Par genre ou par public ?

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AngeDechu
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Re: Par genre ou par public ?

Message par AngeDechu »

Mmh, je dirais que la classification par publics tend à être assez subjective, tandis que la classification par genre est un peu plus objective.

Veux-je dire, dire que tel livre ''est pour les femmes de 18 à 30 ans'' c'est une observation/opinion peut être fondée, alors que ''c'est de la SF'', c'est plus factuel.

Je voudrais vous poser une question : suis je le seul à être influencé malgré moi par une classfication ? Par exemple, le fait que Twilight soit classé ''pour filles'' est un blocage psychologique majeur pour moi....
Mon texte en cours, ''Endgame''. Bêta bienvenues

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Asia M
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Asia M »

Votre petite dispute sur les 4ème de couv' me fait penser à des articles sur l'auto-promotion que je viens de lire... L'auto-promotion "éthique": ne pas dire de mensonges, ne pas harceler les potentiels lecteurs, "non c'est non", etc... 8-)

Sinon, je vais me faire l'avocat du diable, mais concernant la distinction hommes-femmes, c'est le tabou à la mode, on dirait? Tout le monde se récrie contre ça, pourtant dès qu'on parle de public cible ou de profil de lecteur, le sexe/genre est immanquablement mentionné comme exemple. :roll: Vous n'avez qu'à relire les posts de ce fil, c'est frappant. Alors, c'est vraiment qu'on ne la voit pas, cette différence, ou bien juste qu'on ferme les yeux très, très fort?

Je n'ai pas de position définitive sur la question. Je ne pense pas qu'il y ait fondamentalement une littérature pour femmes, ou pour hommes (d'ailleurs qu'est-ce qu'une femme, qu'est-ce qu'un homme, et comment considérez-vous les transgenres? qu'est-ce d'ailleurs qu'un transgenre? etc.), et j'encourage tout le monde à lire de tout.

Ceci dit, je suis très dérangée par la phrase de Beorn
Beorn a écrit :Vouloir se consacrer uniquement à une moitié de l'humanité, je trouve cela très triste.
étant donné que c'est ce qu'ont fait tous les classiques jusqu'à relativement récemment. Ils se consacraient aux hommes. Je rappelle quand même que les femmes ont eu le droit de vote en 1944 en France; cela nous rappelle un peu l'importance de la femme dans l'ordre symbolique de l'humain "civilisé" pendant l'immense majorité de son histoire...

Se consacrer à une moitié de l'humanité, c'est triste, mais c'est l'humanité qui est triste, parce qu'elle fonctionne selon un système binaire hiérarchique. Quand la moitié de l'humanité est structurellement opprimée à cause de son sexe, vous l'excuserez de ne pas toujours avoir envie de se consacrer à l'autre moitié de l'humanité qui l'opprime, parce que c'est déjà ce qu'elle fait la plupart du temps, et que parfois elle veut se consacrer un peu à elle-même, parce que si elle ne le fait pas, personne ne le fera pour elle.

Personnellement, je trouverais cela génial que les hommes lisent les livres des femmes écrits pour les femmes, c'est comme cela qu'on marche vers plus d'égalité... En revanche c'est important aussi que les femmes puissent écrire pour les femmes, sans être traitées de sectaires ou de communautaires qui sont contre l'universalité. Très souvent, ce qu'on appelle "universalité", en fait c'est la perspective masculine (hétérosexuelle, blanche... vous connaissez la chanson).

La non-mixité est un outil féministe, et je ne vois pas pourquoi il ne fonctionnerait pas dans la littérature. Le fait de pouvoir écrire sans chercher à plaire aux hommes. En cherchant à plaire aux femmes en dépit des hommes. En négligeant les hommes. Pour une fois. Le regard des hommes est tellement lourd et omniprésent; on ne s'en rend pas compte quand on ne le vit pas, mais c'est étouffant. (En même temps, l'égalité hommes-femmes n'est pas que l'affaire des femmes, les hommes aussi peuvent réfléchir en non-mixte. Ça, ce serait cool.)

Pour finir, je trouve ça vraiment pompeux, ce "une moitié de l'humanité"... Genre parce que déjà c'est sûr qu'on se fera traduire dans toutes les langues du monde... :roll: Je commencerais par dire que vous n'écrivez sans doute que pour les francophones, voire que pour les Français: est-ce que ce n'est pas triste, cela? Qu'est-ce que c'est que cette "universalité" bien trop commode qu'on ne ressort que lorsqu'il est question d'essayer d'aborder l'inégalité hommes-femmes, alors que quand on n'écrit que pour des gauchistes, que pour des pessimistes ou que pour des personnes ayant reçu une éducation supérieure, cette nécessité de l'universalité soudain s'évanouit...

Pour ma part j'ai tendance à croire que c'est de la bullshit. La seule universalité en littérature, c'est l'honnêteté (qui est beaucoup plus facile à atteindre dans une communauté d'expérience qu'en invitant nos oppresseurs structurels à la table).
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Celia
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Celia »

Les classiques ne se consacrent pas tous aux hommes, même s'il s'agissait du principal sujet (car le mieux connu) des écrivains. Le fait est que les écrivains étant majoritairement des hommes, du coup les héros en étaient majoritairement aussi.
Si l'on excepte Madame Bovary, la moitié des Rougon-Maquart, la Princesse de Clèves et quelques autres. Qui sont loin en plus d'offrir une "mauvaise" image de la femme (comparée à celle de l'homme décrit par les mêmes auteurs)

La non-mixité n'est pas un outil féministe. Le féminisme est un choix universel et humaniste. Il ne consiste pas en la séparation des sexes, mais dans le fait de permettre aux femmes de bénéficier des mêmes droits que les hommes. En matière de culture, il s'agit de l'accès à l'éducation et à ladite culture, la possibilité d'avoir des héroïnes au même titre que des héros, et non uniquement en faire-valoir, de construire et d'aimer des personnages non pas en fonction de leur sexe mais de leur personnalité, et tout un autre genre de chose. Cela n'a rien à voir avec la non-mixité, qui est une incompréhension du féminisme, selon moi, et selon d'autres aussi.
Que les auteures (et auteurs) qui écrivent des histoires d'héroïnes en soient "réduits" à écrire de la littérature pour filles, je trouve que ça, c'est triste. Forcer un bouquin à rentrer dans la case "bit-litt" (par exemple) juste parce que son héros est une fille, c'est ridicule. Cela fait une énorme "sens interdit" pour les potentiels lecteurs hommes (s'il en lisent, ce sont forcément des homos, donc c'est sexiste et en plus cela dégage des pensées profondément homophobes). C'est comme si en entrant dans une librairie, on m'interdisait, à moi, de lire un roman de Brett Easton Ellis sous prétexte que c'est de la lecture pour homme !
Ce que je trouve triste et injuste, c'est bien cette propension à classer TOUTES les héroïnes dans la littérature de fille, alors que les héros auront des "cases" plus floues, plus larges. Que quelques auteures se consacrent seulement à leurs lectrices filles (et encore, je ne pense pas qu'elles soient la majorité), grand bien leur en fasse. Mais obliger tous ces livres à subir une seule et même étiquette, c'est idiot.
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takisys
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Re: Par genre ou par public ?

Message par takisys »

Celia a écrit : Ce que je trouve triste et injuste, c'est bien cette propension à classer TOUTES les héroïnes dans la littérature de fille, alors que les héros auront des "cases" plus floues, plus larges.
Je suis contre les cases et les stéréotypes en général et celle là en particulier. Parce qu'elle induisent même inconsciemment des réactions comme celle qui suit
Angedéchu a écrit :suis je le seul à être influencé malgré moi par une classfication ? Par exemple, le fait que Twilight soit classé ''pour filles'' est un blocage psychologique majeur pour moi...


Même si je trouve cette attitude "idiote" elle réside sous forme inconsciente au sein de tous, Angedéchu dit ce que bcp tairait, mais bien souvent des a priori enfouis peuvent être réveillés par la stigmatisation insidieuse d'un classement.

C'est d’ailleurs pour cela que j'avais lancé la discussion sur le "choix" du genre d'un roman, parce que pour moi "étiqueter" un roman revient à le stigmatisé au yeux d'une parti de son lectorat potentiel, je trouve ça dommage, même si je consciente des enjeux éditoriaux.

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Milora
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Milora »

Asia a écrit :Sinon, je vais me faire l'avocat du diable, mais concernant la distinction hommes-femmes, c'est le tabou à la mode, on dirait? Tout le monde se récrie contre ça, pourtant dès qu'on parle de public cible ou de profil de lecteur, le sexe/genre est immanquablement mentionné comme exemple. :roll: Vous n'avez qu'à relire les posts de ce fil, c'est frappant. Alors, c'est vraiment qu'on ne la voit pas, cette différence, ou bien juste qu'on ferme les yeux très, très fort?
Que ça ait été cité comme contre-exemple ne signifie pas qu'on y adhère sans l'admettre consciemment, mais plutôt que ça a marqué tous les esprits. Du coup, je ne vois pas trop en quoi ce serait un tabou ;)

Asia a écrit :La non-mixité est un outil féministe, et je ne vois pas pourquoi il ne fonctionnerait pas dans la littérature. Le fait de pouvoir écrire sans chercher à plaire aux hommes. En cherchant à plaire aux femmes en dépit des hommes. En négligeant les hommes. Pour une fois. Le regard des hommes est tellement lourd et omniprésent; on ne s'en rend pas compte quand on ne le vit pas, mais c'est étouffant. (En même temps, l'égalité hommes-femmes n'est pas que l'affaire des femmes, les hommes aussi peuvent réfléchir en non-mixte. Ça, ce serait cool.)
Pas du tout ;) Je rejoins Célia sur ce point. Les mouvements féministes ont toujours été particulièrement diversifiés, de toute façon ^^ Mais, si l'on écarte les extrêmes, la préoccupation est plutôt de ne pas être mis à l'écart par rapport à une "norme" qui serait masculine. Je me rappelle d'un texte de Madeleine Pelletier (c'était une féministe du XIXe siècle), qui expliquait que le fait même se séparer hommes et femmes (dans son cas, c'était dans l'éducation) conduirait à un jugement de valeur, selon lequel l'éducation de l'un des groupes serait perçue comme supérieure à celle de l'autre.

Mais ici je ne crois pas que ce soit vraiment la question. Dire "ceci est pour garçons" est tout aussi réducteur que "ceci est pour filles".
Asia a écrit :Beorn a écrit:
Vouloir se consacrer uniquement à une moitié de l'humanité, je trouve cela très triste.


étant donné que c'est ce qu'ont fait tous les classiques jusqu'à relativement récemment. Ils se consacraient aux hommes. Je rappelle quand même que les femmes ont eu le droit de vote en 1944 en France; cela nous rappelle un peu l'importance de la femme dans l'ordre symbolique de l'humain "civilisé" pendant l'immense majorité de son histoire...
Euh, là tu m'as un peu choquée, j'avoue :lol: A te lire on dirait que tu nous dis que, puisqu'il y a toujours eu distinction, c'est normal qu'il y en ait une. Ben, euh, comment dire ? L'esclavage n'a été aboli qu'en 1848 en France. Est-ce que ça implique que, puisque ça a duré si longtemps, il y a une supériorité des colons sur les Noirs ?
Tu vas me dire que je pars dans des cas extrêmes, mais la formulation de ton exemple m'a vraiment estomaquée ^^
Tu voulais peut-être dire qu'il est vain de nier une différence des attentes des hommes et des femmes ? ou qu'on ne peut pas balayer un héritage "idéologique" qui a longtemps confiné les lectures des femmes dans une certaine case ?
Mouais. Je vois pas trop ce que ça expliquerait sur la façon de faire de nos jours. Comme tu dis, les femmes avant 1944 (pour simplifier) étaient perçues comme des éternelles mineures (surtout au XIXe). C'est pour ça que la mentalité de l'époque voulait qu'elles n'aient pas les mêmes activités culturelles que les hommes. Ou plus exactement, écrire "pour les hommes" était surtout dû au fait que c'était les hommes qui avaient surtout accès à la culture. Mais d'ailleurs, cette idée-même qu'avant on n'écrivait que pour les hommes n'est pas tout à fait exacte...


Pour le contenu réel desdits classiques, je rejoins là aussi Célia.
Célia a écrit :Les classiques ne se consacrent pas tous aux hommes, même s'il s'agissait du principal sujet (car le mieux connu) des écrivains. Le fait est que les écrivains étant majoritairement des hommes, du coup les héros en étaient majoritairement aussi.
Si l'on excepte Madame Bovary, la moitié des Rougon-Maquart, la Princesse de Clèves et quelques autres. Qui sont loin en plus d'offrir une "mauvaise" image de la femme (comparée à celle de l'homme décrit par les mêmes auteurs)
Oui, en plus, dire "les classiques" comme ça, c'est un peu réducteur... Jane Eyre et tout ça, c'est des classiques aussi ! Pourtant c'est des histoires d'amour et l'héroïne est une femme. Et, à partir du moment où les femmes ont eu accès à l'éducation et à la possibilité de lire, je ne crois pas qu'il y ait eu moins de femmes pour lire La Chartreuse de Parme ou A la recherche du temps perdu que d'hommes ^^
Asia a écrit :Pour finir, je trouve ça vraiment pompeux, ce "une moitié de l'humanité"... Genre parce que déjà c'est sûr qu'on se fera traduire dans toutes les langues du monde... :roll: Je commencerais par dire que vous n'écrivez sans doute que pour les francophones, voire que pour les Français: est-ce que ce n'est pas triste, cela? Qu'est-ce que c'est que cette "universalité" bien trop commode qu'on ne ressort que lorsqu'il est question d'essayer d'aborder l'inégalité hommes-femmes, alors que quand on n'écrit que pour des gauchistes, que pour des pessimistes ou que pour des personnes ayant reçu une éducation supérieure, cette nécessité de l'universalité soudain s'évanouit...
Mais tu te places pas sur le même plan dans ta réponse ^^ Ecrire pour une moitié de l'humanité, ça veut dire que ça tendrait à exclure a priori un soi-disant type de public qui, numériquement, constitue la moitié de l'humanité.
Là tu nous parles de possibilité d'être lu. C'est pas la même chose du tout ;)
Et quand tu parles d'écrire pour les pessimistes, les "gauchistes" (c'est un terme assez connoté, d'ailleurs :P Qu'est-ce que tu appelles écrire pour les gauchistes ? :P) etc... Oui, effectivement, un livre choisit son public (parce qu'une personne ayant une idéologie ou des goûts opposés ne voudra pas le lire, ou ne l'aimera pas). Mais ces catégories correspondent à des choix et à des positionnements de l'individu. Alors qu'écrire pour des hommes ou pour des femmes, d'une part c'est vouloir artificiellement choisir un groupe de personne auquel on colle une étiquette (et non pas des individus), et d'autre part, c'est supposer que tous les hommes d'un côté, et toutes les femmes de l'autre, ont des goûts qui leurs sont propres et qui sont induits par leur identité sexuelle. Personnellement, c'est justement ça qui me dérange dans le fait d'avoir une littérature pour filles et une littérature pour garçons ^^
Asia a écrit :Pour ma part j'ai tendance à croire que c'est de la bullshit. La seule universalité en littérature, c'est l'honnêteté (qui est beaucoup plus facile à atteindre dans une communauté d'expérience qu'en invitant nos oppresseurs structurels à la table)
Qu'est-ce que tu appelles honnêteté ? Le fait de s'adresser à un autre être humain, quel qu'il soit, pour lui transmettre une histoire ? Il me semble que c'est justement un peu ce qui se disait dans ce sujet, justement... ^ ^

Voilà, désolée pour ma tirade, mais ton message m'a un peu fait bondir, Asia ;)


En fait, j'aurais dû m'abstenir de vous asséner un message si long, et me contenter de plussoyer Taki qui résume parfaitement mon avis :
Takisys a écrit :Je suis contre les cases et les stéréotypes en général et celle là en particulier.
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Cendrefeu
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Cendrefeu »

Asia M a écrit :Personnellement, je trouverais cela génial que les hommes lisent les livres des femmes écrits pour les femmes, c'est comme cela qu'on marche vers plus d'égalité...
Les hommes, mettez-vous au Boy's love ^^ Le seul genre de bouquins que je connaisse qui soit écrit par des femmes pour des femmes - et je ne serais pas étonnée que des hommes en lisent quand même.

Et moi, sous prétexte que je suis une fille qui écrit des histoires avec une héroine, je ne pense pas pour autant m'adresser à un public féminin, bien au contraire... Ca m'embêterait qu'on me range dans une catégorie sur ces seuls critères, parce que ça, ça serait de la bullshit, pour reprendre tes termes Asia M.
Asia M a écrit :La seule universalité en littérature, c'est l'honnêteté (qui est beaucoup plus facile à atteindre dans une communauté d'expérience qu'en invitant nos oppresseurs structurels à la table).
Qu'entends-tu par là ? Je ne comprends pas trop ce que tu veux dire.
Ma dernière parution: Realm of Broken Faces, le dernier opus des Récits du Monde Mécanique :wow:

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Booz
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Booz »

J'allais parler de Bit-lit mais Cendrefeu a un bien meilleur exemple, merci ;)
Cendrefeu a écrit :
Asia M a écrit :Personnellement, je trouverais cela génial que les hommes lisent les livres des femmes écrits pour les femmes, c'est comme cela qu'on marche vers plus d'égalité...
Les hommes, mettez-vous au Boy's love ^^ Le seul genre de bouquins que je connaisse qui soit écrit par des femmes pour des femmes - et je ne serais pas étonnée que des hommes en lisent quand même.
Je pense quand même qu'un auteur peut écrire en visant un public exclusivement féminin (ou exclusivement masculin)(je pense à la bit-lit ou la chick-lit)(mais dans ce cas là, c'est le genre qui prime, du coup je me suis perdue en cours de réponse mais bref, continuons). Cela ne veut pas dire que les hommes ne peuvent pas lire ces livres juste que hommes et femmes (de manière générale hein) ont des goûts différents concernant certaines lectures.
Il y a bien, actuellement, une littérature pour femmes et une pour hommes (pas toutes les littératures mais il y en a une) et je pense que, si on veut écrire ce genre de texte, il faut savoir quel sera son public, c'est une question très importante que l'auteur doit se poser dès le début de son roman.
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takisys
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Re: Par genre ou par public ?

Message par takisys »

Booz a écrit :
Il y a bien, actuellement, une littérature pour femmes et une pour hommes (pas toutes les littératures mais il y en a une) et je pense que, si on veut écrire ce genre de texte, il faut savoir quel sera son public, c'est une question très importante que l'auteur doit se poser dès le début de son roman.
Okay, si on veut écrire ce genre de texte ^^

Personnellement, j'écris une histoire qui me tient à cœur, je ne l'écris pas pour un public donné, mais dans l'esprit des conteurs, celui de partager un moment, un plaisir, des idées aussi mais surtout : une histoire.

Je pense qu'à différents niveaux, elle peut toucher un public large et c'est tout ce que je demande. D'où ma réticence face aux étiquettes trop restrictives.

Parfois, j'ai l'impression de vous entendre parler "boutique" et "produits de vente". Je comprends que l'on puisse aspirer à vendre ses livres, mais orienter son écriture et le contenu de son histoire dans le seul but de coller à un marché me perturbe un peu. Lorsque le livre devient un produit manufacturé alors l'étiquette devient un argument de vente indispensable: oui, c'est sûr!

Mais à mon humble avis d'utopiste invétérée, un livre écrit pour correspondre à une étiquette a perdu son âme avant même la première ligne.

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Milora
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Milora »

Je plussoie entièrement Taki (Taki, je t'ajoute décidément à la liste des grenouilles auxquelles je suis condamnée à répondre "je suis d'accord !" :lol mdr)
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Booz
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Booz »

J'avoue avoir tendance à m'appuyer beaucoup sur cette interview mais, dans un Bifrost, Robert Silverberg explique comment, pendant une période, il s'est retrouvé à écrire de la littérature érotique pour pouvoir vivre. Il dit qu'au bout d'un moment, il avait gagné des automatismes qui lui faisaient écrire un roman par semaine. Ce que je veux dire par là c'est que, oui, il y a des auteurs qui écrivent pour pouvoir vivre de leurs écrits (bon, Silverberg gagne maintenant sa vie grâce à la SF mais ça n'a pas toujours été le cas). Je pense vraiment que, quelqu'un qui veut vivre de sa plume doit penser un minimum à ses futurs lecteur.
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Celia »

takisys a écrit : Parfois, j'ai l'impression de vous entendre parler "boutique" et "produits de vente". Je comprends que l'on puisse aspirer à vendre ses livres, mais orienter son écriture et le contenu de son histoire dans le seul but de coller à un marché me perturbe un peu. Lorsque le livre devient un produit manufacturé alors l'étiquette devient un argument de vente indispensable: oui, c'est sûr!

En fait, cette question de savoir pour qui on écrit est importante sur deux points, il me semble (eu delà de vendre des milliers d'exemplaires ^^) :
- choisir l'éditeur à qui on va envoyer son roman, et pour cela il faut connaître le genre de son roman et son public. C'est comme ça.
- savoir attirer le chaland, non pas parce qu'on veut en vendre tout tout plein, mais si ton premier livre ne trouve pas du tout son public (ce qui dépend de nombreux facteurs dont le "ciblage commercial", qu'on le veuille ou non), eh bien c'est simple : tu n'en écriras pas de deuxième, du moins pas avec cet éditeur-là.
C'est pas drôle mais il faut quand même se pencher sur ce genre de chose, quand on veut être édité et avoir une petite carrière d'auteur.
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Milora
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Milora »

J'avoue avoir tendance à m'appuyer beaucoup sur cette interview mais, dans un Bifrost, Robert Silverberg explique comment, pendant une période, il s'est retrouvé à écrire de la littérature érotique pour pouvoir vivre. Il dit qu'au bout d'un moment, il avait gagné des automatismes qui lui faisaient écrire un roman par semaine. Ce que je veux dire par là c'est que, oui, il y a des auteurs qui écrivent pour pouvoir vivre de leurs écrits (bon, Silverberg gagne maintenant sa vie grâce à la SF mais ça n'a pas toujours été le cas). Je pense vraiment que, quelqu'un qui veut vivre de sa plume doit penser un minimum à ses futurs lecteur.
Euuuh, oui mais là c'est des cas différents, Booz...
Un auteur qui écrit parce qu'il a besoin de vivre au point de faire un roman à la semaine, il écrit pas vraiment par goût (ça n'implique pas qu'il déteste ce qu'il fait, mais ça ne peut pas être le même rapport à la littérature que lorsqu'on discute de ce qu'on aimerait ou de ce qu'on pense que ça devrait être).
C'est un peu comme si tu me disais : Oui mais Van Vogh il a été obligé de peindre des cartes-postales. (<-- exemple faux, hein). Je te répondrais : oui, il a fait un travail grâce à sa technique. Mais on peut pas dire que c'est là qu'il s'est vraiment exprimé...

Celia a écrit :savoir attirer le chaland, non pas parce qu'on veut en vendre tout tout plein, mais si ton premier livre ne trouve pas du tout son public (ce qui dépend de nombreux facteurs dont le "ciblage commercial", qu'on le veuille ou non), eh bien c'est simple : tu n'en écriras pas de deuxième, du moins pas avec cet éditeur-là.
Oui, mais à mon avis, cet aspect devrait se situer non dans la phase d'élaboration/écriture, mais après, quand il s'agit de fourguer son texte à un éditeur et d'en faire la promo... :roll:
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Celia »

Il faut y réfléchir tôt. Si tu écris pour les enfants, il faut adapter ton style, si tu écris pour les adultes, tu peux te lâcher un peu plus sur la violence, etc. Ce sont des facteurs qui viennent en cours d'écriture ! Mais cela va dans les deux sens : si tu as un public précis en tête (les enfants) tu t'adaptes ; si tu écris comme tu le sens, alors tu dois "adapter" ton futur public, ou du moins trouver qui il est.
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Roanne
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Re: Par genre ou par public ?

Message par Roanne »

Milora a écrit :
Celia a écrit :savoir attirer le chaland, non pas parce qu'on veut en vendre tout tout plein, mais si ton premier livre ne trouve pas du tout son public (ce qui dépend de nombreux facteurs dont le "ciblage commercial", qu'on le veuille ou non), eh bien c'est simple : tu n'en écriras pas de deuxième, du moins pas avec cet éditeur-là.
Oui, mais à mon avis, cet aspect devrait se situer non dans la phase d'élaboration/écriture, mais après, quand il s'agit de fourguer son texte à un éditeur et d'en faire la promo... :roll:
Là-dessus, je suis d'un avis exactement contraire au tien, Milora.
C'est amusant !
Parce que pour ma part, j'ai besoin de savoir à qui je destine mon texte afin d'adapter le style et le ton bien avant de me mettre à écrire. Ca fait partie de mon travail préparatoire, au même titre que le synopsis.
De toute façon, si je ne sais pas à quel public est destiné mon texte, je suis tout simplement incapable d'en faire la promo.
Nous ne fonctionnons pas de la même façon (il n'y a pas de vérité dans ce domaine, juste des méthodes différentes, je pense).

Puis... *scoop* : ce n'est pas parce qu'on sait à qui on destine son roman qu'on sait quel éditeur pourrait être intéressé. Ce serait trop facile. ^^
Il y a énormément de facteurs qui entrent en jeu pour la publication. Le public est l'un des facteurs clé, mais il n'est pas le seul pris en compte.


Edit : grillée par Celia, que j'approuve à 200%.
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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takisys
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Re: Par genre ou par public ?

Message par takisys »

Celia a écrit : En fait, cette question de savoir pour qui on écrit est importante sur deux points, il me semble (eu delà de vendre des milliers d'exemplaires ^^) :
- choisir l'éditeur à qui on va envoyer son roman, et pour cela il faut connaître le genre de son roman et son public. C'est comme ça.
On peut aussi prendre le problème à l’envers, [encore que de mon point de vue se soit le sens naturel] et choisir son éditeur en fonction de ce qu'on a écrit ( encore que c'est lui qui aura le fin mot de l'histoire, ça va de soit :lol: )
- savoir attirer le chaland, non pas parce qu'on veut en vendre tout tout plein, mais si ton premier livre ne trouve pas du tout son public (ce qui dépend de nombreux facteurs dont le "ciblage commercial", qu'on le veuille ou non), eh bien c'est simple : tu n'en écriras pas de deuxième, du moins pas avec cet éditeur-là.
C'est là que vouloir faire rentrer un roman dans une case prédéfinie qui ne peut jamais le définir dans sa spécificité me semble poser un véritable problème, parce que si on se trompe d'étiquette on va éloigner certains lecteurs sans répondre forcément à l'attente des autres.
C'est pas drôle mais il faut quand même se pencher sur ce genre de chose, quand on veut être édité et avoir une petite carrière d'auteur.
Ce n'est à mon avis pas une question que ce soit drôle ou pas mais une véritable question de rapport à l'écriture. Faire une petite ou grande carrière d'auteur, oui, mais à quel prix? Et puis qu'est-ce que ça veut dire faire une carrière d'auteur : si ça signifie produire du bouquin de consommation courante que je n’achèterais pas, ou que je prendrais pas à la bibliothèque, ça ne m’intéresse pas.

Mais bon, je préféré acheter mon poulet bio élevé en plein air quitte à en manger moins souvent. ^^

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