Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2011

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theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

desienne a écrit :C'est difficile de sentir, même avec vos explications, ce qui vous intéresse en réalité en matière de texte.
J'ai l'impression que vous voulez piocher un peu partout alors que vos cœurs balancent pour des thèmes précis.
Après il est évident qu'on ne peut publier que ce qu'on reçoit, ou sollicite.
Par exemple, personnellement j'adorerai publier de la SF near future type Stross ou Doctorow, ou de la "neuro-hard-SF" à la Peter Watts, mais si personne n'en écrit en français, on ne peut pas l'inventer.

Ce qui ne veut pas dire qu'on publie des choses qu'on aime pas. Tous les textes publiés nous ont plu, à un degré ou à un autre, ils ont touché une sensibilité en nous, que ce soit le délire ultra-contemporain de David Calvo sur la procrastination, ou la sensibilité humaine de la SF de Jean-Claude Dunyach.

Comme disait Laurent, publier de mauvais textes ou des textes qui ne nous plaisent pas n'aurait aucun sens.

theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

nookeff a écrit :On publie des auteurs connus et inconnus. On paye les traducteurs, on achète les nouvelles.
Angle Mort est une revue qui publie régulièrement un numéro.
5 en 1 an.
Comme d'habitude, Keff dit n'importe quoi :-)

C'est 4 numéro par an (soit trimestriel), et on va commencer à payer les auteurs dès le prochain numéro.

Docteur Laurent

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par Docteur Laurent »

Sytra a écrit : Et le droit à avoir une culture littéraire différente, là-dedans ? Des grands auteurs, il n'y en a pas qu'en SF, non ? Et on peut être un lecteur appréciant la qualité littéraire sans apprécier pour autant la SF, il me semble.
Dire que si on n'a pas les mêmes références littéraires que vous, votre revue n'est pas pour nous, je trouve que d'une part c'est aller bien vite en besogne et d'autre part c'est réduire à l'extrême le public que vous visé, tout comme les auteurs que vous recherchez.

Vous venez d'essayer de nous expliquer dans un certain nombre de messages que non, vous n'aviez pas de préférence particulière pour un genre donné. Que du moment que c'était de la SFFF, un texte pouvait être accepté s'il était bon. Et là, vous nous dites que si on n'est pas très porté SF (et que donc on ne connait pas les références de vos éditos), et ben votre revue elle est ni pour nous, ni pour les textes qu'on pourrait écrire. Il me semble qu'il y a un brin d'illogisme là-dedans... :lect:
Depuis le début de la discussion, j'essaye d'expliquer qu'il est bon d'aller lire ce qu'on publie pour avoir une idée de ce que l'on recherche.

T'ai-je nié le droit d'avoir une culture différente ? Il ne me semble pas.
Il me semble que si tu ne connais pas les textes cités dans nos éditos (et donc les auteurs que l'on publie), que si tu n'as jamais entendu parler de William Gibson, de Charles Stross, de David Calvo et de Léo henry (ces deux derniers n'écrivant pas de SF, d'ailleurs), ça m'étonnerait que la revue te plaise a priori. Après, tu parlais peut-être des auteurs de SF "seulement", mais c'est justement ce qu'on déplore un peu dans nos éditos. Personne ne nous propose des textes du genre de Charles Stross ou de Cory Doctorow.
Mais peut-être qu'en lisant, tu vas aimer. J'espère que ce sera le cas.

On a pas dit qu'on n'avait pas de préférences pour un genre donné, mais qu'on était prêt à publier de tout. Evidemment qu'on a des préférences, tout le monde en a, mais on est plusieurs, et on forme donc un agrégat de goûts différents.

On remarque dans nos éditos que les auteurs français ne travaillent pas la même matière que les anglo-saxons. C'est un fait. C'est aussi pour ça qu'on publie des trads.

theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

Tristeplume a écrit :Je trouve un peu dommage de rester bloqué sur un cliché qui, il me semble, n'est plus trop d'actualité au regard de la publication fantasy récente. Je ne suis pas forcément au taquet sur tout ce qui sort en librairie mais je n'ai pas l'impression que ce type d'histoire continue de monopoliser le champ couvert par la fantasy.

C'est un peu comme si je disais, ouais y en a marre de la SF avec des vaisseaux spatiaux et des ET, du fantastique avec des créatures surnaturelles ou des thrillers avec un détective et un tueur.
Et à juste titre, vous me direz, ben non, y a plein d'autres trucs en SF/fantastique/thriller.
C'est exactement ça.

On n'est pas plus intéressé par une énième resucée d'Asimov que par un pauvre clone de Tolkien, Martin ou autre.

C'est je pense un point de notre ligne : on n'est pas trop intéressé à revisiter des idées, thèmes ou univers connus, vus et revus, que ce soit dans l'espace ou dans un royaume de fantasy. Ca rejoint l'idée de littérature de rupture, plutôt que d'identification, de notre dernier édito.

En ce qui concerne la fantasy, notre constat, probablement biaisé, c'est que beaucoup de ce que les gens entendent par fantasy sont des ajouts à un corpus traditionnel de thèmes et d'images (royaumes, quêtes, races récurentes, etc.), soit l'identification à un pan d'imaginaire (cf. Tolkien, Martin, Hobb). D'autres choses se font en "fantasy" (pensons par exemple à la fantasy Aztec d'Aliette de Bodard), mais c'est l'exception plutôt que la norme, et une exception peut-être encore plus rare qu'en SF (quoique...).

Après, si quelqu'un arrive avec une nouvelle parfaite dans un cadre connu, en innovant sur le point de vue, le style, des idées particulières ou autre, on la prendrait sans problème. Dans ce registre, je citerais par exemple L'île close de Lionel Davoust, qui revisite le mythe des chevaliers de la Table Ronde (prémisse horrible s'il en est) et en fait quelque chose de complètement singulier et original. Ou alors Ted Chiang, avec Le marchand et la porte de l'alchimiste, qui nous explose encore une fois le cerveau avec la bête idée de voyage dans le temps.

theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

Tristeplume a écrit :Pour en revenir à votre ligne éditoriale, vous en pensez quoi de l'humour, du burlesque, du pas sérieux et de Paf le chien ?
Choses assez rares dans les genres qui nous intéressent (un jour j'ai tenté Paf le dragon mais j'ai fait un bide :( ).
C'est très difficile de faire rire. Très difficile de le faire bien, intelligemment, sans tomber dans le débile, le bête.

Mais pour moi, on a publié plusieurs textes comiques, ou en tout cas qui font rire par moment : Lenny Bruce de Mauméjean, L'écran suivant d'Ourednik, Pragmata de Calvo.

theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

Kira a écrit :Je voulais savoir, en tant que lectrice, ce que vous pensez que le format numérique apporte par rapport au papier. Y a-t-il un véritable plus, ou cela ne représente-t-il pour vous qu'une alternative ?
On a un projet en cours qui sera 100% numérique, un truc possible que sur format électronique.
C'est un gros boulot, et les technologies sont très mouvantes en ce moment, mais c'est une piste qu'on souhaite explorer.

On essaie continuellement à motiver des auteurs avec des idées possibles par le numérique. C'est un nouveau terrain de jeu, il faut l'explorer (sans tomber dans le gadget).

Mais on préfère vous réserver la surprise pour quand on aura quelque chose de concret.

theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

prionfou a écrit :Sur la base du nombre de personnes qui sont passées à l'achat, et du taux de croissance de votre lectorat jusqu'à présent, dans combien de temps pensez-vous que vos efforts (qui sont colossaux, je n'en doute pas, vu la qualité du résultat) seront rémunérés de façon pérenne?
On n'a jamais prévu de rémunérer la rédaction.

Si Angle Mort devient malencontrueusement source de millions d'Euros, on pourra réviser nos plans. Sinon, on se contentera de tout faire pour rémunérer au mieux qu'on peut les auteurs et traducteurs (et futurs illustrateurs ?).

Dès le prochain numéro, on va commencer à rémunérer les auteurs (on rémunérait déjà les traducteurs depuis qq numéros). Notre budget nous le permet, quoique probablement seulement sur base forfaitaire et pas tout à fait à niveau avec les éditeurs papiers (en même temps, tous ne paient pas...).

On espère donc que l'arrivée en masse des liseuses et de la lecture numérique va nous permettre de rémunérer correctement auteurs et traducteurs, mettons d'ici le deuxième anniversaire ?

Tout ça, ce n'est que spéculation, on ne peut que bosser et voir.

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pingu
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Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par pingu »

theefer a écrit : Pragmata de Calvo.
Il est super, celui-là !
Il relève de la littérature blanche, non ?

Docteur Laurent

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par Docteur Laurent »

pingu a écrit :
theefer a écrit : Pragmata de Calvo.
Il est super, celui-là !
Il relève de la littérature blanche, non ?
C'est le cas de le dire, littérature "blanche"...

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Tristeplume
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Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par Tristeplume »

theefer a écrit :C'est exactement ça.

On n'est pas plus intéressé par une énième resucée d'Asimov que par un pauvre clone de Tolkien, Martin ou autre.

C'est je pense un point de notre ligne : on n'est pas trop intéressé à revisiter des idées, thèmes ou univers connus, vus et revus, que ce soit dans l'espace ou dans un royaume de fantasy. Ca rejoint l'idée de littérature de rupture, plutôt que d'identification, de notre dernier édito.

En ce qui concerne la fantasy, notre constat, probablement biaisé, c'est que beaucoup de ce que les gens entendent par fantasy sont des ajouts à un corpus traditionnel de thèmes et d'images (royaumes, quêtes, races récurentes, etc.), soit l'identification à un pan d'imaginaire (cf. Tolkien, Martin, Hobb). D'autres choses se font en "fantasy" (pensons par exemple à la fantasy Aztec d'Aliette de Bodard), mais c'est l'exception plutôt que la norme, et une exception peut-être encore plus rare qu'en SF (quoique...).

Après, si quelqu'un arrive avec une nouvelle parfaite dans un cadre connu, en innovant sur le point de vue, le style, des idées particulières ou autre, on la prendrait sans problème. Dans ce registre, je citerais par exemple L'île close de Lionel Davoust, qui revisite le mythe des chevaliers de la Table Ronde (prémisse horrible s'il en est) et en fait quelque chose de complètement singulier et original. Ou alors Ted Chiang, avec Le marchand et la porte de l'alchimiste, qui nous explose encore une fois le cerveau avec la bête idée de voyage dans le temps.
Après, il est aussi possible que le format nouvelle soit peu adaptée à la fantasy où, effectivement, je pense qu'il y a un fond commun à tous les auteurs qui est celui d'exposer un monde imaginaire. Ce qui n'est guère compatible avec le format nouvelle ou, du moins, implique pour les auteurs fantasy de recentrer d'une manière plus radicale leurs priorités dans l'histoire à raconter et la manière de l'aborder.
C'est très difficile de faire rire. Très difficile de le faire bien, intelligemment, sans tomber dans le débile, le bête.
C'est vrai mais c'est aussi difficile que de faire pleurer, vibrer d'émotion, trembler de peur, d'un point de vue purement "technique". L'exigence n'est-elle pas supérieure concernant l'humour ?

Par exemple, le débile et le bête, moi ça me fait rire. :mrgreen:
Mais pour moi, on a publié plusieurs textes comiques, ou en tout cas qui font rire par moment : Lenny Bruce de Mauméjean, L'écran suivant d'Ourednik, Pragmata de Calvo.
Je regarderai ça, merci. ;)
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.

theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

pingu a écrit :Y a-t-il des raisons (assez précises) de refus qui reviennent d'un texte à un autre ?
What Laurent said.

Globalement, il me semble souvent lire des "réinterprétations" de lectures présumées de l'auteur. Par là je veux dire, une reformulation, ou une légère modification de textes existants, d'idées connues, que j'imagine exister dans l'imaginaire de l'auteur par des lectures précédentes. Que ce soit la révolte des robots, les machines qui menacent de contrôler l'humanité parce qu'on dépend trop d'elles, le ninja intergalactique qui fait la nique à une grosse corporation, on retrouve souvent des idées qu'on peut retracer à des romans ou genres populaires, typiquement dans les années 60-80.

Je ne croit pas à l'inspiration venant du néant, mais le problème, c'est que souvent, le texte pèche en comparaison. L'autre problème, c'est que l'origine vient souvent de lectures assez anciennes, dont les thèmes ne sont en fait plus vraiment d'actualité, ou alors "sentent" le vieux. C'est aussi vrai pour l'ambiance, le caractère des personnages, les objets -- j'appelle généralement ça le syndrome du "vieux futur".

Si vous regardez autour de vous aujourd'hui, non seulement le présent aurait un sâle goût de futur pour quiconque aurait été dans le coma pendant les 20 dernières années, mais en plus, ce présent futuriste est foncièrement incompatible avec les futurs imaginés il y a plusieurs décennies. Donc baser sa SF sur ces anciens futurs imaginés, c'est forcément un peu raté, sauf si c'est fait de manière consciente (en hommage, en référence ou en parodie, par exemple).

C'était William Gibson qui disait très simplement, "ça ne m'intéresse pas de lire de la SF qui aurait pu être écrite il y a 40, 30, voire même 20 ou 10 ans". Sans forcément aller aussi loin, c'est une piste intéressante.

Bref, si vous voulez faire de la SF, en ce qui me concerne (je ne parle pas forcément pour toute la rédaction ici), il faut pas seulement se baser sur ce que vous avez lu étant ado, il faut aussi lire ce qui se fait aujourd'hui (notamment, voire surtout, chez les anglo-saxons, y compris en VO -- Stross, Watts, Schroeder, Rucker, etc.) et surtout, tout bêtement, regardez autour de vous, prenez du recul, analysez comment notre monde fonctionne aujourd'hui -- c'est franchement suffisamment délirant pour donner pas mal d'idées de SF, vous trouvez pas ?

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Tristeplume
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Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par Tristeplume »

theefer a écrit : c'est franchement suffisamment délirant pour donner pas mal d'idées de SF, vous trouvez pas ?
Ben justement, c'est peut-être ça qui est bloquant. On est tellement habitué à "délirer" tous les jours qu'il est compliqué de créer le décalage "SF" qui sera intéressant. On sort une console où on peut jouer sans manettes, sans connection, sans rien et ça passe comme une lettre à la poste, comme si c'était normal, alors que l'idée même est (pour moi) totalement délirante... et totalement SF.
Le cyberpunk de Gibson, on est en plein dedans : armées privées, ghettos de pauvres et de riches, corpos qui mettent au pas les états, internet et toutes ses implications, prothèses,...

Après, ça fait un bail que je n'ai pas suivi la SF (depuis les années 80 en fait) et là, comme ça, je ne trouve pas une foule d'idées. Du moins d'idées "nouvelles".

(En revanche, je note les auteurs que tu cites)
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.

theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

Eldar a écrit :Je voulais juste une précision concernant le dernier Edito, quand vous dites :
Rétrospectivement, on constate en effet que nos auteurs francophones pratiquent généralement la littérature de la rupture au niveau du concept de genre, tandis que nos Anglo-Saxons réalisent la rupture à l’intérieur même du genre.
Concrètement, peut-être à travers des exemples des textes que vous avez déjà publié, où se situe la rupture au niveau du concept du genre ? Et comment les anglo-saxons la réalisent à l'intérieur même du genre ?
Petit malin.

Rupture au niveau du concept de genre, notamment chez les francophone, c'est par exemple Jean-Marc Agrati, qui utilise un contexte qui pourrait relever du genre, avec une espèce d'orphelinat surréaliste et déviant et un personnage de punisseur grotesque (de la SF ? du fantastique ? peu importe), pour en faire autre chose, son propre univers plus ou moins inclassable. Lisez son recueil, c'est non seulement génial, mais ça pousse plus à fond dans cette veine.

C'est aussi le texte de Léo Henry, qui puise dans la littérature fantastique, de mystère, voire blanche, pour construire un objet littéraire étrange, surréel. On pourrait dire que ce n'est pas du genre, à proprement parler, mais on peut se demander si ça aurait pu exister sans cette connaissance intime des outils du genre, a priori.

A l'inverse, la rupture à l'intérieur du genre, ce serait plutôt Véelles de Castro, qui sublime une idée folle de SF (les gens vivent sous forme de foetus dans des utérus de gens de classes inférieures) et la pousse à bout. On peut y voir des thématiques connues (victoire de l'esprit sur le corps, exploitation des classes sociales), mais c'est bel et bien un nouveau concept de SF (à ma connaissance), qui est par ailleurs bâti sur et à l'intérieur du corpus existant de la SF (il serait difficile à lire la nouvelle telle quelle si on avait pas été éduqué en lisant sur la séparation corps/esprit, sur les réalités virtuelles, sur la biologie expérimentale, etc.).

Ou alors La voix de son maître de Rajaniemi, qui est complètement construit comme un pur récit de SF qui se base sur des idées du genre (intelligence artificielle et augmentée, clônage, etc) et les repoussent plus loin en y ajoutant de nouveaux concepts, une histoire originale, des personnages, etc.


Bref, dans les deux cas les auteurs utilisent des outils, des images ou des sensibilités développées à travers les littérature de genre ; mais dans le premier, c'est dans le but d'écrire un texte qui ne relève pas forcément directement du genre, ou d'un genre précis, c'est comme un outil littéraire ; tandis que dans le second, c'est pour ajouter une nouvelle pièce à l'édifice du genre donné et repousser ses limites.

Est-ce que c'est un peu plus clair, présenté comme ça ?

theefer

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par theefer »

Tristeplume a écrit :Ben justement, c'est peut-être ça qui est bloquant. On est tellement habitué à "délirer" tous les jours qu'il est compliqué de créer le décalage "SF" qui sera intéressant.
C'est bien là le défi !

Au boulot ! :-)

Docteur Laurent

Re: Discussion avec l'équipe d'Angle-Mort du 10 au 20 déc. 2

Message par Docteur Laurent »

Tristeplume a écrit : Après, ça fait un bail que je n'ai pas suivi la SF (depuis les années 80 en fait) et là, comme ça, je ne trouve pas une foule d'idées. Du moins d'idées "nouvelles".
Tu donnes toi-même la réponse au fait que tu ne trouves pas une foule d'idées. Il y en a pourtant.
Je ne pense pas qu'on puisse encore écrire de la SF en 2012, sans avoir lu Greg Egan, par exemple, au risque d'être complètement à côté de la plaque. J'aurais pu citer d'autres auteurs, mais lui me paraît être emblématique.

Verrouillé