[A] Le rôle du méchant
[A] Le rôle du méchant
Sans tomber dans le manichéisme, il reste qu'en fantasy, c'est souvent une bonne chose d'avoir un ''méchant'' crédible et menaçant.
Quels sont vos trucs pour avoir de vils ennemis diaboliques à souhait ? On pourrait discuter de ''nos'' méchants si cela vous intéresse, mais pour commencer on pourrait voir trois exemples de ''bad guys'' dans une même franchise, réussis à un degré divers, en se demandant ce qui rend ''bons'' et ce qui les rend ridicules.
Darth Vader : le summum de la réussite
Comme serviteur du Mal, difficle de faire mieux que Darth Vader. Au delà de l'apparence, qu'est ce qui le rend si diabolique ? L'usage quand même discret de ses pouvoirs surnaturels ? Le fait que c'est vraiment un executeur impitoyable ?
Boba Fett : Mouais
Il est bien impressionnant, le Boba, mais dans les faits, dans les trois films, il tire une fois et se fait liquider par un aveugle...
Quand à Jango, bin, il snipe à 50 mètres de distance une comparse et il tue un Jedi no-name à bout portant avant de se faire massacrer par Mace Windu (ceci dit, pauvre Jango, Samuel Jackson et Maitre Jedi, ca fait un peu beaucoup)
Grievous: l'échec presque total
Le général invincible, il, euh, passe son temps à se sauver.
Quels sont vos trucs pour avoir de vils ennemis diaboliques à souhait ? On pourrait discuter de ''nos'' méchants si cela vous intéresse, mais pour commencer on pourrait voir trois exemples de ''bad guys'' dans une même franchise, réussis à un degré divers, en se demandant ce qui rend ''bons'' et ce qui les rend ridicules.
Darth Vader : le summum de la réussite
Comme serviteur du Mal, difficle de faire mieux que Darth Vader. Au delà de l'apparence, qu'est ce qui le rend si diabolique ? L'usage quand même discret de ses pouvoirs surnaturels ? Le fait que c'est vraiment un executeur impitoyable ?
Boba Fett : Mouais
Il est bien impressionnant, le Boba, mais dans les faits, dans les trois films, il tire une fois et se fait liquider par un aveugle...
Quand à Jango, bin, il snipe à 50 mètres de distance une comparse et il tue un Jedi no-name à bout portant avant de se faire massacrer par Mace Windu (ceci dit, pauvre Jango, Samuel Jackson et Maitre Jedi, ca fait un peu beaucoup)
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- Celia
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Boba Fett pour moi n'est pas un méchant : c'est un chasseur de prime et il est payé pour retrouver des gens, souvent perclus de dettes (comme ce cher Han Solo)
Je pense, et c'est ce que j'essaie d'appliquer dans mes histoires, qu'on peut faire une différence entre le personnage antagoniste, celui qui n'aide pas vraiment le héros, et qui lui impose des obstacles, mais qui, viscéralement, n'est pas un méchant, et le vrai méchant. Ca peut être la mère ou le grand frère dans un conte, qui interdit au jeune héros de faire de bêtises, ça peut être un professeur, un policier, etc. Par exemple, dans la série "Monster", l'inspecteur Runge n'est pas un méchant. Mais il est flic, et il suit le héros qu'il pense être (de façon très logique et raisonnable en plus) être un meurtrier.
Après dans un registre plus "militaire", les soldats d'en face, les mercenaires, les chasseurs de prime, ne sont pas forcément méchants, et ils se posent d'ailleurs assez souvent en figures ambivalentes (quand ils se laissent amadouer par le héros)
Ensuite il y a les vrais méchants.
Mais là aussi je vois des différences entre :
- l'homme qui veut tout (tout posséder, tout diriger), l'image du dictateur (l'Empereur de Star Wars pour reprendre tes exemples)
- l'homme qui veut se venger et qui donc possède un background qui "justifie" ses actes (des fois son désir de vengeance en fait un psychotique extrême, mais d'autres fois il peut avoir son pardon, comme Darth Vader)
- l'homme trop hors de l'humanité pour être jugé par nos propres critères. J'ai un méchant comme ça dans Les Chasseurs, mais c'est l'une des figures des films de monstres : l'alien par exemple, qui développe une certaine "personnalité" au fil de la série, est un méchant, mais "juste" parce que nous, humains, sont un sacré garde-manger de nidification.
Et je pense qu'il existe encore d'autres exemples de méchants
Je pense, et c'est ce que j'essaie d'appliquer dans mes histoires, qu'on peut faire une différence entre le personnage antagoniste, celui qui n'aide pas vraiment le héros, et qui lui impose des obstacles, mais qui, viscéralement, n'est pas un méchant, et le vrai méchant. Ca peut être la mère ou le grand frère dans un conte, qui interdit au jeune héros de faire de bêtises, ça peut être un professeur, un policier, etc. Par exemple, dans la série "Monster", l'inspecteur Runge n'est pas un méchant. Mais il est flic, et il suit le héros qu'il pense être (de façon très logique et raisonnable en plus) être un meurtrier.
Après dans un registre plus "militaire", les soldats d'en face, les mercenaires, les chasseurs de prime, ne sont pas forcément méchants, et ils se posent d'ailleurs assez souvent en figures ambivalentes (quand ils se laissent amadouer par le héros)
Ensuite il y a les vrais méchants.
Mais là aussi je vois des différences entre :
- l'homme qui veut tout (tout posséder, tout diriger), l'image du dictateur (l'Empereur de Star Wars pour reprendre tes exemples)
- l'homme qui veut se venger et qui donc possède un background qui "justifie" ses actes (des fois son désir de vengeance en fait un psychotique extrême, mais d'autres fois il peut avoir son pardon, comme Darth Vader)
- l'homme trop hors de l'humanité pour être jugé par nos propres critères. J'ai un méchant comme ça dans Les Chasseurs, mais c'est l'une des figures des films de monstres : l'alien par exemple, qui développe une certaine "personnalité" au fil de la série, est un méchant, mais "juste" parce que nous, humains, sont un sacré garde-manger de nidification.
Et je pense qu'il existe encore d'autres exemples de méchants
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Je trouve que les méchants manquent de crédibilité quand ils sont justes "méchants". Le personnage manque de profondeur quand ces actes ne sont pas poussés par une motivation, par des intérêts autres que le sadisme pur. En fait, quel que soit le rôle du personnage, j'aime qu'il me semble vraiment humain, avec qualités et ses défauts.
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- Niniane
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Je n'aime pas du tout le manichéisme au niveau des méchants. Pour moi, quelqu'un qui est de la cruauté pure (comme Voldemort dans Harry Potter) sans une once d'humanité n'est tout simplement pas crédible.
Après, je suis peut-être un peu Bisounours, mais je n'imagine pas un méchant fondamentalement mauvais (tout comme je n'imagine pas un gentil uniquement bon); pour moi il doit avoir un "bon" côté enfoui, ou tout simplement des raisons qui l'ont poussé à devenir comme ça.
Darth Vader est pour moi un exemple de réussite. Il a beau être un sacré "méchant", il a quand même une part d'humanité qui l'empêche de tuer son fils et lui permet de le sauver à la toute fin. Il gagne sa rédemption au passage, mais c'est une autre histoire.
Après, je suis peut-être un peu Bisounours, mais je n'imagine pas un méchant fondamentalement mauvais (tout comme je n'imagine pas un gentil uniquement bon); pour moi il doit avoir un "bon" côté enfoui, ou tout simplement des raisons qui l'ont poussé à devenir comme ça.
Darth Vader est pour moi un exemple de réussite. Il a beau être un sacré "méchant", il a quand même une part d'humanité qui l'empêche de tuer son fils et lui permet de le sauver à la toute fin. Il gagne sa rédemption au passage, mais c'est une autre histoire.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
La rédemption fait partie du pardon qu'il se fait à lui-même et le fait qu'il sauve son fils. Je ne vois pas pourquoi tu les sépares. Peux-tu m'expliquer ?Niniane a écrit : Darth Vader est pour moi un exemple de réussite. Il a beau être un sacré "méchant", il a quand même une part d'humanité qui l'empêche de tuer son fils et lui permet de le sauver à la toute fin. Il gagne sa rédemption au passage, mais c'est une autre histoire.
Je ne vous rejoins pas forcément sur le fait qu'un méchant très méchant n'est pas acceptable. Quid des psychopathes (genre Hannibal Lecter qui n'a absolument aucune excuse psychologique pour justifier ses actes) ? Ou du mal personnifié ? Ce sont des figures de genre qui ne sont pas dépourvues d'intérêt si tant est qu'elles soient bien traités (mais ça c'est comme pour tout)
Je me souviens de la nouvelle de Stephen King, Un Elève doué. Le mal est le thème de la nouvelle. Le héros, fasciné par la solution finale, du côté des bourreaux, n'a lui non plus aucune excuse, et ne cherche aucune rédemption, tout comme l'ancien nazi qu'il interroge. Et pourtant ces deux personnages "méchants" et cette histoire sont fascinantes.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
En fait, je dissociais la rédemption du fait qu'il sauve son fils car tous les "méchants" ne parviennent pas à une rédemption alors qu'ils conservent une part d'humanité.
Hum, je n'ai jamais vu Hannibal Lecter, mais les psychopathes ont souvent un problème psy qui est à l'origine du fait qu'ils deviennent psychopathes. Après, c'est vrai que les figures du mal sont intéressantes, mais pour moi elles manquent d'humanité ce qui ne les rend pas vraiment réaliste (j'ai du mal à trouver Patrick Bateman humain, par exemple).
Hum, je n'ai jamais vu Hannibal Lecter, mais les psychopathes ont souvent un problème psy qui est à l'origine du fait qu'ils deviennent psychopathes. Après, c'est vrai que les figures du mal sont intéressantes, mais pour moi elles manquent d'humanité ce qui ne les rend pas vraiment réaliste (j'ai du mal à trouver Patrick Bateman humain, par exemple).
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Re: Avoir un bon ''méchant''
J'aime bien un méchant dès l'instant où il a un "truc en plus" de sa simple méchanceté.
Que ce soit la classe, l'intelligence, la bêtise innommable, la verve vive ou n'importe quoi d'autre, du moment qu'il n'est pas juste un "méchant lembda", c'est un bon méchant !
Que ce soit la classe, l'intelligence, la bêtise innommable, la verve vive ou n'importe quoi d'autre, du moment qu'il n'est pas juste un "méchant lembda", c'est un bon méchant !
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Un point qui n'a pas été abordé encore : la relation que partage le "méchant" avec le héros. J'y suis assez sensible il me semble dans le choix de mes méchants favoris . Un méchant n'est pas grand chose en dehors de son rôle d'antagoniste pour le ou les personnages principaux, et la relation qu'ils entretiennent peut donc être un point important.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Le bon méchant est un être complexe, plein du dualité. Idéalement, quelqu'un qui a basculé du mauvais côté par faiblesse, parce qu'il a souffert, parce qu'il ne peut pas s'empêcher d'être méchant.
Le bon méchant est à la fois répulsif et fascinant, parce qu'on a tous en nous un côté sombre plus ou moins réprimé qui adore se reconnaître en un bon méchant.
C'est comme un bon gentil : il est (ou il a été autrefois) à la frontière du bien ou du mal, sauf que le méchant a franchi le pas.
Parfois, le bon méchant est le Mal à l'état pur, et dans ce cas, l'écriture doit être tip top, car il se doit d'être suprêmement intelligent pour justifier sa philosophie. Dans ce cas précis, plus le méchant était pur dans une ancienne hypothétique vie, plus le choix du Mal s'avère terrifiant (clin d'oeil à Ange Déchu)
Le bon méchant est à la fois répulsif et fascinant, parce qu'on a tous en nous un côté sombre plus ou moins réprimé qui adore se reconnaître en un bon méchant.
C'est comme un bon gentil : il est (ou il a été autrefois) à la frontière du bien ou du mal, sauf que le méchant a franchi le pas.
Parfois, le bon méchant est le Mal à l'état pur, et dans ce cas, l'écriture doit être tip top, car il se doit d'être suprêmement intelligent pour justifier sa philosophie. Dans ce cas précis, plus le méchant était pur dans une ancienne hypothétique vie, plus le choix du Mal s'avère terrifiant (clin d'oeil à Ange Déchu)
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Pour moi, un méchant doit avoir une motivation, un but, une raison qui explique sa "méchanceté". S'il est tout simplement méchant, cruel, sadique, et que je ne comprends pas pourquoi il agit comme il le fait, alors il n'est pas crédible.
Ma dernière parution: Realm of Broken Faces, le dernier opus des Récits du Monde Mécanique
Et les précédents: Smog of Germania et Scents of Orient !
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Tu as raison, un bon "méchant", c'est narrativement essentiel. Et ça peut conditionner une grande partie du plaisir de lecture.
Je constate que parmi les bouquins dont je garde un souvenir ému, il y en a plein dont je me souviens surtout du méchant. Un méchant qui présente plusieurs caractéristiques importantes :
1) D'abord, c'est quelqu'un doté de plein de "qualités" au service du mal. Il est intelligent - a priori plus que le héros -, il est puissant, très puissant - a priori, là aussi, plus que le héros -, il a de la suite dans les idées, des plans, et une remarquable constance dans le mal. Le héros, lui, hésite, est facilement paralysé à l'idée de faire des dégâts (le méchant, non - surprise !), il ne comprend rien la plupart du temps. Bref, le méchant a de l'avance sur le héros. En fait, c'est lui, le centre de l'histoire.
2) Ensuite, c'est quelqu'un que j'adore détester. Un qui me fait frissonner, qui me fascine de façon tout à fait malsaine. Dont je me dis que, si je le tenais, je lui ... Bref, quelqu'un qui me touche personnellement. Sauron, dans le Seigneur des Anneaux, est abstrait. Mais ses serviteurs, miam !
3) Le méchant est quelqu'un qui gagne. Plein de fois, et en faisant des dégâts. Au point d'apparaître comme invincible. Jusqu'à la dernière seconde de la scène finale où, d'ailleurs, il vient encore de contrer le plan dérisoire du héros, qui du coup est coincé, perdu, désespéré. ET ON Y CROIT.
4) Parce qu'en plus, le méchant a de la chance. Et ça, c'est vraiment pas juste.
Et là, vous, l'auteur, vous intervenez. Au nom de tout ce que vous avez d'astucieux, de roublard, voire même de putassier, mais il faut que le héros se relève et trouve un truc, la faille de la cuirasse, quelque chose que le mal absolu ne sait pas combattre et auquel il n'a pas pensé (et le lecteur non plus). Bref, un méchant se sublime dans sa fin et ne devient réellement inoubliable que si le lecteur accompagne le coup de poing final du gentil, en y mettant tout son coeur. Et si le lecteur, dans le secret de son coeur, double le K.O. final d'un coup de pied bien placé en murmurant entre ses dents "Prends ça, salaud !" (ou "bien fait", si c'est de la littérature pour la jeunesse).
(Rigolez pas, on l'a tous fait !)
Quand on est écrivain, créer un méchant, c'est un sacré challenge, d'autant plus qu'il faut d'emblée passer du côté obscur de la force et truquer un peu les cartes. Ca veut dire que, sans tricher, on crée son méchant meilleur que son héros. On le fait naître d'emblée plus adulte, plus fouillé, plus avancé sur le chemin de sa réalisation. On le dote de pouvoirs et d'une bonne capacité de concentration, on en fait un professionnel face à un amateur peu sûr de lui. On rend le combat inégal, on balance Goliath face à David, et puis on pique la fronde de David et on le laisse en prendre plein la gu*** jusqu'à l'ultime dernier moment. Et même au-delà, quand il n'y a plus d'espoir, que plus rien ou presque ne peut marcher.
Et, bien sûr, on sort l'atout qu'on gardait dans sa manche. Celui dont le lecteur se dit qu'il fallait au moins ça pour un méchant de cette envergure.
Un jour, je jure que j'écrirai un bouquin avec un méchant comme ça. Pire, même. Et j'aurai le plaisir d'être le premier à lui en balancer une. Mais la seule façon d'y arriver, c'est de créer un méchant plus fort et plus roublard que moi, un qui m'obligera à puiser dans les tréfonds de mon imagination, à me défoncer pour trouver un moyen de le coincer à la fin, et je ne serai même pas sûr d'y arriver avant les dernières pages... Autant vous dire que j'hésite.
Mais je l'aurai... Je vous jure que je l'aurai !
Je vous poutoune,
Je constate que parmi les bouquins dont je garde un souvenir ému, il y en a plein dont je me souviens surtout du méchant. Un méchant qui présente plusieurs caractéristiques importantes :
1) D'abord, c'est quelqu'un doté de plein de "qualités" au service du mal. Il est intelligent - a priori plus que le héros -, il est puissant, très puissant - a priori, là aussi, plus que le héros -, il a de la suite dans les idées, des plans, et une remarquable constance dans le mal. Le héros, lui, hésite, est facilement paralysé à l'idée de faire des dégâts (le méchant, non - surprise !), il ne comprend rien la plupart du temps. Bref, le méchant a de l'avance sur le héros. En fait, c'est lui, le centre de l'histoire.
2) Ensuite, c'est quelqu'un que j'adore détester. Un qui me fait frissonner, qui me fascine de façon tout à fait malsaine. Dont je me dis que, si je le tenais, je lui ... Bref, quelqu'un qui me touche personnellement. Sauron, dans le Seigneur des Anneaux, est abstrait. Mais ses serviteurs, miam !
3) Le méchant est quelqu'un qui gagne. Plein de fois, et en faisant des dégâts. Au point d'apparaître comme invincible. Jusqu'à la dernière seconde de la scène finale où, d'ailleurs, il vient encore de contrer le plan dérisoire du héros, qui du coup est coincé, perdu, désespéré. ET ON Y CROIT.
4) Parce qu'en plus, le méchant a de la chance. Et ça, c'est vraiment pas juste.
Et là, vous, l'auteur, vous intervenez. Au nom de tout ce que vous avez d'astucieux, de roublard, voire même de putassier, mais il faut que le héros se relève et trouve un truc, la faille de la cuirasse, quelque chose que le mal absolu ne sait pas combattre et auquel il n'a pas pensé (et le lecteur non plus). Bref, un méchant se sublime dans sa fin et ne devient réellement inoubliable que si le lecteur accompagne le coup de poing final du gentil, en y mettant tout son coeur. Et si le lecteur, dans le secret de son coeur, double le K.O. final d'un coup de pied bien placé en murmurant entre ses dents "Prends ça, salaud !" (ou "bien fait", si c'est de la littérature pour la jeunesse).
(Rigolez pas, on l'a tous fait !)
Quand on est écrivain, créer un méchant, c'est un sacré challenge, d'autant plus qu'il faut d'emblée passer du côté obscur de la force et truquer un peu les cartes. Ca veut dire que, sans tricher, on crée son méchant meilleur que son héros. On le fait naître d'emblée plus adulte, plus fouillé, plus avancé sur le chemin de sa réalisation. On le dote de pouvoirs et d'une bonne capacité de concentration, on en fait un professionnel face à un amateur peu sûr de lui. On rend le combat inégal, on balance Goliath face à David, et puis on pique la fronde de David et on le laisse en prendre plein la gu*** jusqu'à l'ultime dernier moment. Et même au-delà, quand il n'y a plus d'espoir, que plus rien ou presque ne peut marcher.
Et, bien sûr, on sort l'atout qu'on gardait dans sa manche. Celui dont le lecteur se dit qu'il fallait au moins ça pour un méchant de cette envergure.
Un jour, je jure que j'écrirai un bouquin avec un méchant comme ça. Pire, même. Et j'aurai le plaisir d'être le premier à lui en balancer une. Mais la seule façon d'y arriver, c'est de créer un méchant plus fort et plus roublard que moi, un qui m'obligera à puiser dans les tréfonds de mon imagination, à me défoncer pour trouver un moyen de le coincer à la fin, et je ne serai même pas sûr d'y arriver avant les dernières pages... Autant vous dire que j'hésite.
Mais je l'aurai... Je vous jure que je l'aurai !
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Il y a quand même un auteur qui a connu un gros succès avec le méchant-il-est-méchant-parce-que-c'est-comme-ça : Tolkien Sauron n'a aucune nuance ni aucune humanité. Sans compter que 90% des méchants sont moches et bêtes. Alors oui, ça peut marcher.
(Ou des gens complètement convaincus de leur bonne foi, des fanatiques religieux par exemple.)
Tiens, je viens de lire Neverwhere de Neil Gaiman, les deux psychopathes de service sont méchants parce qu'ils sont méchants, point final. Et pourtant ce sont des personnages très réussis.
+1.Celia a écrit :Je ne vous rejoins pas forcément sur le fait qu'un méchant très méchant n'est pas acceptable. Quid des psychopathes (genre Hannibal Lecter qui n'a absolument aucune excuse psychologique pour justifier ses actes) ? Ou du mal personnifié ? Ce sont des figures de genre qui ne sont pas dépourvues d'intérêt si tant est qu'elles soient bien traités (mais ça c'est comme pour tout)
(Ou des gens complètement convaincus de leur bonne foi, des fanatiques religieux par exemple.)
Tiens, je viens de lire Neverwhere de Neil Gaiman, les deux psychopathes de service sont méchants parce qu'ils sont méchants, point final. Et pourtant ce sont des personnages très réussis.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Les psychopathes ne deviennent pas psychopathes. Ils naissent comme ça. Si votre méchant est un psychopathe ou sociopathe, il n'y a aucune raison que vous lui trouviez une excuse pour tel ou tel crime.
- Celia
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Re: Avoir un bon ''méchant''
On va peut-être éviter de s'orienter vers ce genre de thèse, que je trouve personnellement très dangereuse.Jo Ann v. a écrit :Les psychopathes ne deviennent pas psychopathes. Ils naissent comme ça. Si votre méchant est un psychopathe ou sociopathe, il n'y a aucune raison que vous lui trouviez une excuse pour tel ou tel crime.
Et il y a une différence énorme entre une excuse et une explication. Beaucoup de choses sont explicables mais ne sont pas excusables.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Un psychopathe n'a pas besoin de déclencheur psychologique pour faire le mal. Les enfants qui tuent des chats alors qu'ils savent à peine ce qu'est la mort sont des psychopathes. Souvent, quand on se trouve face à un adulte dont on ne comprend pas les raisons de son crime, on cherche si dans son enfance, il n'a pas massacré quelques animaux du voisinage.