[A] Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Sujets inactifs depuis un an ou plus

Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Talent inné bien sûr, il faut naître avec !
1
1%
Travail acharné évidemment, tout cela ne se fait qu'à la sueur et l'huile de coude !
10
10%
Sûrement des deux, on a tous des prédispositions.
77
79%
C'est autre chose et je vais vous expliquer mon idée...
9
9%
 
Nombre total de votes : 97

Avatar du membre
Celia
C'est le grand retour d'une merveilleuse grenouille
Messages : 2817
Enregistré le : dim. mai 25, 2008 5:26 pm
Rang special : Aime le sang et les câlins
Localisation : A l'Est
Contact :

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Celia »

Eva a écrit :
Celia a écrit :C'est assez rigolo parce qu'on retrouve dans cet exemple aussi le travail et les réflexions de groupe dont on parle ici : Picasso ne s'est pas fait tout seul, un artiste, aussi grand soit-il, qu'il ait une majuscule à son nom d'Artiste ou non, n'est jamais seul.
Ah, très juste, et je dirais même plus : il ne suffit pas de don et de travail, il faut aussi une reconnaissance du milieu.

Non, non, je ne parle pas de reconnaissance du milieu, mais bien du travail, avant d'être édité.
La "reconnaissance du milieu" c'est très bien. Mais ce que je voulais souligner c'est que quand on travaille dans un milieu qui travaille aussi (dans un atelier, dans une école d'art, sur un forum), les progrès sont souvent stupéfiants et l'émulation est là et bien là.
C'est en ça que je disais que l'artiste/auteur n'est pas seul : il connait ses condisciples, ils les aident, eux l'aide, ils se comprennent (ou pas), sont d'accord entre eux (ou pas), mais ils sont ensemble et ont le même but de progresser.
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur

Avatar du membre
tigrette
Grenouille militante
Messages : 562
Enregistré le : ven. févr. 25, 2011 2:30 pm
Rang special : Dans la Lune Mauve
Contact :

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par tigrette »

Je dirais les deux : c'est 10% de talent et 90% de travail.
Par talent, j'entends les choses suivantes:

-la faculté de se nourrir de sa culture (quelle qu'elle soit) pour développer son imaginaire et produire quelque chose de nouveau.
-la capacité de détecter de manière presque intuitive la justesse d'une phrase, d'un mot, ou au contraire ce qui ne colle pas.
- la capacité de retranscrire la psychologie des personnages (empathie, esprit d'analyse, lucidité)
- la capacité de se remettre en question et de ne pas croire que ce qu'on est écrit est sacré.

les 90% restant sont du travail, encore du travail, de la persévérance, la volonté, l'envie d'apprendre (des autres auteurs, les techniques de narration, les règles l'orthographe et de grammaire), l'ouverture d'esprit qui fait que l'on tiendra compte des conseils et ou des remarques des lecteurs, des éditeurs etc (ou pas, mais en toute connaissance de cause)

Avatar du membre
Celia
C'est le grand retour d'une merveilleuse grenouille
Messages : 2817
Enregistré le : dim. mai 25, 2008 5:26 pm
Rang special : Aime le sang et les câlins
Localisation : A l'Est
Contact :

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Celia »

Je suis à peu près d'accord avec tigrette sauf sur ce point-là :
la capacité de se remettre en question et de ne pas croire que ce qu'on est écrit est sacré.
Non, ça, ça se travaille. C'est un travail sur soi, certes, sur son ego, mais ça se travaille.
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur

Avatar du membre
Eva
De la patience avant toute chose
Messages : 249
Enregistré le : lun. janv. 02, 2012 4:00 pm
Rang special : Grenouille a crocs blancs
Localisation : Grenoble

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Eva »

Celia a écrit :Mais ce que je voulais souligner c'est que quand on travaille dans un milieu qui travaille aussi (dans un atelier, dans une école d'art, sur un forum), les progrès sont souvent stupéfiants et l'émulation est là et bien là.
C'est en ça que je disais que l'artiste/auteur n'est pas seul : il connait ses condisciples, ils les aident, eux l'aide, ils se comprennent (ou pas), sont d'accord entre eux (ou pas), mais ils sont ensemble et ont le même but de progresser.
D'accord, d'accord, je ne l'avais pas compris comme ça. Sur ce point, je ne connais pas grand-chose, donc j'en prends bonne note. :)
Mon site auteur.

Science-fiction ~ rocketing imagination since 1865 ~

Avatar du membre
Celia
C'est le grand retour d'une merveilleuse grenouille
Messages : 2817
Enregistré le : dim. mai 25, 2008 5:26 pm
Rang special : Aime le sang et les câlins
Localisation : A l'Est
Contact :

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Celia »

Eva a écrit :
Celia a écrit :Mais ce que je voulais souligner c'est que quand on travaille dans un milieu qui travaille aussi (dans un atelier, dans une école d'art, sur un forum), les progrès sont souvent stupéfiants et l'émulation est là et bien là.
C'est en ça que je disais que l'artiste/auteur n'est pas seul : il connait ses condisciples, ils les aident, eux l'aide, ils se comprennent (ou pas), sont d'accord entre eux (ou pas), mais ils sont ensemble et ont le même but de progresser.
D'accord, d'accord, je ne l'avais pas compris comme ça. Sur ce point, je ne connais pas grand-chose, donc j'en prends bonne note. :)
Tu ne connais pas, mais en fait tu es en plein dedans. :mrgreen:
CoCyclics est un espace d'émulation (où les gens n'arrêtent pas de bosser pour le plaisir, dingue quoi)
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur

Avatar du membre
Siana
Messages : 2933
Enregistré le : dim. janv. 09, 2011 2:55 pm
Rang special : Grenouille-paranormale
Localisation : 49
Contact :

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Siana »

Je pense un peu comme Fishdrake. Notre sensibilité, notre personnalité, même, peut nous entraîner à créer des mondes et des histoires, puis à vouloir en faire quelque chose. Ça, c'est en partie innée (puisqu'une partie de la personnalité se construit aussi avec le vécu).
Mais je ne pense pas qu'il y ait de talent réellement innée en dehors de ces prédispositions. La preuve c'est que même de célèbres auteurs ont vu leurs œuvres refusées plusieurs fois avant de recevoir une acceptation, et qu'il y a toujours quelques critiques très négatives sur ces mêmes œuvres (même si c'est pas ce qu'on voit le plus ^^).
Et puis surtout, avant de savoir si on a du talent, il faudrait d'abord se demande "qu'est-ce que le talent ?", "qu'est-ce qui est du talent et qu'est-ce qui n'en n'est pas ?". Il me semble que ces interrogations philosophiques n'ont pas de réponses toute faites. D'autant plus qu'un talent sous-entend le fait de réaliser un travail parfait, alors que l'homme lui-même est imparfait... (il n'y aurait donc pas d'évolution possible, l'artiste commencerait son œuvre au maximum de sa perfection sans même s'être entraîné... je trouve ça assez peu crédible )

Cependant, à mon avis tout le monde peut avoir du talent. Chacun peut se construire son propre talent... en travaillant et en s'arrachant quelques cheveux au passage.

Tigrette : Je pense que ce que tu cites se travailles. Reconnaître la justesse d'une phrase, on ne naît pas avec, par exemple.

Avatar du membre
Nyaoh
Messages : 666
Enregistré le : mar. avr. 27, 2010 2:54 pm
Rang special : Grenouille de papier
Localisation : Dans les pages d'un livre
Contact :

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Nyaoh »

tigrette a écrit :Je dirais les deux : c'est 10% de talent et 90% de travail.
Par talent, j'entends les choses suivantes:

-la faculté de se nourrir de sa culture (quelle qu'elle soit) pour développer son imaginaire et produire quelque chose de nouveau.
-la capacité de détecter de manière presque intuitive la justesse d'une phrase, d'un mot, ou au contraire ce qui ne colle pas.
- la capacité de retranscrire la psychologie des personnages (empathie, esprit d'analyse, lucidité)
- la capacité de se remettre en question et de ne pas croire que ce qu'on est écrit est sacré.

les 90% restant sont du travail, encore du travail, de la persévérance, la volonté, l'envie d'apprendre (des autres auteurs, les techniques de narration, les règles l'orthographe et de grammaire), l'ouverture d'esprit qui fait que l'on tiendra compte des conseils et ou des remarques des lecteurs, des éditeurs etc (ou pas, mais en toute connaissance de cause)
Je partage en grande partie l'avis de tigrette. Le seul bémol que je mets serait sur la faculté d'apprentissage de certains, qui même avec de la bonne volonté ne peuvent pas apprendre les règles de grammaire. Ou arrive à produire des textes qui font mouche quand même, je pense à Rachid Djaidani ou autre qui à l'époque avait fini chez Pivot pour son bouquin, mais qui était accusé d'avoir forcément fait ré-écrire son livre. Assez insultant pour lui le pauvre. Après est-ce que ça empêche de progresser au long terme et d'aller au bout quand on se retrouve incapable d'intégrer les règles... J'en ai peur/je n'espère pas en même temps. Sinon je devrais bientôt m'arrêter ou m'assigner les services d'un correcteur éternel.
"Je ne cherche à être sur de rien mais je veux trouver la forme juste de mon doute"
J.Benameur
Blog auteure

Avatar du membre
Booz
Les papyrus s'inclinent devant elle
Messages : 2765
Enregistré le : dim. sept. 06, 2009 3:28 pm
Rang special : BatCanetonBoulet

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Booz »

Me revoilà (avec des crêpes même pas finies parce que les parents sont arrivés avant :wamp: ).

En fait, ce que je voulais dire, Célia et Tigrette l'ont exprimé mieux que moi.
Je reconnais qu'avant (lorsque j'étais au lycée notamment et que j'enchaînais les bonnes notes sans faire d'efforts) je pensais que l'Ecriture avec un grand E c'était surtout 60% de talent et 40% de travail. Depuis, j'ai évolué.
Celia a écrit :
la capacité de se remettre en question et de ne pas croire que ce qu'on est écrit est sacré.
Non, ça, ça se travaille. C'est un travail sur soi, certes, sur son ego, mais ça se travaille.
Je rejoins ce que dis Célia (encore) parce que je suis passée par là et que ce fut long (très très long) et que parfois, je le reconnais, je rechute et pensant avoir assez de talent pour qu'un de mes textes soit accepté sans que je le travail (après, c'est la douche froide de voir qu'il est refusé mais je pense que, chaque refus, c'est une marche en plus que je gravis vers la sagesse (si si si, regardez, j'ai la barbe qui commence à pousser)). Influer sur son ego est difficile et, pour moi, c'est l'exercice qui me demande le plus de travail.
«Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»

"La Voix" Baudelaire.

Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Milora »

J'aime pas du tout l'idée de talent inné. Genre "Ah, t'es pas né avec le Don ? Bah c'est dommage, non non, c'est pas la peine de t'y dévouer corps et âme, ça marchera jamais. La Prophétie ne t'a pas désigné(e), tu n'es pas le porteur de l'Anneau, Sam".

Après, comme dans toute chose, tout dépend des définitions. Si par talent on entend ;:
tigrette a écrit : Par talent, j'entends les choses suivantes:

-la faculté de se nourrir de sa culture (quelle qu'elle soit) pour développer son imaginaire et produire quelque chose de nouveau.
-la capacité de détecter de manière presque intuitive la justesse d'une phrase, d'un mot, ou au contraire ce qui ne colle pas.
- la capacité de retranscrire la psychologie des personnages (empathie, esprit d'analyse, lucidité)
- la capacité de se remettre en question et de ne pas croire que ce qu'on est écrit est sacré.
alors oui, je suis assez d'accord.

90% de travail ? Oui... et non. Oui si on entend par travail recorriger ses textes, progresser, etc. Mais je ne crois pas au travail mécanique, à l'apprentissage de techniques, etc.


En fait, j'ai voté l'option "c'est autre chose et je vais vous dire quoi".
Je pense qu'en fait, c'est "juste" une passion. Le fait d'aimer énormément écrire.
Quand vous dites ça les gens vous répondent : c'est faux, tu peux passer ta vie au Louvre en adorant la peinture, et ne faire que des croûtes sans âme !
Oui mais c'est parce que dans ce cas-là, lesdites personnes aiment regarder la peinture. Ce qui n'est pas exactement pareil.

Du coup, ça rejoindrait les qualités pour produire un texte potable. Il faut un certain sens du partage, la volonté de s'exprimer, de se mettre à la place de l'autre, qui va percevoir ce qu'on produit (le lecteur, quoi, mais disons l'Autre, pour rester dans l'abstrait).
Il faut aussi, je pense, s'être énormément nourri de lecture et d'imaginaire, parce que je reste persuadée qu'une bonne partie de la fabrication d'un texte se fait à notre insu, comme disait ma prof de litté de prépa, il faut laisser aux choses le temps de décanter en soi. (Sauf qu'elle, elle parlait des disserts, et c'est tout de même moins affriolant).
Je pense qu'il faut aussi un minimum de sens de l'observation, que ce soit du monde réel, pour en nourrir ses textes, ou - j'ai envie de dire "surtout" - des livres qu'on lit.

Du coup, tout ça, c'est pas inné. C'est social. C'est pas déterminé à la naissance, ça se crée au cours de la vie. Evidemment, c'est lié à la personnalité. Mais je dirais plutôt que c'est lié à la passion pour l'écriture : si t'aimes écrire, tu vis à travers ça - en partie (je suis pas non plus en train de vanter l'idée du génie créateur qui entre en transe pour écrire, évidemment :lol: Quand je dis "tu vis à travers ça", c'est plus au sens où c'est une façon d'être, et pas seulement une activité. Mais c'est nada del otro mundo, comme on dit en espagnol. C'est rien d'extraordinaire).

Mais c'est pas non plus du travail. C'est des choses qui se font toutes seules, guidées par le goût. Le travail - au sens strict : retravail d'un texte, amélioration des techniques de narration, et même tentatives d'innovations conscientes - c'est juste la partie émergée de l'iceberg.


Après, j'ai conscience que je pense ça pour me rassurer. Je sais qu'en musique, par exemple, y a des gens qui ont ou n'ont pas l'oreille musicale, et que les spécialistes disent que c'est de naissance plus que dû à l'environnement. Mais ça me stresse de penser qu'un donné biologique puisse bloquer l'épanouissement de l'individu. Alors, même si j'ai pas de preuve, je préfère rester sur ma position ^^
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Avatar du membre
Silène
Miss Truffade 2017
Messages : 3810
Enregistré le : mar. oct. 09, 2007 9:02 am
Rang special : Grenouille pop-up
Localisation : Auberge du bon canard 2

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Silène »

EDIT : j'aime beaucoup le développement de Milora !
Je suis peut-être bonne à psychanalyser en refusant toute part à l'inné mais je pense que ce tu cites, Tigrette, est aussi accessible par un travail de longue haleine :
-la faculté de se nourrir de sa culture (quelle qu'elle soit) pour développer son imaginaire et produire quelque chose de nouveau.
Cela s'apprend, à mon sens, en observant et en lisant ce que d'autres avant nous ont produit de nouveau avec cette nourriture.
-la capacité de détecter de manière presque intuitive la justesse d'une phrase, d'un mot, ou au contraire ce qui ne colle pas.
Cela aussi peut être développé par de très nombreuses lectures et la pratique du commentaire, de la stylistique, de la critique.
- la capacité de retranscrire la psychologie des personnages (empathie, esprit d'analyse, lucidité)
Cela est peut-être le plus difficilement accessible si ce n'est avec l'expérience, la capacité d'empathie que nous développons, ou non, tout au long de notre vie. Certains ont peut-être en ce sens des acquis de la petite enfance qu'on peut considérer quasiment inné. Mais encore, pour moi, cela reste de l'acquis même si ça relève là, non du travail, mais de l'éducation reçue. Et si on ne l'a pas obtenu par l'éducation, on peut le "rattraper" en tout cas toute sa vie, à mon sens.
- la capacité de se remettre en question et de ne pas croire que ce qu'on est écrit est sacré.
Cela encore peut s'apprendre, en particulier ici ! Mais aussi en remettant en cause les plus grands que soi, sans amertume ou jalousie, juste en essayant de comprendre leur talent et les limites de celui-ci.
Il me semble que la question pourrait être plutôt : Ecrire, talent ou travail acharné ?
Et alors, à mon avis, on pourrait mettre dans l'idée de talent toutes capacités dont tu parles et qui ne sont pas directement liées au travail de l'écriture mais, pour partie à l'éducation, pour partie à la lecture.
Prochain roman le 10 juin ! 8848 mètres chez Casterman.

Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Milora »

Je suis plutôt d'accord avec Silène (qui était assez d'accord avec moi... Admirez ma cohérence interne :mrgreen: )

Si ce n'est que tout ce que tu dis, je pense que ça se fait "tout seul". C'est pour ça que je n'oppose pas vraiment inné et travail. Je pense qu'on ne peut pas se dire "je vais apprendre ceci et cela, je vais apprendre à écrire". Si on fait ça, il manquera toujours une âme au texte.
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Avatar du membre
Beorn
Bond, Alexander Bond
Messages : 5623
Enregistré le : jeu. août 21, 2008 9:28 am
Rang special : L'avant-dernier des Mohicans
Contact :

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Beorn »

Bon ben, encore une fois, Milora ma chipé mes répliques.

Je ne crois pas au talent. Peut-être au génie (du genre Mozart) et encore.
Je crois qu'on écrit bien parce qu'on aime écrire. Et quand je dis "aimer", je ne veux pas dire "vouloir épater ses copains en publiant un bouquin", mais aimer au sens "si on me laissait toute ma vie en prison avec des feuilles et du papier, je ne serai pas un homme malheureux".
Au sens où écrire est une activité à plein temps, sans que l'on s'en rendre compte : quand on lève le nez au vent, quand on repense à un film, quand on lit un livre (surtout), quand on va en cours où qu'on passe d'un lien à l'autre sur Wikipédia... On écrit déjà sans le savoir, ou on prépare un futur écrit, parce que notre vie est guidée par ce but. C'est comme l'aiguille d'un aimant qui retrouve toujours le nord.

Pour autant, je trouve intéressant ce que dit tigrette, qui sont pour moi des préalables, en effet, à la progression en écriture, mais pas forcément innés. Ou ce que dit Vassago, que je traduirai plutôt par "certaines personnes sont des génies, ils ont un cerveau anormal, atypique", mais ces gens sont tellement rares que la plupart des auteurs n'en sont pas.
Ce sont des passionnés, simplement.

Et je note les citations, avec votre permission, j'en ressortirai peut-être quelques-unes à la table-ronde... ;)
Site officiel
Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2

Avatar du membre
Beorn
Bond, Alexander Bond
Messages : 5623
Enregistré le : jeu. août 21, 2008 9:28 am
Rang special : L'avant-dernier des Mohicans
Contact :

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Beorn »

Ah oui, j'oubliais !
J'adore aussi l'idée de Célia et je suis parfaitement d'accord : le talent ne s'épanouit pas seul. Le talent se créé par l'échange, l'émulation, la stimulation intellectuelle et donc, c'est en partie un travail de groupe.

Les exemples sont d'ailleurs nombreux, que ce soit en économie (la Silicon Valley) en peinture (le groupe de copains qu'étaient les impressionnistes) en littérature (les surréalistes). Créer, et donc écrire, c'est d'abord nourrir son esprit, et le groupe est une des meilleures façon d'y arriver.
(et il faut lire aussi, beaucoup)
Site officiel
Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2

Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Milora »

Beorn a écrit :Bon ben, encore une fois, Milora ma chipé mes répliques.
Muahaha, je fais partie d'un complot machiavélique pour te voler tes idées, niark niark niark.

Pour changer, je suis d'accord avec Béorn. Sauf peut-être :
Beorn a écrit : Ou ce que dit Vassago, que je traduirai plutôt par "certaines personnes sont des génies, ils ont un cerveau anormal, atypique", mais ces gens sont tellement rares que la plupart des auteurs n'en sont pas.
Je ne suis pas persuadée que ça existe. Du moins pour l'écriture.
(Enfin, je disais ça, puis j'ai rencontré une amie qui a une oreille faramineuse et arrive à mémoriser une mélodie de façon juste et parfaite juste en l'ayant entendue. C'est pas que de l'éducation, ça, c'est un talent de naissance. (D'un autre côté, elle dit qu'elle n'est pas plus douée que ça lorsqu'elle-même joue, et c'est pas faux, elle joue bien mais sans plus... Donc voilà. Son exemple ne me contredit pas. Na. :P )


Par contre, je trouve ça déprimant les gens qui vous sortent "tiens, j'ai écrit mon premier texte, tu veux y jeter un oeil ?" et que c'est formidablement bien écrit. Ou les auteurs amateurs que vous adulez sur un forum d'écriture en vous disant "Wouah, c'est super bien écrit, profond, ça a une âme !" ; puis vous regardez le profil de la personne et vous lisez : "17 ans".
Déprimant, j'vous dis.
(Mais je maintiens que c'est pas inné. C'est des gens qui sont riches et intéressants, et qui ont beaucoup lu par ailleurs. ^^)
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Avatar du membre
Booz
Les papyrus s'inclinent devant elle
Messages : 2765
Enregistré le : dim. sept. 06, 2009 3:28 pm
Rang special : BatCanetonBoulet

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Booz »

Milora a écrit :Après, j'ai conscience que je pense ça pour me rassurer. Je sais qu'en musique, par exemple, y a des gens qui ont ou n'ont pas l'oreille musicale, et que les spécialistes disent que c'est de naissance plus que dû à l'environnement. Mais ça me stresse de penser qu'un donné biologique puisse bloquer l'épanouissement de l'individu. Alors, même si j'ai pas de preuve, je préfère rester sur ma position
Tiens, c'est étrange que tu évoques ce côté rassurant, parce que, contrairement à toi, ça me rassure de savoir qu'il y a des "génies littéraires". Si on me dit que Rimbaud et Lautréamont (mes deux idoles du moment) n'avaient rien de particulier et que, n'importe qui ayant vécu à leur place aurait produit ce qu'ils ont produits, je serai très déçue et démoralisée (comme si on me disait que n'importe quel orphelin multimilliardaire, qui voit ses parents mourir devant ses yeux, peut devenir Batman)(oui, je sais, j'en reviens toujours là).
J'ai besoin de croire que des personnes sont naturellement douée pour me motiver à progresser.
Je ne pense pas que ne pas être prédisposé (et encore, prédisposé je trouve que ce n'est pas un bon terme) pour l'écriture empêche quelqu'un de s'épanouir, j'en ai la preuve chaque jour sur ce forum ou bien quand je me regarde dans une glace. Je ne suis pas un génie littéraire, ça ne m'empêche ni d'écrire, ni de progresser, ni de produire quelque chose que je pense être bon et ça ne m'empêche pas d'admirer le travail de ceux qui sont comme moi ou celui des personnes que j'estime être des génies.
Milora a écrit : Si ce n'est que tout ce que tu dis, je pense que ça se fait "tout seul". C'est pour ça que je n'oppose pas vraiment inné et travail. Je pense qu'on ne peut pas se dire "je vais apprendre ceci et cela, je vais apprendre à écrire". Si on fait ça, il manquera toujours une âme au texte.
Par contre, je te rejoins à 100% là dessus.
«Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»

"La Voix" Baudelaire.

Répondre