Tristeplume a écrit :Les SAS ne sont pas enduits d'un poison mortel pour les femmes ou les Harlequins ne rendent pas les hommes allergiques à la bière.
Non, ce sont juste de mauvais romans. Je sais, on ne devrait pas dire cela, il y en a peut-être de bons dans le tas, il y a des gens qui aiment et il faut les respecter aussi blabla... Sans doute, mais les auteurs qui en écrivent avouent eux mêmes en général que ça ne les intéresse pas, qu'ils font cela très vite et pour des raisons alimentaires, et qu'ils reprennent toujours le même schéma.
Bref, en fait, MarquiseAertémise a répondu mieux que moi sur ce point :
MarquiseArtémise a écrit :Le problème avec des livres "par les femmes, pour les femmes" comme "par les hommes pour les hommes" est qu'il ne me vient en tête que des choses dont la plus grande part se trouve exclue d'office de mon fonds pour sa médiocrité (clichés et écriture au km), genre les Nous 2 pour les femmes et les SAS pour les hommes.
Voilà. Pour ma part, je pense que ce n'est pas un hasard... Se tourner uniquement vers les hommes ou les femmes, c'est appauvrir considérablement ses thèmes.
Tristeplume a écrit :On a aussi le droit de ne pas avoir la prétention d'écrire un "bon" roman universel. Mais simplement un roman qui va plaire principalement à une certaine catégorie de population.
On a le droit de trouver ça triste, aussi (du moins si par là tu entends "exclure totalement les hommes ou les femmes de ton lectorat", ce que tu n'as pas fait avec ton roman, par exemple).
Par ailleurs, quand je dis "universel", je ne pense pas forcément à Blazac : je pense aussi à des romans qui peuvent avoir ciblé au départ un public d'hommes ou de femmes, mais qui sont écrits d'une telle manière que les lecteurs de l'autre genre peuvent très bien le lire s'ils en font l'effort.
Mercy Thompson, c'est de la bit-lit, c'est facile à lire, sans prétention, mais l'auteur est assez drôle et pleine d'imagination pour plaire aux hommes aussi.
MarquiseArtémise a écrit :Le fait est que certains hommes n'ont pas l'ouverture d'esprit de Beorn (j'en ai des lecteurs qui refusent les auteurs féminins - Robin Hobb a choisi un pseudo "genre indéterminé" pour cette raison même; et récemment, sur la série des "Lames du roi", un copain m'a dit qu'il l'avait moins aimé parce que le personnage principal est la princesse
) mais cela ne signifie pas que tout auteur ou tout lecteur est sexiste par nature, ou que la littérature contemporaine, SFFF ou pas, doit remplacer un sexisme par un autre.
Exactement ! Robin Hobb a dû prendre un pseudo masculin pour écrire de la fantasy !
Vu le succès qu'elle a eu, on du mal à y croire et ça aurait été infiniment
triste qu'elle en soit empêchée.
Moi, je suis fan de l'Assassin royal et des Aventuriers de la mer.
Et sinon, je suis parfaitement d'accord : beaucoup d'hommes font un blocage à cause de type de préjugés, beaucoup de femmes aussi, sans doute (bien que je soupçonne les femmes d'être plus ouvertes, mais c'est peut-être un préjugé). Et c'est une chose qui me désole.
Sans doute que très peu d'hommes liront Mercy Thomspon, dont je parlais plus haut, parce que la couverture du premier tome les en écartera et que la plupart des hommes ne lisent pas de bit-lit par principe, mais le fait est qu'ils
pourraient le faire. Et cette nuance fait que, à mon avis, les
femmes qui lisent Mercy Thompson ont droit à un bien meilleur roman.
Stef a écrit :Je pense être de l'avis de Beorn, bien que je le nuance peut-être différemment: en ce qui me concerne, vouloir mettre des livres (ou des films) dans des cases m'a toujours agacé. Et la plupart des histoires que je préfère sont souvent, comme par hasard, à cheval entre plusieurs genres (ou plusieurs publics cibles ?)
MarquiseArtémise a écrit :Une bonne partie de mon travail, comme je l'ai dit plus haut, est d'abolir les préjugés des auteurs/pros du livre comme des lecteurs. Je crois que j'ai encore du boulot !
Je me retrouve parfaitement dans ce que vous dites tous les deux.