[A] Le rôle du méchant
Re: Avoir un bon ''méchant''
Je comprends la nuance. En effet, l'aspect compétition donnera plus d'intérêt au récit.
Pour ce qui est de la motivation, un méchant qui tue des gens pour le simple plaisir de tuer peut très bien me surprendre. Ça sera la manière dont il s'y prendra qui me donnera des frissons. Sa volonté et sa logique peuvent être perfides, diaboliques, ... sans avoir une autre motivation que d'être tout simplement méchant (et s'assurer que personne ne pourra l'arrêter).
Tout dépend aussi du contexte je suppose. Je comprends que ça ne fait pas tout et que les motivations donnent de l'intérêt au récit. Je veux juste souligner que ça ne me dérange pas de rencontrer un méchant juste méchant mais qui fait ça bien.
Pour ce qui est de la motivation, un méchant qui tue des gens pour le simple plaisir de tuer peut très bien me surprendre. Ça sera la manière dont il s'y prendra qui me donnera des frissons. Sa volonté et sa logique peuvent être perfides, diaboliques, ... sans avoir une autre motivation que d'être tout simplement méchant (et s'assurer que personne ne pourra l'arrêter).
Tout dépend aussi du contexte je suppose. Je comprends que ça ne fait pas tout et que les motivations donnent de l'intérêt au récit. Je veux juste souligner que ça ne me dérange pas de rencontrer un méchant juste méchant mais qui fait ça bien.
Re: Avoir un bon ''méchant''
Quel dommage Plume de plomb
++
la qualité d'un roman se joue à la peine que se donnera l'auteur dans le travail de ce méchant. Je crains d'être beaucoup plus exigeant que toi sur la caractérisation du méchant. Je travail 'mes méchants' avec beaucoup de soins (leurs motivations sont soignées et si parfois elles sont compliquées et brumeuses, cette partie du roman est bien souvent l'une des intrigues secondaires qui accroche le lecteur)Je veux juste souligner que ça ne me dérange pas de rencontrer un méchant juste méchant mais qui fait ça bien.
++
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Pourquoi pas.Plume de plomb a écrit :Je veux juste souligner que ça ne me dérange pas de rencontrer un méchant juste méchant mais qui fait ça bien.
Quelqu'un a cité les deux méchants de Neverwhere, ils sont dans ce cas et ils sont délicieusement truculents.
"Charmant" de Shrek est un méchant qui veut juste devenir roi à tout prix, c'est assez simple comme motivation. Mais sa caractérisation est géniale quand même, parce qu'elle passe par son look, sa façon de parler, ses jérémiades etc. Pas tellement par ses motivations.
L'analyse psychologique hyper détaillée du "pourquoi le méchant est méchant", ça peut être bien mais ça peut être très très gonflant aussi... En fait, tout dépend des thèmes que l'on choisit pour son roman.
Oui, parce que dans ce cas, c'est LE thème du roman (enfin je dis ça, je ne l'ai pas lu, hum, je l'imagine d'après ce qu'on en dit).Revan a écrit :Un grand méchant, c'est bien Hannibal Lecter. Tout le roman de Harris repose sur ses épaules.
Tu ne peux pas énoncer de vérité absolue sur un sujet aussi discutable, Conteur, juste ton point de vue.Le Conteur a écrit :la qualité d'un roman se joue à la peine que se donnera l'auteur dans le travail de ce méchant. Je crains d'être beaucoup plus exigeant que toi sur la caractérisation du méchant.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Je pense que Thomas Harrys (l'auteur donc) n'avait écrit Hannibal Lecter "que" comme un second rôle pour le Silence des Agneaux. Mais le personnage a pris un telle ampleur qu'il l'a utilisé à nouveau. Mais effectivement le thème du roman est bien le mal, et sa confrontation à l'innocence incarnée par Clarisse. Et pour matérialiser ce mal, il fallait un personnage de cette ampleur-là.Beorn a écrit :Oui, parce que dans ce cas, c'est LE thème du roman (enfin je dis ça, je ne l'ai pas lu, hum, je l'imagine d'après ce qu'on en dit).Revan a écrit :Un grand méchant, c'est bien Hannibal Lecter. Tout le roman de Harris repose sur ses épaules.
C'est un sujet fascinant, du moins pour moi.
Je te conseille de lire au moins un des deux romans, ils sont bien faits, bien écrits et assez classiques au niveau de la littérature horreur/thriller (du moins d'après les souvenirs que j'en garde)
Malgré ma fascination, je partage également ton avis sur le fait que le méchant n'est pas forcément la pierre angulaire de la qualité d'un roman. Toutes les histoires ne jouent pas forcément sur le méchant, ou le méchant ne sera pas si réussi, ou il n'y en aura pas forcément, et pourtant on aura un excellent roman.
Comme dans tous les sujets de la Palme, on aboutira à la conclusion que la qualité d'un roman dépend de la manière dont l'auteur aura de traiter un sujet, un cliché, un personnage, une situation, et de la manière avec laquelle le lecteur l'accueillera. Il n'y a pas de thème privilégié, il n'y a pas de thème proscrit. Il n'y a que des manières de tout aborder.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Mon ressenti est le même.Celia a écrit : Comme dans tous les sujets de la Palme, on aboutira à la conclusion que la qualité d'un roman dépend de la manière dont l'auteur aura de traiter un sujet, un cliché, un personnage, une situation, et de la manière avec laquelle le lecteur l'accueillera. Il n'y a pas de thème privilégié, il n'y a pas de thème proscrit. Il n'y a que des manières de tout aborder.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Après effectivement si on souhaite construire son roman autour ou avec un grand méchant, mieux vaut savoir dans quoi on s'embarque.
Pourquoi ne pas reprendre un des points de la méthode des flocons et écrire, par exemple pour "tester" la solidité de son méchant, un passage du récit de son point de vue ? Cela peut-être une excellente manière de mettre en forme tout ce qu'on a pu écrire sur sa fiche perso : on sait qu'il vient de tel milieu, qu'il a tel but, qu'il a subi tel évènement, qu'il déteste le héros, etc, mais comment cela pourrait-il se traduire au niveau du récit ou d'une scène, si c'était lui le personnage principal, de son point de vue ?
Pourquoi ne pas reprendre un des points de la méthode des flocons et écrire, par exemple pour "tester" la solidité de son méchant, un passage du récit de son point de vue ? Cela peut-être une excellente manière de mettre en forme tout ce qu'on a pu écrire sur sa fiche perso : on sait qu'il vient de tel milieu, qu'il a tel but, qu'il a subi tel évènement, qu'il déteste le héros, etc, mais comment cela pourrait-il se traduire au niveau du récit ou d'une scène, si c'était lui le personnage principal, de son point de vue ?
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Plume de plomb a écrit :Le méchant est désigné selon le point de vue, je crois que c'est important de le souligner. Si mon héros principal est un orc, les méchants seront les elfes. A l'inverse, si l'histoire est du point de vue d'un innocent Hobbit, les méchants seront les Grandes Gens qui voudront l'écrabouiller... Que le gentil touche à son but ou non à la fin (j'aime quand le gentil échoue )
Ces deux idées ne m'étaient pas venues à l'esprit, mais je suis d'accord.le_conteur a écrit :Pour qu'il soit à la hauteur, il ne faut pas que le héros soit en opposition, mais en compétition.
Le point de vue qui diverge selon les ethnies est même un moyen plutôt intéressant d'exploiter ou de jouer avec le manichéisme. Ça permet de donner un côté plus sombre, voire presque malveillant, aux "gentils" tandis que ceux qu'on croit de prime abord méchants apparaissent finalement assez normaux malgré un mode de vie différent.
Et l'idée de compétition entre le "méchant" et le "héros" peut apporter un plus très pertinent à leur relation, je trouve. Car il y aura forcément un parallèle particulier entre chaque conception de "l'adversaire" ainsi qu'une réflexion à le faire échouer pour gagner.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
La compétition entre le héros et le méchant, entre deux individus, peut se faire si les deux sont, plus ou moins, à pied d'égalité, c'est-à-dire, le plus souvent, si le méchant remarque l'existence du héros (si on revient, de nouveau, sur Hannibal Lecter, il y a une compétition, intellectuel et sur fond de domination/soumission, avec Clarisse, à partir du moment où il accepte de la considérer comme un individu)
Alors que dans une histoire, pour aller à l'exact opposé, comme le Seigneur des Anneaux, il n'y a pas de compétition entre les hobbits et Sauron parce que celui-ci les considèrent comme rien du tout. Il est par contre en compétition avec les Hommes, et notamment Aragorn, parce qu'il sait qu'il existe et qu'il y a un précédent entre la famille du Roi et sa propre déchéance.
Pourtant, si j'en reviens au début de ma phrase, les hobbits sont les héros du livre, ceux par qui nous voyons l'histoire, nous la commençons et la finissons.
C'est un exemple un peu ambivalent parce qu'il s'agit aussi un roman "chorale" mais c'est le premier auquel j'ai pensé
Alors que dans une histoire, pour aller à l'exact opposé, comme le Seigneur des Anneaux, il n'y a pas de compétition entre les hobbits et Sauron parce que celui-ci les considèrent comme rien du tout. Il est par contre en compétition avec les Hommes, et notamment Aragorn, parce qu'il sait qu'il existe et qu'il y a un précédent entre la famille du Roi et sa propre déchéance.
Pourtant, si j'en reviens au début de ma phrase, les hobbits sont les héros du livre, ceux par qui nous voyons l'histoire, nous la commençons et la finissons.
C'est un exemple un peu ambivalent parce qu'il s'agit aussi un roman "chorale" mais c'est le premier auquel j'ai pensé
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Je ne peux m'empêcher de penser à Death Note, et pardon si ce n'est pas une oeuvre purement littéraire ! Mais là, on a vraiment l'illustration de deux points qui viennent d'être évoqués : la compétition acharnée entre Kira et L, et aussi la question du point de vue, car bien que l'on ait deux adversaires qui s'affrontent, aucun des deux ne pense être du côté du mal.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Pas faux !
Mais l'égalité peut aussi se faire au fil de l'histoire, lorsque le Méchant se rend compte que le Héros existe, puis qu'il n'est pas si moins que rien. Il y aura une part de suspense dans le fait que l'un d'eux aura parfois une longueur d'avance sur l'autre.
Je pense quand même que la compétition peut exister d'une certaine manière même lorsque les deux ne se connaissent pas encore. Dans ce cas, le lecteur (et peut-être d'autres personnages de l'histoire) pourront remarquer le parallèle entre les quêtes du Héros et du Méchant.
Mais l'égalité peut aussi se faire au fil de l'histoire, lorsque le Méchant se rend compte que le Héros existe, puis qu'il n'est pas si moins que rien. Il y aura une part de suspense dans le fait que l'un d'eux aura parfois une longueur d'avance sur l'autre.
Je pense quand même que la compétition peut exister d'une certaine manière même lorsque les deux ne se connaissent pas encore. Dans ce cas, le lecteur (et peut-être d'autres personnages de l'histoire) pourront remarquer le parallèle entre les quêtes du Héros et du Méchant.
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Bonjour tout le monde,
Personnellement, je n'ai pas souvenir d'avoir réellement eu de personnages "méchants" dans mes écrits, peut-être parce que dans une histoire le manichéisme a tendance à me saouler. J'émettrai juste deux exceptions, quand on parle de high fantasy (le méchant Sauron) ou sf (Dark Vador) - bref quand le genre repose sur ce manichéisme - , ou quand il s'agit de romans à tendance historiques qui parle de bourreaux et victimes, en gros.
Pour moi, comme méchants bien réussis, et fouillés sur le plan psychologique, on a Hannibal, qui a déjà été cité. Mais on aussi Dexter. Et plus que dans le Silence des Agneaux, Dexter, qui sans spoiler est un tueur en série d'assassins, ne peut pas faire autrement que tuer - c'est sa pathologie qui l'y pousse, ses pulsions insurmontables - mais le fait sous certaines conditions qui "autorisent" presque cette action. Mais je ne vais pas m'étendre là-dessus, pour ne pas spoiler. (Je vous conseille à la fois la série qui est pas mal du tout, et les bouquins... Même si, Dexter a un peu tendance à s'échapper à tout de manière un peu trop facile des fois...).
Dans l'Assassin Royal de Robin Hobb, je trouve le personnage de Royal assez peu travaillé (il est méchant parce qu'il veut le power et la tête de Fitz). Il me manque quelque chose pour m'y retrouver. C'est généralement ce qui se passe avec les personnages de méchants assoiffés de pouvoir, si cela ne tourne qu'autour de cette quête, j'ai du mal (peut-être parce que je ne cours pas après le pouvoir, donc difficultés d'identification parce que je ne comprends pas cette quête).
Après, certains méchants sont carrément caricaturaux, comme le militaire dans Avatar, qui l'a m'a un peu saoulée, parce que son unique but est de rafler les cristaux qui valent plein de tunes et de virer les hommes bleus qui dérangent, et parce qu'il a des ordres, aussi, il est militaire, quoi... Un peu de mal avec ces raisons (petite faiblesse scénaristique ?).
Personnellement, je n'ai pas souvenir d'avoir réellement eu de personnages "méchants" dans mes écrits, peut-être parce que dans une histoire le manichéisme a tendance à me saouler. J'émettrai juste deux exceptions, quand on parle de high fantasy (le méchant Sauron) ou sf (Dark Vador) - bref quand le genre repose sur ce manichéisme - , ou quand il s'agit de romans à tendance historiques qui parle de bourreaux et victimes, en gros.
Pour moi, comme méchants bien réussis, et fouillés sur le plan psychologique, on a Hannibal, qui a déjà été cité. Mais on aussi Dexter. Et plus que dans le Silence des Agneaux, Dexter, qui sans spoiler est un tueur en série d'assassins, ne peut pas faire autrement que tuer - c'est sa pathologie qui l'y pousse, ses pulsions insurmontables - mais le fait sous certaines conditions qui "autorisent" presque cette action. Mais je ne vais pas m'étendre là-dessus, pour ne pas spoiler. (Je vous conseille à la fois la série qui est pas mal du tout, et les bouquins... Même si, Dexter a un peu tendance à s'échapper à tout de manière un peu trop facile des fois...).
Dans l'Assassin Royal de Robin Hobb, je trouve le personnage de Royal assez peu travaillé (il est méchant parce qu'il veut le power et la tête de Fitz). Il me manque quelque chose pour m'y retrouver. C'est généralement ce qui se passe avec les personnages de méchants assoiffés de pouvoir, si cela ne tourne qu'autour de cette quête, j'ai du mal (peut-être parce que je ne cours pas après le pouvoir, donc difficultés d'identification parce que je ne comprends pas cette quête).
Après, certains méchants sont carrément caricaturaux, comme le militaire dans Avatar, qui l'a m'a un peu saoulée, parce que son unique but est de rafler les cristaux qui valent plein de tunes et de virer les hommes bleus qui dérangent, et parce qu'il a des ordres, aussi, il est militaire, quoi... Un peu de mal avec ces raisons (petite faiblesse scénaristique ?).
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Re: Avoir un bon ''méchant''
C'est plutôt dans Dragon Rouge que Lecter a encore un "second rôle", je trouve. Dans le Silence des Agneaux c'est quand même sa confrontation avec Clarisse qui fait tenir le bouquin. D'ailleurs dans ce bouquin je trouve pas que Lecter ait vraiment le rôle du «méchant», mais plutôt du personnage qui a la base est un ennemi, mais qui aide l'héroïne, mais avec ses propres motivations pas claire, etc. Au final le «vrai méchant», c'est à dire le personnage qui est vraiment le tueur dans l'enquête de l'héroïne et est en confrontation physique avec elle, est moins «remarquable».Je pense que Thomas Harrys (l'auteur donc) n'avait écrit Hannibal Lecter "que" comme un second rôle pour le Silence des Agneaux. Mais le personnage a pris un telle ampleur qu'il l'a utilisé à nouveau.
C'est pas tout à fait le même cas mais j'ai l'impression qu'il y a aussi pas mal d'oeuvres où le conflit et la compétition sont plus apportés au sein d'un groupe de personnages qui ont du mal à se blairer mais ont en commun d'être «contre» un méchant, que par le combat contre le méchant lui-même qui ne casse pas forcément des briques. (Le True Grit récent par exemple, j'ai l'impression que le méchant est plutôt un de ces méchants de western interchangeable et que l'intrigue est surtout intéressante pour les interactions entre les trois qui sont à sa poursuite)
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Mmh...
J'espère être en train de construire une histoire sans méchants, au sens strict du terme. Chacun est mu par ses propres idéaux et chacun a de bonnes raisons de lutter.
Cependant, la particularité de mon héroïne est qu'elle a pris corps alors que je cherchais à construire un méchant d'une grande profondeur. Je devais assumer ce rôle dans un univers role-play de science fiction. J'ai fini par m'attacher au personnage jusqu'au point où des éléments de son idéologie extrêmiste, que j'avais paufinée des heures durant, contaminait ma propre réflexion et celle des autres (c'était le but : que les autres adhèrent à mon propos afin de ne pas être seul(e) contre tous). En assistant à ça, j'ai compris que je tenais là quelque chose. Apokteina devenait la clé de voûte de mon roman.
Finalement, les Mémoires des Consciences, c'est un peu une histoire où le lecteur suit le méchant de l'histoire...
J'espère être en train de construire une histoire sans méchants, au sens strict du terme. Chacun est mu par ses propres idéaux et chacun a de bonnes raisons de lutter.
Cependant, la particularité de mon héroïne est qu'elle a pris corps alors que je cherchais à construire un méchant d'une grande profondeur. Je devais assumer ce rôle dans un univers role-play de science fiction. J'ai fini par m'attacher au personnage jusqu'au point où des éléments de son idéologie extrêmiste, que j'avais paufinée des heures durant, contaminait ma propre réflexion et celle des autres (c'était le but : que les autres adhèrent à mon propos afin de ne pas être seul(e) contre tous). En assistant à ça, j'ai compris que je tenais là quelque chose. Apokteina devenait la clé de voûte de mon roman.
Finalement, les Mémoires des Consciences, c'est un peu une histoire où le lecteur suit le méchant de l'histoire...
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Re: Avoir un bon ''méchant''
Coucou,
Petit remontage de topic pour ce sujet très intéressant.
Comme l'a dit Beorn, le méchant peut avoir de multiples formes et, si je ne m'abuse, le fait que le héros lui-même soit le méchant qu'il doit combattre n'a pas été évoqué.
Pour reprendre l'exemple de Star Wars, le gothique asthmatique ou la vieille peau encapuchonnée sont des méchants de pacotille. Le vrai méchant, c'est le fameux "côté obscur de la force" que Luke doit combattre et c'est d'ailleurs l'enjeu majeur parce que s'il cède, c'est la fin des haricots.
Dans le SdA, le vrai méchant c'est l'anneau de pouvoir qui ronge Frodon pour finalement le laisser totalement dévasté. Sauron est un concept désincarné, ses sbires des brutes sans cervelles et Saroumane une péripétie du scénario.
Il y aussi, dans des contextes moins manichéens que la fantasy classique, des héros qui sont des méchants. Exemple type : Jack Bauer de la série 24. Je l'adore mais c'est bel et bien un méchant.
Le bon gros méchant, tel que décrit par JC Dunyach, il est sympa mais il pose une sérieuse question de crédibilité.
Etant, par définition, "plus que tout" que les héros, il ne devrait pas s'embarasser et les ventiler directement au chapitre 2, passé le prologue où la prophétie est expliquée et le chapitre 1 où l'élu est découvert (j'ai un début de roman qui se déroule comme ça ). Peut-être est-ce là la justification du mystérieux et puissant protecteur qui en général a le bon goût de mourir uniquement quand le héros est devenu capable de se protéger tout seul ?
Ok, le méchant il est souvent overbooké le pauvre : il torture ses sbires, il élabore un plan machiavélique, il torture ses sbires, il bat le record mondial de rubik's cube. Et puis il torture encore un peu ses sbires parce qu'il est méchant quand même.
Je caricature mais vous voyez l'idée.
Plus on fait du méchant un super-méchant, plus il faut être vigilant aux limites qu'on lui met et à la manière dont on le met en scène. Si c'est pour faire comme le téléporteur de Star Trek qui est toujours en panne quand on a besoin de lui, ça sert un peu à rien de l'avoir gavé de super sans plomb pour le voir faire de la trottinette. Autant avoir un méchant un peu moins ambitieux mais qui, au moins, se défonce pour parvenir à ses fins.
En bref, ce que j'apprécie chez un "gros méchant" c'est de le voir en mouvement, de le voir mettre la main à la pâte, de le voir affronter l'inattendu, de le voir en baver autant que le héros pour devenir le maître du monde.
Je pense que ce méchant là va bien plus attirer le respect du lecteur que le méchant omnipotent qui finalement ne sert que de fond sonore gniark-gniarkisant aux tribulations des héros.
- Gniark ! Gniark !
- Hâtons-nous mes amis, le méchant gniarke !
- Gniaaaaaaaaark !
- Houlalala, ça va mal, ça va mal, il gniarkise de plus en plus !
NB : marche aussi avec le méchant muhahahisant sauf qu'il muhahahise.
Petit remontage de topic pour ce sujet très intéressant.
Comme l'a dit Beorn, le méchant peut avoir de multiples formes et, si je ne m'abuse, le fait que le héros lui-même soit le méchant qu'il doit combattre n'a pas été évoqué.
Pour reprendre l'exemple de Star Wars, le gothique asthmatique ou la vieille peau encapuchonnée sont des méchants de pacotille. Le vrai méchant, c'est le fameux "côté obscur de la force" que Luke doit combattre et c'est d'ailleurs l'enjeu majeur parce que s'il cède, c'est la fin des haricots.
Dans le SdA, le vrai méchant c'est l'anneau de pouvoir qui ronge Frodon pour finalement le laisser totalement dévasté. Sauron est un concept désincarné, ses sbires des brutes sans cervelles et Saroumane une péripétie du scénario.
Il y aussi, dans des contextes moins manichéens que la fantasy classique, des héros qui sont des méchants. Exemple type : Jack Bauer de la série 24. Je l'adore mais c'est bel et bien un méchant.
Le bon gros méchant, tel que décrit par JC Dunyach, il est sympa mais il pose une sérieuse question de crédibilité.
Etant, par définition, "plus que tout" que les héros, il ne devrait pas s'embarasser et les ventiler directement au chapitre 2, passé le prologue où la prophétie est expliquée et le chapitre 1 où l'élu est découvert (j'ai un début de roman qui se déroule comme ça ). Peut-être est-ce là la justification du mystérieux et puissant protecteur qui en général a le bon goût de mourir uniquement quand le héros est devenu capable de se protéger tout seul ?
Ok, le méchant il est souvent overbooké le pauvre : il torture ses sbires, il élabore un plan machiavélique, il torture ses sbires, il bat le record mondial de rubik's cube. Et puis il torture encore un peu ses sbires parce qu'il est méchant quand même.
Je caricature mais vous voyez l'idée.
Plus on fait du méchant un super-méchant, plus il faut être vigilant aux limites qu'on lui met et à la manière dont on le met en scène. Si c'est pour faire comme le téléporteur de Star Trek qui est toujours en panne quand on a besoin de lui, ça sert un peu à rien de l'avoir gavé de super sans plomb pour le voir faire de la trottinette. Autant avoir un méchant un peu moins ambitieux mais qui, au moins, se défonce pour parvenir à ses fins.
En bref, ce que j'apprécie chez un "gros méchant" c'est de le voir en mouvement, de le voir mettre la main à la pâte, de le voir affronter l'inattendu, de le voir en baver autant que le héros pour devenir le maître du monde.
Je pense que ce méchant là va bien plus attirer le respect du lecteur que le méchant omnipotent qui finalement ne sert que de fond sonore gniark-gniarkisant aux tribulations des héros.
- Gniark ! Gniark !
- Hâtons-nous mes amis, le méchant gniarke !
- Gniaaaaaaaaark !
- Houlalala, ça va mal, ça va mal, il gniarkise de plus en plus !
NB : marche aussi avec le méchant muhahahisant sauf qu'il muhahahise.
— Malach, avez-vous entendu ça ? Je suis, je cite, "drôle, tourmenté, incompris".
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.
— Je ne vois pas en quoi c'est flatteur.
— Mon cher, cela veut dire que je plais aux femmes !
— Décidemment, je ne les comprendrai jamais.
Re: Avoir un bon ''méchant''
Pourquoi tu me dis ça à moi ?Tristeplume a écrit :NB : marche aussi avec le méchant muhahahisant sauf qu'il muhahahise.