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Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 2:21 pm
par Celia
Nariel Limbaear a écrit :Certes, c'est pas un trop, mais tout le monde n'a pas la possibilité de se lancer comme ça, même après quelques livres : des enfants, un crédit... etc.
C'est exactement ce qu'on a dit dans ce fil ^^

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 2:24 pm
par Anonyme_Quatre
C'était par rapport à "tu as toujours à faire tes 35h pour payer le loyer, la question de "vivre de sa plume" se fait plus concrète et très réelle." ^^ Faut vraiment que les bouquins aient du succès.

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 2:28 pm
par Celia
Nariel Limbaear a écrit :C'était par rapport à "tu as toujours à faire tes 35h pour payer le loyer, la question de "vivre de sa plume" se fait plus concrète et très réelle." ^^ Faut vraiment que les bouquins aient du succès.
Le problème qui se pose ce n'est pas "je laisse tomber le boulot parce que je veux écrire encore plus et que j'ai une carrière" mais "est-ce que je peux me le permettre ?", "est-ce qu'il va falloir que je choisisse entre ma carrière d'auteur et mon niveau de vie ?"
Je n'ai pas dit qu'il fallait choisir (ce genre de choix inclut bien trop de composantes pour être réduit à juste "le boulot ou l'écriture") mais que la question même de choisir peut se poser. C'est très différent.

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 2:31 pm
par Silène
C'est un projet de vie : je suis moi-même en train de construire cet avenir encore très incertain, c'est-à-dire que j'ai diminué mon activité à 80% pour l'écriture, aidée par une bourse qui me permet de le faire. Je vais voir ce que ça donne, si j'arrive à sortir les 3 projets que j'ai actuellement. Ca me ferait 5 bouquins déjà, de là, je verrai si je peux multiplier les interventions scolaires, j'en ai seulement 3 de programmées en 2012, ce n'est pas encore ce qui me fera vivre... Mais je fais un plan de reconversion sur 5 ans en considérant qu'à ce moment-là, j'espère que nous n'aurons plus de crédit. C'est évident que je ne lâcherai pas mon boulot si on a encore le crédit, c'est dans la perspective de l'après que je rêve ! Et je ne ferais pas que ça parce que je ne pourrais pas m'en contenter.
Bref, c'est loin d'être un simple trip mais c'est long à construire. En tout cas, Dawwod, je t'encourage !

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 2:33 pm
par Celia
Silène a écrit :C'est un projet de vie : je suis moi-même en train de construire cet avenir encore très incertain, c'est-à-dire que j'ai diminué mon activité à 80% pour l'écriture, aidée par une bourse qui me permet de le faire. Je vais voir ce que ça donne, si j'arrive à sortir les 3 projets que j'ai actuellement. Ca me ferait 5 bouquins déjà, de là, je verrai si je peux multiplier les interventions scolaires, j'en ai seulement 3 de programmées en 2012, ce n'est pas encore ce qui me fera vivre... Mais je fais un plan de reconversion sur 5 ans en considérant qu'à ce moment-là, j'espère que nous n'aurons plus de crédit. C'est évident que je ne lâcherai pas mon boulot si on a encore le crédit, c'est dans la perspective de l'après que je rêve ! Et je ne ferais pas que ça parce que je ne pourrais pas m'en contenter.
Bref, c'est loin d'être un simple trip mais c'est long à construire. En tout cas, Dawwod, je t'encourage !
Et moi je croise les doigts pour que ça marche pour toi :heart:

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 2:53 pm
par Beorn
Ton point de vue est intéressant, Silène.
Il montre qu'il n'y a pas forcément un "tout l'un " et un "tout l'autre", il y a aussi un entre-deux.

On peut continuer à travailler mais prendre un temps partiel (80%, 50%, en fonction des possibilités que vous laisse votre patron ou votre métier), ou renoncer à une carrière plus brillante dans son boulot pour garder du temps libre (laisser tomber le poste de cadre), ou démissionner et attendre quelques mois avant de retrouver un boulot (pour écrire un grand coup), ou encore choisir délibérément un travail qui laisse un peu de temps à soi...

Je ne parle pas de théorie, mais de cas très concrets d'auteurs publiés que je connais.
Moi même :
- je travaille maintenant à 80% et l'année dernière, même si les deux livres que j'ai publiés n'ont pas suffi à combler les 20% restant, j'y étais presque ;
- j'ai choisi un travail sans doute en dessous de ce que j'aurais pu, en termes de salaire et de statut social, mais qui me permet d'écrire un peu le soir et le week-end.

Il ne s'agit pas tant de "gagner de l'argent", et encore moins de "gagner beaucoup d'argent", il s'agit plutôt de :
- faire en sorte que l'écriture ne soit pas une contrainte pour notre famille : le fait que cela rapporte un peu d'argent, cela "légitimise" ce temps passé et les opportunités de carrière manquées
- dégager du temps pour continuer à le faire sans pour autant ruiner le budget familial, parce que sans ce 80%, je ne pourrais tout simplement pas continuer à écrire avec une femme, trois enfants et un boulot.

Ton point de vue, Silène, montre aussi que "gagner de l'argent", cela ne se limite pas uniquement aux droits d'auteur. Les interventions dans les écoles sont une source de revenu pour les auteurs jeunesse. Les bourses sont encore une autre piste.
Personnellement, j'ai gagné à peu près autant qu'un roman chez Mnémos... juste pour écrire une seule nouvelle dans un magazine de Milan Presse. Evidemment, c'était un travail de commande, mais ça paye.

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 3:27 pm
par Dawood
Merci beaucoup pour vos encouragements !

Ma démarche s'inscrit tout à fait dans cet entre-deux dont parlent Beorn et Silène. Je prends quelques mois pour écrire mais il est clair que je reprendrai mon travail passé ce laps de temps.
De plus, je me vois pas vivre de ma plume.
Aller au bout des sept livres que je prévois pour ma saga est la chose qui me tient le plus à coeur aujourd'hui, et je veux plus que tout y parvenir, me faire éditer, et être lu.
Mais une fois ce but accompli, je ne me vois pas écrire autre chose. J'aurai passé entre 15 et 20 ans dessus, je n'imagine pas que j'aurai la force de me lancer de nouveau dans un tel projet, ou pas immédiatement après, du moins. Et vu la période de maturation dont j'ai besoin pour un projet de cette envergure, autant dire que de l'eau aura coulé sous les ponts si jamais j'en attaque un prochain.
En fait, je me verrai plus essayer autre chose par la suite. Musique, court-métrage, jeu-vidéo... Et peut-être rester dans l'écriture avec des scénarios ? ou des petites BD d'humour (oui, 'faut bien rêver). Certainement pas un nouveau roman.
Enfin, je parle d'un lointain futur. Je peux toujours me tromper.

@alcestehilton : ravi que ma signature t'ai plue ^^
'faudra que j'en change, malgré tout, ça fait un moment que je l'ai :roll:

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 3:52 pm
par Celia
Juste gratuitement :
"I never had any doubts about my abilities. I knew I could write. I just had to figure out how to eat while doing this." Cormac McCarthy

("Je n'ai jamais douté de mes capacités. Je savais que je pouvais écrire. J'ai juste du réfléchir à la manière dont j'allais manger en même temps.")

(ça n'apporte pas grand chose au débat certes)

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 4:06 pm
par Silène
Ouais, mais c'est chouette !! En même temps, on n'a pas son talent, faut encore bosser, schlack !

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 4:06 pm
par Beorn
Aïe euh !
Désolé, je :arrow:

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 4:10 pm
par Celia
Beorn a écrit :Aïe euh !
Désolé, je :arrow:
Et en plus tu m'as piqué ma réplique (Silène à un 7ème sens : elle sais que je n'ai rien foutu aujourd'hui... ouille ouille ouille)

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 4:32 pm
par tigrette
Il ne s'agit pas tant de "gagner de l'argent", et encore moins de "gagner beaucoup d'argent", il s'agit plutôt de :
- faire en sorte que l'écriture ne soit pas une contrainte pour notre famille : le fait que cela rapporte un peu d'argent, cela "légitimise" ce temps passé et les opportunités de carrière manquées
- dégager du temps pour continuer à le faire sans pour autant ruiner le budget familial, parce que sans ce 80%, je ne pourrais tout simplement pas continuer à écrire avec une femme, trois enfants et un boulot.
À peu de choses près, je me retrouve complètement là-dedans, sauf que les périodes de creux, je les ai naturellement de par mon activité freelance (j'adapte des séries, téléfilms, animés, cad que j'écris les scripts en VF et je suis déjà rémunérée en droits d'auteurs), mais je me rends compte que quand je suis en chômage technique, je flippe trop pour écrire.

Je suis curieuse, ça rapporte beaucoup les interventions ?

Re: Vivre de sa plume

Posté : mar. oct. 11, 2011 5:17 pm
par Silène
Je suis curieuse, ça rapporte beaucoup les interventions ?
J'applique les tarifs de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse dont je fais partie !

Re: Vivre de sa plume

Posté : sam. avr. 07, 2018 5:33 pm
par Agathe Flore
Hello les grenouilles !

Je me permets de déterrer cette discussion à propos d'une question brûlante :hiii: car la plupart des intervenants sont maintenant des auteurs accomplis avec pas mal de livres à leur actif. J'ai lu les 4 pages de discussion mais il y a sans doute des choses en plus à dire grâce à l'expérience de ces dernières années, pour ceux qui se sont bien lancés dans l'intervalle ?

L'opinion de Beorn, pleine de bon sens, m'a particulièrement interpellée car je me trouve dans une impasse au niveau professionnel.
Beorn a écrit :
mar. oct. 11, 2011 2:53 pm
On peut continuer à travailler mais prendre un temps partiel (80%, 50%, en fonction des possibilités que vous laisse votre patron ou votre métier), ou renoncer à une carrière plus brillante dans son boulot pour garder du temps libre (laisser tomber le poste de cadre), ou démissionner et attendre quelques mois avant de retrouver un boulot (pour écrire un grand coup), ou encore choisir délibérément un travail qui laisse un peu de temps à soi...

Je ne parle pas de théorie, mais de cas très concrets d'auteurs publiés que je connais.
Moi même :
- je travaille maintenant à 80% et l'année dernière, même si les deux livres que j'ai publiés n'ont pas suffi à combler les 20% restant, j'y étais presque ;
- j'ai choisi un travail sans doute en dessous de ce que j'aurais pu, en termes de salaire et de statut social, mais qui me permet d'écrire un peu le soir et le week-end.

Il ne s'agit pas tant de "gagner de l'argent", et encore moins de "gagner beaucoup d'argent", il s'agit plutôt de :
- faire en sorte que l'écriture ne soit pas une contrainte pour notre famille : le fait que cela rapporte un peu d'argent, cela "légitimise" ce temps passé et les opportunités de carrière manquées
- dégager du temps pour continuer à le faire sans pour autant ruiner le budget familial, parce que sans ce 80%, je ne pourrais tout simplement pas continuer à écrire avec une femme, trois enfants et un boulot.
Deux ans et demi après un burn-out sévère, j'ai accepté de reprendre un boulot dans mon ancien métier à cause de la pression du chômage et de ma famille. Quand le mi-temps s'est transformé en temps plein à la signature du contrat, je n'ai pas osé dire non et après quelques jours, je suis tombée malade. Je croyais que me refaire un peu de sous pendant quelques mois avec un salaire de chef était une bonne idée, puisque mes tomes 2 et 3 sont déjà écrits et que mon éditeur ne fait pas beaucoup de salons. Eh bien non, je me suis sentie mourir à l'intérieur d'être trop crevée le soir pour écrire (sans compter tous les autres aspects du job sur lesquels on m'a menti, mais passons) :pleure:
Impossible de tenir une semaine entière, toujours trop peu d'énergie pour assurer un temps plein (confirmé par le médecin) et j'ai signé jusqu'à la fin de l'année :argh: Impossible aussi de mettre l'écriture de côté, même quelques mois, après le changement de vie opéré, je l'ai hélàs compris une fois installée à mon bureau de chef de service enterrée sous les dossiers en souffrance.
Du coup, j'ai besoin d'avis pour envisager une rupture de contrat et faire mes petits calculs (et qui sait, ce sera sûrement utile à d'autres auteurs tiraillés entre le boulot et l'écriture).
Entre ceux qui me disent d'arrêter de croire au père Noël car on ne vit JAMAIS de son écriture et ceux qui me comparent déjà avec JK Rowlings parce que j'étais au chômage au moment de la signature du contrat avec mon éditeur, quelle est la réalité ?
Après combien de livres et d'années peut-on envisager de vivre de son écriture (à mi-temps, à plein temps) une fois qu'on est lancé ?
J'ai remarqué que les auteurs vivant de leur plume ont plusieurs maisons d'édition (pour multiplier les revenus) et écrivent beaucoup, plusieurs romans par an. C'est envisageable de poursuivre ma série Mu et d'écrire aussi des one-shot à proposer à d'autres maisons, si j'arrête ce boulot ou si je trouve un mi-temps plus tranquille, vu mon imagination débordante et ma vitesse d'écriture ... Une fois qu'on est lancé, est-ce plus facile de caser ses romans si on a déjà été publié et qu'on le sera encore dans les années à venir ?
Tous autres conseils bienvenus :pompom:

Re: Vivre de sa plume

Posté : sam. avr. 07, 2018 6:12 pm
par Tsumire
Je ne peux pas t'aider, mais je compatis. J'ai également du mal à gérer travail et écriture. J'espère que tu trouveras une solution qui te permettra d'être plus sereine. :heart: