Milora a écrit :
Ce qui m'amène à rejoindre Tigrette. N'aimant pas non plus avoir peur (mais pour d'autres raisons je pense), je n'aime pas non plus l'horreur psychologique (du moins à forte dose).
Mais j'ai beaucoup plus de respect pour un livre (ou un film) qui arrive à créer ce procédé que pour un livre/film gore, je l'avoue.
Coté film, je trouve l'horreur psychologique bien plus atroce que le gore sanglant. Les films d'hitchkock, comme les oiseaux, ou psycho m'ont bien plus effrayée que les freddie et cie...
D'ailleurs si on prend Alien : y'a une scène gore qui est devenue culte ( l'éventration pour la naissance du petit alien) mais au final, je trouve que ce n'est pas ça le plus dur dans le film, c'est l'angoisse, la solitude du personnage face à la mort...
En roman, j'ai pas d'idée en tête précise, mais en y réfléchissant le récit le plus gore pour moi ca reste l’assommoir de Zola. Y'a zero goutte de sang (mais beaucoup d'alcool par contre) tellement c'est noir, glauque et désespéré... et ce bouquin, je ne l'ai vraiment pas aimé à cause de ça. Pour moi, c'est pire que la description des boyaux d'un cadavre...
D'ailleurs, dans les exemples que tu cites, Arwen, le côté psychologique semble aussi travaillé que le côté visuel (un enfant trouvant sa mère morte, que ce soit avec un chien ou pas, c'est déjà atroce psychologiquement). Mais rappelle-moi de ne pas lire tes textes dans le genre ! xD
Hi, y'a pas que ça heureusement dans cette nouvelle !
Y'a aussi une histoire d'amour !
Mais c'est vrai que le fait de décrire la scène par les yeux d'un enfant est certainement ce qui m'a le plus gêné à l'écriture. Dès que ça met en jeu des gosses, je trouve ça bien plus dur ( Alien 2, par exemple que je trouve le plus dur des quatre et je ne pourrai jamais regardé l'exorciste... )
Ah si, j'ai un petit roman historique. Une situation de guerre, donc les deux personnages passent par des trucs pas glops du tout : le garçon échappe à un massacre, la fille violée... et on a réussi là encore à me reprocher d'avoir une écriture trop propre par rapport à ça. Je trouvais que c'était déjà assez de commencer le récit par ça, pour pas en plus en rajouter dans le coté crade.
Y a un dernier point que je n'osais pas soulever, mais qui concerne plus les films et séries que les livres... C'est la banalisation des images sanglantes. A force d'en voir, ça ne choque plus quand ça le devrait. L'autre jour, j'ai vu dans un journal en ligne la photo d'un petit garçon tué dans un bombardement. J'ai dû faire un effort mental pour appréhender l'horreur que ça impliquait, et même en me disant "mon Dieu, c'est la réalité, c'est un vrai petit enfant, c'est horrible", eh bien ça m'a plus choquée sur le principe (penser qu'un enfant était mort, là, devant nos yeux) que sur l'image en soi. Si j'amais pas fait cet effort de "mentalisation", je serais passée sur l'image comme on passe sur une autopsie dans la série Bones...
Ben non, moi, j'ai pas ce souci... je réagis au quart de tour quand je tombe au JT sur une image de ce genre. ( Ceci dit, je n'aime pas la série Bones, non plus... )
Et pourtant, à cause de mes recherches, je tombe sur des images franchement horribles... des images de guerre ( j'ai regardé un documentaire sur la guerre à Gaza et franchement j'ai pas pu soutenir pas mal d'images... Quand tu vois le crane ouvert et la cervelle à l'air libre d'une fillette... bref... ) qui sont bien au delà de ce qui passe parfois au JT de vingt heures...
Mais je ne pense pas que ce soit nécessairement la cause de ta réaction, la banalisation des images sanglantes. Je pense que t'es une adulte capable de faire la différence entre fiction et réalité. Et ce que tu décris c'est aussi un moyen pour notre cerveau de nous protéger, de ne pas réaliser vraiment ce qu'on voit. Là, c'est à travers une image télévisée, mais crois-moi, tu peux avoir exactement la même sensation en "vrai"... De ne pas réaliser sur le coup ce que tu vois... C'est pas une banalisation (parce que bon, on ne croise pas un cadavre dans la rue tous les jours, hein ?) c'est un e défense qu'on a... le même genre de défense qui te plonge dans une sorte d'état de choc quand t'a échappé à un accident, à un drame...