Ok, au temps pour moi, j'avoue que je ne sais dessus que ce qu'on m'en a dit (vague souvenir des cours de littérature) !Le roman choral n'implique pas qu'il n'y ait pas de protagoniste, à mon avis.
Après, je crois qu'on est globalement d'accord : ça peut se faire mais ça donne un truc bizarre, hybride, qui n'est pas une histoire à part entière.
J'ai pas lu... Je crois que Lol V. Stein, toujours, appartient au Nouveau Roman... Dans ce cas, il y a une histoire... A peu près. Il y a une narration, des personnages qui font des choses. Bon, après, je trouve que c'est fouillis et qu'on comprend rien, lol. Mais je crois que ce mouvement a essayé de raconter des histoires autrement. De garder une narration - mais sans la notion d'intrigue avec une ligne narrative, un début, une fin, des péripéties. Je suis pas fan du résultat, pour le peu que je connais. Mais je pense que je suis pas trop qualifiée pour répondre puisque j'en ai presque pas lu (surtout des extraits, étudiés en classe). Toujours est-il qu'il me semble que ça reste - ou veut rester - du roman...J'ai essayé de lire "la disparition" de Georges Perec. Je ne sais pas si c'est la vague du nouveau roman. En tout cas, ce n'est pas un roman. C'est une vague suite de jeux de mots et de situations bizarres pour dire qu'il manque la lettre "e". (j'ai reposé le bouquin au bout de vingt pages).
D'après ce qu'on m'en a dit, le nouveau roman refuse l'intrigue. Il assume le fait qu'il n'y ait pas de protagoniste et pas d'histoire.
Donc, ben, il n'y en a pas.
Par contre :
Hm... Oui. Je suppose que ça dépend de ce qu'on appelle protagoniste... (Pour moi, la différence narrateur/protagoniste, ce serait plus dans une configuration à la 3ème personne, ou encore comme dans Lol V. Stein, quand la première moitié est racontée par un narrateur qui s'avère être un personnage de l'intrigue, mais pas présent pendant toute cette première moitié...). Parce qu'ici, Watson a le même but à atteindre qu'Holmes, et partage ses péripéties - du moins, beaucoup d'entre elles. C'est juste qu'il a un rôle très passif et effacé... (D'ailleurs, dans les adaptations cinématographiques ou télévisuelles fidèles, Watson est quasiment un personnage secondaire).Oui, mais là, la distinction n'est pas tellement "héros/protagoniste" mais "narrateur/protagoniste".
Watson est le narrateur, tandis que le protagoniste, c'est Holmes (puisque c'est lui qui a un but à accomplir et des obstacles pour y parvenir).
Juste :
Je suis pas sûre... Enfin, il y a une différence entre "identifier" le décor, en faire une sorte de personnage, et le personnifier. Dit comme ça, on dirait que je me contredis, mais c'est parce que je ne trouve pas de vocabulaire assez précis. A mon avis, tu peux décrire un orage, avec le tonnerre qui gronde, la pluie qui tombe sur la maison, la porte qui crisse, même introduire un semblant de suspense..., mais sans personnifier aucun de ses éléments, c'est-à-dire sans leur prêter de pensées, de sentiments ou d'intentions. Alors, oui, en un sens, ça devient un personnage. Mais pas vraiment un protagoniste...Si tu ne personnifies pas le décor (une maison qui résiste, par exemple, ou un chêne comme dans La Fontaine), je pense que tu n'auras pas d'histoire. Tu peux avoir un poème, ou une description brillante d'un phénomène météo, mais ce sera autre chose qu'une histoire.
En fait ça m'embête parce que j'ai l'impression d'avoir lu ce genre de nouvelles, mais aucun exemple ne me vient en tête... Du coup je parle un peu dans le vague...
Ceci dit, est-ce que, comme tu dis, ça ne vire pas alors du côté de la pure description ou du poème ? (encore que le fait que ce soit un poème n'implique pas qu'il n'y ait pas d'histoire ) Je pense que, c'est vrai, ce serait à la limite...
Enfin, tout ça c'est du chipotage, j'avoue . On en revient à essayer de définir à partir de quand on peut parler d'histoire.
Quoi qu'il en soit, dans un roman "normal", qui ne se veut pas une expérimentation littéraire et qui cherche à raconter franchement une histoire (moi en tous cas c'est ça que je cherche dans un roman, en tant que lectrice, et je crois pas être la seule ), je pense en effet qu'on ne s'affranchit jamais d'avoir un ou plusieurs protagonistes. Même si on peut biaiser, en ne lui donnant pas le rôle qui est attendu chez un héros, en en mettant plusieurs, en en changeant en cours de route (périlleux), etc.