Re: Induire délibérément le lecteur en erreur ?
Posté : mar. sept. 27, 2011 11:41 am
Justement Beorn, je ne veux pas que ca tourne en discussion exclusive sur mon projet.
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Idem pour moi - je ne l'ai pas lu . Par contre j'ai donné un coup de palme cet été à un ami qui a écrit un roman dans lequel le narrateur se croit l'objet de "visions" qui prédisent son avenir quand, en fait, il est manipulé par de l'hypnose. Il finit par s'en apercevoir, mais pour préserver le suspense l'auteur n'en dit rien. Résultat des courses, pendant un chapitre (c'est long) le narrateur sait ou du moins soupçonne qu'il est manipulé, tout en laissant le lecteur croire qu'il est persuadé que ce sont des visions prémonitoires. Comme c'était un noeud majeur de l'histoire, j'ai été très déçue par la révélation deux chapitres plus tard, avec l'impression d'être trahie... Ceci dit, son éditeur n'avait pas eu l'air de tiquer dessus particulièrement.Beorn a écrit :AngeDechu a écrit :Si vous voulez, on pourrait se centrer plus sur le cas de Roger Ackroyd, ou le désir de tromper est nettement plus manifeste.Tout à fait d'accord avec Blacky, d'autant que tout le monde n'a pas lu ce roman.Blacky a écrit :Je trouve au contraire qu'on peut très bien élargir cette discussion à d'autres auteurs et d'autres romans.
Ca n'a pas été le cas effectivementAngeDechu a écrit :je ne veux pas que ca tourne en discussion exclusive sur mon projet.
Je suis d'accord avec cette façon de faire et de voir les choses. Connaître un fait, c'est aussi le connaître sous tous les angles, ou seulement par un angle précis. Dès lors qu'on change d'angle ou qu'on met en lumière un détail oublié, ça peut tout de suite retourner la situation. Il y a donc une certaine notion de culture ou de connaissances de l'histoire relié à la tromperie, selon les cas. Car pour comprendre, être surpris une seconde fois, et même différemment de la première fois, il faut avoir saisi ce que l'auteur voulait faire passer en première lecture.NB a écrit :Par rapport au "meurtre de Roger Ackroyd", je crois que ce qui donne l'impression d'être trompé/trahi/induit en erreur pour le lecteur, c'est qu'en fait Agatha Christie dit tout dès le début, mais avec des phrases que l'on interprête innocemment parce qu'on ne sait pas. Quand elle réutilise les mêmes phrases pour expliquer à la fin, on se dit "bon sang ! j'aurais dû le voir !"
Donc, pour moi, c'est cette façon d'employer les mêmes mots, le même vocabulaire, mais à différents moments de l'histoire, qui permettent de jouer avec le lecteur.
[de mon côté, en toute modestie, je donne les clefs du tome 4 dès le début du tome 1... et c'est pour ça que le cycle passe très bien en seconde lecture : la première lecture découverte est chouette, mais la seconde, une fois qu'on sait tout, l'est encore plus parce qu'on se délecte des petits détails qui prennent encore plus de sens. Il y a certains passages qu'on retrouve à différents endroits de l'histoire, aussi, parce qu'on ne les lit pas de la même façon selon les clefs que l'on possède à ce moment là]