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Celia
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Re: Votre public cible

Message par Celia »

Est-ce que quelqu'un peut me dire précisément ce qu'il y avait d'incompréhensible dans mon post, que je puisse essayer d'expliquer ?
Merci !
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Bergamote
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Re: Votre public cible

Message par Bergamote »

Je ne sais pas trop ce que n'a pas compris Milora, vu qu'elle n'a pas dit ce qu'elle ne comprenait pas :p
Mais pour être sûre, si j'ai bien compris, tu exposes le fait que l'on a tous des références personnelles de ce que doit être tel ou tel récit.
Pour "caricaturer" un écrivain lambda : fantasy = elfes & orcs, science-fiction = martiens avec trois yeux et deux antennes, fantastique = vampires.
Et que donc, au vue de nos propres références, nous ciblons, consciemment ou non, un certain public. C'est bien ça ?

Tiens, je vais retourner le problème. Je prends un auteur que j'adore Dan Simmons. Quand je sais qu'un de ses nouveaux bouquins va sortir, je m'attends à plusieurs trucs : de l'horreur bien maîtrisée (entre Stephen King et Lovecraft, même si c'est réducteur) et des voyages.
Je suis une femme de 33 ans. Est-ce que Dan Simmons s'attendait en écrivant Terreur par exemple que je sois intéressée par son livre.

Je pense que oui, parce que je ne suis pas que ça.

1) J'adore la SFFF.
2) Je suis une femme, mais la violence ne me dérange pas en littérature quand elle est bien écrite.
3) Je suis une lectrice fidèle aux auteurs qui m'ont étonné.

Mais d'un autre côté, Terreur a quand même tout du livre pour mec !

1) La navigation c'est comme les voitures de pompier, les mecs adorent. (oui je sais je fais un gros cliché !)
2) Y'a une nana légèrement attirante et peu farouche, qui joue le rôle de l'indienne auprès de laquelle tous les cowboys ont envie d'être.
3) Ça se passe du côté du pôle nord, les nanas ça aiment avoir chaud, pas les mecs, ils aiment l'aventure. (encore un cliché !)

Mais malgré cela j'ai adoré ce bouquin. Celui-là fait partie de ceux pour lesquels je lui resterais fidèle.

Je prends un autre de ses livres. Que j'ai lu aussi, bah oui je suis fidèle ! "Le chant de Khali". Cette fois, l'histoire est plus intime mais toujours autant dans l'horreur. Il y a une histoire de couple avec un enfant en bas-âge. Là, du coup je suis plus au cœur de la cible. Et pourtant c'est, selon moi, le plus mauvais de tous ses livres. Objectivement, l'histoire n'est pas mauvaise. Mais là, par contre, je me suis sentie un peu trop "ciblée" justement, en tant que lectrice.

Et je ne sais plus pourquoi j'ai pondu tout ce pavé mais c'est pas grave. Ah si ! Tout ça pour dire, que l'on peut avoir une cible "évidente" que l'on garde en tête lorsque l'on écrit. Mais qu'il y aura souvent des personnes à qui on aurait pas pensé qui adoreront notre livre. Et quand je dis des "personnes" je veux dire un groupe de personnes, une catégorie.

Pour terminer sur une note légère, j'en reviens aux Harlequins. Est-ce que les auteurs se doutent que quelque part au fond de l’Angleterre, un major d’homme lis leur histoire en secret ? Est-ce qu'il est vraiment dans le cœur de cible ? (Pour ceux qui n'auraient pas saisi l'allusion, souvenez-vous ou revisionnez, ou visionnez "Les Vestiges du jour".

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Jevame
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Re: Votre public cible

Message par Jevame »

Salutations à vous, chères grenouilles,

Ouah ! Quelle ambiance !

J'ai envie de dire plein de choses...

Dans ma présentation, avant de découvrir la SFFF et l'Anticipation, j'ai omis de vous dire que j'ai eu l'occasion de découvrir la collection Harlequin. En 2 mois d'été, je ne partais pas en vacances, une amie de ma mère m'avait prêté ses livres, j'avais 14 ans, j'en ai lu 40 (je n'allais pas cracher sur des livres gratos). En effet, j'ai bien noté les codes de ce genre de littérature et l'impact de sa séduction, sur un nombre important de lectrices et moins importants de lecteurs (Mais si, ils existent). Ceci dit, je m'en suis assez vite lassée. Par contre, je respecte le travail fourni par les auteurs dans ce domaine, avec les nombreux sous-domaines, fantastique, vampires, historiques...

Cependant, dans la littérature classique, il y a toujours eu des codes, à commencer par l'amour courtois, pour rester dans le même domaine.
Pour ma part, je me rappelle la manière dont Voltaire se moquait des codes de la narration des romances de son époque dans le premier chapitre de Candide, entre le héros et Cunégonde. ;-)
Je devrais préciser comment il les caricaturait.

De toute façon, l'auteur quel qu'il soit, est marqué par son temps et la société dont il est issue. Donc les codes, il les a intégrés consciemment ou non. Pour ma part, j'écris ce qu'il me plaît, mais je crois que mes parents m'ont bien éduqué, le tout est de savoir si j'ai bien appris ;-) . En bref, on se cadre soi-même, d'autres diront s'auto-censurer.
Il faut faire le juste milieu entre les contraintes sociétales et le souhait d'une originalité permettant une certaine évolution des mentalités, voire des avancées littéraires (je deviens pompeuse). Le tout est d'arriver au bon moment.

Il faut être honnête, les lectures classiques des adolescents sont, quand même, fortement induites par les programmes scolaires, en général.
Et je ne m'inquiète pas pour la littérature jeunesse, j'avais cru comprendre qu'elle se portait fort bien.

Quant aux clichés sur les adolescents, je me permets d'intervenir en tant que maman d'adolescente. J'en connais à Paris et en banlieue nord (vous savez les quartiers où les émeutes ont démarré en 2005).
Ils ne sont pas tous boutonneux, mais ils le sont quand même en majorité. J'ai mon idée là-dessus, mais je ne vais pas m'étendre.
Ceux que je connais en banlieue, ne boivent pas et ne se droguent pas. Je ne les connais pas tous évidemment. Si ceux que je connais ne sont pas parfaits, ils n'en demeurent pas moins attachants.
Je ne crois pas trop m'avancer pour dire, qu'à l'instar des vampires obsédés par le sang, nos ados sont obsédés par leurs hormones, avant toute chose.
Ils fonctionnent beaucoup à l'affect et quand ils aiment, ils ne comptent pas (quand ils détestent aussi, d'ailleurs- un gros travail de modération en perspective)
Je les ai vu militer, en groupe, instinct grégaire oblige, pour défendre un film, un livre contre vents et marées. Si ce que vous écrivez leur plait, ils mettront tout leur coeur pour le faire connaître, parfois dans une démarche militante.

Je suis heureuse d'avoir un aperçu des règles éditoriales, concernant la jeunesse, et en tant que maman, je peux les comprendre. Les éditeurs ne doivent pas avoir tout à fait tort, ils n'ont pas dégoûté ma fille et ses amis de la lecture. Si vous saviez le nombre de livres que j'ai acheté et que j'achète encore... Nous n'avons pas la bonne habitude d'aller à la bibliothèque, instinct de propriétaire oblige.

Belle journée à tous.

Jevame
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"Quand tu envoies les flèches de la vérité, n'oublie pas d'en enduire le bout de miel" Proverbe ?

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Re: Votre public cible

Message par Jean-Claude Dunyach »

Je viens de lire vos messages passionnants sur ce sujet, et je me dis qu'il y a plusieurs facettes bien différentes à la question :

Déjà, parler de public cible, c'est une ambiguïté. Est-ce que ça veut dire "le lecteur auquel je m'identifie et à qui je voudrais que mon livre parle" ou "la catégorie marketing correspondant à l'étiquette éditoriale que mettra mon éditeur sur mon bouquin" ? Dans un cas, on parle de gens, dans l'autre de catégorie de lecteurs. Les deux ne se recouvrent pas bien.
Ecrire dans un genre, dans une catégorie, quels qu'ils soient, veut dire des contraintes pour l'auteur (dont le fait de correspondre plus ou moins aux définitions et aux besoins du genre). Ecrire pour des lecteurs signifie des envies, des choix. Dans tous les cas, on n'est pas libre dès qu'on décide d'écrire pour être lu, et ça se complique encore quand on veut être publié. Il faut le savoir, et se dépêcher de l'oublier, pour laisser l'histoire grandir en liberté. Et parfois c'est l'histoire elle-même qui décide au final par qui elle veut être lue.
Personnellement, j'ai un lecteur cible, qui me ressemble, et un public cible, qui est celui du genre dans lequel j'écris. Mais je ne souhaite qu'une chose, c'est que mes histoires plaisent à d'autres personnes que ces gens-là... Et, heureusement, ça m'est arrivé une ou deux fois.

Je vous poutoune,
Je compte pour un. Comme chacun de vous.

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Bergamote
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Re: Votre public cible

Message par Bergamote »

Jevame a écrit : Quant aux clichés sur les adolescents, je me permets d'intervenir en tant que maman d'adolescente. J'en connais à Paris et en banlieue nord (vous savez les quartiers où les émeutes ont démarré en 2005).
Ils ne sont pas tous boutonneux, mais ils le sont quand même en majorité. J'ai mon idée là-dessus, mais je ne vais pas m'étendre.
Ceux que je connais en banlieue, ne boivent pas et ne se droguent pas. Je ne les connais pas tous évidemment. Si ceux que je connais ne sont pas parfaits, ils n'en demeurent pas moins attachants.
Je ne crois pas trop m'avancer pour dire, qu'à l'instar des vampires obsédés par le sang, nos ados sont obsédés par leurs hormones, avant toute chose.
Ils fonctionnent beaucoup à l'affect et quand ils aiment, ils ne comptent pas (quand ils détestent aussi, d'ailleurs- un gros travail de modération en perspective)
Je les ai vu militer, en groupe, instinct grégaire oblige, pour défendre un film, un livre contre vents et marées. Si ce que vous écrivez leur plait, ils mettront tout leur coeur pour le faire connaître, parfois dans une démarche militante.
Merci Jevame ! :heart: Enfin je reconnais là, les ados que je connais aussi ^^

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Milora
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Re: Votre public cible

Message par Milora »

Jevame a écrit :De toute façon, l'auteur quel qu'il soit, est marqué par son temps et la société dont il est issue. Donc les codes, il les a intégrés consciemment ou non. Pour ma part, j'écris ce qu'il me plaît, mais je crois que mes parents m'ont bien éduqué, le tout est de savoir si j'ai bien appris . En bref, on se cadre soi-même, d'autres diront s'auto-censurer.
Il faut faire le juste milieu entre les contraintes sociétales et le souhait d'une originalité permettant une certaine évolution des mentalités, voire des avancées littéraires (je deviens pompeuse). Le tout est d'arriver au bon moment.
Je suis d'accord :)
Jean-Claude a écrit :Déjà, parler de public cible, c'est une ambiguïté. Est-ce que ça veut dire "le lecteur auquel je m'identifie et à qui je voudrais que mon livre parle" ou "la catégorie marketing correspondant à l'étiquette éditoriale que mettra mon éditeur sur mon bouquin" ? Dans un cas, on parle de gens, dans l'autre de catégorie de lecteurs. Les deux ne se recouvrent pas bien.
Ecrire dans un genre, dans une catégorie, quels qu'ils soient, veut dire des contraintes pour l'auteur (dont le fait de correspondre plus ou moins aux définitions et aux besoins du genre). Ecrire pour des lecteurs signifie des envies, des choix. Dans tous les cas, on n'est pas libre dès qu'on décide d'écrire pour être lu, et ça se complique encore quand on veut être publié. Il faut le savoir, et se dépêcher de l'oublier, pour laisser l'histoire grandir en liberté.Et parfois c'est l'histoire elle-même qui décide au final par qui elle veut être lue.
Personnellement, j'ai un lecteur cible, qui me ressemble, et un public cible, qui est celui du genre dans lequel j'écris. Mais je ne souhaite qu'une chose, c'est que mes histoires plaisent à d'autres personnes que ces gens-là... Et, heureusement, ça m'est arrivé une ou deux fois.
Je suis encore une fois d'accord. La distinction entre les deux questions que tu évoques, c'est un peu ce que j'essayais de dire plus haut. :)


A propos du message de Célia :
Mais pour être sûre, si j'ai bien compris, tu exposes le fait que l'on a tous des références personnelles de ce que doit être tel ou tel récit.
Pour "caricaturer" un écrivain lambda : fantasy = elfes & orcs, science-fiction = martiens avec trois yeux et deux antennes, fantastique = vampires.
Et que donc, au vue de nos propres références, nous ciblons, consciemment ou non, un certain public. C'est bien ça ?
Tu veux dire qu'il n'y a pas que l'horizon d'attente d'un lecteur, mais aussi l'horizon "de références" de l'auteur ? Qu'on est conditionnés par ce qu'on a soi même lu (et vécu, et tout ça), ce qui fait qu'on va cibler, inconsciemment, des gens qui ont les mêmes goûts que nous ? C'est ça ?
Euuuh, oui. Oui, il me semble que c'est indéniable. :) Maintenant, je crois pas que ce soit la même démarche que de se dire, consciemment, qu'on écrit pour telle catégorie de la population...
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Celia
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Re: Votre public cible

Message par Celia »

Oui voilà, c'est exactement ce que je voulais dire. Merci Bergamote.
Je vais prendre un exemple hyper caricatural et cinématographique : la trilogie Nick Frost-Simon Pegg Shaun of the Dead - Hot Fuzz - Paul. Dans chaque cas on a des choses attendus selon chaque genre (film de zombie, thriller et film de SF) mais, en plus, on a aussi des références générationnelles qui peuvent faire que le public "cible" du film ressemble étrangement à ceux qui l'ont fait (des gens un peu geek entre 25 et 40 ans) : références à Romero, aux films romantiques, à James Bond, à Steven Spielberg, et encore, je ne cite que les références qu'on voit sans même avoir vu les films.
C'est de ce genre de références que je parlais : l'auteur écrit avec son background culturel ; il a des chances de toucher un public qui a le même background culturel.

Mais je m'excuse de l'opacité du premier message, je n'étais pas très réveillée ce matin (et j'écrivais du bureau et ça, c'est mal)
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tigrette
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Re: Votre public cible

Message par tigrette »

Beorn a écrit :Pendant des années, je n'ai jamais pensé à un public cible.
En fait, j'avais bien un lecteur potentiel penché sur mon épaule quand j'écrivais : c'était ma soeur, qui lit tout ce que j'écris depuis que j'ai 7 ans.

Tout cela est bien joli quand on écrit juste pour son écran et quelques copains. On est libre. Mais quand on a un éditeur, il faut écrire dans sa ligne éditoriale, ou alors il faut aller voir ailleurs.

Et puis, je suis extrêmement sceptique sur la "liberté absolue" de l'auteur. Tout le monde n'est pas Boris Vian. En fait, l'écrasante majorité des auteurs débutants ont la tête farcie de clichés et d'histoires préformatées qu'ils essayent vainement de reproduire - tout en ayant l'impression d'être hyper originaux.
La liberté, elle s'acquiert d'abord en maîtrisant ses outils, sa technique, ses contraintes. En lisant les autres. En élargissant ses horizons, en s'ouvrant à tous les trucs qu'on peut glaner pour enrichir sa palette.

Oui, si on écrit dans un genre, il vaut mieux en connaître les codes. Ce n'est pas une obligation mais ça aide beaucoup. Après, on décide de les suivre ou non, mais au moins on le fait en connaissance de cause.
Picasso était un peintre génial qui a brisé les règles de la perspective... Mais il connaissait parfaitement ces règles.
Je suis tout à fait d'accord. Velázquez et Goya ont fait crée des chef d'oeuvres en exécutant des commandes royales.

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Re: Votre public cible

Message par tigrette »

la littérature jeunesse pour ados n'existait pas y'a moins de vingt ans et les ados lisaient déjà ! et oui...
donc je maintiens que le discours "public cible" est un discours marketing pour vendre oui. Que des éditeurs s'en servent, ma foi, c'est pas très glorieux, mais c'est leur boulot de vendre. Que l'auteur s'y intègre, je trouve que là c'est vendre son ame.
Mais on vit dans une société de consommation à outrance et c'est devenu normal de se "vendre" et non plus de s'exprimer pour ce qu'on est.
Je ne sais plus qui a dit ça dans la discussion (j'ai pas tout lu), mais en ce qui me concerne, j'assume complètement.
La publication, c'est encore le meilleur moyen actuellement pour trouver des lecteurs.


Mon manuscrit, je l'aime avec ses limites, ses défauts, etc. Et qui sait peut-être apportera-t-il à quelqu'un une pincée du bonheur que j'ai eu à lire les Enid Blyton quand j'étais jeune, ou les Harry potter un peu moins jeune.
Modifié en dernier par tigrette le lun. août 27, 2012 4:20 pm, modifié 1 fois.

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Re: Votre public cible

Message par tigrette »

Celia a écrit : C'est de ce genre de références que je parlais : l'auteur écrit avec son background culturel ; il a des chances de toucher un public qui a le même background culturel.
Très vrai, parfois encore, quand je discute avec ma soeur et qu'on parle de quelqu'un qu'on aime beaucoup mais qui ne partage pas ce background (culturel, esthétique, humoristique etc) , on dit qu'il ou elle "n'est pas comme nous".

Alors, disons qu'on écrit tous plus ou moins consciemment un peu pour les gens qui sont un peu, beaucoup ou complètement "comme nous".

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Celia
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Re: Votre public cible

Message par Celia »

Je n'utiliserai peut-être pas cette expression-là mais c'est à peu près ça.
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Milora
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Message par Milora »

Hm... D'un autre côté, je ne suis vraiment pas sûre de partager le même "background culturel" que Shakespeare. Et je suis une grande fan d'Hamlet...
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Re: Votre public cible

Message par Celia »

Milora a écrit :Hm... D'un autre côté, je ne suis vraiment pas sûre de partager le même "background culturel" que Shakespeare. Et je suis une grande fan d'Hamlet...
Je n'ai pas parlé de ça, ou alors je m'exprime vraiment mal.
Ce que j'ai dit, c'est que tu as plus de chance, si tu utilises certaines références (culturelles, sociales), de toucher un public qui a les mêmes référents que toi, qu'un public qui en es à l'opposé.
Je n'ai jamais rien dit ou impliqué d'autre.
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Re: Votre public cible

Message par Milora »

Je ne suis pas convaincue. Je ne suis pas convaincue du contraire non plus, hein. Et il faut effectivement un minimum de "bonne foi" du lecteur (je ne trouve pas de meilleur terme ; je veux dire que le lecteur doit accepter de laisser sa chance au texte).
Mais est-ce qu'un bon auteur, ce n'est pas justement un écrivain qui arrive à entraîner son lecteur sur des sentiers que le lecteur ne connaissait pas ? Vers un horizon culturel différent ? Il me semble que les livres d'un auteur japonais font fureur en ce moment... Pourtant, ce n'est pas du tout le même horizon culturel, entre cet auteur et ses lecteurs.
Prenons quelqu'un, mettons, qui ne connait rien du tout à la SFFF. Il se peut qu'il abandonne tout de suite un livre dès que le mot "elfe" apparaît. D'accord, mais dans ce cas il ne fait pas preuve de ce que j'ai appelé la "bonne foi" : il choisit de lire ou pas d'après un préjugé (on en a tous : si on commence un livre par trop de sang, il y a peu de chance pour que je continue, par exemple). Mais si le lecteur est "de bonne foi" (au sens où il est curieux de voir si le livre va lui plaire ou non), un bon auteur peut parfaitement arriver à l'embringuer dans une histoire de SFFF, si elle est bien. Il faut - évidemment - que le lecteur se révèle finalement bien aimer la SFFF. Mais il n'y connaissait rien à l'origine, il n'avait pas du tout les mêmes horizons culturels que l'auteur (qu'il aime ou pas au final, ce n'était pas lié à ce qu'il connaissait).

Je ne sais pas si je m'exprime clairement, à mon tour.
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Beorn
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Re: Votre public cible

Message par Beorn »

Tiens, puisque certains ont évoqué la mémoire de Hugo, Sartre, Zola et autres fantômes pour dire un peu vite qu'ils n'avaient pas de public-cible, je rappelle que des auteurs aussi connus et respectés que Balzac, Georges Sand, Charles Dickens ou Zola (oui, le même Zola) ont écrit des romans feuilletons qui paraissaient par épisodes et leur imposaient des codes bien précis.
Robinson Crusoe de Daniel Defoe était un roman feuilleton, lui aussi, paru en Angleterre.

Bien entendu, à cette époque, de nombreuses voix décriaient ces auteurs et ces romans avec une extrême violence verbale.
Ils ont prouvé qu'on pouvait respecter des codes et développer une oeuvre assez riche pour être étudiée deux siècles plus tard à l'université (et même cités sur des forums comme des modèles ;) )

EDIT : désolé, plein de posts entretemps... :?
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