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Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 12:04 pm
par Anonyme_Quatre
C'est exactement ça Ermina :love:
J'ai dû reformuler des "Ce mec ne sait pas écrire, qu'il arrête l'écriture !" en quelque chose de correct.... é_è'

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 12:09 pm
par Nyaoh
Roanne a écrit :
Nyaoh a écrit :Un article relayé par Sortilèges éditions que j'ai trouvé ça intéressant, je relaye ici sur les conseils de Fred ^^ :

http://www.enviedecrire.com/pourquoi-vo ... te-retenu/
Je l'avoue platement, le point 2, c'est pour moi ! ^^
(j'étais prévenue)
Mmh moi c'est le 8 qui m'inquiète (dialogue avec hésitations and co j'ai) et le 7 (j ai choisi de faire des villes imaginaires, parce que ça me coufle le a Montauban... on e demande pas pourquoi ce nom de ville m'est venu comme exemple, bref ça me disait rien, après décrire les lieux tout court je pense le faire... ) et 9 oups ^^ Bref ça fait beaucoup de point à rebosser je sens ^^

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 2:35 pm
par Ermina
Nariel Limbaear a écrit :C'est exactement ça Ermina :love:
J'ai dû reformuler des "Ce mec ne sait pas écrire, qu'il arrête l'écriture !" en quelque chose de correct.... é_è'
Je compatis. Reformuler ça, ça ne doit pas être facile.

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 4:46 pm
par Gilou
Après avoir reçu plusieurs réponses types (négatives bien sûr), je regrette que les comités de lecteurs prennent si rarement la peine de faire un retour quelconque. J'ignore combien de temps ils passent par manuscrit, mais est-il si difficile d'expliquer en une ligne ou deux c'est quoi le problème, et à quelle distance on était d'être accepté ? Il est évident qu'un auteur ne peut juger son manuscrit lui-même (pour ce qui est de ses chances d'accès à l'édition, en tous cas), mais au bout de 5 refus genre "mettez-y le feu et il produira de la chaleur, c'est sa seule qualité", ça lui mettrait la puce à l'oreille comme quoi c'est peut-être pas la peine d'insister.
Y a-t-il ici un lecteur qui puisse m'expliquer ?

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 6:01 pm
par Booz
Je précise que ce qui suit n'est que mon avis et mon ressenti personnel (sait-on jamais, je préfère prendre des pincettes).

Mon expérience ne concerne qu'une petite maison d'édition aussi je ne sais pas s'il va t'aider, mais je tiens tout de même à te préciser que, dans ces cas-là, ce n'étaient pas les lecteurs qui répondaient à l'auteur, c'est l'éditeur. Nous, nous devions faire un compte rendu plus ou moins précis pour expliquer notre choix (en cas d'avis positif, le roman était lu une seconde fois par un autre membre du CdL puis une troisième fois par l'éditeur). En tant que lecteur, je me sentais déjà pas mal submergé par le nombre de romans (et la maison avait arrêté les soumissions spontanées depuis un bon moment) alors je n'imagine pas la masse de travail que devait abattre l'éditeur. Seuls les bons textes qu'on refusait parce qu'ils ne répondaient pas à la ligne éditoriale ou ceux qui avaient un vrai potentiel (et aussi ceux des copains, je ne cache pas que ça aide) avaient droit à un retour personnalisé (notre éditrice est même allée jusqu'à conseiller une novella à un de ses amis parce qu'elle pensait que lui pourrait l'éditer).

Je comprends qu'un refus type ne soit pas agréable à lire et qu'il serait préférable d'envoyer des retours personnalisés mais je comprends, pour avoir travaillé avec des éditeurs, pour leur avoir parlé et discuter de leur métier, qu'il n'ont pas le temps matériel pour cela.

Edit : par rapport à ce passage
Gilou a écrit : mais au bout de 5 refus genre "mettez-y le feu et il produira de la chaleur, c'est sa seule qualité", ça lui mettrait la puce à l'oreille comme quoi c'est peut-être pas la peine d'insister.
Là encore, il ne s'agit que de mon avis, mais je ne pense pas que c'est à l'éditeur de dire des choses aussi brusques. Ecrire m'apporte énormément de choses et ce n'est pas tant le fait de publier qui m'épanouit mais l'idée d'une publication prochaine. Je travail dans ce but et avoir ce but me motive encore plus. Si on me disait 'retourne à ton tricot, ton roman est seulement bon à faire du feu' je crois que je serai vraiment trop démoralisée. Je pense que l'éditeur a une responsabilité sur le moral des auteurs et je préfère une refus type plutôt qu'un refus méchant (en tant qu'auteur mais aussi en tant que lecteur). Je juge des textes sur leur possibilité à plaire, à correspondre à une ligne éditoriale, je ne juge pas le plaisir qu'a pu prendre l'auteurs lors de l'écriture. Pour moi, une réponse aussi directe remettrait en cause ce plaisir

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 9:16 pm
par Beorn
gilou a écrit :Après avoir reçu plusieurs réponses types (négatives bien sûr), je regrette que les comités de lecteurs prennent si rarement la peine de faire un retour quelconque. J'ignore combien de temps ils passent par manuscrit, mais est-il si difficile d'expliquer en une ligne ou deux c'est quoi le problème, et à quelle distance on était d'être accepté ? Il est évident qu'un auteur ne peut juger son manuscrit lui-même (pour ce qui est de ses chances d'accès à l'édition, en tous cas), mais au bout de 5 refus genre "mettez-y le feu et il produira de la chaleur, c'est sa seule qualité", ça lui mettrait la puce à l'oreille comme quoi c'est peut-être pas la peine d'insister.
Y a-t-il ici un lecteur qui puisse m'expliquer ?
Je pense qu'il suffit d'imaginer le point de vue de l'éditeur.
Il doit lire, mettons, 500 à 10000 manuscrits par an. C'est à dire qu'il se fait de temps en temps des séances de 100 ou 1000 manuscrits au minimum. Son travail est de choisir un ou deux manuscrits chaque année dans cette masse, en y perdant le moins de temps et d'énergie possible. C'est à dire en éliminant un maximum de manuscrits, écartés en deux minutes.
Matériellement, faire cette sélection de base du tout venant, c'est un travail énorme. C'est fatiguant, c'est décourageant, on voit beaucoup de médiocrité, on devient cynique, froid et désenchanté. La plupart n'aiment pas cela.

C'est la raison pour laquelle les éditeurs s'appuient énormément sur un réseau de relations qui leur apporte des manuscrits censés être déjà un peu "pré-sélectionnés". Des libraires, des copains, des auteurs, voire d'autres maisons d'édition. Ou CoCyclics, dont c'est l'un des buts affichés...

Sélectionner, c'est déjà long, pénible, ingrat, et beaucoup d'éditeurs font tout ce qu'ils peuvent pour l'éviter. Mais écrire en plus un mot à 1000 personnes, c'est carrément une tâche dantesque.

Ensuite, que gagne l'éditeur à faire cela ?
Il risque de vexer l'auteur, qui est un acheteur potentiel.
Le seul avantage qui peut exister, c'est le cas du manuscrit qui a du potentiel : l'éditeur peut alors écrire un mot pour que l'auteur pense à lui plus tard, quand il aura mûri et écrit un autre roman.

Il faut voir que sélectionner les manuscrits, c'est une tâche mineure dans l'emploi du temps de l'éditeur. Et pour cause : son travail à lui, c'est de vendre des romans. Il faut donc travailler avec les auteurs, les correcteurs, les préparateurs, les illustrateurs, les maquettistes, les imprimeurs, le diffuseur, les journalistes, les membres des prix, les libraires, les salons, les bibliothèques, les bloggers. Il faut payer les factures, les impôts, faire la compta, nourrir le site internet, faire la promo des livres au quotidien. Il faut acheter les droits étrangers à des agents étrangers, choisir les traducteurs, essayer de revendre ses propres livres aux éditeurs de poche ou aux éditeurs étrangers... Il faut réfléchir à ce qui marche et ne marche pas, avoir une stratégie de long terme, il faut gérer les conflits de personnes dans la maison, engueuler les auteurs en retard et faire fonctionner le comité de lecture.
Alors oui, il faut aussi sélectionner les manuscrits : c'est important pour découvrir les auteurs de demain. Mais il le fait quand il a le temps et le besoin (pour boucler son catalogue de l'année prochaine, parce que pour l'instant, il a un trou en juin et un autre en septembre, sinon, il aurait balancé ces 500 manuscrits d'un coup sans les regarder, comme l'année passée...)

Je résumerai donc ma réponse en deux phrases :
Il fait tout cela parce que c'est son métier : il est payé pour cela.
Il ne répond pas aux auteurs parce que ce n'est pas son métier : il n'est pas payé pour cela.
S'il le fait, il néglige ses autres tâches, ses autres auteurs et toute sa maison.

Quelques éditeurs le font quand même, en général par esprit de partage et d'entraide - de façon bénévole, donc. Mais ils sont rares.

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 9:25 pm
par Booz
C'est bon, j'ai le vertige :shock:

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 9:27 pm
par Aelys
Et je plussoie :wamp:

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : jeu. mars 22, 2012 9:35 pm
par Elyna
Très intéressant, merci beaucoup Beorn, on ne s'en rend pas forcément compte de notre point de vue d'auteur !

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : ven. mars 23, 2012 9:01 am
par Mélanie
La même que Beorn.

Évaluer un texte, c’est une chose, et pas la pire quand on a du métier. Comprendre ce qui pose problème de façon pertinente et synthétique, c’est du boulot. On le voit en bêta-lecture. Globalement, en CdL, je crois que je peux mettre autant de temps à lire le roman qu’à rédiger des fiches. (Mais je n’écris pas vite aussi. ^^)

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : ven. mars 23, 2012 10:18 am
par AxelleC
Merci Beorn !

Ca remet dans le cadre ^^

J'ai reçu pas mal de lettre-type depuis... 2-3 ans et j'avoue que lire ton "topo" aide à les digérer un peu mieux ! (même si j'y avais déjà réfléchi !)

Après, même si c'est une lettre-type, avoir une réponse claire aide à avancer. Je préfère qu'on me dise non que rien.
(c'est sûr que savoir pourquoi, ça serait très chouette aussi. J'y ai rarement eu droit mais on peut comprendre le manque de temps et de disponibilité.)

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : ven. mars 23, 2012 10:22 am
par blackwatch
Je préfère qu'on me dise non que rien
Entièrement d'accord. Sinon, merci pour ce topo Beorn, on a trop souvent tendance à l'oublier !

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : ven. mars 23, 2012 10:46 am
par Beorn
AxelleC a écrit :J'ai reçu pas mal de lettre-type depuis... 2-3 ans et j'avoue que lire ton "topo" aide à les digérer un peu mieux ! (même si j'y avais déjà réfléchi !)
Je comprends tout à fait.
Moi-même, j'en ai reçu mon lot. Et cela m'a aidé de réfléchir à la question.
Elyna a écrit :Très intéressant, merci beaucoup Beorn, on ne s'en rend pas forcément compte de notre point de vue d'auteur !
Blacky a écrit :Sinon, merci pour ce topo Beorn, on a trop souvent tendance à l'oublier !
;)
Bon courage à tous et que cela ne vous empêche surtout pas de persévérer !

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : ven. mars 23, 2012 11:00 am
par tigrette
La lettre-type englobe plein de choses en effet et c'est dur d'en recevoir (j'en ai reçu et je sais l'effet ça fait) :

- pas dans la ligne éditoriale pour de vrai (ils ne publient pas de SF par exemple)
- ils ne cherchent pas de nouveaux manuscrits (en tout cas pas par voie postale)
- un lecteur/stagiaire a établi un premier tri dans la pile des manuscrit, a lu vos premières pages, feuilleté le manuscrit rapidement et ne l'a pas jugé digne d'intérêt.
- votre manuscrit a passé un premier barrage, mais le comité de lecture, ou un second lecteur ne l'a pas jugé digne d'intérêt

Si le manuscrit passe un certain nombre de paliers et qu'un éditeur l'apprécie sans qu'il ai toutefois l'envie/ la possibilité de le publier, il peut envoyer une lettre de refus argumentée (j'en ai reçu aussi)

Il ne faut pas se décourager, votre manuscrit sera lu, ou tout au moins parcouru par la grande majorité des éditeurs.

Re: Les réponses des éditeurs

Posté : ven. mars 23, 2012 1:41 pm
par Ermina
Tout à fait d'accord avec le topo de Beorn.
tigrette a écrit :Il ne faut pas se décourager, votre manuscrit sera lu, ou tout au moins parcouru par la grande majorité des éditeurs.
+1. Plutôt parcouru que lu dans la grande majorité des cas. Ou au moins, les premières pages seront lues : elles suffisent à se faire un avis le plus souvent. Voilà pourquoi il faut les soigner. Les débuts de chapitre aussi sont parfois lus. Du coup, il faut y faire très attention aussi.