[A] Comment faire s'identifier à un antihéros ?

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Grenouille_Bleue
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Re: L'antihéros

Message par Grenouille_Bleue »

Celia a écrit :En fait la question n'est pas de savoir si le anti-héros existe, mais si le héros, lui, peut toujours exister dans la littérature actuelle.
Qui pourrait supporter un héros au sourire ultra white qui n'a pas grand chose à se reprocher et sauve le monde ? Ca marche quand on part dans le vintage (quoique, personnellement, le seul qui puisse s'en sortir reste Superman... et c'est tout) mais sinon...
D'autant que si on ressort des "classiques" aujourd'hui, c'est le côté sombre, ambivalent des anciens héros que l'on préfère souligner plutôt que de les maintenir sur un piédestal sans tache. A mon avis.
Dans l'heroic fantasy, on retrouve quand même beaucoup de héros au sens propre du terme.
Suffit de voir les personnages d'Eddings ou de Feist pour s'en convaincre.

Tolkien a fait un pied de nez au genre en choisissant un hobbit comme héros. Voilà le parfait anti-héros :D


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Kaze
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Re: L'antihéros

Message par Kaze »

L'image de l'antihéros que je me faisais cadre parfaitement à l'archétype d'Achille dans l’Iliade, c'est un peu une rock star antique effectivement, le rebelle de la bande qui se veut anticonformiste au possible et qui va révolutionner le monde tout en balançant qu'il n'en a rien à faire. Si J'éprouve une fascination pour cet illustre personnage, c'est d'une part pour sa légende et d'autre part, parce qu'il ne vivait que pour la gloire et que je trouve que c'est un motif transcendantale et limite incompréhensible pour le reste du monde qui fait de lui une personne unique en son genre qui veut se hisser en haut à travers la vie brève qu'il a mené. Donc oui, on peut facilement l'assimiler aux rock star morte assez tôt après avoir brillé de manière incandescente sous les acclamations de la foule. Ce n'est que ma vision des choses ensuite ^^ .
Toutefois, apparemment la figure de l'antihéros ne possède pas qu'une seule et unique facette, il va falloir que je révise mon jugement :mage: .

Anonyme_Quatre

Re: L'antihéros

Message par Anonyme_Quatre »

Je suis étonnée que personne n'ait cité "Rincevent", l'un des personnages de Terry Pratchett : un mage maje incapable de lancer un sort, et dont les muscles les plus développés sont ceux des mollets : pour mieux fuir.

Après, entre le héros colgate et le anti-héros (allez, encore un : Roland, dans la Tour Sombre), il y a de la marge pour un héros pas tout blanc, humain (ou autre, manière de parler), qui va sauver le monde ou même un héros "local" qui va déjà faire beaucoup pour les siens (là, je pense à Serpent qui découvre la reproduction des serpents du rêve) :)

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Sycophante
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Re: L'antihéros

Message par Sycophante »

Je pense que le héros peut survivre dans la littérature actuelle, à condition de le confronter à ses faiblesses. Il peut être mis en avant par un... anti-héros qui le rend plus fort, tel un mentor.
Pour ma part, j'adore quand un personnage cynique revenu de tout s'amuse à choquer un jeune idéaliste. C'est cliché, mais j'aime bien ces échanges, car au final le jeune héros est confronté au monde réel.
L'anti-héros peut servir de guide, comme dans l'île au Trésor avec le pirate Long John Silver et le jeune Jim Hawkins.
Puis, à un moment donné, l'anti-héros devient clairement un obstacle sur le chemin du héros, qui décide de rejeter son enseignement cynique pour poursuivre un idéal.
Du coup, soit l'anti-héros s'en va définitivement de l'histoire (il est tué ou il fuit), soit il change car il en voit dans le héros ce qu'il aurait pu être.
L'anti-héros, c'est pour moi un moyen dans une histoire mais surtout pas une fin.

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Tristeplume
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Re: L'antihéros

Message par Tristeplume »

C'est marrant comme on peut avoir des définitions différentes pour un même terme. Quand je vois Elric, Arsène Lupin, Roland le Pistoléro ou Achille désignés comme exemples d'anti-héros, ça me laisse perplexe.

Pour moi, le héros, outre le fait que c'est le personnage principal du roman, est un personnage hors-norme. Et par conséquent, le anti-héros est un personnage tout-à-fait normal. Cela n'a rien à voir avec le fait qu'ils soient humains ou ultrabrite, qu'ils soient borderline avec la moralité, qu'ils soient torturés ou aient des faiblesses quelconques. Non, un anti-héros est juste un gars normal qui n'a rien à foutre dans une histoire qui le dépasse complètement et qui s'y retrouve trimballé par la force des choses.
Dans ce sens là, les hobbits de Tolkien sont effectivement des anti-héros.

Du coup, en fantasy (beaucoup moins en SF et Fantastique), c'est un personnage difficile à caser ( le "héroïc" de héroïc-fantasy n'est pas là pour faire joli ^^).

D'un point de vue auteur, en fantasy toujours, il n'est pas évident à mettre en place et à tenir sur tout le roman (le pecno orphelin est bien un anti-héros mais l'auteur s'empresse de la faire gonfler aux hormones de croissance pour en faire un héros digne de ce nom). Cela demande une certaine ingéniosité surtout quand l'adversité est digne des canons de la fantasy, c'est-à-dire bien balèze. C'est chaud d'envoyer Raoul le brave éleveur de chèvres botter les fesses du Sauron de service. ^^
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
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Dawood
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Re: L'antihéros

Message par Dawood »

Intéressant, ton intervention, Tristeplume. Je vois la questions sous un nouvel angle.
Du coup, on pourrait considérer que dans bon nombre d'histoires de fantasy, les héros sont au début de l'oeuvre des antihéros (dans le sens d'individus lambdas) qui vont soit le demeurer, soit vite se changer en de véritables héros...
Cette approche me donne l'impression que les héros ne sont en fait qu'un type de personnages propres à la littérature et au cinéma, où l'on n'est plus étonné de les voir et où s'attend même à les rencontrer, mais qu'il s'agit d'une pure création de l'esprit. Des gens comme-ça n'existeraient pas en réalité. :|
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Asia M
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Re: L'antihéros

Message par Asia M »

Je me range à l'avis de Tristeplume.

Même si le terme de "anti-héros" recèle une ambiguïté évidente, je ne le verrais pas à la base comme un personnage à la moralité ou aux motivations douteuses, mais comme un "héros malgré lui". Il peut très bien se retrouver à mener des actions qui paraîtront "héroïques" (sauver le monde), mais sans faire exprès, en se plantant, par chance, etc.

En essayant de trouver un exemple dans la littérature récente/récemment lue, j'ai d'abord pensé à Bella dans Twilight... :P Plus maladroite, tu meurs, d'ailleurs c'est ce qui se passerait deux ou trois fois dans le livre si elle n'avait pas (on ne sait trop comment/pourquoi) attiré l'attention d'un type décidé à la sauver. À la fin elle se retrouve au centre d'une chasse à l'homme et arrive à en réchapper, alors qu'à la base, ce n'est qu'une pauvre ado ordinaire... une anti-héroïne, quoi.

Je ne sais pas comment son perso évolue dans les suites, ceci dit. On peut effectivement s'imaginer une histoire (mais ça me semble un cliché) ou un anti-héros finit par devenir un héros à travers les péripéties qu'il est amené à vivre. Pour ça, j'ai un deuxième exemple: Po dans Kung Fu Panda. ;)
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Kira
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Re: L'antihéros

Message par Kira »

En même temps, il y a des anti-héros qui n'ont pas besoin de réussir dans la vie pour rester les héros de leurs histoires... *vient de relire Iznogoud* (j'avoue que là, tout de suite, ce sont surtout des exemples de BD qui me viennent à l'esprit, et bien sûr, toute la panoplie des bras cassés du Disque Monde, depuis Rincevent jusqu'à Nounou Ogg :mrgreen: )

Sinon je trouve l'analyse de Tristeplume tout à fait pertinente (et raccord avec l'éthymologie du héros).

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