Tourner la page après avoir écrit

[Eva]

Je me suis mise à l'écriture récemment, alors j'en découvre encore les hauts et les bas. J'ai vécu plusieurs mois avec mon premier roman, dont beaucoup en mode intensif. Sur la fin, j'avais tellement la tête dans le guidon qu'après la "beta release", quand je n'ai plus rien eu à faire, ça m'a fait un drôle de vide. Heureusement, ça passe.

Après, j'ai eu les retours de mes bêta lecteurs, puis j'ai fais les corrections et enfin je me suis lancée dans une petite campagne de soumission, juste au cas où ma petite histoire soit jugée digne d'être publiée (on peut toujours rêver ). Mais voilà, une fois les manuscrits expédiés, sachant les mois d'attente avant réponse, il vaut mieux oublier un peu cette affaire-là et passer à autre chose.

Et là, surprise, ce n'est pas si facile. J'ai passé tellement de temps à travailler sur ce projet que j'ai besoin d'une fin plus nette, plus complète. Je ne me fais pas beaucoup d'illusion sur mes chances de trouver un éditeur, mais les maisons que j'ai démarchées sont autant de possibilités de voir l'aventure se prolonger. En attendant, il me reste cette sensation d'inachevé qui m'empêche de ne plus y penser.

Et vous, petites grenouilles, avez-vous parfois du mal à tourner la page ?

[tigrette]

Quant j'ai soumis mon manuscrit, j'ai stressé jusqu'aux premières réponses.
Quelques jours après, je me suis inscrite sur CoCyclics et j'ai écrit mes premières nouvelles pour passer le temps. Ça m'a bien aidé et j'ai regretté de ne pas avoir le connu le forum plus tôt.
Arme-toi de patience, le processus est très long et l'attente très angoissante.
J'ai reçu mes première lettres types de refus quinze jours après l'envoi.
Deux mois, plus tard, quelques refus argumentés qui m'ont remonté le moral, et mail qui me promettait une réponse déf en juillet (c'est à dire 5 mois après l'envoi.)
Je vais signer le semaine prochaine (10 mois après l'envoi du manuscrit)

[GabrielleTrompeLaMort]

Et vous, petites grenouilles, avez-vous parfois du mal à tourner la page ?

Oui, mais j'ai trouvé la parade qui me convient ! J'ai un document de statistiques, où j'inscris tout (nombre de signes, temps de rédaction, endroits où je l'ai envoyé, temps approximatif de réponse, etc.). Cela a un petit côté "rituel" qui m'aide à clore cette période de travail, pour mieux en commencer une autre.
Et pour me faciliter la tâche, à moins que le roman tout juste terminé ne demande immédiatement la rédaction d'une suite, je m’attèle à un projet complètement différent (que ce soit au niveau du format, du style, du sujet, etc.)

Bon courage en tout cas, mais je suis sûre que ça va aller et que cette période de transition va bientôt s'achever pour de bon.

[Maloriel]

Tiens, c'est marrant Gabrielle, j'ai fait exactement la même chose tout récemment ! c'est vrai que ça aide à faire le bilan.
Oui l'attente est longue, en écriture il y a peu de satisfactions à court terme. Je te conseille aussi de te mettre à autre choses, les nouvelles c'est bien, c'est plus concentré, plus rapide. ça te redonnera peut-être d'autres idées, et peut-être même que t'auras commencé un nouveau roman avant d'avoir les réponses pour le précédent

[Roanne]

Pour ma part, je cogite déjà au(x) projet(s) suivant(s), du coup je suis dans l'état inverse, j'ai hâte de me "débarrasser" du projet en cours pour passer à autre chose. J'y suis depuis mars-avril 2009, soit bientôt 3 ans, ceci explique cela (sachant qu'en plus l'idée d'origine remonte à fin 2005 et m'avait déjà valu de mois et des mois de travail délirant pour alimenter un blog).

Ca va encore me prendre des mois pour boucler (1er jet à finir, ça devrait aller vite, en février au plus tard, mais après il y a les corrections, les bêtas, revenir sur ce qui ne va pas, des choix qui n'étaient pas bons, re-corrections...).

Quand ce sera terminé, je suppose que j'aurai aussi une période "creuse", mais ce sera surtout du soulagement.
Je pourrai enfin passer à autre chose sur quoi je réfléchis déjà et cela me fera du bien.

[Tsyl]

Pour ma part, je cogite déjà au(x) projet(s) suivant(s), du coup je suis dans l'état inverse, j'ai hâte de me "débarrasser" du projet en cours pour passer à autre chose. J'y suis depuis mars-avril 2009, soit bientôt 3 ans, ceci explique cela (sachant qu'en plus l'idée d'origine remonte à fin 2005 et m'avait déjà valu de mois et des mois de travail délirant pour alimenter un blog).

Je suis dans le même cas. Ca fait six ans que je suis sur le même projet, avec parfois de très longues coupures dues notamment à la lassitude, et j'ai déjà inventé cinq ou six histoires à écrire "après". De fait, j'ai d'un côté hâte d'achever ma trilogie (ce qui n'arrivera pas avant des années ), et d'un autre côté aucune envie de la finir (c'est quand même mon oeuvre maîtresse et mon univers préféré).

On coupe là le mode "racontage de vie" et on répond à la question posée : à titre personnel, je ne prends généralement pas de pause entre deux projets : sitôt l'un fini, je passe à l'autre. Peut-être que c'est dû au fait que ledit second projet est déjà largement entamé lorsque je m'en empare.

[Thomas John]

Et vous, petites grenouilles, avez-vous parfois du mal à tourner la page ?

J'ai eu un mal fou à tourner la page après l'envoi du premier tome, ça a duré de longs mois.
Aujourd'hui, ça va mieux.
Les conseils ont une valeur relative, mais si je devais recommencer, j'essaierais de m'atteler à un autre projet, par petites touches, au moins sur la phase du synopsis, des personnages, de scènes etc... L'idéal étant de recommencer à écrire, mais bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire.

[Syven]

En fait, pas de problème de mon côté à tourner la page ou à changer de projet. Dès que j'envoie un roman, je susi apte à attaquer le suivant. Au contraire, j'ai besoin que ce soit bien fini pour attaquer la suite ou un autre projet. A quelques nuances près : je n'ai pas pu attaquer le tome 2 pendant que j'attendais les retours des bêtas sur le tome 1, donc j'ai enchainé avec un projet différent pour meubler l'intervalle.

[ABK]

Au moins, toi tu parviens à tourner la page, ou du moins, faire les démarches "post manuscrit". J'ai trois manuscrits achevés, et je me perds à les peaufiner sans relâche (et en vain).
Je pense que la démarche de Gabrielle, ce rituel, est une excellente idée. Symboliser la fin devrait t'aider à passer à autre chose, ce que je te souhaite.

Ce n'est peut-être pas comparable, mais lorsque j'ai arrêté mes études, j'ai ressenti un vide. Mes recherches, ma thèse, me revenaient en boucle dans la tête. J'ai dissimulé tous les ouvrages qui y avaient trait, j'ai classé mes travaux, les ai archivés dans une forme qui me convenait, puis je me suis lancé dans une novella n'ayant strictement rien à voir. Et bingo, j'ai pu tourner la page. On retrouve cette idée de rituel évoquée plus avant. Je pense qu'il est bien de créer cette finitude au projet quand elle e nous apparait pas d'elle-même.

ABK, qui devrait suivre ses propres conseils.

[Deirdre]

Je n'ai aucun mal à tourner la page mais je pense que le fait d'avoir d'autres choses (nouvelles/romans) à écrire après doit aider. Dans mon planning de cette année, par exemple, tout est bien prévu donc lorsque je termine un livre, je regarde le planning et je sors ce qu'il faut pour le texte suivant. Cela m'aide aussi à attendre les réponses des éditeurs, je me plonge dans le travail pour ne pas trop y penser

[Eva]

Si je résume bien vos conseils, je devrais me trouver un petit "rituel de clôture", et surtout mettre à mon projet suivant. Ok, je vais essayer.

Bravo à ceux qui arrivent à passer à la suite sans problème (bande de veinards ) !

Ce n'est peut-être pas comparable, mais lorsque j'ai arrêté mes études, j'ai ressenti un vide. Mes recherches, ma thèse, me revenaient en boucle dans la tête.

C'est très comparable. Mon mari travaille dans la recherche et quand j'ai bouclé ma version bêta, il m'a dit que j'avais le même type de passage à vide que les doctorants qui bouclent leur thèse. Dans les deux cas, on a l'arrêt brusque d'une activité intellectuelle intense et l'insatisfaction de ne pas avoir fait mieux.

[Siana]

Je fais partie de ceux qui font plusieurs choses en même temps. Comme ça, dès que l'une est terminée il y en a toujours une autre de côté, puisque je fonctionne par période (j'alterne entre les projets). Autre technique, je répertorie mes idées sur des fichiers textes, et j'ai plusieurs dossiers selon la taille que je pense donner à mon idée (roman, novella, nouvelle).

[Celia]

J'aime tellement pas tourner la page que je ne finis quasiment aucun de mes projets, sauf si on me met un très gros coup de pied là om je pense.
Irrécupérable. Mais j'aime beaucoup la méthode de Gaby. Je vais essayer d'appliquer...

[Maloriel]

Pour ma part, quand j'ai terminé mon mémoire, c'était un grand soulagement et une grande satisfaction. mais faut dire qu'effectivement, j'avais un autre projet en vue, je ne me retrouvais pas "sans rien". Le mémoire était la passerelle que je m'étais imposée avant de passer dans un autre master, traduction cette fois

[blackwatch]

Mais voilà, une fois les manuscrits expédiés, sachant les mois d'attente avant réponse, il vaut mieux oublier un peu cette affaire-là et passer à autre chose.

Et là, surprise, ce n'est pas si facile.

Je suis dans le même cas que toi. Deux mois que j'ai soumis mon roman et ce n'est pas facile d'oublier pour le moment. J'ai beau me dire que c'est beaucoup trop tôt pour obtenir des réponses, il n'empêche que j'y pense. Pour cesser donc d'obséder là-dessus, je me suis lancée dans un nouveau projet également, qui n'a rien à voir avec le roman actuellement en soumission. S'attacher à un nouveau bébé aide en tout cas, mais c'est sûr que c'est difficile de se décrocher des autres!