Je crois qu'on peut avoir un "talent" (ou une "passion" comme le dit Milora, mais d'où vient-elle ? Pour moi, les deux sont liés), ce qui ne veut pas dire qu'on produit des oeuvres de qualité. Ça veut juste dire qu'on a des aptitudes, des envies d'essayer qui nous donneront la force de travailler pour nous améliorer.
Personnellement, j'écris mon premier jet à l'instinct, sans rien savoir d'avance (vraiment rien). C'est là que j'exprime mon "talent" (je n'aime pas le mot, je préfère "aptitude" si ça vous embête pas
). Quand je le relis, je le trouve mauvais. Mais j'ai envie de l'améliorer (encore une aptitude ?) alors je retrousse mes manches et je le travaille jusqu'au sang.
Et le roman suivant, je le recommence de la même façon, mais mon premier jet sera un peu moins mauvais, mes aptitudes auront augmenté.
Je pense que même le fait de vouloir travailler ses écrits est une disposition particulière. Elle n'est pas donnée à tout le monde, preuve en est des dizaines de manuscrits bourrés de fautes et incohérents qui arrivent chaque jour dans les maisons d'édition.
Pour écrire, à mes yeux, il faut du talent, oui : du talent pour raconter une histoire, mais aussi du talent pour avoir envie de la travailler, et pour la corriger. En fait, pour moi, talent, passion, travail sont tous dans un même bateau et il me semble vain de les dissocier. On ne peut pas faire "que" travailler un roman (pour le travailler, il faut l'avoir écrit et avoir l'envie et la capacité de le travailler).
Quant à ceux qui arrêtent d'écrire, ça m'est arrivé pendant trois ans. Je pensais même ne jamais recommencer, mais finalement, j'ai été rattrapée
Et là, surprise : même sans avoir écrit une ligne de fiction, je m'étais grandement améliorée, en style comme en maturité. Je vous le dis : on n'arrête jamais d'écrire, même quand on n'écrit pas