La mare aux nénuphars

J'espère ne pas écrire dans la mauvaise section ou faire un doublon d'un sujet déjà abordé, si c'est le cas, pardonnez-moi et supprimez impitoyablement le fil.

J'ai lu il y a quelques temps une interview de Diana Gabaldon dans lequel elle décrit sa méthode d'écriture. Elle écrit passages par passages, sans ordre chronologique et selon l'inspiration, et lie le tout sur la fin.
Une de mes amie écrit de la même façon, puis remet ses passages dans l'ordre et les lie. Le gros plus, c'est toujours une inspiration au top je pense, le plaisir pur de l'écriture et un texte original.

Je travaille différemment, j'ai une idée de base de mon histoire et je rédige en me laissant porter par celle-ci. Le désavantage : énormément de travail de correction derrière. Le plus, je me laisse surprendre par ma propre histoire et mes personnages, c'est très agréable.

Je sais aussi que certains sont extrêmement méthodique et rigoureux, préparant tout à l'avance.


En fait, si je requiers des "témoignages", c'est que d'autres méthodologies peuvent (m')inspirer.
Merci !

Je vais déplacer ce sujet dans plume dans la palme, ce sera plus approprié

Sorryyyyy

Zygomatique a écrit :Sorryyyyy

Pas de souci!

Pour ma part, j'étais convaincue d'être une écrivaine qui avait besoin de procéder de manière linéaire, en écrivant mes chapitres dans l'ordre, afin que mes personnages évoluent peu à peu de manière cohérente, et pour me laisser porter par l'histoire.
Et puis, sur mon projet en cours, je me suis rendue compte que j'étais beaucoup plus efficace en écrivant les passages dans le désordre, en fonction de mon inspiration. Cette méthode présente l'avantage de toujours écrire une scène qui est en adéquation avec notre humeur/état d'esprit du moment, ce qui me semble profitable pour la qualité du texte. Par contre, ça pose des soucis de cohérence, surtout au niveau des comportements des personnages qui sont rarement dans un roman les mêmes au début et à la fin de l'histoire. Ca pose aussi le soucis de la distribution de l'information, car en écrivant une scène vers la fin du roman sans avoir encore écrit le début, on ne sait pas quelles informations exactement on aura réussi à faire passé au lecteur arrivé à ce stade de l'histoire. Tout ceci implique donc que la phase de relecture est absolument essentielle dans cette méthode, pour unifier et lisser le tout.

Au final, je pense qu'à l'avenir j'écrirais sans doute les deux ou trois premiers chapitres de mes romans de manière linéaire, afin de prendre en main mes personnages, l'univers et l'histoire. Et ensuite je basculerai sur la méthode "par inspiration".

Au tout début, j'écrivais au fil de l'inspiration. J'avais une carte, mes persos devait aller du point A au point Z en passant par toutes les lettres de l'alphabet. J'avais une vague idée des évènements, et aucune idée de la fin. Cela a marché, d'une certaine façon. Le point positif est que je me suis laissé surprendre agréablement : des évènements ont survenu de je ne sais où et on donné corps à l'histoire. De plus, je me suis permis d'écrire des scènes d'avance et ai tenté par la suite de reconstituer le puzzle. Le point négatif, le travail de correction derrière est colossal, entre les potentilles incohérences, le risque de changement de ton, une vague idée qui ne se solidifie que tardivement, ou, au contraire, qui s'évapore au fil des pages. Actuellement, je bosse encore dessus alors que ce projet est fini depuis longtemps. Cela m'a poussé à faire des résumés dont je parlerai un peu après.

Par la suite, donc, ayant marre de me perdre, j'ai changé de méthode. A présent, j'écris un plan et je sais comment cela finit. Enfin, en théorie. Car mon plan n'est qu'une vague succession d'évènements et la façon dont ils s'imbriquent, et la fin est un peu floue. Le premier point positif, j'évite de me perdre en digressions, ayant tendance à pondre des pavés indigestes. Le second point positif, je m'autorise à écrire des scènes d'avance sans, cette fois-ci, risquer d'avoir du mal à les intégrer. Le point négatif, je peux me sentir bridé par ce plan : le tout étant de le voir comme un guide, non une obligation, et s'autoriser à le modifier au fil de l'inspiration (et donc ne pas s'arracher les cheveux en voyant débouler de nulle part un personnage inattendu qui change le cours du récit).

Quelle que soit la méthode, je rédige en parallèle une fiche résumé. Un tableau qui indique par chapitre : la date, le lieu, les personnages, la succession d'évènements, les points-clefs à ne pas laisser de côté (les portes à refermer peut-on dire). L'air de rien, faire ces fiches m'a énormément aidé à reprendre mon premier projet écrit au fil de l'inspiration.

Je pense que les deux méthodes dont j'ai parlé se valent. Pour un projet long, dans un univers bien dessiné avec une multitude de scènes, le plan est préférable pour ne pas se perdre. Quand je travaille sur du format court, je préfère me laisser guider par l'inspiration et tailler à la machette dedans à la relecture.

Bien, entendu, tout ceci n'est que ma façon de voir les choses. Je pense que chacun s'adapte mieux à telle ou telle méthode. Le plus important est donc de trouver la sienne, comme une bonne paire de godasses de marche.

Je ne travaille plus à l'inspiration, ou du moins, quand elle n'est pas là, je fais sans elle et j'avance quand même.
Et j'avance de manière linéaire parce que je suis déjà assez bordélique comme ça : si en plus je me tends des pièges, je vais en oublier la moitié en cours de route côté intrigue. Sincèrement, je ne sais pas comment vous faites, je vous admire ! Je suis incapable d'y aller dans le désordre...

J'écris de manière linéaire, écrire dans le désordre n'est pas pensable pour moi. Ce serait un coup, connaissant mon sens inné de l'organisation, à avoir des incohérences et des failles dans l'intrigue. Et je n'ose même pas m'imaginer en train de remettre les morceaux bout à bout...
Par contre, je relis dans le désordre. Ca évite de se laisser prendre dans l'histoire et ça fait remonter beaucoup plus de petits trucs qui peuvent coincer.

Je suis assez d'accord sur le côté "romantique" de l'écriture à l'inspiration. Parce que je l'ai déjà ressenti, et quand ça prend, bin, ça prend. Et on se laisse emmener là où les personnages veulent aller. C'est agréable et un peu stress parce qu'on s'embarque, mais on ne sait pas où on va arriver.
Par contre, souvent le premier jet est bien pourri et l'écriture à l'inspiration demande beaucoup de retravail. Pour chaque heure passée à écrire, il faut bien compter le double voire le triple en correction.
Du reste, je crois de moins en moins à l'efficacité de la méthode romantique. L'inspiration est capricieuse, chaotique, elle n'est pas constante. L'organisation comme la méthode des flocons permet justement de lisser la quantité de travail, de bosser avec une meilleure visibilité, d'avoir de la constance et de libérer l'esprit car, finalement, avant d'écrire, on sait où on va se poser.

Tu trouveras peut-être des méthodologies intéressantes dans un fil qui ressemble un peu à celui-là, sur la façon de retravailler la structure d'un manuscrit : ici.
Pour ma part, je suis plus dans la réécriture que l'écriture, depuis un bout de temps (bah oui, 3 tomes à réécrire ça prend du temps ). Mais sinon, je pars avec une idée, que je laisse se développer tout en la notant. Et puis je crée un plan par chapitre, avec tous les évènements majeurs. Ça permet une écriture encadrée mais qui laisse pas mal de place à la liberté dans la mise en scène, et du coup je me retrouve souvent à rajouter des choses, à faire dire à un personnage quelque chose que je n'aurais jamais pensé l’entendre dire, bref, je suis tout autant portée par l'histoire de cette manière.
Par contre, pas de plan pour les nouvelles, ou alors juste une liste d'idées à placer. En général l'histoire vient toute seule quand j'écris.

Je travaille dans le désordre, j'écris le début, ensuite la fin, puis des scènes fortes, puis le reste au fil de mon inspiration.
Mais je travaille avec un synopsis et un plan (plus ou moins vague) pour ne pas trop me disperser.

Cendrefeu a écrit :J'écris de manière linéaire, écrire dans le désordre n'est pas pensable pour moi. Ce serait un coup, connaissant mon sens inné de l'organisation, à avoir des incohérences et des failles dans l'intrigue. Et je n'ose même pas m'imaginer en train de remettre les morceaux bout à bout...
Par contre, je relis dans le désordre. Ca évite de se laisser prendre dans l'histoire et ça fait remonter beaucoup plus de petits trucs qui peuvent coincer.

Je suis exactement comme cela, moi-aussi.
Je peux pas imaginer écrire dans le désordre (même si parfois, je suis tenté), car j'ai besoin de connaître l'état d'esprit exact de mes persos à ce moment-là, de savoir ce qu'il s'est passé, ce que mon letceur et mes persos sont censés savoir, et ce serait un crève-coeur que de devoir changer une scène que j'aurais estimé chouette parce qu'en fait, le perso ne réagit pas comme il devrait réagir compte tenu des évènements précédents.
Par contre, l'écriture linéaire a ausi quelques limites à mes yeux, et il m'arrive d'avoir des pannes : je bloque sur la scène en question (pour un détail X ou Y), et du coup, ça paralyse complètement mon travail. En dernier recours, je peux imaginer passer la scène, mais pas avant d'avoir clairement défini ce qu'il doit s'y passer, et laisser la rédaction pour plus tard.

J'écris de manière linéaire (même s'il m'arrive de "sauter" des scènes, surtout des descriptions d'ailleurs, sur lesquelles je reviens plus tard) non pas parce que je suis bordélique (je le suis quand même un peu), mais parce que suivre une ligne me rassure.
Et, surtout, parce qu'un des immense plaisir que j'ai dans l'écriture est de voir mes personnages évoluer, me faire des surprises, se dépatouiller de l'intriguer de façon des fois un peu déconcertante. Et ça, je ne pense pas que je l'aurai si j'écrivais dans le désordre.
Et quand je n'ai pas l'inspiration, je me force, au moins un peu (500 mots minimum par jour quoiqu'il arrive)

Celia a écrit : Et quand je n'ai pas l'inspiration, je me force, au moins un peu (500 mots minimum par jour quoiqu'il arrive)

Et ça marche ?
Je fais ça aussi le plus souvent, me forcer. Mais parfois, voir le résultat de ce forçage me déprime tellement, que la fois suivante, je n'ose plus me forcer XD (mais c'est rare, hein... globalement, le forçage est plutôt fructueux... mais quand ça ne l'est pas, ça me tue le moral)

Dawood a écrit :

Celia a écrit : Et quand je n'ai pas l'inspiration, je me force, au moins un peu (500 mots minimum par jour quoiqu'il arrive)

Et ça marche ?
Je fais ça aussi le plus souvent, me forcer. Mais parfois, voir le résultat de ce forçage me déprime tellement, que la fois suivante, je n'ose plus me forcer XD (mais c'est rare, hein... globalement, le forçage est plutôt fructueux... mais quand ça ne l'est pas, ça me tue le moral)

Oui, mais il faut dire qu'en ce moment je suis sur un roman qui me passionne et dont j'adore les personnages. Alors les scènes à écrire DOIVENT être écrite.
Et cela fait 4 ans que j'écris régulièrement, et seulement deux mois que j'arrive à m'astreindre cet exercice quotidien