[A] Comment voyez-vous les personnages secondaires ?

[Selsynn]

Quand je dois nommer des personnages, qui n'auront aucun rôle dans l'histoire (appel, liste des morts) j'essaye de me livrer à des exercices comme de ne pas prendre plus de deux prénoms commençant par la même lettres, et pour les noms de familles, je m'inspire en général des noms de familles les plus courants, là où l'histoire se passe.

Pour ma part, dans ces cas-là, je me fends d'une petite narration à la "le professeur fit l'appel nom par nom et les concernés levèrent la main au même rythme." Parce que bon. S'ils n'ont vraiment strictement aucun rôle...

Je ne suis pas sûre que ce soit du aucun rôle pour aucun rôle. C'est des noms, c'est donc le décor. Cela permet au lecteur de mieux s'identifier, je trouve...
Il y a une différence entre une liste de type "Rachid, Ahmad, Nassima..." ou de type "Aaron, Esther, Jane, Edward..." ou encore "Guillaume, Antoine, Marion..." ou par exemple "Briiggdk, Ehsien, Kaskao" (la dernière étant pas typé, ou alors seulement de type extraterrestre) ou "Riallteno, Eranlo, Minalya, Ellorao, Ladinaya..." (ça c'était les noms de mes immortels, à consonance elfique)

Est-ce que tu es obligé de plus les détailler que de simplement leur donner un nom et un prénom ? Je ne crois pas, ils aident simplement à imaginer le décor.

[AngeDechu]

Moi j'ai essayé une approche volée droit de la littérature, en l'occurence Plutarque. J'ai dix personnages qui vont par ''paires'' (en gros, une qui tourne bien, une qui tourne mal) : chaque paire est en ''vedette'' durant un bloc (les quatres autres sont secondaires) et on permute ensuite....

[Celia]

Moi j'ai essayé une approche volée droit de la littérature, en l'occurence Plutarque. J'ai dix personnages qui vont par ''paires'' (en gros, une qui tourne bien, une qui tourne mal) : chaque paire est en ''vedette'' durant un bloc (les quatres autres sont secondaires) et on permute ensuite....

Mais alors comment tu traites les personnages qui sont seconds rôles durant certaines parties ? (C'est l'objet du fil)

[Tsyl]

En voyant ce fil, j'me suis dit : "Mes personnages secondaires ? Facile, j'ai plein de trucs à dire sur eux !". Puis en voyant vos messages, j'ai réalisé qu'en fait je n'avais rien à en dire, pour la bonne raison que je n'ai aucun personnage secondaire . Ben oui : après réflexion, j'ai huit personnages principaux, une bonne quantité de personnages tertiaires, voire pire encore, qui ne font apparition que pendant un chapitre ou deux, voire quelques lignes, mais des personnages secondaires... Nan, franchement j'vois pas.

M'enfin, on va quand même dire un mot sur ces personnages-là, même s'ils ne servent pas à grand-chose : en générale, je m'en sers pour donner un peu de relief (les membres des familles sont pratiques pour ça) ou parfois divulguer des informations (là, ce sont les marchands itinérants qui servent ). Quant aux autres, encore moins importants, ils me servent de faire-valoir et finissent en général par se faire tuer .

[Celia]

En fait à partir d'un moment le statut de personnage secondaire est difficile à déterminer. J'avoue que dans mes écrits ça reste presque simple, parce que je me base beaucoup sur les structures du pulp et de la série B (avec des persos secondaires très caractérisés mais qui partent d'une base assez "caricaturale" même s'ils sont amenés à s'approfondir au fil du récit)
Mais pour d'autres textes, des auteurs qui construisent selon des structures dfférentes, j'imagine que cela doit être compliqué.
Mais est-ce que tu écris un livre chorale ou est-ce juste que ces personnages-là prennent un peu trop de place ? (livre chorale = Trône de Fer, Seigneur des Anneaux, et tutti quanti)

[AngeDechu]

Moi j'ai essayé une approche volée droit de la littérature, en l'occurence Plutarque. J'ai dix personnages qui vont par ''paires'' (en gros, une qui tourne bien, une qui tourne mal) : chaque paire est en ''vedette'' durant un bloc (les quatres autres sont secondaires) et on permute ensuite....

Mais alors comment tu traites les personnages qui sont seconds rôles durant certaines parties ? (C'est l'objet du fil)

Pardonnez moi, je voulais être court. J'essaie d'utiliser les personnages secondaires pour renforcer l'intrigue principale : dans les intrigues secondaires, les dits personnages sont témoins indirect de l'action principale. (Un exemple type serait que dans une intrigue secondaire, un personage secondaire éclaire le lecteur sur les motivations réelles et le background d'un commandeur qui apparait dans l'intrigue principale et qui essentiellement dégèle l'opposition)

J'essaie d'éviter dans la mesure du possible les personnages ''redshirts'' (IE, le gars qui meurt trois pages plus loin, ou en tout cas qui vont mourir à coup sur) par l'artifice de ne pas les nommer : quand on voit ''le Chevalier'' ou ''Le Duc'' ou ''Le Comte'', en théorie on sait qu'ils vont mourir.

La ruse est même justifiée in universe par le personnage principal, qui mentionne que cela fait longtemps qu'elle ne se donne plus la peine d'apprendre le nom d'individus qu'elle va tuer anyway dans deux jours.

Celia, comment vous definiriez un ''livre choral'' ?

[ewallker]

J'y repensais ce soir en revoyant Blade Runner

Une petite merveille que j'ai visionné récemment en B-RAY, remastérisé avec du gros DTS, tout ça, tout ça
Du grand filme culte...

Mes personnages secondaires ont un rôle important dans mon univers. Sans eux, il ne serait rien.
Je fais en sorte que l'attachement soit très fort. Il apporte une touche d'humour, de sensibilité, ils sont protecteurs ou très méchants
normalement, enfin je l'espère, ils tirent les personnages principaux (dans mon cas il y en a deux) vers le haut. Et toujours en ce qui me concerne, l'un de ces personnages secondaires fera l'objet d'un « spin off », où, de personnage secondaire, il deviendra un personnage principal.

[Asia M]

Pour moi, les personnages secondaires sont essentiels à une intrigue de roman. Sinon, s'ils se limitent à être des noms ou des personnages instrumentaux, on a affaire à une intrigue simple, une intrigue de nouvelle. Et je ne crois pas que je pourrais me passionner pour uniquement un ou deux personnages omniprésents si l'histoire fait la longueur d'un roman (enfin il doit y avoir des romans très originaux et pas trop longs qui y arriveraient, je parle en général).

Quand j'étais plus jeune, j'avais remarqué que je préférais toujours les personnages secondaires dans les films: le meilleur ami, typiquement. Il était toujours plus original et plus loufoque, tandis que le héros est souvent plus "quelconque" (en dépit de sa destinée hors du commun). Je discutais justement de cela récemment à propos de la série How I Met Your Mother: a priori, le "I", le "je", donc le perso principal, c'est l'architecte (je ne sais même plus son nom, tiens), mais son importance tend à décroître au fil des saisons au profit de ses amis plus cinglés, justement parce qu'ils sont en réalité plus fun que lui.

Mais mettons que l'on veuille garder la hiérarchie héros/persos secondaires. Je pense que cela peut être rendu à travers la forme d'attachement que l'on crée entre le lecteur et les personnages. Le lecteur s'attache au personnage principal en voyant à travers ses yeux, en le comprenant de l'intérieur, en connaissant ses nuances, ses failles. Au contraire, il s'attache aux personnages secondaires en les voyant de l'extérieur et en les identifiant à un "type" plus défini, mais attachant en tant que tel (encore dans How I Met Your Mother, Barney est beaucoup plus un "type" qu'une personne réelle à plusieurs facettes, mais c'est pour cela qu'on l'aime).

Dans mon projet actuel, j'essaie ainsi de rendre mon héroïne plus complexe et insaisissable au fur et à mesure de l'histoire (même si elle a certains traits de caractère stables). À l'inverse, mes personnages secondaires correspondent davantage à des types: le vieux sage, le jeune prodige, la demoiselle parfaite, la soeur jalouse, etc. Après, il faut jouer avec: mon idée est de présenter ces types a priori, puis de montrer qu'ils sont plutôt la façon dont mon héroïne les perçoit du dehors, et non forcément la totalité fidèle de qui ils sont vraiment.