Ecrire, ok... et après, quoi ?

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Ellie
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Ellie »

Personnellement, c'est pas vrai pour tous mes textes, mais il y en a effectivement dont j'ai envie qu'ils soient lus, et qui ne sont pas forcément «éditables» (soit des textes refusés, soit des nouvelles qui rentrent dans aucun AT, des textes qui ont pas le bon nombre de caractères, etc), du coup je comprends tout à fait le besoin d'être lue ou au minimum qu'un texte vive un peu sa vie... Pour ça je trouve que ce qui marchait un peu pour moi c'était mettre en ligne sur internet, et l'auto-édition aussi, et là-dedans j'inclus aussi photocopier une nouvelle ou un mini-recueil au format A5 et le filer à des connaissances ou le laisser trainer à quelques endroits.

Je sais que ça m'a permis d'avoir des retours, du coup c'est bon pour le moral et ça motive à continuer autre chose, même si en terme de «ventes» c'est pas ça... Mais bon c'est des trucs qui marchent pour moi et pas forcément pour d'autres, et à l'inverse ça peut être hyper démoralisant de te faire chier à auto-éditer un vrai bouquin pour en vendre que cinq dont t'entends jamais parler ou à faire un site que personne vient voir...

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Conteuse
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Conteuse »

Si tu sais écrire en renonçant à la télé, aux sorties.
Si tu sais partager ton esprit et ton temps pour gérer au mieux
Le boulot, la famille, les amis,
Pour mettre ton imagination sur papier.

Si tu sais, chapitre après chapitre, aller jusqu’au mot fin d’un premier jet,
Puis, courageusement, relire, reprendre, corriger,
Faire relire et écouter, sans te cabrer, les retours, bons ou moins bons.
Si tu sais reprendre, et corriger encore.

Si tu sais jauger ton texte, définir son style, ses lecteurs,
Si tu sais chercher l’édition qui correspond,
Trouver les interlocuteurs qui conviennent,
Puis proposer, sans jamais renoncer.

Si tu sais accepter et comprendre les refus,
Peser avec justesse conseils ou propositions,
Démontrer ta valeur et ta persévérance.
Si tu sais rester modeste devant un oui.

Si tu sais t’adapter, et retravailler, encore.
Si tu sais attendre alors que tes pieds ne touchent plus terre,
Puis à des inconnus parler de ton écrit
Sans imposer, ni lasser.

Si tu sais sourire quoiqu’un lecteur te dise,
Trouver le mot juste pour chaque dédicace,
Patienter assis à une table quand il le faut.
Si tu sais accepter de ne plus être une nouveauté.

Si tu sais peser ton travail et son prix,
Si tu sais continuer d’écrire,
Malgré tout tourné vers l’avenir,
Avec la même force, le même enthousiasme,

Alors, sans nul doute, tu es écrivain.
bêta-lectrice, auteur
Le Mal de Manis

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blackwatch
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par blackwatch »

Très juste Conteuse ;)

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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par LHomme au Chapeau »

:bravo: conteuse.
C'est un extrait du "livre de la jungle éditoriale" ? ^^
- Patrice -
Thriller futuriste en challenge : Le simulateur détraqué
22%

Il n'y a pas d'action sans un brin de folie,
sans une déraison souveraine qui se moque des raisons
Le texte compte sec.

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Cléo Muceignet
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Cléo Muceignet »

C'est beau :heart:

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Kaze
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Kaze »

Effectivement, c'est une belle manière de dresser les lois de l'écrivain si je puis me permettre ^^ .

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Mélanie
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Mélanie »

:1010: Conteuse !

Ça fait beaucoup de si, tout de même ! ^^
ıllıllı Cyclitse ıllıllı

"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
Abtatnos ctete tyarnine,
Ce régmie set fsatideiux !
Puls ed necatr, puls d'abmriosie !"
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Asia M
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Asia M »

J'attendais une réponse de Milora dans le débat qu'elle a lancé, mais je vois en attendant que mon commentaire avec Facebook dedans a suscité beaucoup de réactions, donc je m'explique...

Déjà, quand j'ai comparé le nombre de mes "amis" Fb (effectivement, je mets d'habitude moi aussi des guillemets) avec le nombre d'exemplaires vendus d'un livre, c'était une sorte de métaphore, pas l'annonce officielle que j'allais réellement tanner mes contacts Facebook dès que j'aurai sorti un livre! :P Déjà la plupart ne lisent pas le français... (Même mon chum ne lit pas en français, c'est triste de penser qu'il ne pourra pas lire mes oeuvres... LOL)

Métaphore de quoi? Du nombre de personnes que, grâce à Internet notamment, je suis susceptible de contacter et d'intéresser. Du nombre de personnes qui se soucient un minimum de moi, de ce qui m'arrive et de ce que j'ai à raconter. Mais bien sûr, s'il s'agit de vendre un livre de fiction j'espère aussi toucher des gens au-delà de ce cercle...

Un livre ne coûte pas forcément 15 $. C'est peut-être cela, le problème. Question qui nous amène, en fait, à la question de la commercialisation et de la vente...

Je respecte tout à fait les gens qui n'aiment pas le côté "je me vends" qui va notamment avec l'auto-édition. C'est légitime. Mais je voudrais quand même nuancer, en tout cas apporter ma vision à moi de la chose. Je déteste (me) vendre: c'est un fait. Un fait que j'ai dû apprendre à surmonter et à cacher depuis que je travaille, parce que mes employeurs veulent du profit (et moi je veux mon salaire), alors je fais ce que je peux.

Ce que l'expérience m'a appris, à défaut de l'amour du métier, c'est qu'au fond cela ne me dérangerait pas tant, si je pouvais croire 100% dans le produit... Depuis que je travaille, je ne rêve plus que d'une chose, c'est d'avoir ma propre boîte. Pour y croire, et me dire qu'au moins, je fais mieux que tant d'autres. Alors c'est pareil pour mes futurs (croise les doigts) livres. Je pars du principe que, tant que je ne serai pas prête à crier sur les toits que ce que j'écris "kicks ass", alors je ne suis simplement pas mûre pour me faire publier. (Je me vois bien distribuer mon roman dans la rue; j'ai fait beaucoup de tractage...)

J'ai des "amis" Facebook qui ont essayé de faire de l'argent sur mon dos en m'invitant à des trucs payants qu'ils organisaient. En revanche, je pense que s'ils m'avaient dit, "Tiens, on a sorti un album de musique/un livre/etc." et que le prix était raisonnable, je l'aurais acheté. Comme si 10 (ou 15) $ de plus ou de moins faisaient la différence dans mon porte-monnaie; soyons réalistes... :roll: Et pourtant je me considère "près de mes sous"...

Je veux dire, ça se voit tout de suite, si c'est de l'arnaque ou du vrai travail (et cela sans aucun jugement sur la qualité ou l'intérêt personnel qu'on peut trouver à la chose). Et il est facile de dire également qu'est-ce qui vaut quoi... En considérant aussi qu'on se fait souvent plus de sous en baissant les prix (à moins de bénéficier d'une notoriété acquise). Il est souvent plus facile de trouver 100 personnes qui te donneront 2 $ que 20 personnes qui t'en donneront 10... (Où la perspective de vendre son livre aux passants dans la rue prend tout son sens... :D )

Donc, on a le droit de ne pas aimer faire son auto-promo. Mais ne pas aimer, c'est déjà reconnaître que ça existe. Que ça peut être plus ou moins bien fait, avec plus ou moins de compétence, de conviction et/ou de facilité (je pense par exemple aux auteurs qui habitent dans des petites villes, qui ont moins d'accès aux lecteurs et/ou aux points de vente). C'était là tout le sens de ma remarque sur "s'y mettre à fond" ou pas.
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Nyaoh
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Nyaoh »

Je ne vois pas vraiment ce que ça change Asia M ;) pour prendre l'exemple d'une connaissance, elle avait un mailing de plus de 5000 personnes (largement + de 5000 en plus) pour lancer des infos en rapport avec la littérature en plus hein, elle a fait un message avec une petite promo de son livre en tout si ça fait réagir dix personnes c'est le bout du monde et seulement 4 ou 5 maxi (je suis même au dessus à mon avis, sont allés jusqu'à mettre la main au porte monnaie) de ce que j'en ai vu. Après en faisant le tour par facebook, forums de lecteurs orientés sur le type du livre, ça à du faire 10 de plus allez. Pas 50.
Alors les 300 amis de facebook perso, je n'y crois toujours pas.

Chacun voit midi à sa porte, mais si un proche écrit un livre je me lancerai dans l'aventure, une connaissance : non.

Tu peux faire le tour de forums de lectures et d'écritures, proposer des concours sur des blogs de lecteurs etc. que ça circule, je pense quand même que à part un gros bouche à oreilles qui fonctionne, ça fait quand même peu de ventes au final.

Conteuse, je pense comme Melanie que ça fait trop de si :lol:
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Milora
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Milora »

Asia a écrit :J'attendais une réponse de Milora dans le débat qu'elle a lancé, mais je vois en attendant que mon commentaire avec Facebook dedans a suscité beaucoup de réactions, donc je m'explique...
Oh, désolée, je ne pensais pas que quelqu'un attendait une réponse de ma part. Ça fait plusieurs jours que je me dis que je vais répondre, mais vu qu'il y a eu plein d'interventions entre temps, j'ai pas eu le courage ^ ^
Comme y a eu beaucoup d'interventions très intéressantes, désolée pour la longueur de mon message :oops: Du coup je pense que vous la lirez pas et je vous pardonne, mes enfants :mrgreen:

Sur les façons, pratiques, d'être lu :
Bergamote a écrit :Tu peux très bien de toi même les rassembler en recueil de nouvelles et les mettre à disposition sur un site d'auto-édition ou pourquoi sur My Major Company. Même si je ne sais pas ce que ça vaut vraiment niveau édition.
Oui, c'est vrai, mais personnellement j'aime pas trop l'auto-édition. Comme dit Asia M, il faut faire sa propre promotion, et il n'y a aucune distribution. En plus, étant donné qu'il y a beaucoup de gens qui passent par ce système (combien de fois j'ai croisé des "j'ai été édité ! J'ai que 14 ans mais mon livre est disponible ici, achetez-le ! C'est les éditions The Book Editions"...), j'ai vraiment tendance à ne pas acheter un livre en auto-édition. Alors, c'est sûr qu'il doit y avoir des textes très bien sur ce support. Mais il y a aussi tout et n'importe quoi, et quitte à risquer de lire un truc pas travaillé, je préfère lire en ligne et ne pas payer ^ ^
Du coup, je vais pas le faire moi-même...
En plus, je pensais surtout aux nouvelles. A titre personnel, je ne suis pas fan des recueils de nouvelles, et en plus il faut qu'il y ait un thème commun, sinon ça fait un peu disparate...
Ellie a écrit :Pour ça je trouve que ce qui marchait un peu pour moi c'était mettre en ligne sur internet, et l'auto-édition aussi, et là-dedans j'inclus aussi photocopier une nouvelle ou un mini-recueil au format A5 et le filer à des connaissances ou le laisser trainer à quelques endroits.
Ah oui ! C'est une jolie idée ! M'enfin, c'est un investissement, et puis ça fait un peu distribution de tract, non ? :?


*


D'un point de vue plus abstrait :
Bergamote a écrit :En ce qui concerne tes messages Milora, sans vouloir être trop directe ni te blesser, je crois que tu te fais trop de nœuds au cerveau. Et aussi je crois que tu tournes autour du pot mais ce que j'ai lu, c'est que pour toi plus ton texte est lu plus il sera vivant.
Que tu l'accepte ou pas tel quel, c'est une recherche de reconnaissance. Si les gens te lisent c'est qu'ils trouvent un intérêt dans tes textes. Donc en voulant que plus de personnes lisent tes textes tu cherches à ce que plus de personne est de l'intérêt pour ce que tu écris.
...Mh, non.
Là bien sûr, ma réponse est purement personnelle (et à ce titre ne doit pas intéresser grand monde donc je la mets en petit ^ ^), mais pour expliciter mon sentiment, voilà : quand je m'invente une histoire, que je la retravaille dans ma tête pour rendre quelque chose de potable, je commence à m'y attacher. Comme on s'attacherait à un objet quotidien qu'on aime bien (son marque-pages, son ordi, enfin ce genre de choses, je sais pas. Ça vous le fait pas ?). Et du coup, je l'écris pour... lui permettre d'exister. Du coup je suis contente quand plusieurs personnes la lisent : ma petite histoire a réussi à laisser une trace, une minuscule trace, chez les gens. Et je m'en fiche que cette histoire soit de moi, que le lecteur sache ou pas que c'est de moi, c'est pas moi qui laisse une trace ; je veux dire que ça n'a rien avoir avec la volonté de passer à la postérité. Mais il devient important, pour moi, de savoir que cette fragile émanation de l'imagination, ce petit bout d'histoire qui n'a aucune réalité, aucun support pour exister matériellement, existe, d'une certaine façon. A partir du moment où elle est lue, même is elle est oubliée ensuite par le lecteur, elle a laissé une minuscule trace...
Une reconnaissance, au sens où moi je saurais que cette histoire est de moi ? Oui, sans doute, lol. Je ne nie pas, par ailleurs, que ça fait plaisir quand on a des retours favorables sur nos textes ! Mais c'est deux "phénomènes" indépendants, à mes yeux.
Pour être franche, il y a quelques nouvelles que je considère comme "finies" et je sais que j'ai de bons retour dessus quand je les montre. Désormais, quand j'ai un commentaire gentil sur elles, ça ne me fait plus si plaisir (je n'irais pas jusqu'à dire que ça ne me fait ni chaud ni froid, mais je suis un peu blasée). Par contre, ça me fait très plaisir de savoir qu'elles sont lues.


Fin de la parenthèse centrée sur ma psyché lol :lol: C'est juste ma façon de voir (ou de ressentir) les choses.


*


Revenons au débat.
L'Homme au chapeau a écrit :J'aime bien le point de vue de Milora : l'histoire qui ne continue d'exister que si elle est lue. Avant l'imprimerie, c'était la tradition orale qui faisait qu'une histoire continuait à exister. Je partage l'idée qu'aujourd'hi c'est la lecture.
Mais je ne renie pas le besoin de reconnaissance.
Voilà, c'est exactement ça.
J'avais une prof de lettres, en khâgne, qui nous a dit un truc qui m'a marquée lorsqu'on étudiait Ronsard. Elle a dit : "ce texte a été écrit il y a cinq cent ans, dans une langue qui nous est partiellement étrangère. Il faut faire un effort d'immersion pour le comprendre. Si on ne le fait pas, le texte disparaît. Nous sommes les garants de l'existence de ce texte, comme à chaque fois que nous lisons. Le lecteur est le garant de l'existence de l'oeuvre".
J'avais trouvé ça très joli, et très vrai.
En gros c'est ça que j'essayais de dire... mais en mal dit, lol.
Quant à la reconnaissance, à mes yeux c'est pas la même question. C'est beaucoup plus personnel (Ronsard ne se doutait sans doute pas qu'on le lirait en 2011, s'il a cherché le reconnaissance c'était à son époque. Pourtant, si on le lit de nos jours, il y a le même mécanisme qui fait de nous les garants de l'existence de son oeuvre. Alors qu'on a tout oublié de lui).
Surtout, ce n'est pas se situer sur le même plan. Quant on parle de la reconnaissance, on parle de ce que peut chercher/ressentir l'auteur. Alors que quand je dis que le textes existe quand il est lu, je me place sur le plan du texte lui-même, considéré indépendemment de l'auteur.
(Je précise que NON, je me compare pas à Ronsard, hein, lol)
Bergamote a écrit :Mais je crois que tu serais peut-être plus sereine si tu arrivais à admettre que si tu es en recherche de lecteur c'est que tu es en recherche de reconnaissance. Je sais bien que tu ne veux que faire passer un bon moment à tes lecteurs. Mais il y a forcément derrière une satisfaction personnelle que tu as à combler. Et je pense qu'on a tous à plus ou moins grande échelle ce besoin là.
Lol, mais qui a dit que j'étais pas sereine ? ^^
J'ai jamais dit qu'il n'y avait aucune satisfaction personnelle ! Pourquoi on écrirait (et par extention, ferait lire), si ça ne nous faisait pas plaisir, à nous ? Mais ce n'est pas pour chercher une reconnaissance ou une notoriété.
Et surtout, je n'écris pas pour être lue, au sens où je n'écris pas dans le but de plaire à une tranche de lecteurs ou à un éditeur.
Asia a écrit :Ce que je veux dire, si tu me permets l'analogie, c'est que même si un musicien joue pour être entendu, il n'a pas forcément besoin d'un public à chacune de ses répétitions... C'est la même chose pour des artistes qui écrivent des chansons: pour un album qui sortira avec 12 titres, il y a peut-être une cinquantaine de morceaux qui ont été composés, dont plusieurs ne seront jamais enregistrés!
Oui, voilà, d'accord avec toi ! Mais à partir du moment où tu as envie que ton morceau figure sur un album parce que tu en es plus ou moins satisfaite... c'est là qu'intervient la question que je posais au début :)
Syven a écrit :Bref, l'important, dans ce cas, c'est que l'histoire existe quelque part. En papier ou en numérique, c'est aussi un bon moyen de lui donner une existence. Mais il ne faut pas se leurrer, nos histoires sont aussi périssables que nous-mêmes. Comme le dit si bien Silène, elles sont vite oubliées par le lecteur, elles le distraient pour un temps éphémère. Le peu dont ils se souviennent s'effacera avec les semaines. Un peu comme les auteurs, lesquels un jour ou l'autre, couic !
Oui, c'est vrai !
Mais elles auront joué leur rôle, et peut-être auront-elles laissé une toute petite trace dans le coeur du lecteur (en bien ou en mal)
Enfin, je crois que mon point de vue - qui ne semble pas trop partagé - vient du fait que j'ai toujours eu un rapport un peu mystique à la lecture. Un livre (ou une nouvelle, à moindre échelle), c'est pour moi une sorte d'entité à part, un ami (ou un ennemi quand je l'ai détesté ^^), une histoire qui me fait réfléchir et dans laquelle je me réfugie. Mais rassurez-vous, je soigen ma schizophré... euh, je veux dire, je conçois parfaitement que les autres lecteurs n'ont pas la même vision des choses ^^
Beorn a écrit :En ce qui concerne la question de Milora, je la trouve à la fois primordiale et dangereuse.
Primordial, parce que, comme toi Milora et comme la plupart des auteurs, j'écris pour que mes textes soient lus. Certains auteurs sont peut-être assez secrets pour ne rien montrer à personne, mais même ceux-là, je les soupçonne de rêver à un public.
Donc pour moi, l'objectif a toujours été la publication : la voie royale pour toucher un grand nombre de lecteurs

Maintenant je suis publié. Joie, bonheur, larmes, champagne.

Et quoi ? Et maintenant ?
Maintenant, certains éditeurs voudraient me passer commande de manucrits, maintenant, je sais ce qu'il faut que j'écrive si je veux avoir plus de lecteurs (de la jeunesse, par exemple), je sais que tel genre d'histoire est mieux ciblé pour l'éditeur machin, maintenant, on me demande d'écrire plus, plus vite, quelque chose "qui ressemble" à mon premier roman...

J'écris pour continuer à être lu. Mais comment ? quoi ? par qui ? est-ce que je dois écrire pour l'éditeur ? (je sais à peu près ce qui lui plaira) est-ce que je dois écrire pour les chroniqueurs et les prix ? (je peux essayer d'orienter le roman en ce sens, pour qu'il plaise à une majorité des gens du "milieu") est-ce que je dois écrire le roman qui me donnera probablement plus de lecteurs ? (plus classique, plus balisé, plus conforme aux règles de la dramaturgie) ? Ou est-ce que je dois écrire... le roman qui me plaît le plus, celui qui sort spontanément, qui veut voir le jour ?
Est-ce que je peux écrire un roman qui sera tout cela à la fois ?

Je n'ai absolument aucune réponse à ce genre questions, voilà pourquoi je les trouve "dangereuses".
Ma seule certitude, c'est que j'aime écrire. C'est la seule chose à laquelle me raccrocher.
Penser à toutes mes questions me trouble et me bloque. Je n'avance que si je pense avant tout à mon texte et à mes personnages.
J'ai trouvé ta réponse très intéressante ! C'est vrai qu'on pense rarement à après. (Enfin, de mon côté, je ne pense même pas à l'édition, pour le moment ^ ^) Ta façon de percevoir et de ressentir l'écriture a changé, depuis que tu as été édité ?
En tant que lectrice, je peux juste te dire ce que j'aimerais retrouver dans un autre livre de toi : l'originalité et l' "âme" que contenait celui que j'ai lu. Naïvement, je me dis que ça ne peut pas être contenu dans un livre écrit sur commande ou visant telle tranche de lecteurs ; mais je sais que ce point de vue est très naïf et si quelqu'un le contredit, il aurait sans doute raison ^^

L'homme au chapeau a écrit :Je me demande tout simplement si ce qui est premier, ce n'est pas tout simplement la passion d'écrire.
Ensuite : être lu, trouver un éditeur, aimer relire des textes jamais publiés, etc. ne sont-ce pas de moyens motivants au service de sa passion ?
Ecrire est une passion solitaire (la plupart du temps) qu'on aimerait faire partager. Voilà toute l'ambigüité.
Finalement : peu importe les moyens mis au service de cette passion.
Il faut juste faire attention que ces moyens ne deviennent pas les objectifs.
Une fois de plus, je suis tout à fait d'accord !
Personnellement (une fois de plus ^ ^), je ne plaçait pas vraiment l'envie d'être lue comme l'objectif de l'acte même d'écrire. C'est une fois écrit qu'on se pose la question. (Même si bien sûr, quand on écrit, on pense à un Lecteur abstrait sur qui le texte produit tels ou tels effets)
En gros, y aurait deux temps, deux plaisir :
- écrire (et tout ce qui va avec : inventer, trouver les mots, retravailler, corriger. L'accouchement et l'éducation ? lol)
- une fois que l'histoire est finie et qu'on en est (autant que possible) satisfait : essayer de la pousser hors du nid pour qu'elle vive sa vie ^^
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Message par Asia M »

Milora a écrit :Oui, voilà, d'accord avec toi ! Mais à partir du moment où tu as envie que ton morceau figure sur un album parce que tu en es plus ou moins satisfaite... c'est là qu'intervient la question que je posais au début :)
Hmm, je ne suis pas sûre: quelque chose que tu voudrais décidément publier, alors? Une nouvelle peut aller dans un recueil de nouvelles. Tu cherches un éditeur ou bien tu t'auto-édites. Pourquoi pas?

@Nyaoh: Nous en reparlerons quand j'aurai publié... ;) Mais ne pas croire que je suis naïve; je suis une spécialiste des vents dans la figure et ce sont justement tous mes échecs passés (et mes succès relatifs) qui m'ont fait réfléchir à ce qui marche et ce qui marche pas.
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Message par Celia »

Je ne comprends pas ; tu dis dans l'autre fil que tu n'es pas matérialiste, et pourtant dans toutes tes dernières interventions tu es obsédé par ce qui marche, ce qui ne marche pas, ce qui se vend, ce qui ne se vend pas.
C'est très étrange.
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Milora
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Milora »

(Célia, tu t'adresses à Asia ou à moi ? (je pense que c'est Asia parce que sinon je vois pas de quel autre fil il s'agit, mais je préfère demander))
Asia a écrit :Hmm, je ne suis pas sûre: quelque chose que tu voudrais décidément publier, alors? Une nouvelle peut aller dans un recueil de nouvelles. Tu cherches un éditeur ou bien tu t'auto-édites. Pourquoi pas?
J'ai pas trop compris ce que tu voulais dire :?
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Tristane Suzette »

Milora a écrit :
Asia a écrit :Hmm, je ne suis pas sûre: quelque chose que tu voudrais décidément publier, alors? Une nouvelle peut aller dans un recueil de nouvelles. Tu cherches un éditeur ou bien tu t'auto-édites. Pourquoi pas?
J'ai pas trop compris ce que tu voulais dire :?
Je ne sais pas si moi je comprends.
En tout cas je connais aussi ce problème de nouvelles que j'ai sur les bras, dont une poignée que je considère comme des "produits finis", en ce sens que je les ai menées le plus loin possible.
Chercher un éditeur ?
Quelqu'un qui accepte les soumissions libres ? Ils ne sont pas si nombreux et souvent demandent moins de 30000 signes.
Quelqu'un qui accepte les recueils ? En tant que "nouvelle" dans le métier, il faudrait pouvoir proposer tout un recueil cohérent, ce qui n'est pas mon cas.
L'auto-édition et une auto-opération marketing ? Ouais bon, j'ai pas que ça à faire, hein, je préfère garder mon temps pour écrire. Je n'ai pas besoin d'être reconnue comme écrivain (je ne pense pas l'être ;) , c'est juste que je prends du plaisir à écrire (même quand c'est très dur, ou parce que c'est très dur).

Après, je comprends qu'on puisse penser l'écriture en termes de carrière et de nombre d'exemplaires vendus et que ça puisse servir de fil conducteur pour tenir face aux difficultés qu'on rencontre chaque jour en écrivant.
Je comprends, même si pour moi ce genre de considérations est vraiment à des milliards d'années lumières.

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Milora
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Re: Ecrire, ok... et après, quoi ?

Message par Milora »

Bon ben Swald, tu as parfaitement résumé ce que je voulais dire, du point de vue concret. ^^


Et, pour rester dans le concret, à part le fait de poster sur des forums d'écriture ou d'avoir un blog (qu'il faut promouvoir)... est-ce que vous connaissez d'autres plateformes où l'on puisse faire lire ses textes ?
Il y a un Wiki pour ça il me semble, mais j'ai cru comprendre que n'importe quel inscrit pouvait continuer ou modifier les texte (j'aime pas ce principe, ni du point de vue auteur, ni du point de vue lecteur).
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

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