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[A] Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 8:45 pm
par Milora
Je me demandais : quelle est la première chose que vous mettez en place quand vous attaquez une histoire ?

Je ne parle pas de la structure, des fiches, ou des éléments de l'intrigue. Pas non plus de la façon dont les premières idées vous viennent.

Mais quand vous vous retrouvez devant la page Word, Open Office, Canson, ou set de table dans un café avec un crayon à la main, bref, au moment de noter les premiers mots... Qu'est-ce qui vous vient en premier ? Quelle est la première forme que prend votre texte dans votre esprit ?

Une image que vous décrivez ?
Une idée abstraite qui prend forme avec vos mots (ex : "je pense situation de danger et je développe") ?
Un champs lexical ?
Une sensation ?


De mon côté, il me semble que c'est avant tout un rythme, une musique, un ton à donner aux phrases, qui sera toujours différent d'une histoire à l'autre. J'ai l'impression d'entendre un rythme de phrase et de devoir coller les mots dedans pour poser le ton de la narration.
Un ton ironique, un ton moqueur, un ton mélodramatique, un ton de mauvaise foi, un ton poétique, un ton encyclopédique, etc.
D'ailleurs, c'est un peu comme ça par la suite aussi : lorsque je me replonge dans tel ou tel texte, plus que retrouver le bon état d'esprit, il vous que je retrouve la même "voix".
"Ton", "rythme" ne sont pas les termes adéquats mais j'arrive pas à décrire de façon plus nette (mauvais signe pour une auteur en herbe :lol: )

Bref. Ça vous le fait, à vous ? Qu'est-ce que vous percevez/posez en premier, dans les premiers mots de votre histoire ? :)

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 9:06 pm
par Elikya
J'ai envie de dire une présence.

Une présence qui s'accompagne d'une ambiance.

Une présence qui s'incarne dans mes personnages.

Pour saisir cette présence au vol, j'écris la première scène sans rien. Sans fiche, sans préparation, je me jette en avant.

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 9:11 pm
par Scipion
Pour ma part, j'imagine l'action, je la visualise, vois les personnages bouger et parler. Et je retranscris tout ça.
Je précise que je ne fume rien de spécial avant ^^

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 9:17 pm
par Caterina
Moi j'évoque une situation, puis je laisse le pouvoir des mots faire le reste :-D

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 9:23 pm
par Milora
Caterina a écrit :Moi j'évoque une situation, puis je laisse le pouvoir des mots faire le reste :-D
Tss tss tss, c'est de la triche ! On le fait tous, ça, mais faut détailler ! :P
Pour ma part, j'imagine l'action, je la visualise, vois les personnages bouger et parler. Et je retranscris tout ça.
Je précise que je ne fume rien de spécial avant
Lol.

J'aime bien ton idée de présence, Elikya :) Je trouve ça joli, et puis c'est assez vrai il me semble. :)

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 9:28 pm
par Caterina
Bon, je détaille alors ^^

Généralement j'essaie de commencer in medias res, mes premiers mots doivent être actifs, marquer une action. La première phrase, les premiers mots doivent percuter.

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 9:34 pm
par arwen
Jamais réfléchi à la question.
Les premiers mots quand je commence enfin à écrire, je les ai déjà depuis longtemps en tête. Là, je pense à une nouvelle ( que j'écrirai quand j'aurai un peu de temps ! Donc pas de suite si on estime que j'ai un premier jet à terminer, une correction de roman à finaliser...) et je sais déjà que le premier mot, la première ligne sera "Pourquoi ?" (enfin je crois ! ;) )
Le reste, ça coule : j'intellectualise pas ce moment. J'aime pas savoir pourquoi les papillons ont des ailes et volent et sont jolis...

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 9:59 pm
par tigrette
En général, j'ai la phrase d'introduction qui me trotte dans la tête, presque sans corrections à faire. Je la laisse là quelques heures, ou quelques jours, et ensuite je l'écris, le reste suit...

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 10:41 pm
par Siana
Milora, je crois que ton "rythme" pourrait aussi associer au charisme/à la personnalité du personnage, parce que personnellement ce n'est pas le genre de truc qui me vient directement, mais plutôt que je développe au fur et à mesure de mon travail sur l'histoire (comme un personnage qui se construit pas à pas).

Sinon, je pense que pour les premiers mots, je me mets dans une ambiance (fantaisiste, lourde, légère, ironique...) propre à chaque texte (qui peut être proche de la personnalité du personnage, parfois). Et puis je m'imagine l'histoire comme un film, avec les scènes dans ma tête (et j'y réfléchis souvent, mais pas tout le temps), alors j'écris mon premier jet comme ça vient, à l'instinct.
Du coup, même si j'ai mon plan avec les points importants de chaque scène, je peux y arriver de plusieurs façons différentes selon la façon dont les personnages portent l'histoire (récemment y'en a un qui a parlé d'un truc qu'il avait sur le cœur depuis longtemps sans que j'ai prévu de le lui faire dire :roll: ) .

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 10:46 pm
par Hitomi
Je ne m'étais jamais posé la question...
Quand j'ai une idée d'histoire il faut d'abord que pas mal de choses se mettent en place dans ma tête. Puis la première phrase doit germer, tant que je ne l'ai pas, rien ne sortira. Ensuite... hé bien comme à chaque fois, l'histoire qui en découle n'a plus trop de rapport avec l'idée de base...

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 10:57 pm
par Cléo Muceignet
Ca dépend, parfois, c'est assez rare, j'ai la première phrase qui me trotte dans la tête, mais plus généralement tout part d'une image.

J'ai une idée des scènes que je vais écrire, et avec qui, mais il faut quelque chose qui "impacte" pour rentrer dedans, donc je me mets devant mon clavier, et ça vient (parfois il faut persévérer, ça ne tombe pas toujours tout cuit). Pour mon roman, l'image qui m'est venue a été le gros plan d'une main qui lâchait une seringue en verre qui tombait sur le carrelage (au ralenti, avec le son clair de la seringue, comme dans un film).
Pour ma nouvelle en cours, le personnage est dans un squat à fumer de la drogue. J'ai imaginé la fumée qui s'élevait et formait un brouillard devant ses yeux et masquait son visage.

Ne reste plus qu'à faire une unique phrase avec tout ça, une phrase mémorable qui s'enfonce dans le spongieux du cerveau, et, évidemment, aligner les suivantes dans l'axe ! :D

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : jeu. août 04, 2011 11:53 pm
par Bergamote
Ce qui vient en premier, et c'est devenu un rituel. c'est que je me mets devant mon traitement texte, et je décris un seul détail de mon univers. A fond mais quand même avec une limite d'une page, parce que je serais bien capable d'en dérouler 10. Et cela donnera la couleur de tout mon roman, ou de toute ma nouvelle. Parce que j'agis comme ça pour chacun de mes textes. Et quand je parle de couleur ce n'est pas pour rien. Je mets en place les nuances de mon bouquin. Tant au niveau visuel, que olfactif et sonore.
A partir du moment où j'ai écris cette page, ma vision des choses change. Un peu comme si je chaussais des lunettes à verres colorés. Par contre cette page, ne sera jamais intégrée dans mon roman à bêta-lire. En gros c'est mon prologue personnel. Et je m'en sers ensuite dans toutes mes scènes pour rester dans le ton. Mais il s'agit vraiment d'une partie de mon roman, qui restera invisible mais qui en fait vraiment partie pour moi. Ce sont les premiers de mon roman.

Et ensuite je déroule en me référant souvent à cette page témoin. L'écriture commence quand je débute cette page, et se finit au dernier chapitre. Je ne démarre jamais, par mon premier chapitre directement.

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : ven. août 05, 2011 12:21 am
par Ellie
Des fois, j'ai la première phrase bien en tête (plus facilement quand c'est écrit à la première personne, d'ailleurs) ; souvent je me galère, je vois la scène mais je sais pas par où commencer. J'y arrive mieux quand ça commence par de l'action ou par un dialogue, où j'arrive plus à visualiser par où commencer à écrire.

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : ven. août 05, 2011 5:12 am
par Kaze
Pour ma part, ça commence souvent avec une scène qui m'est arrivé comme un flash et que je suis obligé de poser sur le papier. ça commence très souvent comme ça avec une intrigue, un ou deux personnages (pas plus), une ambiance (souvent pesante ou intrigante) et une action qui va semer le doute chez le lecteur et l'envie de tourner la page. Souvent, je m'en sers, après l'avoir peaufiné, de prologue ou de scène d'introduction au scénario.

Re: Les premiers gazouillis du bébé texte

Posté : ven. août 05, 2011 8:04 am
par Beorn
Milora a écrit :De mon côté, il me semble que c'est avant tout un rythme, une musique, un ton à donner aux phrases, qui sera toujours différent d'une histoire à l'autre. J'ai l'impression d'entendre un rythme de phrase et de devoir coller les mots dedans pour poser le ton de la narration.
Un ton ironique, un ton moqueur, un ton mélodramatique, un ton de mauvaise foi, un ton poétique, un ton encyclopédique, etc.
D'ailleurs, c'est un peu comme ça par la suite aussi : lorsque je me replonge dans tel ou tel texte, plus que retrouver le bon état d'esprit, il vous que je retrouve la même "voix".
"Ton", "rythme" ne sont pas les termes adéquats mais j'arrive pas à décrire de façon plus nette (mauvais signe pour une auteur en herbe)
Je suis exactement comme toi et j'appelle aussi cela le "ton" du récit, faute d'un meilleur terme.
Chaque texte aura sa "musique", sa "couleur" ou plus bêtement son "style" à lui.

Bien sûr, cela dépendra de l'univers, du personnage, du mode de narration (première personne, focalisation interne, narrateur lointain etc.), mais aussi de l'histoire à raconter.

Et c'est pour cela que la première phrase est difficile : ce n'est pas parce que c'est la première, mais parce qu'elle oblige à choisir "ton" à trouver pour tout le reste.
Il m'est arrivé d'avoir pensé à un roman pendant des mois, d'avoir imaginé des personnages, brassé des tonnes d'idées, rédigé un synopsis détaillé et... de ne JAMAIS avoir pu en écrire une seule phrase, juste parce que le "ton" ne me venait pas.
Bergamote a écrit :Ce qui vient en premier, et c'est devenu un rituel. c'est que je me mets devant mon traitement texte, et je décris un seul détail de mon univers. A fond mais quand même avec une limite d'une page, parce que je serais bien capable d'en dérouler 10. Et cela donnera la couleur de tout mon roman, ou de toute ma nouvelle. Parce que j'agis comme ça pour chacun de mes textes. Et quand je parle de couleur ce n'est pas pour rien. Je mets en place les nuances de mon bouquin. Tant au niveau visuel, que olfactif et sonore.
A partir du moment où j'ai écris cette page, ma vision des choses change. Un peu comme si je chaussais des lunettes à verres colorés. Par contre cette page, ne sera jamais intégrée dans mon roman à bêta-lire. En gros c'est mon prologue personnel. Et je m'en sers ensuite dans toutes mes scènes pour rester dans le ton. Mais il s'agit vraiment d'une partie de mon roman, qui restera invisible mais qui en fait vraiment partie pour moi. Ce sont les premiers de mon roman.

Et ensuite je déroule en me référant souvent à cette page témoin. L'écriture commence quand je débute cette page, et se finit au dernier chapitre. Je ne démarre jamais, par mon premier chapitre directement.
C'est assez fascinant, comme technique. J'aime bien cette idée de "page témoin".