Milora a écrit :Juste pour laver mon honneur (désolée, je suis médiéviste
) :
Tristeplume a écrit :Milora a écrit :Oui, donc il s'échappe
C'était l'idée.
Mauvaise foi féminine détectée.
En fait pas du tout, parce que c'est exactement à ça que je pensais dans mon exemple (mais j'ai pas détaillé parce que je me suis dit que j'allais passer pour une grosse fan hystérique du film
). Etant donné que Jack Sparrow parvient à trouver un moyen (via Will) de s'évader de ce premier cachot, s'il restait bêtement prisonnier à une autre scène, ce serait décevant.
Na.
Justement, plus tard il reste bêtement prisonnier dans la cale du Pearl et ce n'est qu'un boulet de canon qui lui permet de s'échapper à nouveau. Ce n'est pas Jack, aussi fort soit-il, qui a téléguidé le boulet de canon jusqu'ici.
Bon ok, je jette l'éponge.
Pour les dialogues...
A l'origine je réagissais à ça :
s'ils étaient fidèles à la réalité, ce serait l'ennui le plus total à 90%
et m'insurgeais contre le fait que dans la réalité, nos dialogues sont principalement des conversations sans intérêt.
Après, si on parle retranscription des dialogues, il est évident que le niveau de langage écrit est bien plus élevé que le niveau de langage oral et que l'on va utiliser des outils différents non pas pour rendre le dialogue réaliste mais pour le rendre vivant et intéressant.
D'un côté on a toute la spontanéité de l'oral, avec ses travers (hésitations, bafouillages, contractions, familiarités (à ce sujet Beorn, je ne comprends pas trop ta focalisation sur les grossièretés
)) mais aussi toutes ses qualités (intonations, émotions, expressions qui appuient le propos ou bien ne serait-ce que la pure dialectique : ne me faites pas croire que nous ne sommes pas capables de parler avec un langage de qualité
).
De l'autre, on a un texte préparé, étudié, peaufiné avec ses qualités (niveau de langage, qualité des répliques, idées exposées clairement) mais aussi ses défauts (absence de spontanéité, rendu artificiel, manque de vivacité, platitude liée à l'absence des curseurs descriptifs).
Il va de soi que le langage écrit ne peut pas retranscrire le langage oral. On opte donc pour un moyen terme qui concilie qualité de l'écriture et lisibilité du texte avec la spontanéité et la vivacité du langage oral. C'est ce moyen terme qui est difficile à retranscrire.
Pour moi, l'outil principal reste la caractérisation du personnage. Si on sait que Raoul est un paysan brut de fonderie, le lecteur mettra de lui-même l'intonation "plouc" sans avoir à retranscrire cette intonation. Cela peut passer bien sûr par un niveau de langage adapté mais (sauf cas particuliers) à mon avis d'une manière bien ciblée et homéapathique (par quelques expressions "type") pour ne pas sacrifier la lisibilité du texte.
C'est amusant parce que je réfléchis justement à un projet de "fantasy" pour lequel j'aimerai utiliser un niveau de langage moderne, avec un mix banlieue/argot/langage imagé (un peu à la San Antonio mais sans être aussi extrême) (et cela n'implique pas des grossièretés tous les deux mots).
La facette que tu étudies ici, tigrette, permet que le dialogue soit vif et intéressant : car tout ce qui sert l'intrigue, tout ce qui sert à la grande marche du roman (et la grande question mille fois répétée : le protagoniste va-t-il atteindre son but ?), rendra ce dialogue plus vif.
Oui enfin c'est vaste. Un dialogue "inutile" peut servir à caractériser des persos, tout comme une description "inutile" peut servir à planter l'ambiance.
Le dialogue n'a pas à être traité d'une manière différente que le reste du texte, c'est un outil comme un autre.