C'est marrant, parce que pour moi c'est l'inverse. Le ton, la présence viennent avant l'histoire. Je sais tout de suite quel sera le mode de narration et j'entends la voix de l'histoire, par contre je ne sais pas ce qui va se passer. Du coup, je suis bien incapable de travailler sur un synopsis avant de commencer à écrire le roman.Et c'est pour cela que la première phrase est difficile : ce n'est pas parce que c'est la première, mais parce qu'elle oblige à choisir "ton" à trouver pour tout le reste.
Il m'est arrivé d'avoir pensé à un roman pendant des mois, d'avoir imaginé des personnages, brassé des tonnes d'idées, rédigé un synopsis détaillé et... de ne JAMAIS avoir pu en écrire une seule phrase, juste parce que le "ton" ne me venait pas.
[A] Les premiers gazouillis du bébé texte
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Il y a quelques années, je t'aurais répondu "tiens en effet, c'est amusant, comme quoi, c'est à chacun a sa manière d'écrire".Elikya a écrit :C'est marrant, parce que pour moi c'est l'inverse. Le ton, la présence viennent avant l'histoire. Je sais tout de suite quel sera le mode de narration et j'entends la voix de l'histoire, par contre je ne sais pas ce qui va se passer. Du coup, je suis bien incapable de travailler sur un synopsis avant de commencer à écrire le roman.
Aujourd'hui, je dirais plutôt : "ce n'est pas toi qui choisis ta technique, c'est le roman."
Avant, je croyais que je ne pourrais jamais écrire un roman sans un synopsis solide, et pourtant, je viens d'en écrire un au fil de la plume...
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Tout à fait, c'est exactement ça. Au cours de l'écriture, je m'adapte en fonction des besoins du roman."ce n'est pas toi qui choisis ta technique, c'est le roman."
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Moi, je visualise la scène par "clichés photographiques". J'ai des images de morceaux de scène en tête, et je me lance avec ça. Ça me permet de voir l'ambiance et le ton à donner au texte.
Après, si le ton colle à ce que je sens nécessaire, c'est roulez jeunesse, sinon je recommence.
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
J'ai envie de répondre que c'est à chaque fois différent.
J'écris parfois des histoires pour lesquelles je choisis une voix particulière. Il faut que ça se sente dès les premières lignes, alors cela conditionnera généralement le choix de la scène initiale.
Mais comme les lecteurs détestent quand je me mets à jouer avec le style, j'essaie le plus souvent de développer une voix neutre et homogène (aussi plus facile à reprendre fidèlement si j'écris quelque chose de plus long). C'est la même d'une histoire à l'autre, la mienne par défaut.
Je suis assez bonne pour les débuts, donc je n'y réfléchis plus beaucoup. Je visualise une scène qui me semble faire un bon début pour l'histoire que j'écris, une scène à la fois significative par rapport au déroulement futur de l'histoire et suffisamment "accrochante" pour le lecteur. Et puis je décris ce qui se passe. Je me lance.
C'est très rare que j'écrive quoi que ce soit d'autre que le texte (fiche, syno, etc.) avant de l'avoir au moins commencé. Il me faut ma première page, voire mon premier chapitre pour me convaincre que ça y est, j'y suis, je suis dedans, je travaille sur ce projet. Alors seulement je prends éventuellement des notes annexes...
Tiens, ça me donne envie de poster un fil pour comparer nos premières phrases (qui finalement répondent quand même à un modèle, fût-il inconscient; je viens de le vérifier ). Je me demande si ça aurait sa place dans Plume dans la palme ou La mare subite?
J'écris parfois des histoires pour lesquelles je choisis une voix particulière. Il faut que ça se sente dès les premières lignes, alors cela conditionnera généralement le choix de la scène initiale.
Mais comme les lecteurs détestent quand je me mets à jouer avec le style, j'essaie le plus souvent de développer une voix neutre et homogène (aussi plus facile à reprendre fidèlement si j'écris quelque chose de plus long). C'est la même d'une histoire à l'autre, la mienne par défaut.
Je suis assez bonne pour les débuts, donc je n'y réfléchis plus beaucoup. Je visualise une scène qui me semble faire un bon début pour l'histoire que j'écris, une scène à la fois significative par rapport au déroulement futur de l'histoire et suffisamment "accrochante" pour le lecteur. Et puis je décris ce qui se passe. Je me lance.
C'est très rare que j'écrive quoi que ce soit d'autre que le texte (fiche, syno, etc.) avant de l'avoir au moins commencé. Il me faut ma première page, voire mon premier chapitre pour me convaincre que ça y est, j'y suis, je suis dedans, je travaille sur ce projet. Alors seulement je prends éventuellement des notes annexes...
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Pour le début de mon roman, tout comme pour le début de chaque chapitre et même de chaque scène, je commence toujours à peu près de la même façon. J'ai en tête l'image du début de la scène. Je m'immerge des émotions du personnage, de ses sentiments à ce moment-là. Puis je cherche la première phrase. Si je ne connais pas ma première phrase, je ne peux pas commencer à écrire. C'est très important. Ce n'est pas nécessaire d'être une phrase extraordinaire (bon, pour la première phrase du roman, oui, mais pour les autres, non), juste une phrase évocatrice, qui m'accroche et m'emmène directement dans l'action, qui donne le ton de toute la scène. Une fois que j'ai cette phrase, j'ouvre Write or Die (ou Word, si je me sens sage) et je commence à écrire. La scène se déroule dans ma tête comme un film, et parallèlement je couche les mots sur le papier, et le rythme des mots influence la scène, et vice-versa.
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Comme je suis archi nulle en description et que le truc que je préfère, dans l'écriture, ce sont mes personnages, je commence systématiquement par un "Machin faisait ça" ou "-Flûte ! Fit Bidule"
Ce n'est même plus pensé, c'est comma ça. Quitte à changer après si ça ne me satisfait pas. Mais au moins je rentre tout de suite dans le personnage et ça débloque souvent toutes les premières scènes.
Ce n'est même plus pensé, c'est comma ça. Quitte à changer après si ça ne me satisfait pas. Mais au moins je rentre tout de suite dans le personnage et ça débloque souvent toutes les premières scènes.
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Moi c'est l'ambiance du roman qui vient en premier. Je pars toujours d'une page blanche (aucune notes, rien), je plante un personnage au milieu de nulle part (désert la plupart du temps), et selon le style vestimentaire et l'arme qui apparait (je fume pas non plus je vous jure llol) j'ai l'ambiance du roman.
Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
pour moi le début de l'histoire prend place d'un coup dans ma tête. Le film est flou et à la fois très précis. ça m'obsède des jours entiers jusqu'à que je décide qu'il est temps de le mettre sur le papier.
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Ca me va tout à fait.Elikya a écrit :J'ai envie de dire une présence.
Quand je commence à écrire vraiment, j'ai déjà plein de choses précisées, parfois même écrites dans mon fichier de notes. Je ne suis pas en terrain inconnu, en principe, même si ça m'est arrivé à plusieurs reprises pour des nouvelles. Par contre, ce qui marque le vrai début du texte, ce qui me pousse à ouvrir une page blanche, c'est le sentiment que quelque chose s'agite à l'intérieur de ma tête et demande à sortir.
Quelque chose d'assez fort pour bousculer ma paresse naturelle, ma trouille, et tout le reste.
Alors j'ouvre un nouveau fichier, je le nomme, je le sauve avec les bons paramètres de description - un rituel, comme quand on se déshabille lentement sur les rochers avant de sauter dans la mer - et je tape la première page quasiment dans la foulée, poussé par cette présence.
Après, quand la présence est apaisée par ce que je viens d'écrire, je peux me lever de ma chaise et faire autre chose. Mais je sais que le phénomène se reproduira très vite pour le passage d'après, et ainsi de suite. En ce sens-là, j'ai beaucoup de "premières pages" dans mon texte. Ce n'est qu'arrivé à la fin, à un moment précis que j'arrive à sentir et qui est très émouvant, d'ailleurs, que je me dis "l'histoire a franchi le cap, elle est viable, il n'y a plus qu'à laisser faire".
Mais j'aime beaucoup cette idée de présence. Pour moi, c'est tout à fait ça.
Je vous poutoune,
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Oui, moi aussi il me faut un déclencheur fort. La présence s'agite dans ma tête dans tous les sens et ne me laisse aucun repos tant que le début n'est pas écrit. Alors je me jette à l'eau toute nue, elle se calme et je commence à réfléchir.Par contre, ce qui marque le vrai début du texte, ce qui me pousse à ouvrir une page blanche, c'est le sentiment que quelque chose s'agite à l'intérieur de ma tête et demande à sortir.
Quelque chose d'assez fort pour bousculer ma paresse naturelle, ma trouille, et tout le reste.
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Tu n'as même pas un maillot de bain, tss tssElikya a écrit :Oui, moi aussi il me faut un déclencheur fort. La présence s'agite dans ma tête dans tous les sens et ne me laisse aucun repos tant que le début n'est pas écrit. Alors je me jette à l'eau toute nue, elle se calme et je commence à réfléchir.Par contre, ce qui marque le vrai début du texte, ce qui me pousse à ouvrir une page blanche, c'est le sentiment que quelque chose s'agite à l'intérieur de ma tête et demande à sortir.
Quelque chose d'assez fort pour bousculer ma paresse naturelle, ma trouille, et tout le reste.
J'avoue que le processus d'écriture d'un texte commence effectivement avant de taper sur le clavier. Je ne parle pas ici d'inventer l'histoire dans sa tête, mais de procédés purement mécaniques et qui n'ont rien à voir avec le processus créatif : ouvrir word, régler les paragraphe en justifié avec alinéa au saut de ligne. C'est idiot, mais ça me bloque d'écrire un texte qui ne me paraît pas déjà propre (alignement à gauche sans aliéna, argh, quelle horreur) (c'est grave docteur ?)
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Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
C'est assez semblable. Quand la "présence" de l'histoire se fait assez forte, au point de ne plus penser qu'à ça, et qu'elle est toujours là, au creux de mon ventre, je sais qu'il est temps de passer aux mots. Même si parfois, le synopsis de l'histoire est à peine esquissé.
Mais je n'ouvre pas encore ma page Word. Je travaille d'abord les premiers mots, les premières phrases, dans ma tête. Elles sont la porte d'entrée sur notre monde, alors elles sont importantes pour moi. Je n'ouvre Word que quand je suis certain que ce seront ces mots là qui commenceront mon histoire. La suite, elle, vient bien plus facilement.
Pardon, oui, je sors
Mais je n'ouvre pas encore ma page Word. Je travaille d'abord les premiers mots, les premières phrases, dans ma tête. Elles sont la porte d'entrée sur notre monde, alors elles sont importantes pour moi. Je n'ouvre Word que quand je suis certain que ce seront ces mots là qui commenceront mon histoire. La suite, elle, vient bien plus facilement.
C'est où pour voir des grenouilles toutes nues ?Elikya a écrit :Alors je me jette à l'eau toute nue
Pardon, oui, je sors
Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Moi c'est relativement pareil, sauf que cette impression de "là, on peut se lancer" vient après une (plus ou moins) longue phase de préparation où la base sont des questions qui commencent par "et si ?"Jean-Claude Dunyach a écrit : Ce n'est qu'arrivé à la fin, à un moment précis que j'arrive à sentir et qui est très émouvant, d'ailleurs, que je me dis "l'histoire a franchi le cap, elle est viable, il n'y a plus qu'à laisser faire".
Mais j'aime beaucoup cette idée de présence. Pour moi, c'est tout à fait ça.
J'y apporte les réponses, puis d'autres questions qui entraînent d'autres réponses et d'autres questions... jusqu'au moment du cap franchi où je commence la rédaction proprement dite (mais jusque là, je n'ai pas besoin d'écrire une seule ligne du texte, sauf s'il faut tester des points de vue pour trouver le meilleur par exemple).
Re: Les premiers gazouillis du bébé texte
Cela fait longtemps que je ne me suis pas lancée sur un projet entièrement neuf, sans avoir balisé un bon paquet de paramètres, dont en particulier mon moteur : les personnages. Avec le temps je m'aperçois que mes blocages viennent de personnages flous, et s'il y a un ton (ce n'est pas quelque chose que je cherche vraiment consciemment, en tout cas pour l'instant, bien que je trouve l'idée géniale... en théorie), c'est parce que untel ou unetelle voit les choses comme ci ou comme ça.
Je ne peux pas commencer une scène, que ce soit la première ou la dernière de l'histoire, sans avoir quelques phrases précises en tête. Ce sont des phrases qui correspondent à un moment de tension, parfois quelques répliques de dialogue, quelque chose qui claque un peu... et ce sont, 95% du temps, les phrases de la fin de la scène (les 5% restant c'est dans la deuxième moitié de la scène et je n'ai plus qu'à dérouler la conséquence logique pour conclure).
Quand je les ai en tête, je sais que je peux ouvrir Scrivener, ajouter une scène (ou prendre le document déjà créé si c'était quelque chose de prévu à l'avance), et attaquer. Assez curieusement, les toutes premières phrases ont leur importance parce que je me glisse dans la peau du personnage narrateur de cette scène-là, mais elle ne me semblent pas si fondamentales. Je sais que je reviendrai dessus pour ajouter des détails et peaufiner l'ambiance, et de toute façon, elles ne sont là que pour servir le petit moment que j'ai déjà en tête.
Il y a pas mal de premières phrases, de premiers paragraphes que j'ai réécrits une demi-douzaine de fois (au moins) sans le moindre scrupule, mais je crois n'avoir quasiment jamais changé une phrase de fin quand elle sonnait juste. C'est elle qui me sert de boussole.
Je ne peux pas commencer une scène, que ce soit la première ou la dernière de l'histoire, sans avoir quelques phrases précises en tête. Ce sont des phrases qui correspondent à un moment de tension, parfois quelques répliques de dialogue, quelque chose qui claque un peu... et ce sont, 95% du temps, les phrases de la fin de la scène (les 5% restant c'est dans la deuxième moitié de la scène et je n'ai plus qu'à dérouler la conséquence logique pour conclure).
Quand je les ai en tête, je sais que je peux ouvrir Scrivener, ajouter une scène (ou prendre le document déjà créé si c'était quelque chose de prévu à l'avance), et attaquer. Assez curieusement, les toutes premières phrases ont leur importance parce que je me glisse dans la peau du personnage narrateur de cette scène-là, mais elle ne me semblent pas si fondamentales. Je sais que je reviendrai dessus pour ajouter des détails et peaufiner l'ambiance, et de toute façon, elles ne sont là que pour servir le petit moment que j'ai déjà en tête.
Il y a pas mal de premières phrases, de premiers paragraphes que j'ai réécrits une demi-douzaine de fois (au moins) sans le moindre scrupule, mais je crois n'avoir quasiment jamais changé une phrase de fin quand elle sonnait juste. C'est elle qui me sert de boussole.