combien de temps il peut tenir... Bref, vous voyez le genre. Le film dure quatre heures, est en noir et blanc et recrée certaines expériences qui furent réalisées alors que d'autres sont directement des images d'archive.

Ce film, je ne saurai jamais le voir. Toutefois, son mérite - et c'était le but du réalisateur- c'est de faire ouvrir les yeux aux gens sur cet évènement assez peu connu de notre côté. Je ne peux donc pas désapprouver le but et l'idée de base et le gore a un intérêt.
Mais bon, sensibilité personnelle, trop c'est trop.

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Hénée
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Re: J'écris des trucs gores, c'est grave docteur ?

Message par Hénée »

Il existe par exemple un film particulièrement insoutenable nommé "Philosophy of a Knife" et qui narre les expérimentations "scientifiques" sur des cobayes humains en Chine par les Japonnais dans le camp 731... Des atrocités sans nom visant à voir jusqu'où l'humain peut résister à l'acide, aux gaz, à la douleur... Des expériences d'une barbarie inimaginable et d'une perversité incroyable y furent réalisés comme arracher toutes les dents d'une femme, une par une, sans anesthésie, accrocher un prisonnier les tripes à l'air sur des fils barbelés et voir combien de temps il peut tenir...
Mon Dieu... Je ne savais pas.
*Corrections du premier tome des Ailes froissées en cours*

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