Ecrire, ok... et après, quoi ?

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tigrette
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par tigrette »

(Quand je vois des auteurs "publiés" qui vendent moins de cent copies de leur bouquin, par exemple, je ne trouve pas qu'ils font tout leur possible: rien que moi j'ai plus de 300 amis sur Facebook! )
Ça ne veut rien dire, j'ai plein d'amis sur Facebook.
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Celia
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Celia »

Je partage plus ou moins l'avis de Tigrette.
Et puis je trouve déplacé de critiquer des auteurs qui ne vendent "que" une centaine de copies. Ils ne font pas tout leur possible ? Dis-moi, alors, ce qu'il faut faire pour vendre plus (et se faire lire plus)...
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Silène
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Silène »

Je plussoie Celia et Tigrette : je ne me vois pas forcer la main aux copains ni faire de la réclame à tout bout de champ. Déjà, en parler avec les libraires, faire les salons, c'est très "commercial" et ce n'est pas simple parce que ce n'est pas mon boulot. Alors aller embêter mes contacts pour qu'ils lisent mon roman, surtout que, dans mon cas, c'est un roman pour ados, je ne m'y vois pas du tout. Je fais des trucs pour me faire connaître mais toujours parfois avec un arrière-goût désagréable donné par l'impression d'être une démarcheuse et je n'aime pas ça.
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par LHomme au Chapeau »

Très intéressant ce débat.
Il y a effectivement plusieurs points de vue, chacun comportant forcément des éléments qui résonnent en moi.
J'aime bien le point de vue de Milora : l'histoire qui ne continue d'exister que si elle est lue. Avant l'imprimerie, c'était la tradition orale qui faisait qu'une histoire continuait à exister. Je partage l'idée qu'aujourd'hi c'est la lecture.
Mais je ne renie pas le besoin de reconnaissance.
Je crois que c'est l'une des raisons (il y en a plein d'autres) qui rendent les échanges sur Cocyclics tellements motivants.

Je l'avoue sans honte : je me suis auto-publié et j'ai eu la chance que l'illustration de couverture de ce recueil soit faites par un peintre de grand talent. Oui, je continue à vendre ces histoires (à un prix qui sert juste à couvrir les frais d'édition) et oui j'adore les retours, et les bavardages qui s'ensuivent et qui m'obligent parfois à sortir le fond de mes trippes pour répondre à des questions (le point de vue du lecteur est toujours passionant)

Et puis il y a ce qui ne sera jamais lu ni publié. Parfois je retombe sur un vieux texte. Je suis alors dans la peau du lecteur. Mais je suis sur la même longueur d'onde que l'écrivain (forcément ^^ ) C'est très émouvant.

Ecrire... et après ? Après : on ne peut pas imaginer combien de vie aura un texte. C'est une raison suffisante pour continuer.
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Nyaoh »

tigrette a écrit :
(Quand je vois des auteurs "publiés" qui vendent moins de cent copies de leur bouquin, par exemple, je ne trouve pas qu'ils font tout leur possible: rien que moi j'ai plus de 300 amis sur Facebook! )
Ça ne veut rien dire, j'ai plein d'amis sur Facebook. Mis je ne me fais aucune illusion.
Certains de mes proches à qui j'ai filé le manuscrit pour avis ne m'ont jamais donné de retour. Donc si un jour je suis publiée, j'estime le nombre de ventes "famille + amis" à un chiffre proche de zéro. Bon, de toute manière, ils ne sont pas dans la cible. :lol:
Idem ^^ ^^ certaines de mes nouvelles dont je suis le plus fière n'ont même pas étaient finis par des proches, alors faire le geste d'aller en librairie y mettre tant... mouais. Sur les potes on verra bien mais j'y crois pas non plus ou pour peu on va dire, et j'imagine bien les potes qui veulent un exemplaire gratuit :lol: :lol: ma soeur m'a déjà dit que dès que je serai publié (très positive "dès" pas "si") je dois lui offrir point.
Autour de moi j'ai une personne qui a été publié, elle est parfois... Insistante, sur son livre. On a l'impression qu'elle trie les "gentils" et... "les autres" on va dire, qui a foutu les 15€ pour acheter son livre et qui ne l'a pas fait. J'interprète peut-être mal, mais je trouve que quand même...
J'espère que j'arriverai à me retenir si jamais ça arrivait un jour, de faire ça. Les gens ont parfois pas l'argent, comme dit tigrette ne sont pas la cible ou chacun ses soucis et c'est pas parce que c'est LE super évènement qu'on a toujours espéré que nos connaissances se sentent concernés.

Facebook en plus dans le genre "faux" amis (oups j'adore pas Facebook je me tais ^^)

Après Silène, je pense que c'est dur mais on passe tous par là. Même au niveau pro, quand on a un entretien d'embauche on doit bien se vendre quelque part.
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Beorn »

Asia M a écrit :Quand je vois des auteurs "publiés" qui vendent moins de cent copies de leur bouquin, par exemple, je ne trouve pas qu'ils font tout leur possible: rien que moi j'ai plus de 300 amis sur Facebook! )
Je suppose que tu parles des auteurs auto-publiés ou à compte d'auteur ?

En ce qui me concerne, si un "ami" plus ou moins inconnu de Facebook m'envoie un seul message collectif de promotion de son super roman, je le raye de ma liste à la minute. En fait, ça dépend qui sont tes "amis" de Facebook et à quel point tu le connais. J'ai toujours trouvé que le terme d'"ami" était très mal choisi.

En ce qui concerne la question de Milora, je la trouve à la fois primordiale et dangereuse.
Primordial, parce que, comme toi Milora et comme la plupart des auteurs, j'écris pour que mes textes soient lus. Certains auteurs sont peut-être assez secrets pour ne rien montrer à personne, mais même ceux-là, je les soupçonne de rêver à un public.
Donc pour moi, l'objectif a toujours été la publication : la voie royale pour toucher un grand nombre de lecteurs.

Maintenant je suis publié. Joie, bonheur, larmes, champagne.

Et quoi ? Et maintenant ?
Maintenant, certains éditeurs voudraient me passer commande de manucrits, maintenant, je sais ce qu'il faut que j'écrive si je veux avoir plus de lecteurs (de la jeunesse, par exemple), je sais que tel genre d'histoire est mieux ciblé pour l'éditeur machin, maintenant, on me demande d'écrire plus, plus vite, quelque chose "qui ressemble" à mon premier roman...

J'écris pour continuer à être lu. Mais comment ? quoi ? par qui ? est-ce que je dois écrire pour l'éditeur ? (je sais à peu près ce qui lui plaira) est-ce que je dois écrire pour les chroniqueurs et les prix ? (je peux essayer d'orienter le roman en ce sens, pour qu'il plaise à une majorité des gens du "milieu") est-ce que je dois écrire le roman qui me donnera probablement plus de lecteurs ? (plus classique, plus balisé, plus conforme aux règles de la dramaturgie) ? Ou est-ce que je dois écrire... le roman qui me plaît le plus, celui qui sort spontanément, qui veut voir le jour ?
Est-ce que je peux écrire un roman qui sera tout cela à la fois ?

Je n'ai absolument aucune réponse à ce genre questions, voilà pourquoi je les trouve "dangereuses".
Ma seule certitude, c'est que j'aime écrire. C'est la seule chose à laquelle me raccrocher.
Penser à toutes mes questions me trouble et me bloque. Je n'avance que si je pense avant tout à mon texte et à mes personnages.
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tigrette
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par tigrette »

Beorn a écrit : J'écris pour continuer à être lu. Mais comment ? quoi ? par qui ? est-ce que je dois écrire pour l'éditeur ? (je sais à peu près ce qui lui plaira) est-ce que je dois écrire pour les chroniqueurs et les prix ? (je peux essayer d'orienter le roman en ce sens, pour qu'il plaise à une majorité des gens du "milieu") est-ce que je dois écrire le roman qui me donnera probablement plus de lecteurs ? (plus classique, plus balisé, plus conforme aux règles de la dramaturgie) ? Ou est-ce que je dois écrire... le roman qui me plaît le plus, celui qui sort spontanément, qui veut voir le jour ?
Est-ce que je peux écrire un roman qui sera tout cela à la fois ?

Je n'ai absolument aucune réponse à ce genre questions, voilà pourquoi je les trouve "dangereuses".
Ma seule certitude, c'est que j'aime écrire. C'est la seule chose à laquelle me raccrocher.
Penser à toutes mes questions me trouble et me bloque. Je n'avance que si je pense avant tout à mon texte et à mes personnages.
Moi, c'est le contraire, je ne peux écrire que si j'ai le sentiment d'avoir la chance un jour d'avoir le plus de lecteurs possibles.
La perspective d'écrire un roman, de passer des tas d'heures dessus pour devoir ranger le manuscrit dans un placard m'angoisse complètement. Il n'a y que l'impression de faire qq d'acceptable pour un éditeur qui me pousse à écrire, sinon le sentiment de perte de temps me culpabilise à mort. Je doute ( c'est une erreur sasn doute et un signe de faiblesse) de pouvoir continuer à écrire si mon premier roman n'est pas publié.

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Syven
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Message par Syven »

Je comprends le concept du puits des petites histoires perdues. C'est une chose à laquelle j'ai déjà songé, je me suis demandée à quoi servir d'écrire des textes sinon à être lus, et pourquoi ls écrire s'ils ne le sont pas. La première chose que j'en ai conclu, c'est que ces textes me servent d'abord à moi. J'ai le carnet des petites histoires qui se lamentent, des tas d'idées et de synopsis que j'ai consignées parce qu'elles me plaisent et qu'un jour, je veux leur accorder leurs chances. Même si elles ne sont qu'à l'ébauche d'idées, elles sont comme ces textes qui ne sont pas partis à la rencontre des lecteurs. Si je les écris, c'est d'abord pour moi: pour m'entrainer, pour progresser, pour m'amuser, pour aussi voir ce que ça va donner, donner sa chance à une idée. Je passe un bon moment et ensuite je passe à une autre.

Quant à savoir si elles méritent d'aller aux lecteurs, celles que j'aime assez vont vers des éditeurs et celles qui sont quand même refusées (j'en ai une ou deux comme ça), je les mets sur mon blog. Je ne leur fais pas de promo. Je n'ai pas de temps pour cela. Avec de la chance, des lecteurs qui ont lu d'autres choses de moi tombent dessus. Elles aussi ont une petite vie, plus modeste peut-être, je n'en sais rien. Une fois libérées sur le web, je considère qu'elles m'ont échappé. Je ne vais même pas voir combien de fois elles ont été téléchargées. Je suis beaucoup plus attachée à celles qui m'ont demandé des années de travail (les romans), mais j'aimerais bien m'en détacher un peu plus, accepter qu'elles vivent leur vie et que je n'y peux rien. C'est un tout autre rapport, je les écris pour les lecteurs. J'ai besoin de lire les chroniques, de savoir ce que les lecteurs ont lu (qui diffère de l'un à l'autre, c'est rigolo de voir que les gens ne font pas la même lecture d'un même texte.), de me dire, ah ça! je l'ai bien réussi ! (On ne peut pas tout réussir, faut faire son deuil aussi.)

Le fait qu'elles soient dans un livre papier ne suffit pas à garantir qu'elles soient lues. Un bouquin, ça peut s'oublier sur une bibliothèque, se commencer et ne pas être terminé. Ca peut aussi rester dans des cartons sans trouver preneur. J'ai 900 fans sur ma page mondes, je n'en ai pas vendu autant (comme Silène, pour avoir expérimenté le contact libraires, lecteurs, amis, je sais que je ne suis pas à l'aise avec la démarche commerciale. Je suis une romancière, j'écris.)

Bref, l'important, dans ce cas, c'est que l'histoire existe quelque part. En papier ou en numérique, c'est aussi un bon moyen de lui donner une existence. Mais il ne faut pas se leurrer, nos histoires sont aussi périssables que nous-mêmes. Comme le dit si bien Silène, elles sont vite oubliées par le lecteur, elles le distraient pour un temps éphémère. Le peu dont ils se souviennent s'effacera avec les semaines. Un peu comme les auteurs, lesquels un jour ou l'autre, couic !

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Celia
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Celia »

tigrette a écrit : Moi, c'est le contraire, je ne peux écrire que si j'ai le sentiment d'avoir la chance un jour d'avoir le plus de lecteurs possibles.
La perspective d'écrire un roman, de passer des tas d'heures dessus pour devoir ranger le manuscrit dans un placard m'angoisse complètement. Il n'a y que l'impression de faire qq d'acceptable pour un éditeur qui me pousse à écrire, sinon le sentiment de perte de temps me culpabilise à mort. Je doute ( c'est une erreur sasn doute et un signe de faiblesse) de pouvoir continuer à écrire si mon premier roman n'est pas publié.
Je suppose donc qu'en ce moment tu écris de la bit-litt ? Que tu as fait une étude pour savoir ce qui se vend le mieux ? Que tu as lu tous les livres de l'éditeur que tu vises pour savoir ce qui lui plaît "vraiment" ? Que tu ne vises d'ailleurs que les gros éditeurs ?
C'est une mauvaise piste.
Essaie d'écrire "pour le gratuit" : pour le plaisir, pour mettre en scène des trucs qui te plaisent (par exemple des hommes aux torses imberbes à moitié nus... mais bon ça peut être des trucs plus constructifs ^^). Alors oui tu peux éviter de faire un roman hyper expérimental (mais je dis ça, et deux des derniers "succès" des trois ou quatre dernières années en SFFF étaient La Route et La Horde du contrevent, qui sont loin d'être des lectures faciles et "grand public"), mais écrire pour plaire, il y a une ambiguïté dans ce but qui peut te desservir. Te bloquer dans ton écriture (ça m'est arrivé et c'est très désagréable à vivre) et te forcer à arrêter d'écrire : c'est cruel, n'est-ce pas ? De s'obliger à arrêter un plaisir, un hobby (un hobby qui te prend trois à quatre heures par jour), juste parce que "ça ne marche pas"
On peut rêver (je rêve qu'un de mes romans soit racheté par HBO pour donner une super série télé bien foutue), mais il faut aussi avoir des rêves personnels et atteignables : finir un livre, le faire publier, peut-être avoir quelques mails (un, deux, quatre ou dix) de lecteurs qui ont aimé, avoir une chronique enjouée, ou simplement tenir un livre (son livre) entre les mains en sachant qu'im a été apprécié par un éditeur.
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arwen

Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par arwen »

Je suis relativement d'accord avec Celia : écrire dans le seul bu d'être édité peut-être " dangereux", c'est à dire brider l'imagination de l'auteur ( quel sujet sera le plus vendeur ?) son style ( lequel sera le plus apprécié de tel éditeur ?).
Je comprends aussi que cela puisse être une émulation, un challenge à se mettre à soi même...
Mais je trouve ça dangereux.
D'abord parce que même le meilleur des écrivains n'a jamais vu TOUS ses manuscrits publiés... il y a des inédits chez tous les auteurs reconnus...
Et heureusement, je trouve.
Ensuite, c'est se mettre une pression franchement castratrice, à mon avis... Pour mon cas, si je me l'étais mise, je n'aurais jamais rien écrit, n'aurais donc pas pu progresser... Une vision des choses super négative pour ce qui me concerne donc... J'ai appris en écrivant des bouses, des trucs immontrables... et je revendique le droit pour tous à écrire des bouses ! ;)
Légitimer sa passion en voulant devenir pro, c'est bien si ça stimule, te pousse en avant, mais c'est destructeur quand tu dis que tu risques d'arrêter d'écrire si tu n'y arrives pas...
C'est se faire du mal, je trouve... car un jour où l'autre tu écriras un truc dont personne ne voudra... pas besoin d 'être madame soleil pour le savoir ! C'est arrivé à tous les auteurs !
Que feras tu ? Tu arrêteras ? Au lieu de profiter du plaisir que tu peux trouver à cette activité, tout simplement.


Bref, pour répondre à la question : et après ?
Je te comprends un peu milora, pour me la être demandée durant un certain moment ( relativement court quand je considère le nombre d'années à écrire sans me la poser )
Pendant longtemps, je ne me la suis pas posée car je n'écrivais pas pour être lue. La majorité de ce que j'ai écrit n'a jamais eu de lecteur (ou alors au mieux la lecture bienveillante d'un ou deux proches... )
Depuis que je me fais lire (environ trois ans), la question à cesser de se poser le jour où j'ai commencé à avoir plusieurs projets à gérer, à des stades différents. Finalement, cette question du et après ? me semble ( c'est mon interprétation vis à vis de mon ressenti ) relever d'une certaine frustration quand je ne bossais que sur un seul texte, et étais incapable de m'en dégager pour passer à autre chose.
Maintenant, j'ai des écrits qui n'auront été lus que par un ou deux personnes et finiront leur carrière sur mon ordi, oubliés, sans regret. Peut-être ressortiront ils un jour où une idée d'un autre récit les sortira de l'oubliette, mais je ne les plains pas. Je les considère peu réussis, perclus de défauts. Même si j'ai aimé les écrire, les ai appréciés un tant, j'arrive maintenant au bout d'un certain temps à prendre de la distance et à décider : non, celui là, il est moyen, passe à autre chose !
A contrario, j'ai d'autres récits qui ont eu sans doute quelques dizaines de lecteurs (euh oui, j'ai pas 300 "amis" sur facebook... ), qui ont plu, pour lesquels je peux songer à l'édition. En attendant, ils vivent encore à travers ma manie de les reprendre, de les corriger, encore et encore, de découvrir avec étonnement qu'on trouve toujours quelque chose à améliorer quand on les a laissés reposer un peu... au fond, j'apprends toujours quelque chose avec eux. Je travaille, je progresse... et ils vivent à travers cela.
Reste le cas du texte édité, que je ne connais pas encore... On peut le considérer comme terminé, donc tout ce que je dis plus haut ne vaut plus rien... Reste durant quelques mois à le faire connaitre à ses potentiels lecteurs : salons, articles, critiques...

Et après ?
et bien je retourne devant mon ordinateur, tel Sisyphe devant son rocher, et je commence à écrire une nouvelle histoire... Je crois que c'est le sort de tous les écrivains, non ? Ne jamais pouvoir se contenter d'une seule histoire que l'on dorloterait le restant de notre vie ? et puis espérer qu'elle plaise aussi, à des lecteurs (à qui je parlerais de l'histoire précédente, tiens, au cas où ça les intéresserait... ) à un éditeur et pouvoir un jour m'asseoir à une table de dédicaces dans la maison de la presse de trifouillis les oies, y vendre ce cher petit dernier, mais avoir sous les coudes cette vieille histoire franchement trop bien que vous lecteurs devriez lire, vraiment ! ;)
et après ?
recommencer, encore une fois le périple devant une page blanche, assister au merveilleux processus d'écriture, suer du sang sur les corrections, etc etc.. comme un drogué à la recherche de son prochain shoot...

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Celia
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Celia »

Bon par contre je ne pense ni que c'est dangereux, ni castrateur (des termes que je trouve exagérés), juste peut-être dommage, et possiblement bloquant.
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par LHomme au Chapeau »

Je me demande tout simplement si ce qui est premier, ce n'est pas tout simplement la passion d'écrire.
Ensuite : être lu, trouver un éditeur, aimer relire des textes jamais publiés, etc. ne sont-ce pas de moyens motivants au service de sa passion ?
Ecrire est une passion solitaire (la plupart du temps) qu'on aimerait faire partager. Voilà toute l'ambigüité.
Finalement : peu importe les moyens mis au service de cette passion.
Il faut juste faire attention que ces moyens ne deviennent pas les objectifs.
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par tigrette »

Celia a écrit :
tigrette a écrit : Moi, c'est le contraire, je ne peux écrire que si j'ai le sentiment d'avoir la chance un jour d'avoir le plus de lecteurs possibles.
La perspective d'écrire un roman, de passer des tas d'heures dessus pour devoir ranger le manuscrit dans un placard m'angoisse complètement. Il n'a y que l'impression de faire qq d'acceptable pour un éditeur qui me pousse à écrire, sinon le sentiment de perte de temps me culpabilise à mort. Je doute ( c'est une erreur sasn doute et un signe de faiblesse) de pouvoir continuer à écrire si mon premier roman n'est pas publié.
Je suppose donc qu'en ce moment tu écris de la bit-litt ? Que tu as fait une étude pour savoir ce qui se vend le mieux ? Que tu as lu tous les livres de l'éditeur que tu vises pour savoir ce qui lui plaît "vraiment" ? Que tu ne vises d'ailleurs que les gros éditeurs ?
C'est une mauvaise piste.
Tu as vu juste ! :D J'ai écris un roman jeunesse YA que j'ai envoyé au gros éditeurs (je ne connaissais pas les autres). Ensuite, on verra, j'ai envie d'écrire des polars. J'adore la SF, mais je ne pense pas que je me lancerai dans un tel projet. Trop incertain.
Pour les crises de créativité pure, je succombe à la novellite, c'est court, pas trop chronovore, donc je culpabilise moins.
Celia a écrit :On peut rêver (je rêve qu'un de mes romans soit racheté par HBO pour donner une super série télé bien foutue), mais il faut aussi avoir des rêves personnels et atteignables : finir un livre, le faire publier, peut-être avoir quelques mails (un, deux, quatre ou dix) de lecteurs qui ont aimé, avoir une chronique enjouée, ou simplement tenir un livre (son livre) entre les mains en sachant qu'im a été apprécié par un éditeur.
Pour moi, voir mon livre édité, c'est un rêve bien sûr, mais je le vois surtout comme une obligation personnelle.
Modifié en dernier par tigrette le lun. août 27, 2012 4:14 pm, modifié 1 fois.

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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Nyaoh »

Celia a écrit : On peut rêver (je rêve qu'un de mes romans soit racheté par HBO pour donner une super série télé bien foutue), mais il faut aussi avoir des rêves personnels et atteignables : finir un livre, le faire publier, peut-être avoir quelques mails (un, deux, quatre ou dix) de lecteurs qui ont aimé, avoir une chronique enjouée, ou simplement tenir un livre (son livre) entre les mains en sachant qu'im a été apprécié par un éditeur.
J'adore le truc HBO :lol: :lol: c'est comme je sais plus qui qui disait qu'on rêve tous d'être la nouvelle J.K. Rowling (bon ici j'ai l'impression que les préférences vont peut-être plus à des auteurs plus classiques ou à la Stephen king ^^), un tout petit quart ou la moitié d'un quart de ce qu'a réussi à créer J.K m'ira très bien.
Celia a écrit :mais il faut aussi avoir des rêves personnels et atteignables : finir un livre, le faire publier, peut-être avoir quelques mails (un, deux, quatre ou dix) de lecteurs qui ont aimé, avoir une chronique enjouée, ou simplement tenir un livre (son livre) entre les mains en sachant qu'im a été apprécié par un éditeur.
ça serait déjà juste magnifique quoi en même temps :lol:

Je comprends un peu Tigrette, j'adore écrire et je n'arrêterai jamais, mais je retournerai à de la nouvelle ou des choses qui me prenne moins de temps, si je n'arrive à rien au final je pense. Je veux aller au bout de mon projet actuel par principe, comme je ne lâche pas un tableau. Mais les auteurs passionnés qui dix ont rebossé le même manuscrit ou qui envoient 1000 manuscrits et ont X refus, je ne pourrais pas.
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Message par reveanne »

Je voudrais juste mettre mon grain de sel sur cette histoire d'être lu.
D'expérience personnelle, l'édition papier à grande/moyenne/petite diffusion est pour l'auteur amateur que je suis complètement utopique, mon livre papier auto-édité n'atteindra que quelques dizaines de personne.
Je ne travaille ni pour des AT ni dans le but d'être édité, par contre je veux être lu. Je publie depuis une dizaine d'année sur des sites d'auteur amateur (une demi-douzaine de site), la vie d'une texte est assez prévisible : on le publie, il est lu (souvent par les mêmes personnes) et il disparaît rapidement dans les limbes du site. Cependant si vous publiez régulièrement d'autres textes, de temps en temps, quelqu'un commente un de vos vieux textes car il a fait des fouilles archéologiques sur votre profil (9 ou 10 ans après par exemple) et si vous gardez un oeil sur les stats, il y a toujours plus ou moins du passage.
Mais a-t-on vraiment envie qu'on lise nos vieilleries? Remettre moi-même le nez dedans mes textes d'il y a dix ans, ça me rend très pieuse (Oh mon Dieu!) et j'ai le réflexe de vouloir effacer ces "chefs d'oeuvre".

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