La mare aux nénuphars

Et que reste-t-il de l'intensité dramatique si on enlève la peur de mourir ?
La peur de vivre ? Elle pourrait être moins enviable que la mort.

En littérature, il y a Sherlock Holmes, comme exemple célèbre de résurrection... mais c'était parce que tous les fans avaient supplié Conan Doyle qu'il ne soit pas mort...
Sinon, il y a Orphée descendant aux enfers pour aller chercher Eurydice... et ça ne se termine pas très bien...
Autrement dit, si un roman est construit de telle sorte que le héros meurt à la fin, c'est qu'il y a une raison et un sens.
Toute résurrection demande un contact avec un au-delà et un voyage qui soit... mortel. Quand une âme revient, une autre doit disparaître en échange, par exemple...
Sinon, on joue à DetD et hop ! on peut "tricher" autant qu'on veut, ce qui affaiblit l'enjeu aussi...

Écrire, c'est aussi s'interroger sur le sens de la vie... sur le sens de Sa vie, d'abord.

(après le post précédent avec Orphée ma ref va faire toute de suite moins cultivée je préviens )

desienne a écrit :Et que reste-t-il de l'intensité dramatique si on enlève la peur de mourir ?
La peur de vivre ? Elle pourrait être moins enviable que la mort.

Comme dans Buffy, le personnage a beaucoup de mal à reprendre sa vie à son retour, mais là ça introduit peut-être des notions comme ce qu'il y a dans l'après vie, paradis and co...

Toute résurrection demande un contact avec un au-delà et un voyage qui soit... mortel. Quand une âme revient, une autre doit disparaître en échange, par exemple...

+1
Le concept peut être vraiment intéressant en fait... de quoi bâtir tout un bouquin Un héros mort est ramené à la vie par des sorciers ou autres qui ont besoin d'aide... mais en échange, le héros a tout perdu... ou alors son âme reste à demi morte... ou il a fallu sacrifier un membre de sa famille pour le ramener... Voilà qui ouvre plein de possibilités !

Si la résurrection est quelque chose de courant dans le monde (pourquoi pas écrire un scénario dans lequel tout le monde ressuscite à volonté ?), la question ne se pose pas

Dans le cas contraire, la résurrection est quelque chose d'exceptionnel. Il n'y a pas beaucoup de concepts plus révolutionnaires que la résurrection.
Pour qu'elle passe, il faut donc que les enjeux soient à la hauteur du phénomène.
- le premier moyen de s'en sortir est de sortir du chapeau un "en fait il n'était pas mort". C'est jouable dans le cas de Sherlock Holmes (tombé dans une cascade ou du haut d'une falaise si mes souvenirs sont bons). Le problème est que ça manque d'originalité et que le lecteur peut avoir l'impression qu'on s'est moqué de lui.
- le second moyen est de sortir du même chapeau une résurrection à laquelle on n'était pas préparé (si on y avait été préparé, on serait dans le premier cas de la résurrection connue comme faisant partie du monde). Le gros souci qu'on va avoir alors, c'est que ça fera trop Deus Ex machina et qu'une nouvelle fois, le lecteur n'aimera pas la sensation de s'être fait avoir par un auteur qui le trahit.

Donc il faut arriver à convaincre le lecteur qu'il ne s'agit pas d'une entourloupe. Pour ça, tout tient selon moi à l'importance de cette résurrection dans l'histoire. C'est un peu le principe de l'action/réaction en physique : puis ont tape fort sur un mur, plus on se fait mal contre le mur. Si un héros ressuscite dans un monde ou la résurrection n'existe pas, ça doit tout révolutionner.
Regardez dans notre histoire réelle : la résurrection de celui qui aurait pu être un simple prophète a posé les fondements d'une Eglise et d'une foi que suivent aujourd'hui 1 milliard de personnes !

La résurrection de ton héros doit avoir un impact de la même ampleur ou presque. Elle doit devenir le thème centrale de ton nouvel opus. Ensuite, peu importe ce qui va arriver et quelles seront les péripéties que ce retour à la vie va entraîner mais elle doit en entraîner. Tu ne peux pas te contenter d'un simple et hop, il est re-vivant et que tout le monde le traite normalement ensuite.

Parmi les exemples de résurrection, tu as la trilogie du "sablier de Mu" chez Mille saisons. La résurrection et le royaume des morts occupent les 2/3 du cycle et il est très intéressant de voir l'impact qu'à ce retour à la vie chez celui qui est revenu d'entre les morts.

Merci de tous ces points de vue. Je n'ai pas pu venir pendant un moment mais j'ai tout lu pas de panique. J'ai d'ailleurs mis au point le rite de résurection qui est basé sur la préparation et surtout la chance.

Je vais essayer de lire la trilogie que tu propose Ereneril ça m'as l'air très interessent.