[A] Le réalisme dans la fiction et dans les dialogues

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Fishdrake

Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Fishdrake »

Siana a écrit : J'ai eu du mal à tout suivre, mais je retiens ça. Parce que je trouve intéressant et plus réaliste de trouver ce genre de chose dans un roman plutôt que des répliques trop cadrées où tout le monde se comprend et répond à la phrase juste avant ou à la question posée. Je ne sais plus dans quel fil, je crois que Beorn (si je ne me trompe pas de grenouille :oops: ) disait qu'en conversation réelle, on répond la moitié du temps à côté de la plaque (et souvent parler de soi ou raconter ce qu'on veut, j'ai l'impression).
Mais, évidemment, si on a ce genre de chose dans tous les dialogues, on finit par tourner en rond et finir une conversation sur un tout autre sujet qu'au début, en disant des tas de trucs inutiles au passage.
Si je prends ces deux exemples :

1° Tom et john sont calfeutrés dans leur salon, il y a des zombies partout dehors... Des vrais zombies qui bouffent de l'humain a l'heure du thé...

2° Tom et John Sont a bord du Titanic, et il coule (quel suspense... l'un d'eux finira t'il gelé in the water pendant que l'autre chantera My heart will go on ?)

3° Tom et John sont dans une banque, avec les autres otages...

4° Tom et John sont des snipers en mission, leur but : tuer Kadhafi (ah non il est déjà mort, bon ben disont... Steve Jobs ? )

J'avais dit deux...

A votre avis, vont ils tourner autour du pot quand ils vont se parler sur la méthode a employer pour résoudre (ou pas) leur problème ? N'oubliez pas que les dialogues que vous voyez dans la vie de tout les jours ne sont généralement pas des dialogues de crise... Bien sur, rien n’empêche les petit soucis de communication (comme disait Will Smith a Jeff Goldblum "il va falloir travailler notre communication").

Si ça arrive, c'est au début des péripéties, après les persos commencent a travailler un peu plus de concert (ou sont carrément pas d'accord et se foutent sur la gueule) .

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Siana
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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Siana »

Fishdrake a écrit :A votre avis, vont ils tourner autour du pot quand ils vont se parler sur la méthode a employer pour résoudre (ou pas) leur problème ?
Pas forcément, mais ils peuvent avoir du mal à s'exprimer correctement. ^^ Tout dépend de ce qui se passe avant, je pense, de leur préparation à la crise.
Fishdrake a écrit :(ou sont carrément pas d'accord et se foutent sur la gueule) .
J'aime ! ^^
C'est une réaction plausible en situation de crise, parce que tout le monde est stressé, se pose des questions, est plus ou moins démuni. Si l'une des personnes du groupe ne parvient pas à calmer les autres, à prendre la situation en main avec sang-froid, alors c'est le bordel. Et puis c'est chouette pour le suspense et la tension, dans un roman !

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Celia
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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Celia »

Mais Fishdrake, là tu te concentres sur la situation de crise.
Or, un roman n'es pas uniquement fait de situations de crise (heureusement ! On n'écrit pas Bad Boys II) : il y a les présentations, des attentes, des respirations aussi, des pauses. Dans lesquelles les personnages parlent aussi :)
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Fishdrake

Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Fishdrake »

Siana a écrit :
Fishdrake a écrit :(ou sont carrément pas d'accord et se foutent sur la gueule) .
J'aime ! ^^
C'est une réaction plausible en situation de crise, parce que tout le monde est stressé, se pose des questions, est plus ou moins démuni. Si l'une des personnes du groupe ne parvient pas à calmer les autres, à prendre la situation en main avec sang-froid, alors c'est le bordel. Et puis c'est chouette pour le suspense et la tension, dans un roman !
Ça va plus loin que ça : Les intérêts peuvent diverger pour commencer.

Et d'autre part, dans un groupe social, il n'y a pas toujours un seul alpha (dominant) de fait, ces dominants là peuvent se retrouver en conflit pour le leadership du groupe. De même que les dominés ne voient pas toujours d'un bon œil ceux qui débarquent dans le potage et commencent a donner des ordres.
Celia a écrit :Mais Fishdrake, là tu te concentres sur la situation de crise.
Or, un roman n'es pas uniquement fait de situations de crise (heureusement ! On n'écrit pas Bad Boys II) : il y a les présentations, des attentes, des respirations aussi, des pauses. Dans lesquelles les personnages parlent aussi :)

En même temps, il faut rapeller qu'un roman, surtout de SFFF, raconte les aventures de personnages qui se retrouvent dans des situations inhabituelles, même dans un monde peuplé de dragons, elfes, nain et tout ce que tu veux comptant dans le bestiaire fantastique.

Si Tulsa Doom n'avait pas tué les parents de Conan, celui-ci serait resté un barbant barbare.

Je ne connais pas de roman de fantasy racontant l'histoire d'un paysan labourant son lopin de terre dont le seul problème est "la récolte sera-t-elle bonne ?"

Bien sur les exemples que j'ai cité sont très primaires, mais quand Rob Starck décide de lever le ban et faire sécession face au trône de fer, il n'est pas dans le danger immédiat, pourtant il joue gros.

il n'est franchement pas rare de voir les personnages miser gros dans l'aventure, leur vie, ou celle d'un proche, leur liberté ect...

Bien sur qu'il y a des pauses, des moments de calme (encore heureux, quoique ça pourrait être marrant de tenter un truc hypertendus.) Mais ces moments sont minoritaires et il n'est pas dit que même dans ces moments de calme le perso puisse rester zen.

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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Celia »

Non tu ne me comprends pas.
Un roman qui ne fonctionne que sur des situations de crise, oui ça existe, mais c'est éreintant. Quand on écrit une histoire, il faut qu'il y ait des temps de réflexion, des temps où ton personnage réfléchit, se retourne, hésite, entre chaque moment de tension.
Si tu ne fais que de l'action, suivi d'action, suivi d'action, eh bien... Pourquoi pas, mais je connais peu de romans de SF et fantasy qui ne fonctionnent que là-dessus.
Tu vas à l'extrême en parlant du paysan qui laboure sa terre pendant 300 pages, moi je te parle de passages du Trône de Fer où Jon passe des pages à observer au-delà du Mur (sans faire avancer l'action), de Vorkosigan où Miles s'engueule avec tout le monde et finit bourré sur son lit en rabrouant la moindre personne qui cherche à la joindre (faisant reculer l'action), du Seigneur des Anneaux où tout un chapitre cause d'un hippie qui vit dans les bois (n'apportant rien à l'action)(certes pas le meilleur moment du bouquin ^^), etc.
Dans une histoire il y a des pauses, et des pauses où on discute (que serait le polar de Vargas sans son inspecteur qui passe prendre un café dans son bistrot préféré ? L'extrait ne sert à rien ? Si, il appartient au personnage, coeur de l'action)
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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Siana »

Il ne me donne pas l'impression de ne pas comprendre. Il parle juste des situations de crises, par ailleurs très intéressantes pour faire ressortir un personnage à sa juste valeur, avec tout ce qu'il a de vrai, autant en noir qu'en blanc. Et c'est particulièrement dans ce genre de situation qu'on parle franchement, et qu'un dialogue trop cadré se remarquera.
Modifié en dernier par Siana le mar. déc. 13, 2011 9:47 pm, modifié 1 fois.

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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Celia »

Siana a écrit :Il ne me donne pas l'impression de ne pas comprendre. Il parle juste des situations de crises, par ailleurs très intéressantes pour faire ressortir un personnage à sa juste valeur, avec tout ce qu'il a de vrai, autant en noir qu'en blanc.
Ben moi je disais juste que dans un roman il n'y a pas que des situations de crises. et que c'est dans ces moments-là (de calme relatif) que trouver des dialogues "réalistes" peut s'avérer ardu. Du coup je n'ai pas compris le désaccord ^^
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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Siana »

Je pense qu'on parle juste de choses différentes. ^^

Pour les moment calmes, il y a les hésitations :

"Mais si... tu sais... enfin, ce type qui habite à côté de chez Marie, avec des lunettes rondes."

les surprises modérées :
"Vraiment ? Tu crois que... qu'il a vraiment fait ça ?"

les récits où le personnage seul comprend ce qu'il raconte :

"Et puis... il l'a frappée, fort, contre le mur. Elle avait la marque des dents sur le bras.
- Des dents ? Il l'a mordue ??
- Mais non, la scie ! "

le type à côté de ses pompes :
"Euh... Oui, Marie était là, hier. Elle a dit. Ah... Je me rappelle plus.
- On parlait de Julie."


Ce sont des exemples, mais ça peut se caser facilement si la situation le permet et qu'on n'en abuse pas.

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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Roanne »

Celia a écrit :Un roman qui ne fonctionne que sur des situations de crise, oui ça existe, mais c'est éreintant. Quand on écrit une histoire, il faut qu'il y ait des temps de réflexion, des temps où ton personnage réfléchit, se retourne, hésite, entre chaque moment de tension.
Si tu ne fais que de l'action, suivi d'action, suivi d'action, eh bien... Pourquoi pas, mais je connais peu de romans de SF et fantasy qui ne fonctionnent que là-dessus.
Tu vas à l'extrême en parlant du paysan qui laboure sa terre pendant 300 pages, moi je te parle de passages du Trône de Fer où Jon passe des pages à observer au-delà du Mur (sans faire avancer l'action), de Vorkosigan où Miles s'engueule avec tout le monde et finit bourré sur son lit en rabrouant la moindre personne qui cherche à la joindre (faisant reculer l'action), du Seigneur des Anneaux où tout un chapitre cause d'un hippie qui vit dans les bois (n'apportant rien à l'action)(certes pas le meilleur moment du bouquin ^^), etc.
Dans une histoire il y a des pauses, et des pauses où on discute (que serait le polar de Vargas sans son inspecteur qui passe prendre un café dans son bistrot préféré ? L'extrait ne sert à rien ? Si, il appartient au personnage, coeur de l'action)
Dans mes bras !

(désolée, moi j'ai du mal avec les romans qui vont à deux cent à l'heure tout le temps)

Les dialogues, ça peut être utile pour énormément de choses différentes, ce qui est sûr c'est que lorsqu'il y a quelque chose de mauvais dedans, ça ne pardonne pas...
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Milora »

Disons que même dans une situation de crise, je ne suis pas sûre que les dialogues soient, en vrai, parfaitement cadrés (à mon avis on aura plutôt tendance à bégayer, à aligner les "oh mon Dieu !", etc. Enfin, tout dépend du personnage). Du coup, il me semble que l'objection ne nuance que très légèrement ce qui a été dit... :roll:
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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Nyaoh »

Roanne a écrit : Dans mes bras !

(désolée, moi j'ai du mal avec les romans qui vont à deux cent à l'heure tout le temps)

Les dialogues, ça peut être utile pour énormément de choses différentes, ce qui est sûr c'est que lorsqu'il y a quelque chose de mauvais dedans, ça ne pardonne pas...
J'apprécie les 2, j'ai lu des livres que j'ai beaucoup aimé... je pense à Maggie Stiefvater comme auteur, ou tout est dans l’atmosphère, la réflexion... Avec peu d'action. Et j'ai adoré HUNGER GAMES où on peut pas dire que les persos est le temps de se poser ^^ c'est non stop. Tout dépend de ce que l'auteur à fait du livre et de ce qu'on aime ou cherche.
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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Beorn »

[mesdames et messieurs les grenouilles, je ne vise personne en particulier, mais je vous invite à ne pas être avares des expressions telles que "à mon avis", "selon moi", "d'après moi", "à mon sens", qui n'ont pas l'air de changer grand chose au schmilblick mais qui, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ont une grande "utilité sociale"]

J'arrive un peu après la bataille, mais j'aime beaucoup le tour que prend la conversation.
Je me retrouve surtout dans ce que dit Milora, comme souvent.
C'est à dire que :

1) pour moi, un sommet n'existe que s'il y a du vide autour : un moment de crise, cela se prépare, on présente les enjeux, la tension monte et redescend, cela peut durer très longtemps sans être ennuyeux le moins du monde, jusqu'à une vraie bonne situation de crise.

On peut imaginer, matériellement, que les personnages soient tout le temps à cent à l'heure, tout le temps pressés, n'aient jamais le temps de parler. Mais le gros risque, c'est paradoxalement que... l'on s'ennuie. Car il n'y aura pas de moment de "crise", au sens "accélération", "rupture", "basculement", quelque chose qui emballe nos émotions.
Même dans 24h, il y a des personnages qui discutent tranquillement (avant d'être a) percutés par un pick-up b) enlevés par des narco-trafiquants c) pulvérisés par une explosion nucléaire etc. :mrgreen: ).

2) Comme Milora, je ne suis pas du tout persuadé que l'urgence et la crise favorisent des dialogues millimétrés. Eventuellement, si ces dialogues ont été préparés à l'avance, peut-être. Ou si les personnages ont un sang froid exceptionnel.
Mais chez la plupart des gens qui se retrouvent en situation "de crise", c'est à dire dans une situation stressante, dangereuse, où les repères habituels s'effacent, cela ne se passe pas comme ça. Ils ont tendance à commettre des erreurs, à bafouiller ou à ne pas trouver leurs mots (souvenez-vous, lorsque vous avez été amoureux pour la première fois ^^ ).

En ce sens, pour provoquer l'empathie avec les personnages, on pourrait très bien imaginer un dialogue très "imparfait" qui servira à traduire leur tension et leur désarroi (mais bien entendu, sans abuser des "euh" et des "..." ;) )
Site officiel
Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2

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Celia
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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Celia »

Beorn a écrit :[mesdames et messieurs les grenouilles, je ne vise personne en particulier, mais je vous invite à ne pas être avares des expressions telles que "à mon avis", "selon moi", "d'après moi", "à mon sens", qui n'ont pas l'air de changer grand chose au schmilblick mais qui, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ont une grande "utilité sociale"]

J'arrive un peu après la bataille, mais j'aime beaucoup le tour que prend la conversation.
Je me retrouve surtout dans ce que dit Milora, comme souvent.
C'est à dire que :

1) pour moi, un sommet n'existe que s'il y a du vide autour : un moment de crise, cela se prépare, on présente les enjeux, la tension monte et redescend, cela peut durer très longtemps sans être ennuyeux le moins du monde, jusqu'à une vraie bonne situation de crise.

On peut imaginer, matériellement, que les personnages soient tout le temps à cent à l'heure, tout le temps pressés, n'aient jamais le temps de parler. Mais le gros risque, c'est paradoxalement que... l'on s'ennuie. Car il n'y aura pas de moment de "crise", au sens "accélération", "rupture", "basculement", quelque chose qui emballe nos émotions.
Même dans 24h, il y a des personnages qui discutent tranquillement (avant d'être a) percutés par un pick-up b) enlevés par des narco-trafiquants c) pulvérisés par une explosion nucléaire etc. :mrgreen: ).

2) Comme Milora, je ne suis pas du tout persuadé que l'urgence et la crise favorisent des dialogues millimétrés. Eventuellement, si ces dialogues ont été préparés à l'avance, peut-être. Ou si les personnages ont un sang froid exceptionnel.
Mais chez la plupart des gens qui se retrouvent en situation "de crise", c'est à dire dans une situation stressante, dangereuse, où les repères habituels s'effacent, cela ne se passe pas comme ça. Ils ont tendance à commettre des erreurs, à bafouiller ou à ne pas trouver leurs mots (souvenez-vous, lorsque vous avez été amoureux pour la première fois ^^ ).

En ce sens, pour provoquer l'empathie avec les personnages, on pourrait très bien imaginer un dialogue très "imparfait" qui servira à traduire leur tension et leur désarroi (mais bien entendu, sans abuser des "euh" et des "..." ;) )

A mon avis... Euh... +1 !
;)
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ancz
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Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par ancz »

Beorn a écrit :
1) pour moi, un sommet n'existe que s'il y a du vide autour : un moment de crise, cela se prépare, on présente les enjeux, la tension monte et redescend, cela peut durer très longtemps sans être ennuyeux le moins du monde, jusqu'à une vraie bonne situation de crise.

On peut imaginer, matériellement, que les personnages soient tout le temps à cent à l'heure, tout le temps pressés, n'aient jamais le temps de parler. Mais le gros risque, c'est paradoxalement que... l'on s'ennuie. Car il n'y aura pas de moment de "crise", au sens "accélération", "rupture", "basculement", quelque chose qui emballe nos émotions.
Même dans 24h, il y a des personnages qui discutent tranquillement (avant d'être a) percutés par un pick-up b) enlevés par des narco-trafiquants c) pulvérisés par une explosion nucléaire etc. :mrgreen: ).
)
juste un gros +1. Je suis en train de relire Ilium de Dan Simmons. C'est un gros bouquin de 800 pages, au rythme plutôt mesuré, voire lent. Mais il se finit à cent à l'heure (sur les 200 dernières pages environ), et c'est tellement prenant qu'il est difficile d'en décrocher ^^
Beorn a écrit : 2) Comme Milora, je ne suis pas du tout persuadé que l'urgence et la crise favorisent des dialogues millimétrés. Eventuellement, si ces dialogues ont été préparés à l'avance, peut-être. Ou si les personnages ont un sang froid exceptionnel.
Mais chez la plupart des gens qui se retrouvent en situation "de crise", c'est à dire dans une situation stressante, dangereuse, où les repères habituels s'effacent, cela ne se passe pas comme ça. Ils ont tendance à commettre des erreurs, à bafouiller ou à ne pas trouver leurs mots (souvenez-vous, lorsque vous avez été amoureux pour la première fois ^^ ).

En ce sens, pour provoquer l'empathie avec les personnages, on pourrait très bien imaginer un dialogue très "imparfait" qui servira à traduire leur tension et leur désarroi (mais bien entendu, sans abuser des "euh" et des "..." ;) )
C'est d'ailleurs là que c'est compliqué à écrire ^^
Il est plus simple d'écrire un dialogue "ordinaire" qu'on a déjà vécu ou entendu quelque part, alors qu'écrire une situation de crise unique est assez difficile.
Dans mon manuscrit, j'ai un dialogue entre deux personnages qui intervient dans une situation totalement inhabituelle. Je sais (et on me l'a confirmé) que mon dialogue n'est pas très bon, mais j'ai du mal à l'améliorer puisque je n'ai rien à quoi me raccrocher. Un peu comme si je cherchais à me souvenir comment j'ai réagi la dernière fois que j'ai été enlevé par des extra-terrestres :mrgreen:

Fishdrake

Re: Du réalisme dans la fiction et dans les dialogues

Message par Fishdrake »

Celia a écrit :Non tu ne me comprends pas.
Un roman qui ne fonctionne que sur des situations de crise, oui ça existe, mais c'est éreintant. Quand on écrit une histoire, il faut qu'il y ait des temps de réflexion, des temps où ton personnage réfléchit, se retourne, hésite, entre chaque moment de tension.

Tout les personnages hésitent ? Non pas forcement. Des individus pour qui c'est "Blanc ou noir ca existe"
Celia a écrit : Si tu ne fais que de l'action, suivi d'action, suivi d'action, eh bien... Pourquoi pas, mais je connais peu de romans de SF et fantasy qui ne fonctionnent que là-dessus.
Les personnages ne vont pas tous a l'essentiel parce que la situation est grave et ne permet pas de circonvolutions.

Celia a écrit : moi je te parle de passages du Trône de Fer où Jon passe des pages à observer au-delà du Mur (sans faire avancer l'action), .
On parle des dialogues, ou de ce qui passe dans la tête des personnages ? Parce que entre ce que fait Jon sur le mur, et les ordres qu'ils donne en tant que Lord Commandant de la garde de nuit, il y a une enorme différences.

Celia a écrit : Dans une histoire il y a des pauses, et des pauses où on discute (que serait le polar de Vargas sans son inspecteur qui passe prendre un café dans son bistrot préféré ? L'extrait ne sert à rien ? Si, il appartient au personnage, coeur de l'action).


Encore heureux, parce que personnellement, je déteste les aventures de Jack Beuhaaaarrrrr.
Même durant ces moment là, le personnage, selon son caractère, peut être tres francs et tres direct. Les Badass ça existe. J'essaye juste de dire qu'il ne faut pas croire qu'a tout les coup un perso peut hésiter. Ses motivations peuvent être très fortes, assez pour devenir limite obsessionnel et aller droit au but, ce qui peut en faire son défaut.

Il faut vous dire que, quelque part, ce type qui hésite qui ne sait plus ou il va dans les moments de calme, ca finit par faire cliché tellement on l'a si souvent lu, au point qu'on croit que c'est ainsi que réagirait presque tout le monde. Ainsi a chercher a rendre nos personnages proches de monsieur tout le monde, on oublie que parfois il ne s'agit pas de monsieur Tout le monde.
Modifié en dernier par Fishdrake le mer. déc. 14, 2011 5:37 pm, modifié 1 fois.

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