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Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 11:53 am
par Anonyme_Quatre
Moi, quand j'étais petit, j'étais tellement fou de Tolkien que ma mère avait jeté à la poubelle le Seigneur des anneaux et le Silmarilion, trouvant que mon obsession d'écrire des histoires copiés sur ces romans était bizarre et malsaine.
Oh mon dieu o_o'
C'est... c'est... :(

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 11:58 am
par Beorn
Nariel a écrit :Oui, je sais qu'on peut, mais ça doit faire mal :cruel:
Plus sérieusement, tu as raison et c'est une question intéressante : certains arrêtent d'écrire. Pourquoi ?
Sur ce forum, nous avons connu des exemples. En général, ces auteurs ont arrêté parce qu'ils avaient trouvé quelque chose qui les passionnait plus (l'édition, la bêta-lecture, ou leur travail IRL tout simplement).
Peut-être était-ce des gens qui n'avaient pas cet acharnement, cette persévérance un peu folle qu'ont d'autres auteurs ? Je ne sais pas.

Je pense quand même que si j'avais un travail qui ne me laissait pas de temps libre, ou si j'étais physiquement incapable d'écrire la nuit, je serais contraint d'arrêter. Ce serait effectivement une grande souffrance. Et je pense que je garderais toujours l'espoir, dans un petit coin de ma tête, de m'y remettre un jour (autrement dit, je ne pourrais jamais totalement arrêter ^^ ).
Nariel a écrit :Oh mon dieu o_o'
C'est... c'est... :(
Oui hein. :wamp:
Je reviens de loin. ^^
D'un autre côté, c'est elle qui nous avait lu à haute voix Bilbo le hobbit, mes frères, ma soeur et moi. Donc je ne lui en veux pas. :heart:

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 12:12 pm
par Lowëya
Beorn a écrit :
Moi, quand j'étais petit, j'étais tellement fou de Tolkien que ma mère avait jeté à la poubelle le Seigneur des anneaux et le Silmarilion, trouvant que mon obsession d'écrire des histoires copiés sur ces romans était bizarre et malsaine.
Heureusement, je les ai retrouvés au CDI de mon collège... :wamp:
:wow: eh bah dis donc, heureusement qu'il y avait le CDI :yata:

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 12:12 pm
par Celia
J'aime beaucoup ce que tu dis, Beorn, sur l'acharnement et sur le fait que, si la vie nous impose d'arrêter, on est déjà certain de recommencer dès qu'on en aura la possibilité. C'est ce qui m'a fait tenir des années, me disant que "c'est pas grave, un jour je pourrai à nouveau écrire des histoires"
:heart:
Beorn a écrit :
Nariel a écrit :Oh mon dieu o_o'
C'est... c'est... :(
Oui hein. :wamp:
Je reviens de loin. ^^
D'un autre côté, c'est elle qui nous avait lu à haute voix Bilbo le hobbit, mes frères, ma soeur et moi. Donc je ne lui en veux pas. :heart:
Mes parents n'ont jamais été fans de littérature de SF (ou de fantastique), j'ai du découvrir les classiques toutes seules. Par contre ils ne rechignaient pas à acheter des livres jeunesse (où il y avait peu de SFFF à l'époque)
Mais d'un autre côté, mon père est un gros amateur de cinéma de genre, dont de SF. Et ça, je lui en saurai redevable toute ma vie :heart:
Là, je sais que j'ai eu beaucoup de chance.

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 12:19 pm
par Anonyme_Quatre
Je sais que la fac me mine sérieusement le moral car ça m'empêche d'écrire, entre autre. J'avais même failli arrêter les cours pour me donner à fond dedans mais je n'ai pas le courage de franchir entièrement le pas. Je me contente de saboter mon année en allant sur Cocyclics pendant les cours :vamp: (là par exemple, glaciation, répartition humain à 10 000 av JC).

Par contre, côté parents j'ai eu de la chance, mais je n'ai pas su l'apprécier, c'est ironique, non ? Vers 10 ans, ma belle-mère m'a donné Bilbo et parce que je n'aimais pas belle-maman, j'ai dit non (en plus, le livre était vieux et j'aimais pas la couverture... saleté de gamine =x). Deux/trois ans plus tard, j'étais complètement fan à la sortie du 2ème film, plongée dans les livres...

(J'ai été traumatisée en découvrant le Cycle de Gor dans le placard de ma mère T_T)
D'ailleurs, cette dernière ne lit quasiment plus de SFFF mais elle se souvient assez bien et on discute un peu de ça. J'imagine qu'elle doit se trouver face à une "elle" plus jeune car je lis les mêmes choses sans le savoir pour les classiques XD (et elle m'a donné le Guin :heart:)
Quant à discuter avec mon père... il lisait peu mais avait la tête pleine d'idées.

Tiens à ce propos !
Mon père a été dans un milieu assez aisé mais très rigide et il n'a pas fini ses études, il lisait peu. Pourtant, il avait une très grande poésie dans l'âme, maladroite mais bien là.
Cela rejoint : le milieu influence beaucoup, d'ailleurs, il ne s'y est jamais mis vraiment (il avait commencé un roman mais avait abandonné).

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 12:44 pm
par Bergamote
Je crois que le terreau où l'on grandit est important. Mais de la même façon qu'une plante peut pousser en plein désert, une autre peut pousser en terre grasse. Elles ne poussent pas pareil, mais à la fin ce sont bien des plantes.

Mais je vais en revenir à ce terme de talent. Finalement c'est quoi le talent ? On va en revenir à la base je choppe les définitions :

1. Disposition, aptitude, capacité naturelle ou acquise dans un domaine ou une activité.
2. Don, aptitude remarquable.
3.Personne douée.

J'aime beaucoup la première définition, parce qu'elle implique qu'un talent peut s'apprendre. Et je vais faire un parallèle avec mon expérience en équitation. Quand je suis arrivée toute petite devant l'immense armoire à glace que je devais monter pour ma toute première fois, j'ai flippé comme jamais. A peine ai-je osé entrer dans le box. Alors que d'autres enfants tout aussi débutant que moi avec des chevaux tout aussi impressionnants y sont allés comme s'il ne pouvait rien leur arriver.
Finalement tout s'est bien passé. J'ai appris à apprivoiser ma peur des chevaux, parce que oui, au départ j'en avais vraiment peur. J'ai appris à ne plus arracher la bouche d'un cheval pour qu'il tourne mais à utiliser mes jambes, le poids de mon corps et mon cerveau.
J'ai fini par pas mal me débrouiller, j'ai souvent entendu des adultes me dire "Qu'est-ce que tu es douée avec les chevaux ! Quelle facilité !" Et franchement j'avais bien honte, et mon instructeur était bien mort de rire en connaissant d'où je venais.
Pourtant c'est vrai, au fil du temps j'ai acquis un talent certain en équitation.
Fin de l'épisode équitation.

Aujourd'hui si je reprends le tout premier bouquin "sérieux" que j'ai écris, en entier et tout et tout à l'âge de 14-15 ans je crois, je le relis et j'ai bien honte (mais je l'assume totalement). Quand je lis une première phrase comme :
"Une histoire que l'on raconte pour effrayer les enfants, celle d'une fille amoureuse du diable."
J'ai envie de revenir dans le passé pour me gifler. Et pourtant, j'entends encore certaines personnes (même des pros !!!!) me dire à cette époque : Tu as du talent quand même où vas-tu trouver tout ça ?" La réponse aujourd'hui est : Dans une poubelle, dans ma conception du monde que j'avais à 14 ans. Qui est, (oula !) bien plus limitée qu'aujourd'hui.

Je le dis : à 14 ans je n'avais aucun talent.
Aujourd'hui j'estime en avoir un peu plus. Et ce n'est que grâce à mon travail (qui comprend mes lectures, mes ratages, mes réussites, et tout le toutim.)

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 1:23 pm
par Aelys
Je crois qu'on peut avoir un "talent" (ou une "passion" comme le dit Milora, mais d'où vient-elle ? Pour moi, les deux sont liés), ce qui ne veut pas dire qu'on produit des oeuvres de qualité. Ça veut juste dire qu'on a des aptitudes, des envies d'essayer qui nous donneront la force de travailler pour nous améliorer.
Personnellement, j'écris mon premier jet à l'instinct, sans rien savoir d'avance (vraiment rien). C'est là que j'exprime mon "talent" (je n'aime pas le mot, je préfère "aptitude" si ça vous embête pas ^^). Quand je le relis, je le trouve mauvais. Mais j'ai envie de l'améliorer (encore une aptitude ?) alors je retrousse mes manches et je le travaille jusqu'au sang.
Et le roman suivant, je le recommence de la même façon, mais mon premier jet sera un peu moins mauvais, mes aptitudes auront augmenté.

Je pense que même le fait de vouloir travailler ses écrits est une disposition particulière. Elle n'est pas donnée à tout le monde, preuve en est des dizaines de manuscrits bourrés de fautes et incohérents qui arrivent chaque jour dans les maisons d'édition.
Pour écrire, à mes yeux, il faut du talent, oui : du talent pour raconter une histoire, mais aussi du talent pour avoir envie de la travailler, et pour la corriger. En fait, pour moi, talent, passion, travail sont tous dans un même bateau et il me semble vain de les dissocier. On ne peut pas faire "que" travailler un roman (pour le travailler, il faut l'avoir écrit et avoir l'envie et la capacité de le travailler).


Quant à ceux qui arrêtent d'écrire, ça m'est arrivé pendant trois ans. Je pensais même ne jamais recommencer, mais finalement, j'ai été rattrapée ^^
Et là, surprise : même sans avoir écrit une ligne de fiction, je m'étais grandement améliorée, en style comme en maturité. Je vous le dis : on n'arrête jamais d'écrire, même quand on n'écrit pas :D

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 2:35 pm
par MarquiseArtémise
Beorn a écrit :Moi, quand j'étais petit, j'étais tellement fou de Tolkien que ma mère avait jeté à la poubelle le Seigneur des anneaux et le Silmarilion, trouvant que mon obsession d'écrire des histoires copiés sur ces romans était bizarre et malsaine.
Je compatis... J'avais à 18 ans été finaliste du 1er prix du jeune écrivain et j'avais reçu un bon d'achat d'une librairie. J'avais donc pu, à mon ravissement, m'offrir un pavé en grand format, luxe rare, et ce gagné avec ma plume, ô joie et bonheur !
Quelques jours plus tard, j'ai appris (sans surprise) que je ne passais pas en 2ème année de prépa. Ma mère, me trouvant en train de lire, m'a dit que je gâchais ma vie à lire autant et a déchiré ledit pavé. :cry:

Dawood, si Mozart n'avait pas fait 10 heures de musique par jour il n'aurait pas écrit de symphonie enfant ; mais tous les enfants qui font 10 heures de musique par jour ne deviennent pas Mozart, ou en tout cas pas au même âge.
Ceci dit, est-ce important, s'ils se font plaisir et s'ils finissent par arriver où ils le veulent ?

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 2:38 pm
par ancz
Il faut pas confondre talent et capacité de travail. Ce sont deux choses très nettement différentes. On peut bosser des heures sans jamais s'améliorer, ou en s'améliorant très peu. Et c'est pareil avec la passion, on peut être passionné et totalement nul ;)

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 2:39 pm
par Anonyme_Quatre
Oh mon dieu, c'est encore pire que l'histoire de Beorn, qui m'a déjà clouée à ma chaise T_T
Tu as réussi à la pardonner ? =x

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 2:46 pm
par Roanne
ancz a écrit :Il faut pas confondre talent et capacité de travail. Ce sont deux choses très nettement différentes. On peut bosser des heures sans jamais s'améliorer, ou en s'améliorant très peu. Et c'est pareil avec la passion, on peut être passionné et totalement nul ;)
+1 !

J'en ai même fait une spécialité... ^^
(hum, où est la sortie ?)

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 2:48 pm
par Bergamote
Nan, finalement c'est "cool" les parents "tortionnaires" ça donne des bouquins d'enfer après !

Note pour plus tard : Martyriser tous les enfants que je croise avec des bouquins. J'ai envie de lire de bons livres quand je serais vieille. Et je pourrais me dire "Ah ! Lui si je lui avais pas tapé dessus à coup de Jonathan Strange & Mr Norell, il n'aurait rien écrit." ^^

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 3:32 pm
par hildegarde stracker
Pour ma part, je trouve que l'ont peut devenir maître d'un ouvrage lorsqu'on se motive et surtout !!! quand on se donne les moyens d'y arriver. Au départ, mes écrits était tout ce qu'il y avait de plus mauvais, je crois que même un illettré pouvait faire mieux (sans déconner XD) au fur et à mesure de lire des ouvrages, je me suis rendu compte que les formes n'étaient pas comme elles devaient être, ainsi j'ai pris en compte toutes ces infos et je continue de parfaire mes textes, en creusant un peu plus dans des récits historique, faire des efforts sur l'orthographe...bref on ne naît pas génie, on le devient par acharnement et encore !!!

j'ai toujours dis : Talent, Travail et chance sont utile pour devenir pro. Néanmoins, on peut user de deux de ces facultés pour réussir. Dans mon cas à moi : j'use essentiellement du travail acharné et de la chance^^ (hélas je n'ai pas le talent de certain^^)

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 3:46 pm
par Beorn
Aelys a écrit :Quant à ceux qui arrêtent d'écrire, ça m'est arrivé pendant trois ans. Je pensais même ne jamais recommencer, mais finalement, j'ai été rattrapée ^^
Eh oui, moi aussi, j'ai arrêté pendant plusieurs années et j'ai replongé... ^^
Marquise a écrit :Je compatis... J'avais à 18 ans été finaliste du 1er prix du jeune écrivain et j'avais reçu un bon d'achat d'une librairie. J'avais donc pu, à mon ravissement, m'offrir un pavé en grand format, luxe rare, et ce gagné avec ma plume, ô joie et bonheur !
Quelques jours plus tard, j'ai appris (sans surprise) que je ne passais pas en 2ème année de prépa. Ma mère, me trouvant en train de lire, m'a dit que je gâchais ma vie à lire autant et a déchiré ledit pavé. :cry:
:rha:
Et dire qu'elle croyait faire cela... pour ton bien.
Nariel a écrit :Oh mon dieu, c'est encore pire que l'histoire de Beorn, qui m'a déjà clouée à ma chaise T_T
Tu as réussi à la pardonner ? =x
Ne tapez pas trop fort : quand on se retrouve de l'autre côté de la barrière, on s'aperçoit que les choses ne sont pas si simples qu'on le croyait... ^^
marquise a écrit :Dawood, si Mozart n'avait pas fait 10 heures de musique par jour il n'aurait pas écrit de symphonie enfant ;

Effectivement, il n'est pas inutile de rappeler que :
1) le père de Mozart était musicien,
2) il a fait bosser son fils comme un esclave depuis tout petit, pour qu'il lui rapporte de l'argent.
Dans le genre génie, Mozart n'est donc pas le gars qui, le nez au vent, décide d'écrire Les Noces de Figaro à l'âge de trente ans, juste parce que l'inspiration lui est tombé sur le coin de la figure... ;)
Il a travaillé comme un forçat.
Aelys a écrit :Je crois qu'on peut avoir un "talent" (ou une "passion" comme le dit Milora, mais d'où vient-elle ? Pour moi, les deux sont liés), ce qui ne veut pas dire qu'on produit des oeuvres de qualité. Ça veut juste dire qu'on a des aptitudes, des envies d'essayer qui nous donneront la force de travailler pour nous améliorer.
Oui, c'est vraiment ce que je pense.
Et d'où vient-elle, cette "passion" ? Ma foi, je n'en sais rien. Elle est inscrite dans l'histoire de chacun, je crois, et bien sûr pas seulement celle de sa famille.
Mes parents lisaient beaucoup, certes, mais de leurs 4 enfants, je suis le seul qui écrive. Pourquoi moi ? Mystère.

Re: Ecrire, talent inné ou travail acharné ?

Posté : ven. janv. 20, 2012 4:21 pm
par Isatis
Une citation sera ma réponse :

"Le talent, c'est d'avoir envie. "