[A] Une fin réussie, c'est quoi ?

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Siana
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Siana »

Tristeplume a écrit :
Celia a écrit :Je ne comprends pas trop cette phrase. Si pour moi l'auteur pose un problème en début de roman et qu'il n'y répond pas, je me sens trahie.
Il peut y répondre bien avant la fin du roman et cette réponse provoque l'apparition d'un nouveau problème. Un exemple de structure bricolé rapido :
- X enquête sur un assassinat : le problème est "trouver l'assassin"
- X capture l'assassin Y : le problème est résolu
- Y négocie sa libération contre des informations très importantes : l'existence d'un complot visant à assassiner Z un gars haut placé. Nouveau problème : "déjouer le complot"
- X déjoue le complot et sauve Z : problème résolu

On peut éventuellement encore rebondir :

- Z révèle à X que le complot dont il a été victime n'est qu'un volet d'un plan plus vaste visant à provoquer un coup d'état. Nouveau problème : "dejouer le coup d'état"
- X sauve le monde : problème résolu (et ce problème n'a strictement rien à voir avec le problème initial)

Je pense que plus de 3 phases, ça devient risqué et que le lecteur commencera à avoir le sentiment d'être mené en bâteau.
Ce type de structure me semble assez adaptée pour des romans d'enquête ou d'espionnage, où le héros commence à tirer sur un fil pour se retrouver à dérouler toute une pelote d'intrigues emboîtées.
Je pense que c'est ça qui montre la complexité du roman, selon l'étape à laquelle on s'arrête. Et en général plus on va loin, plus c'est intéressant.
Mais maintenant j'ai peur d'avoir fait des intrigues à tiroir avec trop de tiroirs (chaque partie de mon tome 1 en ouvre un, ce qui fait trois, et chaque tome en ouvre un également, le dernier contenant et expliquant tout ça). :wamp:

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Celia
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Celia »

Et en général plus on va loin, plus c'est intéressant.

Non je ne pense pas. Tout dépend de la façon dont l'auteur a construit son récit. Mais j'ai, malheureusement, eu souvent à souffrir de fins à rallonge, qui rendent l'oeuvre (livre ou film) complètement inintéressant à force de ne pas s'arrêter.
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Siana
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Siana »

Celia a écrit :Et en général plus on va loin, plus c'est intéressant.

Non je ne pense pas. Tout dépend de la façon dont l'auteur a construit son récit. Mais j'ai, malheureusement, eu souvent à souffrir de fins à rallonge, qui rendent l'oeuvre (livre ou film) complètement inintéressant à force de ne pas s'arrêter.
Oui, hormis quand ça fait des longueurs, évidemment. C'est là où il faut savoir doser, aussi.

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Tsyl
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Tsyl »

Et en général plus on va loin, plus c'est intéressant.
Ca reste à voir. Anne Robillard a sûrement voulu aller au fond des choses avec Les Chevaliers d'Emeraude, mais à mon sens elle en a fait trop - et a dégringolé dans mon estime jusqu'au trente-sixième sous-sol en inventant encore une suite... J'ai lu les quatre derniers tomes juste pour voir comment ça allait se terminer, ça m'avait lassé bien avant... Il est vrai que l'histoire à rallonge et les deux cents cinquante personnes secondaires, sans compter certains détails (par exemple, des pays entiers ne possédant apparemment qu'une seule ville où l'on trouve un château, etc.) m'ont irrité avant l'heure.

Au niveau du contrat avec le lecteur, je suis d'accord et pas d'accord. Autant je comprends qu'il faille répondre aux questions importantes, autant ça ne me dérange pas qu'il reste, à la fin du livre, quelques questions mineures sans réponse. Comme ça, le lecteur peut réfléchir par lui-même, quitte à ne jamais avoir la réponse. (Je prends l'Aube des Dragons, de la Ballade de Pern : à un moment, un personnage commence une phrase qu'il ne finira jamais, et qui frustrera le lecteur à jamais vu qu'aucune réponse ne sera jamais donnée. C'est un point assez banal, et sans grande importance pour la suite de l'histoire, mais malgré tout il n'y a pas de réponse).

A côté de ça, il vaut mieux éviter de tomber dans ce que j'appelle le "syndrome Darker than Black". Entendons-nous bien, il s'agit de mon manga préféré ; pour autant, à la fin des deux saisons, on n'est pas vraiment plus avancé qu'au début : la quête principale a été résolue, même si on peine un peu à savoir comment, et nombre de questions importantes mais sans véritables conséquences sur l'histoire restent sans réponse. Autant ça passe dans un manga mystérieux comme celui-ci, autant ça ne le ferait pas du tout dans un roman.
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Projet actuel terminé : Mille fragments de cristal
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Bergamote
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Bergamote »

Je n'ai pas compris si vous parliez du dénouement de l'intrigue ou de la dernière page d'un livre. Celle qui se termine par le mot fin.

En ce qui concerne le dénouement, il est évident qu'il doit répondre à toutes les promesses que l'on a pu faire au lecteur. Sur cela, je suis d'accord. Quoique cela enferme les intrigues dans un carcan un peu serré. Je suis certaine qu'il doit exister de bonnes histoires (un peu déjantées certes) qui commencent par une première question, à laquelle l'auteur décide volontairement de ne pas répondre. Il en explique le pourquoi et le comment au lecteur, et là il débute sa réelle histoire.
D'ailleurs, cela m’intéresse si quelqu'un connait un récit construit de la sorte.

En ce qui concerne la fin. C'est à dire la toute dernière page, pour moi elle doit être aussi, voir plus, soignée que le premier chapitre. Pour moi, la fin doit créer un bon souvenir de lecture. Par bon, je ne dis pas bisounours. Mais quelque chose qui sera vraiment dans le ton du roman. Qui le clôturera comme une tasse de très bon café peut clôturer un repas succulent. C'est souvent à ce moment-là que les choses se créent. On revient sur le plat principal qui était si bien cuit, sur le dessert que l'on a dévoré alors qu'on est pas fan de pâtisserie. On sort les dernières blagues, le temps s'écoule doucement...
Voilà ce que j'appelle une bonne fin. Lorsque j'ai à faire à de telles lectures, personnellement je passe cinq minutes à tourner et retourner le livre entre mes mains. Je ne le replace pas tout de suite dans ma bibliothèque. Je prend le temps de regarder plus précisément la couverture, etc. Et cela, j'en suis certaine, ce sont les bonnes fins qui le crée.

Enfin voilà, je ne sais pas si j'aurais apporter grand chose à la discussion mais j'aurais au moins donné mon point de vue...

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Elikya
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Elikya »

J'aime la façon dont tu parles des bonnes fins, Bergamote. Moi aussi, une fois la dernière page finie, j'aime savourer l'histoire dans son ensemble. Je regarde le livre, je le feuillette et je relis souvent mes passages préférés.

Une fois le dénouement arrivé, j'aime quand l'auteur prend un peu de temps pour nous laisser un bon souvenir.

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Celia
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Celia »

Un beau générique de fin :heart: :heart:
Ca va peut-être vous paraître un peu gnangnan, mais sans son dernier plan de fin, lent, travaillé, cadré, hyper académique et plein d'émotion, Autant en emporte le vent ne serait pas vraiment le même film...
Je reprends aussi un exemple du maître (cité par tout le monde dont Lavandier), Hitchcock. Dans Psycho, l'histoire prend fin quand le meurtrier est découvert. Ce cher Alfred va plus loin et rajoute (oh, quasi rien, même pas 5 minutes de film) pour que le film ne se finisse pas sur l'arrestation de Norman Bates, mais sur une scène de prison, où Norman parle avec la voix de sa mère. Il va plus loin que la résolution de l'intrigue, mais cela démultiplie le choc du film sur le spectateur.
C'est d'ailleurs aussi un excellent exemple de la question de départ qui ne sera pas l'objet de l'intrigue principale : le film commence par un détournement de fond (une secrétaire vole une enveloppe d'argent pour pouvoir vivre avec son amant) La question est : sera-t-elle rattrapée ? Et vlan ! 20 minutes (et c'est long 20 minutes) après, elle se fait tuée dans la douche d'une chambre de motel. Et c'est là que l'intrigue principale commence.
Ceci dit je pense qu'il faut être un maître de la construction scénaristique pour que, à ce moment-là, le spectateur ne vous jette pas des tomates pourries à la figure ^^
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Tristeplume
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Tristeplume »

Bergamote, je pense que nous parlons plutôt du dénouement plutôt que de la "toute dernière page". Après, celle-ci doit être aussi particulièrement bien réussie car c'est elle qui va laisser ce dernier goût en bouche souvent prédominant dans le jugement de l'ensemble du roman.
Cette dernière page offre de multiples possibilités, en particulier celle d'induire un sentiment différent, voire contradictoire, par rapport au dénouement : ivresse de la victoire/amertume de la reconstruction ou du prix payé, douleur du sacrifice/acceptation du sacrifice, etc.
Elle peut ouvrir de nouvelles perspectives (à utiliser avec modération pour éviter le sentiment d'inachevé) ou relativiser le succès, ou encore, tentation qui ne doit pas épargner grand monde, être l'ultime coup de théâtre qui modifie radicalement la compréhension de l'histoire (particulièrement casse-gueule).
Siana a écrit :Je pense que c'est ça qui montre la complexité du roman, selon l'étape à laquelle on s'arrête. Et en général plus on va loin, plus c'est intéressant.Mais maintenant j'ai peur d'avoir fait des intrigues à tiroir avec trop de tiroirs (chaque partie de mon tome 1 en ouvre un, ce qui fait trois, et chaque tome en ouvre un également, le dernier contenant et expliquant tout ça). :wamp:
Tant que ça reste cohérent et qu'on veille à ce que le lecteur bénéficie toujours d'un fil conducteur, oui, il n'y a pas de raisons de se priver. Il faut quand même faire attention aux procédés utilisés dont la répétition peut lasser le lecteur.
Les trahisons multiples par exemple qui, à force, peuvent décrédibiliser tous les persos aux yeux du lecteur, ce dernier se disant qu'il ne peut faire confiance en personne et que l'auteur le mène en bâteau.

Après, dans mon exemple, j'évoque la structure d'un roman, pas d'une multilogie, et donc le format ne permet pas de multiplier les changements de problématique.

D'ailleurs, si on parle de multilogie, à mon sens l'intérêt principal est justement de pouvoir se faire succéder des problématiques différentes. Si au bout du énième tome la question initiale n'est toujours pas résolue, je trouve ça un peu dommage.

Alors ok, c'est sympa, on a le temps de s'attacher aux persos, de les suivre, de découvrir l'univers, etc. mais trop souvent je trouve que l'histoire n'avance pas (j'ai souvent l'impression que pendant que les héros gigotent dans tous les sens, les autres protagonistes se branlent gentiment la nouille en attendant que les héros soient fin prêts pour leur coller une raclée).
Passer trois tomes à préparer la bataille finale, c'est gâché (à mon humble avis).

Perso, si je devais m'attaquer à un projet de ce type, j'essaierai de faire des tomes très différents. Par exemple :
Tome 1 : problème "mater le grand méchant" -> le grand méchant est maté (quête action classique)
Tome 2 : problème "l'alliance mise en place pète dans tous les sens" -> les récalcitrants sont matés (intrigue politique-diplomatie)
Tome 3 : problème "les héros ont pris le melon" -> de nouveaux héros dégonflent le melon des premiers (intrigue espionnage-assassinat)

Est-il nécessaire d'avoir un fil conducteur d'un bout à l'autre, autre que de raconter l'évolution d'un univers ? Dans cet exemple, ça pourrait être simplement passage d'un système monarchique à un système républicain... mais sans que la problématique soit posée initialement.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.

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Siana
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Siana »

Tristeplume a écrit : Perso, si je devais m'attaquer à un projet de ce type, j'essaierai de faire des tomes très différents. Par exemple :
Tome 1 : problème "mater le grand méchant" -> le grand méchant est maté (quête action classique)
Tome 2 : problème "l'alliance mise en place pète dans tous les sens" -> les récalcitrants sont matés (intrigue politique-diplomatie)
Tome 3 : problème "les héros ont pris le melon" -> de nouveaux héros dégonflent le melon des premiers (intrigue espionnage-assassinat)

Est-il nécessaire d'avoir un fil conducteur d'un bout à l'autre, autre que de raconter l'évolution d'un univers ? Dans cet exemple, ça pourrait être simplement passage d'un système monarchique à un système républicain... mais sans que la problématique soit posée initialement.
Ouah, tu viens presque résumer ma trilogie. :wow: Comment tu as fais ? Non, sérieux, je m'y retrouve totalement ( enfin, au moins dans tes parenthèses). Je suis presque rassurée, d'un coup !
J'ai juste le même fil rouge sur les trois, mais il évolue beaucoup et s'intègre au contexte de chaque tome.

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Asia M
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par Asia M »

Je voudrais rajouter de l'eau au moulin des grenouilles qui ont distingué le "dénouement" de la "fin"... Pour moi ce sont deux choses différentes, et j'avais plutôt l'impression que tigrette parlait de la fin en tant que telle, ce qui aurait à mon avis beaucoup plus d'intérêt.

Le dénouement est dicté par le déroulement de l'intrigue, même quand il est surprenant et semble "venir de nulle part". Il est très difficile à écrire à mon avis, parce qu'on cherche toujours le climax, mais au niveau du contenu il n'y a pas tellement de questions à se poser. Je ne crois pas qu'un dénouement puisse être positif ou négatif; il est, c'est tout.

C'est justement la fin qui doit nous révéler la signification réelle de ce dénouement, par exemple si nous sommes dans le cas 1 ou 4, 2 ou 3 (pour reprendre les types du premier post). Enfin, je ne veux pas dire non plus que le dénouement et la fin sont forcément séparés; on peut faire du dénouement la fin du livre, tout à fait.

C'est une question qu'il est intéressant de à poser à l'envers, du point de vue d'un genre à la fin déterminée. En romance, par exemple, la fin est forcément heureuse, positive, cas 1 ou 3 inévitablement. Du coup, ça renverse ce que l'auteur doit réussir: il ne s'agit plus de trouver la fin qui répond aux questions initialement posées, il s'agit de trouver les questions à poser initialement pour que la fin heureuse y réponde! :)

Et je parle bien de la fin, pas du dénouement... Le dénouement en romance a presque toujours à voir avec autre chose que la fin en elle-même... En gros, c'est la résolution de l'obstacle quelconque qui empêchait la fin heureuse: ça peut être une mort d'homme, ou au contraire un sauvetage, la découverte d'un mystère, une preuve d'innocence ou de culpabilité, la fin d'une guerre, etc. Tandis que la fin heureuse, elle, c'est toujours: and they lived happily ever after... 8-)
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petit_pavé
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Re: Une fin réussie, c'est quoi ?

Message par petit_pavé »

Un fil très intéressant :lect:

J'ai bien aimé la réflexion sur les scénarios à "type de fin imposé", où l'important est de savoir "sublimer" la fin à laquelle le lecteur s'attend naturellement (parce qu'elle est une composante du genre).

En ce qui me concerne, les deux romans qui sont restés pour moi inoubliables du point de vue de leur fin, c'étaient Les noces barbares et Le parfum. Dans les deux cas, la fin apportait pour moi la "justification" de tout le reste.

Pour ce qui est de Les noces barbares, j'ai lu ce roman très jeune et sans savoir à quoi m'attendre (à part que les gens disaient que c'était "très bien"). Le premier chapitre m'a traumatisée et j'ai suivi tout le reste avec une sorte de fascination horrifiée, me demandant où l'auteur allait amener son récit. La fin m'a paru comme une vraie "révélation". Ce roman est sans doute un de ceux qui m'ont le plus marquée... voire sans doute celui qui m'a le plus marquée de tout ce que j'ai pu lire à ce jour.

Quant à Le parfum, je trouvais l'histoire intéressante mais je ne voyais pas du tout où l'auteur voulait en arriver... c'est ce qui m'a incitée à ne pas lâcher le récit (même si à un moment je m'ennuyais un peu, j'avoue). Et la fin ne m'a pas déçue, parce qu'à nouveau, j'avais cette impression d'éclairage nouveau sur tout le reste.

Cela rejoint l'idée de Selsynn sur les "fins qui remettent en cause tout le roman". Personnellement j'adore ce type de fins, soit qu'ils apportent un éclairage nouveau, soit qu'ils remettent effectivement en cause, sur un ou deux paragraphes, tout ce que les personnages ont bien pu défendre au cours du récit. Une sorte de pied de nez de l'auteur à sa propre idéologie. Un rappel qu'aucune vérité n'est absolue. Mais j'avoue, c'est casse-geule, et il faut une sacrée maîtrise du scénario.

Pour le reste, cela n'apporte sans doute pas grand chose au débat, mais je suis tout à fait d'accord avec l'idée selon laquelle il y a un moment où il faut savoir s'arrêter. Ou plutôt, une histoire doit être "pensée" dans un certain format, et tendre tout du long vers la fin naturelle qu'on a prévue pour elle. Sinon, cela devient comme ces séries télévisées à rallonge: parfois un bon concept, un début intéressant... et puis à force de rallonger la sauce cela devient complètement insipide. J'aime bien l'idée d'être capable d' "assumer" sa fin.

Pour ce qui est des questions laissées volontairement sans réponse à la fin d'un récit... franchement, c'est dangereux. Le risque de frustrer ses lecteurs, qu'ils se sentent "trahis", comme le dit Célia, est quand même grand. C'est comme toutes ces histoires "qui n'ont pas vraiment de fin" (je pense que les mangas sont d'ailleurs les grands spécialistes du genre :wamp: ). Honnêtement, je ne pense pas que tant de personnes apprécient les questions sans réponses, laissées "à l'imagination du lecteur". C'est un peu une tricherie de l'auteur: si tu commences à raconter une histoire, raconte-la jusqu'au bout. Ne fais pas de rétention d'information histoire de faire un dernier coup de suspense (alors que tu ne prévois aucune suite), ou sous couvert de laisser les lecteurs "imaginer" la fin qui leur plaît le plus. En réalité, ce type de fin prive les lecteurs d'une chose à laquelle ils ont, à mon sens, légitimement droit: le droit d'avoir la réponse à leurs questions. Et pas seulement en ce qui concerne l'intrigue principale: cela concerne (de mon point de vue, du moins) "toutes" les questions que le lecteur est naturellement amené à se poser au cours du récit. A moins que la rétention d'information en question n'offre un intérêt particulier dans le cadre de l'histoire. Et il faut avouer que c'est quand même très rarement le cas.
Djinn servant de la balle car sa volonté est d'une trèfle ubiquité
Filleule de Têtard Potté, Nariel et Yria :love:

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