Ellie : bien vu !
Il y a quelque chose dont je n'ai pas osé parler hier mais qui sert le propos de Beorn : un exemple concret.
(désolée pour la pub, je parle encore du dernier P&M, "Fin'Amor")
Hier, je parlais de la nouvelle "Blanche dans la lumière du printemps" quand j'écrivais que son auteur s'était très bien assumée.
Mais nous avons aussi une autre très belle scène de sexe, qui est davantage une scène d'amour, dans ce numéro : celle de Erwan et Isobel (félicitations chaleureuses à Sytra !
)
Sytra m'a interrogée sur la manière dont je considère la scène érotique qui commence sa nouvelle. Est-ce que pour moi elle est plus dans le sensuel que dans l'érotique ? Y sent-on certains tabous qu'elle y aurait inconsciemment appliqués ?
Je ne saurai pas lui dire s'il lui reste des blocages avant d'avoir lu d'autres textes de sa plume.
Le fait est que sa scène est juste équilibrée comme il faut pour s'intégrer à la perfection à son texte, et ce d'autant plus qu'elle est placée au début et donne le ton.
En fait, j'ai aussi hésité à citer son texte, hier, par rapport à ça : elle a réussi à décrire une vraie scène d'amour très sensuelle tout en retenue. Une scène qui met bien en valeur l'attachement et la complicité d'un couple, mais aussi la douleur d'une séparation annoncée, le poids des responsabilités.
Comme dit Paul, une scène de fesses, ce n'est pas uniquement une description technique et pratique de l'acte, c'est aussi son exploitation pour montrer d'autres choses et enrichir le texte, la connaissance des personnages. Sytra a parfaitement maîtrisé la sienne à mon sens, ce qui fait que sa scène intime apporte beaucoup à son texte
Blanche c'est un autre genre de texte, beaucoup plus "explicite", mais la nouvelle possède une certaine violence (surtout au niveau des sentiments ressentis par la jeune femme) qui s'y accorde bien.
Je mets en spoiler, car j'aborde un cas concret qui est quand même réservé à un public averti, mais il faut aussi savoir parler de ces choses là sans tabou, si vous êtes mineurs ou prude, détournez les yeux !
La double pénétration nous a quand même fait tiquer, ça fait assez "film porno", mais je n'ai pas demandé à l'auteur de changer, juste de sous entendre que l'époux de Blanche était déjà passé par la "porte de service", comme dit joliment Oph, histoire qu'il soit clair que Blanche était physiquement capable d'accueillir les deux hommes sans souffrance et même d'en prendre du plaisir, mais Oph n'est pas convaincue. Pour ma part, j'avoue platement que je n'ai pas d'expérience en la matière et je trouvais que ça servait bien le texte en l'état. Tant pis si c'est du fantasme d'auteur, pour la peine.
Évidemment je ne demande pas à tous nos auteurs de nous écrire des scènes pareilles, mais de temps en temps, quand cela sert bien le texte, je vote pour. Très peu d'auteurs en sont capables, en vrai, en tout cas côté P&M nous avons eu peu de textes aussi explicites.
Et, j'insiste, il faut que cela serve le texte. Sur celui de Sytra, cela ne serait pas passé, par exemple. Elle a trouvé le juste équilibre qui lui convenait. De toute façon, si cela n'avait pas été le cas, je lui aurais fait retravailler à ce niveau.
Un autre texte que j'ai trouvé d'une sensualité époustouflante alors que, sauf erreur de ma part, je suis bel et bien hétéro, c'est celui de Blacky et Macalys dans "Aguas Calientes". La fin est juste...
Et pourtant... pareil, rien de vraiment explicite. Mais une telle sensualité, une telle "tension" entre les personnages...
En toute sincérité, si on m'avait dit qu'un jour je trouverais des tentacules érotique...
Oui, elles ont osé...
Je stoppe la pub, mais j'espère que ces exemples concrets pourront vous aider un peu pour vos écrits.