[A] Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

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Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Talent inné bien sûr, il faut naître avec !
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Travail acharné évidemment, tout cela ne se fait qu'à la sueur et l'huile de coude !
10
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Sûrement des deux, on a tous des prédispositions.
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C'est autre chose et je vais vous expliquer mon idée...
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Nombre total de votes : 97

Anonyme_Quatre

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Anonyme_Quatre »

Pas "toute" je pense, beaucoup la partage ^-^ Je la trouve d'ailleurs assez juste (mais j'ai de toute manière toujours du mal à me dire "c'est moi qui est écrit ça ?")

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Tristane Suzette
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Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Tristane Suzette »

Nariel Limbaear a écrit :Pas "toute" je pense, beaucoup la partage ^-^ Je la trouve d'ailleurs assez juste (mais j'ai de toute manière toujours du mal à me dire "c'est moi qui est écrit ça ?")
A cause de la flèche dans le genou ?

Ok, je sors (mais le débat est intéressant) :arrow:

Fishdrake

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Fishdrake »

Celia a écrit : Un très grand auteur ne se "mesure" pas à la qualité de son premier jet ou à la durée de son processus d'écriture, mais au résultat final.
Il est surtout difficile de le faire parce que l'effort fourni n'est pas visible, on ne voit que l’œuvre final après tout.

Je ne remet pas en question la qualité du travail d’Hemingway ou des autres quand je dit ça. Je conteste simplement ce que disait Ancz et affirme qu'on peut faire du bon travail, voire du très bon, si on s'acharne et travaille dur.

Enfin par extrapolation :
Selon ta philosophie, les quelques milliers de singes qui taperaient pendant quelques milliers d'années pour finalement obtenir l’intégrale Shakespearienne seraient des génies...

Anonyme_Quatre

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Anonyme_Quatre »

Heu j'ai pas bien compris le rapport avec ton extrapolation, je dois avoir raté un chaînon... ?

Fishdrake

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Fishdrake »

Si ce n'est que le résultat final qui compte.... qu'est ce que ça fait que ce soit Shakespeare en trente trois ans ou un millier de singes pendant mille ans ?

Anonyme_Quatre

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Anonyme_Quatre »

Je n'aime pas trop les extrapolations dans les débats, ça tue un peu l'argumentaire. En extrapolant comme ça, on peut à peu près tout justifier ou contrer...
Tu soulèves néanmoins une interrogation plutôt intéressante, mais je crois que s'acharner pendant autant de temps relève d'au moins un peu de génie :P

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MarquiseArtémise
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Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par MarquiseArtémise »

Fishdrake a écrit :
Celia a écrit : Un très grand auteur ne se "mesure" pas à la qualité de son premier jet ou à la durée de son processus d'écriture, mais au résultat final.
Il est surtout difficile de le faire parce que l'effort fourni n'est pas visible, on ne voit que l’œuvre final après tout.

Je ne remet pas en question la qualité du travail d’Hemingway ou des autres quand je dit ça. Je conteste simplement ce que disait Ancz et affirme qu'on peut faire du bon travail, voire du très bon, si on s'acharne et travaille dur.

Enfin par extrapolation :
Selon ta philosophie, les quelques milliers de singes qui taperaient pendant quelques milliers d'années pour finalement obtenir l’intégrale Shakespearienne seraient des génies...
C'est plutôt la tienne, Fishdrake, il suffit que les singes s'acharnent et travaillent dur... :twisted:

Trève d'exagération :
Personne ne nie qu'on puisse arriver à un résultat de qualité à force de persévérance. Et personne n'arrive à un résultat intéressant sans commencer par retrousser ses manches, pas même un Léonard de Vinci en puissance.
Simplement, pour certains, leur force de travail, ou leurs capacités de synthèse, ou leur vision créatrice, ou un petit plus indéfinissable, fait qu'ils y arrivent plus vite, ou différemment, ou de façon plus marquante. Après, que ce quelque chose soit inné ou acquis...

Côté méthode de travail :
Perso, ma tendance à la procrastination et au découragement me joue des tours.
Les retours de bêta-lecteurs font par contre des merveilles, avoir un retour aide énormément à se détacher de son texte.
A voir si ça m'aide aussi à persévérer ! :)
It is one of those lessons that every child should learn : don't play with fire, sharp objects or ancient artifacts. Patricia Briggs

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Fishdrake

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Fishdrake »

MarquiseArtémise a écrit :
C'est plutôt la tienne, Fishdrake, il suffit que les singes s'acharnent et travaillent dur... :twisted:
Mépadutou.

J'ai jamais dit que les primates fourniraient un effort quelconque, ils se contenteront de taper aux hasard sur les touches de la machine à écrire :).
MarquiseArtémise a écrit : Les retours de bêta-lecteurs font par contre des merveilles, avoir un retour aide énormément à se détacher de son texte.
Je suis d'accord, sans parler de détachement je trouve que c'est une aide inestimable pour améliorer son travail.

Isa S

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Isa S »

Beorn a écrit :Je cite : "la plupart des grands lecteurs qu'elle avait interrogés avaient dû faire face, d'une manière ou d'une autre, à l'imprévisibilité de leur vie personnelle." (...)
"C'est (...) le cas des gens dont la vie n'a pas suivi le cours attendu : Coréens de la caste des marchands qui ne deviennent pas marchands, gosses des ghettos qui accèdent à l'université, homosexuels déclarés issus de familles conservatrices et femmes dont la vie s'est déclarée radicalement différente de celle de leurs mères. Ce dernier groupe est particulièrement important."
:merci: Beorn ! Je me retrouve assez là-dedans, comme dans les personnes qui écrivent et dont la vie est marquée par des ruptures précoces. Les ruptures en tous genres, déménagements, accidents ne manquent pas dans mon histoire familiale. Personnellement j'ai commencé à écrire à mon premier échec universitaire, qui s'ajoutait à une période particulièrement dure pour ma famille (suicide d'une des filles de mon beau-père) : l'amertume de la situation était telle que lire ne suffisait plus à me distraire, j'avais besoin de quelque chose qui exige toute ma concentration...
J'ai voté que pour moi il fallait les deux, le talent ET le travail, avant de lire tout le fil, qui m'a obligé à repenser ma position. En fait je pense que dans "talent" il y a une large part d'absorption inconsciente : parce qu'on a vibré en lisant des tonnes et des tonnes de livres, parce qu'il y avait en nous cette passion pour les histoires inventées, une partie de ce qui nous touchait dans ces histoires s'est inscrit quelque part dans le cerveau et vient à la rescousse le jour où nous voulons écrire nos propres histoires. Et après, le "travail" est ce qui se fait consciemment : décortiquer tel film / livre / série TV pour comment le suspense est mis en place (ou pas), écrire, bêta-lire, se relire en essayant de chausser des lunettes différentes... Mais la partie absorption continue à travailler, et à observer, des fois à la limite de la conscience, chaque fois qu'on pense "j'aime j'aime cette histoire c'est trop beau cette fin quelle émotion!" ou "bof, j'ai déjà deviné comment ça fini" ou "je supporte pas cette accumulation de phrases sans verbe jamais plus je ne lirai d'articles de ce journaliste"
Je ne sais plus qui disait que l'imaginaire se nourrit, mais ça me paraît très juste : "travailler", ça peut très bien être aller voir une exposition d'art, regarder un documentaire, voyager, etc. Ou simplement écouter la voisine raconter ses souvenirs d'enfance.
Beorn a écrit :
Célia a écrit :Un collègue aujourd'hui m'a dit qu'en se levant tous les matins et en se couchant tous les soirs, il ne pensait qu'au sport ; moi je ne pense qu'à l'écriture, au bouquin que je suis en train d'écrire, à la façon dont untel a pu m'émouvoir dans un film et dont un autre a construit un épisode de série télé hyper addictif.
Je me retrouve complètement dans ce que tu dis.
Je me sens "auteur" dans chacun des gestes de ma vie, et même quand je dors : parce qu'au réveil, j'essaye de voir si je pourrais trouver une idée dans mes rêves.^^
Je vous envie ! Je ne peux pas ne penser qu'écriture, en tout cas pas pendant "le temps scolaire". Faire cours mobilise toute mon attention - contrairement à prendre un cours, et je regrette bien de ne pas avoir mieux utilisées mes années d'étudiante! Qui plus est, l'enseignement me pompe pas mal d'énergie émotionnelle.
J'ai donc deux "métiers", dans ma tête. Mais c'était important pour moi de me penser comme écrivain (c'est à dire quelqu'un qui écrit, alors qu'auteur pour moi c'est quelqu'un de publié - mais je ne me prétends surtout pas "artiste", c'est trop gros pour moi, bref sur le vocabulaire on a tous nos petites délicatesses), parce que j'avais arrêté à force de considérer l'écriture comme un hobby. Mon discours, "je suis écrivain, et je travaillerai jusqu'à avoir le niveau nécessaire pour être publiée, et après ça j'essaierai de m'améliorer à chaque bouquin, et je mourrai les mains sur le clavier (mais avec le mot FIN sur l'écran, donc satisfaite), parce que c'est là qu'est ma passion", même s'il ne s'adresse qu'à moi au bout du compte, m'aide à regarder vers l'avenir et à me motiver pour continuer à écrire (ou à me corriger).

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Dawood
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Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Dawood »

Beorn a écrit :que préconiseriez-vous à un auteur qui voudrait "travailler" son écriture ?
Qu'est-ce que vous faites, vous ? Chacun ? Pour vous améliorer ?
Hum... J'écris :mrgreen: !
Je vais jouer sur une nuance, mais dans mon cas, je me rends compte qu'elle importe : je ne cherche pas à m'améliorer, je chercher à produire un bon texte. Ça peut paraître un détail, mais je crois que ça a son importance à mes yeux :ce n'est pas moi que je chercher à élever au rang d'écrivain, mais mon texte au rang d'oeuvre. Une fois cela fait, je ne crois pas que je me vouerai à écrire autre chose (du coup, je m'en fous à peu près si je ne suis pas capable de reproduire l'exploit, et donc, d'être un "vrai" écrivain)
Ensuite, concrètement, je retravaille mon texte, je le corrige, j'y réfléchis, je le triture mentalement, etc, comme tout le monde. Je ne crois pas qu'il y ait de méthode miraculeuse. En tout cas, pour progresser, il faut écrire. Et pas forcément mutliplier les projets, je pense qu'un seul peut suffire.
Wyvern is coming.

(challenge à venir... :stylo: )

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desienne
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Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par desienne »

Personnellement, je pense que c'est comme la potion magique de Panoramix, on sait qu'elle a des effets, mais on en ignore le mécanisme.
On prends cette potion sans le savoir. Et on se retrouve avec un crayon ou un clavier entre les mains.

Moi, ça m'est arrivé le mois dernier. Je me suis réveillé avec une idée en tête, celle d'un texte sur l'apocalypse. Elle ne m'a pas quittée jusqu'à ce que j'y mette un terme final, c'est à dire que j'en couche les derniers mots sur mon ordinateur et ce malgré mes résistances. Je la chassais à coup de pied dans le F--- et elle revenait par la fenêtre.
Quand je me suis décidé à céder : l'écriture est venue spontanément, ça coulait tout seul. Pourtant le texte était loin d'être lisible (plein de répétitions, de verbes faibles, d'adverbes...) mais l'idée, les personnages, leur évolution, tout ça, c'était là.

Aujourd'hui je termine doucement la correction. Il m'a fallut 3 semaines pour pondre le texte, en général le soir, et un mois et quelques jours pour le corriger.

Ce que je dis c'est qu'il y a de l'inné, qu'il faut du travail.
Ce que je veux aussi dire, à titre personnel, c'est que l'inné se double d'une pulsion, d'une attirance (peut-être sublimée) vers l'écriture, non pas pour l'écriture en tant qu'objet (des mots, des phrases, un style) mais parce qu'on a la sensation d'avoir partagé d'abord quelque chose avec soi-même.
Comme quelque chose qu'on ignore de soi-même, une portion de soi que l'on trouve à glisser, à mettre sous le feu des projecteurs, ou bien de manière très subtile, voire inconsciente.
Écrire c'est se retrouver.
Ensuite, pour trouver les autres : il faut du travail.
C'est encore plus vrai en SFFF à cause de l'aspect imaginaire.
C'est une conviction personnelle qui ne vaut que ce qu'elle vaut.

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Celia
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Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Celia »

Isa S a écrit :
Beorn a écrit :Je cite : "la plupart des grands lecteurs qu'elle avait interrogés avaient dû faire face, d'une manière ou d'une autre, à l'imprévisibilité de leur vie personnelle." (...)
"C'est (...) le cas des gens dont la vie n'a pas suivi le cours attendu : Coréens de la caste des marchands qui ne deviennent pas marchands, gosses des ghettos qui accèdent à l'université, homosexuels déclarés issus de familles conservatrices et femmes dont la vie s'est déclarée radicalement différente de celle de leurs mères. Ce dernier groupe est particulièrement important."
:merci: Beorn ! Je me retrouve assez là-dedans, comme dans les personnes qui écrivent et dont la vie est marquée par des ruptures précoces. Les ruptures en tous genres, déménagements, accidents ne manquent pas dans mon histoire familiale. Personnellement j'ai commencé à écrire à mon premier échec universitaire, qui s'ajoutait à une période particulièrement dure pour ma famille (suicide d'une des filles de mon beau-père) : l'amertume de la situation était telle que lire ne suffisait plus à me distraire, j'avais besoin de quelque chose qui exige toute ma concentration...
C'est tout à fait ça. Mais je ne vais pas servir un énième exemple en étalant ma vie ici. L'écriture, à la base, a été un échappatoire drôlement efficace.
Isa S a écrit :
Beorn a écrit :
Célia a écrit :Un collègue aujourd'hui m'a dit qu'en se levant tous les matins et en se couchant tous les soirs, il ne pensait qu'au sport ; moi je ne pense qu'à l'écriture, au bouquin que je suis en train d'écrire, à la façon dont untel a pu m'émouvoir dans un film et dont un autre a construit un épisode de série télé hyper addictif.
Je me retrouve complètement dans ce que tu dis.
Je me sens "auteur" dans chacun des gestes de ma vie, et même quand je dors : parce qu'au réveil, j'essaye de voir si je pourrais trouver une idée dans mes rêves.^^
Je vous envie ! Je ne peux pas ne penser qu'écriture, en tout cas pas pendant "le temps scolaire". Faire cours mobilise toute mon attention - contrairement à prendre un cours, et je regrette bien de ne pas avoir mieux utilisées mes années d'étudiante! Qui plus est, l'enseignement me pompe pas mal d'énergie émotionnelle.
Je te rassure, il y a des moments où je pense au boulot (ou à un évènement particulier, ou à ce que je suis en train de vivre) mais dès que le cerveau est en mode "pause" de la réalité, l'écriture prend le relai. Ceci dit, mon boulot pro n'est pas intéressant et ne demande pas un gros investissement, ceci explique peut-être cela, du moins dans mon cas.
Isa S a écrit :J'ai donc deux "métiers", dans ma tête. Mais c'était important pour moi de me penser comme écrivain (c'est à dire quelqu'un qui écrit, alors qu'auteur pour moi c'est quelqu'un de publié - mais je ne me prétends surtout pas "artiste", c'est trop gros pour moi, bref sur le vocabulaire on a tous nos petites délicatesses), parce que j'avais arrêté à force de considérer l'écriture comme un hobby. Mon discours, "je suis écrivain, et je travaillerai jusqu'à avoir le niveau nécessaire pour être publiée, et après ça j'essaierai de m'améliorer à chaque bouquin, et je mourrai les mains sur le clavier (mais avec le mot FIN sur l'écran, donc satisfaite), parce que c'est là qu'est ma passion", même s'il ne s'adresse qu'à moi au bout du compte, m'aide à regarder vers l'avenir et à me motiver pour continuer à écrire (ou à me corriger).
Je me considère comme auteur (je suis publiée), écrivain (j'écris) et artiste (je crée). Le mot artiste fait peut-être peur ? Les artistes, je les ai étudiés pendant 5 ans à la fac, et ça aide vraiment à ôter le mot de son piédestal :) On garde la fonction créatrice et on ôte celle du "homme qui Crée de l'Art". La grosse majorité des artistes n'ont jamais eu droit à une ligne de commentaire dans les journaux, beaucoup n'ont fait que suivre les tendances sans rien révolutionner, et les "génies" d'avant le XIXème siècle travaillaient sur commande et obéissaient à leurs acheteurs. De quoi briser (au moins un peu) leur image Créatrice :)
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Milora
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Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Milora »

Dawood a écrit :
Beorn a écrit :que préconiseriez-vous à un auteur qui voudrait "travailler" son écriture ?
Qu'est-ce que vous faites, vous ? Chacun ? Pour vous améliorer ?
Hum... J'écris :mrgreen: !
Je vais jouer sur une nuance, mais dans mon cas, je me rends compte qu'elle importe : je ne cherche pas à m'améliorer, je chercher à produire un bon texte. Ça peut paraître un détail, mais je crois que ça a son importance à mes yeux :ce n'est pas moi que je chercher à élever au rang d'écrivain, mais mon texte au rang d'oeuvre. Une fois cela fait, je ne crois pas que je me vouerai à écrire autre chose (du coup, je m'en fous à peu près si je ne suis pas capable de reproduire l'exploit, et donc, d'être un "vrai" écrivain)
Ensuite, concrètement, je retravaille mon texte, je le corrige, j'y réfléchis, je le triture mentalement, etc, comme tout le monde. Je ne crois pas qu'il y ait de méthode miraculeuse. En tout cas, pour progresser, il faut écrire. Et pas forcément mutliplier les projets, je pense qu'un seul peut suffire.
Entièrement d'accord ! (z'avez vu ? C'est ni Beorn ni Swald que j'ai cités, cette fois :P )
Sauf pour la fin : je pense qu'on s'en fiche si on a un seul roman ou trois ou vingt cinq nouvelles sur le feu. Tant qu'un jour ou l'autre, elles aboutissent. (ça prend juste plus de temps ^^)

Je suis aussi d'accord avec Isa S :
En fait je pense que dans "talent" il y a une large part d'absorption inconsciente : parce qu'on a vibré en lisant des tonnes et des tonnes de livres, parce qu'il y avait en nous cette passion pour les histoires inventées, une partie de ce qui nous touchait dans ces histoires s'est inscrit quelque part dans le cerveau et vient à la rescousse le jour où nous voulons écrire nos propres histoires. Et après, le "travail" est ce qui se fait consciemment : décortiquer tel film / livre / série TV pour comment le suspense est mis en place (ou pas), écrire, bêta-lire, se relire en essayant de chausser des lunettes différentes... Mais la partie absorption continue à travailler, et à observer, des fois à la limite de la conscience, chaque fois qu'on pense "j'aime j'aime cette histoire c'est trop beau cette fin quelle émotion!" ou "bof, j'ai déjà deviné comment ça fini" ou "je supporte pas cette accumulation de phrases sans verbe jamais plus je ne lirai d'articles de ce journaliste"
Je ne sais plus qui disait que l'imaginaire se nourrit, mais ça me paraît très juste : "travailler", ça peut très bien être aller voir une exposition d'art, regarder un documentaire, voyager, etc. Ou simplement écouter la voisine raconter ses souvenirs d'enfance.
Sauf que j'appellerais pas ça "travailler".
D'une manière général, comme Dawood il me semble, je pense qu'on ne travaille pas volontairement son écriture. C'est en forgeant qu'on devient forgeron (et c'est en saignant qu'on devient enseignant... Euh, pardon, c'est le post d'Isa qui m'a influencée). En forg... écrivant, et en se demandant en écrivant "et si je tentais ça comme ça ? Tiens, j'ai jamais écrit à la première personne... Ouais mais là c'est périlleux parce que mon héros est mythomane... OH. Mentir au lecteur ! Chiche ! J'essaie ! ça va pas être du gâteau mais ça peut rendre trop bien, essayons !".
Enfin, je ne sais pas vous, mais je m'ennuie si j'écris toujours la même chose. Il faut qu'il y ait une part de défi quand j'écris. Pas que je me dise, avant d'écrire "Je vais inventer une histoire à raconter d'un point de vue strictement externe et comportant des données scientifiques approfondies, parce que je ne l'ai jamais fait et qu'il faut que je m'entraîne". Non, bien sûr. Je m'en aperçois plutôt au moment d'imaginer l'histoire (comme Célia, 75% de la tâche se passe dans ma tête) ou de l'écrire. Je sens que je prends un chemin que j'ai déjà parcouru, et je m'ennuie ; alors je vire de cap, toujours guidée par le fameux "et si...?".
Or, je remarque que, de mon côté, j'écris souvent plusieurs histoires dans la même veine. J'ai l'impression que les gens qui me lisent ne s'en rendent pas compte ; mais quand je repense, a posteriori, à mes histoires, elles vont souvent par groupes. La dernière est plus aboutie que la première. Et alors (sans m'en rendre compte), je change d'orientation et je repars dans un autre "groupe d'idées". Même si bien sûr, sur le coup j'ai seulement conscience d'écrire l'histoire qui me tient à coeur. C'est ensuite que je m'aperçois que c'étaient plusieurs tentatives dans un registre.
En fait, je me dis que ça mériterait presque un sujet indépendant dans la Plume dans la Palme, non ?
Nariel Limbaear a écrit :
Je me retrouve complètement dans ce que tu dis.
Je me sens "auteur" dans chacun des gestes de ma vie, et même quand je dors : parce qu'au réveil, j'essaye de voir si je pourrais trouver une idée dans mes rêves.
Pareil mais je ne me sens pas vraiment auteur ou écrivain :$ J'ai beau y cogiter toute la journée, j'ai du mal à me reconnaitre comme telle...
Moi pareil. C'est que ça m'agace les gens qui arrivent et vous expliquent qu'ils Ecrivent, qu'ils sont Ecrivains. Quand ils ont été publiés, ok, oui, ils sont écrivains. Mais avant ça, c'est souvent juste de la prétention.
Bien sûr, tous les gens qui le disent ne sont pas prétentieux (je pense à Cocyclics, où beaucoup de grenouilles se disent auteur ou écrivain sans pour autant être prétentieuses, loin de là !). Mais ça me rappelle tellement le lycée où les gens arrivaient avec des : "Je veux être écrivain. J'aime pas lire, mais je voudrais gagner le Goncourt, plus tard". :lol:
Beorn a écrit :Je cite : "la plupart des grands lecteurs qu'elle avait interrogés avaient dû faire face, d'une manière ou d'une autre, à l'imprévisibilité de leur vie personnelle." (...)
"C'est (...) le cas des gens dont la vie n'a pas suivi le cours attendu : Coréens de la caste des marchands qui ne deviennent pas marchands, gosses des ghettos qui accèdent à l'université, homosexuels déclarés issus de familles conservatrices et femmes dont la vie s'est déclarée radicalement différente de celle de leurs mères. Ce dernier groupe est particulièrement important."
Je m'y reconnais pas du tout ^^ Mais bon, je crois que je ne suis pas dans la catégorie statistique des gros lecteurs, parce que je lis lentement et peu de temps par jour. Mais à mes propres yeux, je suis une grosse lectrice, au sens où je ne peux pas passer plus de 3 jours sans avoir un livre en cours, et lire c'est ma vie :mrgreen: (je mystifie beaucoup les livres, ils ont une très grande importance pour moi... Mais je vais arrêter la séance psychanalytique, lol)
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Anonyme_Quatre

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Anonyme_Quatre »

(faudrait penser à un post Freud-Canapé, là les grenouilles :o)
Moi pareil. C'est que ça m'agace les gens qui arrivent et vous expliquent qu'ils Ecrivent, qu'ils sont Ecrivains. Quand ils ont été publiés, ok, oui, ils sont écrivains. Mais avant ça, c'est souvent juste de la prétention.
Bien sûr, tous les gens qui le disent ne sont pas prétentieux (je pense à Cocyclics, où beaucoup de grenouilles se disent auteur ou écrivain sans pour autant être prétentieuses, loin de là !).
Sur FB, y'a des gens qui s'appellent "Prénom Nom Ecrivain" ou "Auteur". Ca me perturbe vachement o_o'

Avec tout ça, je n'ai plus grand chose à apporter au débat :/

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Celia
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Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Message par Celia »

Nariel Limbaear a écrit :(faudrait penser à un post Freud-Canapé, là les grenouilles :o)
Moi pareil. C'est que ça m'agace les gens qui arrivent et vous expliquent qu'ils Ecrivent, qu'ils sont Ecrivains. Quand ils ont été publiés, ok, oui, ils sont écrivains. Mais avant ça, c'est souvent juste de la prétention.
Bien sûr, tous les gens qui le disent ne sont pas prétentieux (je pense à Cocyclics, où beaucoup de grenouilles se disent auteur ou écrivain sans pour autant être prétentieuses, loin de là !).
Sur FB, y'a des gens qui s'appellent "Prénom Nom Ecrivain" ou "Auteur". Ca me perturbe vachement o_o'

Avec tout ça, je n'ai plus grand chose à apporter au débat :/
Je ne vois pas ce que ça a de perturbant personnellement ^^
J'ai bien un site professionnel sur Célia Deiana, auteur, et je n'ai pas l'impression d'être tellement prétentieuse (bon des fois je le suis, mais pas uniquement sur ça, je connais mes défauts ^^)
Bêta-lectrice
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