[A] Choix du narrateur dans un point de vue interne
- Tsumire
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[A] Choix du narrateur dans un point de vue interne
Bonjour les grenouilles.
Une question me turlupine ces derniers temps à propos du point de vue interne, à la première personne du singulier. Là, il faut choisir un personnage-narrateur, et s'y tenir.
Ma question est donc la suivante : comment bien choisir ce personnage ?
Vous me répondrez : celui qui vit le plus de conflit.
Je vais donc préciser le contexte.
Vous avez deux personnages principaux, X et Y.
X débarque dans une histoire abracadabrante dont il ne connaît rien. Mon choix de personnage-narrateur tourne naturellement autour de ce personnage. Son conflit principal vient de son ignorance et de cette projection soudaine dans une situation compliquée. Néanmoins, celui qui risque gros durant toute l'aventure, c'est le personnage Y. Oui, c'est vrai, il comprend tout. Mais il est le personnage qui risque sa vie. En gros, celui qui a le plus à perdre.
Alors, voilà, lequel choisir ? X ou Y ?
X permet d'introduire les enjeux au compte-goutte. Y est un choix plus dramatique, plus conflictuel.
Dilemme.
Une question me turlupine ces derniers temps à propos du point de vue interne, à la première personne du singulier. Là, il faut choisir un personnage-narrateur, et s'y tenir.
Ma question est donc la suivante : comment bien choisir ce personnage ?
Vous me répondrez : celui qui vit le plus de conflit.
Je vais donc préciser le contexte.
Vous avez deux personnages principaux, X et Y.
X débarque dans une histoire abracadabrante dont il ne connaît rien. Mon choix de personnage-narrateur tourne naturellement autour de ce personnage. Son conflit principal vient de son ignorance et de cette projection soudaine dans une situation compliquée. Néanmoins, celui qui risque gros durant toute l'aventure, c'est le personnage Y. Oui, c'est vrai, il comprend tout. Mais il est le personnage qui risque sa vie. En gros, celui qui a le plus à perdre.
Alors, voilà, lequel choisir ? X ou Y ?
X permet d'introduire les enjeux au compte-goutte. Y est un choix plus dramatique, plus conflictuel.
Dilemme.
- takisys
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Si tu choisis X ça risque aussi de frustrer tes lecteurs et même de te forcer à faire de la rétentions d'informations?
as-tu envisagé une focalisation inter à la troisième personne, qui te permettrait de changer de varier les points de vue et choisissant selon les enjeux et ce que tu veux faire jouer?
Bon, faut pas tomber dans l’excès et changer de point de vue à chaque scène, mais ça a des avantages intéressants
as-tu envisagé une focalisation inter à la troisième personne, qui te permettrait de changer de varier les points de vue et choisissant selon les enjeux et ce que tu veux faire jouer?
Bon, faut pas tomber dans l’excès et changer de point de vue à chaque scène, mais ça a des avantages intéressants
- Siana
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Je pense que ça dépend du type d'histoire que tu veux, car, pour moi, ça donne deux façons différentes de raconter une même histoire.
Après, si tu ne veux pas choisir, tu peux toujours faire une double narration à la première personne, je crois que ça existe déjà.
En fait, je ne sais pas si on peut réellement t'aider à choisir. Techniquement, peut-être, mais on ne peut sûrement pas décider de l'histoire que tu veut raconter à ta place.
Techniquement, en tout cas, rien n'empêche X de compatir au sort de Y, ça dépend comment ils sont poches. Et ça peut se ressentir dans l'histoire en présentant les problèmes de Y dans le ressenti de X. Je pense aussi à une certaine empathie qui pourrait se développer.
Après, si tu ne veux pas choisir, tu peux toujours faire une double narration à la première personne, je crois que ça existe déjà.
En fait, je ne sais pas si on peut réellement t'aider à choisir. Techniquement, peut-être, mais on ne peut sûrement pas décider de l'histoire que tu veut raconter à ta place.
Techniquement, en tout cas, rien n'empêche X de compatir au sort de Y, ça dépend comment ils sont poches. Et ça peut se ressentir dans l'histoire en présentant les problèmes de Y dans le ressenti de X. Je pense aussi à une certaine empathie qui pourrait se développer.
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
+1 avec Siana.
Pour un choix avec plusieurs points de vue, je pense que rien n'oblige à ce qu'ils soient de même nature (pas forcément tous en "je", ou tous en 3ème interne).
Pour un choix avec plusieurs points de vue, je pense que rien n'oblige à ce qu'ils soient de même nature (pas forcément tous en "je", ou tous en 3ème interne).
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Pour mon roman, j'ai décidé de faire intervenir un deuxième narrateur, ajoutant à Tylianne qui racontre à 1ère personne, un second personnage que l'on suit à la 3ème. Cela me permet de varier les informations, la manière de les apporter et de mettre ainsi côte à côté deux manières de raconter.
- Tsumire
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Oui.as-tu envisagé une focalisation inter à la troisième personne, qui te permettrait de changer de varier les points de vue et choisissant selon les enjeux et ce que tu veux faire jouer?
J'ai écrit mon premier roman de cette manière. Je veux faire une tentative en focalisation interne, première personne, afin de dérouler une trame à travers un seul et unique personnage. C'est de l'ordre de l'expérimentation. Je ne suis pas certaine de faire le meilleur choix.
Oui, je ressens sensiblement la même chose.Je pense que ça dépend du type d'histoire que tu veux, car, pour moi, ça donne deux façons différentes de raconter une même histoire.
En effet, l'astuce est là. Une romance ?Techniquement, en tout cas, rien n'empêche X de compatir au sort de Y, ça dépend comment ils sont poches. Et ça peut se ressentir dans l'histoire en présentant les problèmes de Y dans le ressenti de X. Je pense aussi à une certaine empathie qui pourrait se développer.
Pour un choix avec plusieurs points de vue, je pense que rien n'oblige à ce qu'ils soient de même nature (pas forcément tous en "je", ou tous en 3ème interne).
Je n'ai jamais essayé de mélanger.Pour mon roman, j'ai décidé de faire intervenir un deuxième narrateur, ajoutant à Tylianne qui racontre à 1ère personne, un second personnage que l'on suit à la 3ème. Cela me permet de varier les informations, la manière de les apporter et de mettre ainsi côte à côté deux manières de raconter.
C'est une réflexion à mûrir.
Je vous remercie grandement !
La focalisation est un choix déterminant, et cette question trottait dans ma caboche.
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Spontanément, j'opterais pour le personnage plutôt extérieur, qui débarque. Cela dit, c'est vrai que l'inverse pourrait être intéressant...
Par contre, je sais pas si l'élément du «personnage qui vit le plus de conflit» serait forcément le principal. Pour moi ça dépend plus des informations auxquelles a accès le personnage (pas juste ce qu'il sait au début, mais aussi les scènes où il sera présent, les autres persos qui vont se confier à lui ou pas...) et de la personnalité du personnage (si j'ai un personnage qui prend la vie à la légère et un autre qui est super depressif, il y a des chances que le ton du roman soient différents en fonction de qui est narrateur ; et puis il y en a pour qui c'est plus ou moins facile en tant qu'auteur). Sur le conflit, j'ai l'impression que si X et Y sont assez proches il y a des chances que ce que vit Y puisse être perçu par X, et vice-versa.
Par contre, je sais pas si l'élément du «personnage qui vit le plus de conflit» serait forcément le principal. Pour moi ça dépend plus des informations auxquelles a accès le personnage (pas juste ce qu'il sait au début, mais aussi les scènes où il sera présent, les autres persos qui vont se confier à lui ou pas...) et de la personnalité du personnage (si j'ai un personnage qui prend la vie à la légère et un autre qui est super depressif, il y a des chances que le ton du roman soient différents en fonction de qui est narrateur ; et puis il y en a pour qui c'est plus ou moins facile en tant qu'auteur). Sur le conflit, j'ai l'impression que si X et Y sont assez proches il y a des chances que ce que vit Y puisse être perçu par X, et vice-versa.
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Je ne pourrai pas t'aider Tsumire, car pour ma part, en focalisation interne, c'est le personnage qui s'impose. Si j'ai sa voix, c'est que c'est lui... et ensuite seulement je construis l'histoire autour de sa petite personne.
(j'ai le souci sur l'un de mes projets, j'hésite encore entre deux femmes, et selon celle qui remportera le droit d'être narratrice, le synopsis risque de prendre un drôle de tour)
(j'ai le souci sur l'un de mes projets, j'hésite encore entre deux femmes, et selon celle qui remportera le droit d'être narratrice, le synopsis risque de prendre un drôle de tour)
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Hum... dans le cas d'un point de vue unique (donc sans alternance), j'aurais tendance à penser comme Ellie:
Bien sûr, tout dépend de la situation et de la relation qui se tisse entre X et Y, mais dans le cas d'un point de vue centré sur Y, je pense que X va devoir redoubler d'intérêt (aux yeux de Y et du lecteur). Bref, ça me paraît plus délicat à gérer si on veut, au final, que X et Y aient le même "poids" sur l'histoire. Ceci dit, cela pourrait être un défi très intéressant à relever!
Sinon je plussoie totalement Siana:
Mais même si l'optique est intéressante, choisir Y me semble quand même plus risqué. En fait, j'aurais tendance à penser que Y sera intéressant qu'il soit vu en pdv interne ou externe (vu qu'il est au centre du conflit). Mais X vu au travers des yeux de Y qui comprend tout, qui risque tout, ce pauvre X qui débarque et qui lui ne sait rien... de quoi aura-t-il l'air? Est-ce que cette vision indirecte ne risque pas de le faire paraître plus pâle? Est-ce que ses problèmes d'adaptation ne risquent pas de disparaître derrière les enjeux bien plus critiques auxquels Y est confronté? Bref, restera-t-il un personnage (aussi) intéressant aux yeux du lecteur?Ellie a écrit :Spontanément, j'opterais pour le personnage plutôt extérieur, qui débarque. Cela dit, c'est vrai que l'inverse pourrait être intéressant...
Bien sûr, tout dépend de la situation et de la relation qui se tisse entre X et Y, mais dans le cas d'un point de vue centré sur Y, je pense que X va devoir redoubler d'intérêt (aux yeux de Y et du lecteur). Bref, ça me paraît plus délicat à gérer si on veut, au final, que X et Y aient le même "poids" sur l'histoire. Ceci dit, cela pourrait être un défi très intéressant à relever!
Sinon je plussoie totalement Siana:
Je crois que cela cerne bien la question, en effet. Les deux vision de l'histoire seraient totalement opposéesJe pense que ça dépend du type d'histoire que tu veux, car, pour moi, ça donne deux façons différentes de raconter une même histoire.
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Comme Ellie, je pense que ça dépend aussi et beaucoup des caractères de X et Y. Cela peut donner deux romans absolument différents si l'un est colérique et l'autre tout naif, par exemple.
Et que tu dit ton intuition ? Car j'ai vraiment l'impression que ce type de choix se fait assez naturellement...
Sinon, sur ta description, je m'orienterais vers X, car l'identification me parait plus forte : il ne connait rien au début, comme le lecteur. Si tu choisis Y, X peut être pris pour un boulet, c'est un risque aussi...
Et que tu dit ton intuition ? Car j'ai vraiment l'impression que ce type de choix se fait assez naturellement...
Sinon, sur ta description, je m'orienterais vers X, car l'identification me parait plus forte : il ne connait rien au début, comme le lecteur. Si tu choisis Y, X peut être pris pour un boulet, c'est un risque aussi...
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Je plussoie là dessus, le lecteur qui débarque aura la même envie de comprendre que ce personnage, s'interrogera de la même façon, aura peur pour Y de la même façon... c'est le choix que je ferais aussi.Scipion a écrit : Sinon, sur ta description, je m'orienterais vers X, car l'identification me parait plus forte : il ne connait rien au début, comme le lecteur.
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Ce qui est évident, c'est que le personnage qui vit le plus de conflit (surtout si c'est un conflit intérieur, une faiblesse à surmonter, et s'il a beaucoup d'obstacles) doit être le protagoniste, c'est à dire celui sera le moteur de l'intrigue et qui captera le plus l'attention du lecteur.
Mais le narrateur, c'est à dire celui qui raconte l'histoire, n'est pas nécessairement le protagoniste. Il peut avoir un rôle d'observateur, de bêta, de bout-en-train ou n'importe quoi d'autre. Il peut servir, par exemple, de personnage secondaire menant une mini-intrigue à côté de l'intrigue principale (celle de l'autre personnage).
Il y a tout un chapitre sur la focalisation interne et le choix du narrateur-protagoniste ou narrateur-extérieur dans le bouquin d'Orson Scott Card, Personnages et points de vue. Malheureusement, je ne l'ai pas chez moi et je me souviens plus très bien de ce qu'il dit.
En substance, je crois qu'il déconseille de découpler les deux, il me semble, mais il cite quelques contre-exemples réussis comme la série des Sherlock Holmes.
A la lecture de ce que tu nous livres ici, j'aurais tendance à penser que le choix le plus simple et le plus naturel, c'est de prendre comme narrateur le personnage qui découvre l'univers. C'est une technique très classique et assez rebattue en fantasy, mais ce n'est pas un hasard : c'est plus logique. Le personnage permet au lecteur de découvrir avec lui et de s'immerger dans le monde.
X pourra décrire sa surprise, son dégoût, son émerveillement, il pourra poser des questions stupides, faire des bévues dues à son ignorance. Tu peux aussi créer de l'ironie dramatique en faisant en sorte que lecteur devine les choses plus vite que le narrateur (non, imbécile, n'ouvre pas de la porte marquée d'un dragooooon !!! )...
L'autre solution consisterait à prendre comme narrateur Y, le personnage qui vit le plus de conflit. Mais dans ce cas, X sera délicat à mettre en scène : il ne connaît pas l'univers, Y ou quelqu'un d'autre devra lui expliquer les choses (c'est ennuyeux, d'expliquer les choses) ou le maintenir dans l'ignorance (mais alors Y devra lui cacher des choses : est-ce son caractère ? ou en cacher au lecteur : mais le lecteur est parfois agacé quand le personnage principal en sait plus que lui).
Je trouve cela à la fois plus risqué, plus difficile et plus excitant.
Il y a peut-être moyen de créer des situations inédites, originales (comme d'arrêter X au moment où il commet une horrible bévue, le tirer d'un mauvais pas, le voir s'empêtrer dans ses erreurs...). Mais il est clair que tu risques de t'arracher les cheveux sur la gestion de l'information.
Mais le narrateur, c'est à dire celui qui raconte l'histoire, n'est pas nécessairement le protagoniste. Il peut avoir un rôle d'observateur, de bêta, de bout-en-train ou n'importe quoi d'autre. Il peut servir, par exemple, de personnage secondaire menant une mini-intrigue à côté de l'intrigue principale (celle de l'autre personnage).
Il y a tout un chapitre sur la focalisation interne et le choix du narrateur-protagoniste ou narrateur-extérieur dans le bouquin d'Orson Scott Card, Personnages et points de vue. Malheureusement, je ne l'ai pas chez moi et je me souviens plus très bien de ce qu'il dit.
En substance, je crois qu'il déconseille de découpler les deux, il me semble, mais il cite quelques contre-exemples réussis comme la série des Sherlock Holmes.
A la lecture de ce que tu nous livres ici, j'aurais tendance à penser que le choix le plus simple et le plus naturel, c'est de prendre comme narrateur le personnage qui découvre l'univers. C'est une technique très classique et assez rebattue en fantasy, mais ce n'est pas un hasard : c'est plus logique. Le personnage permet au lecteur de découvrir avec lui et de s'immerger dans le monde.
X pourra décrire sa surprise, son dégoût, son émerveillement, il pourra poser des questions stupides, faire des bévues dues à son ignorance. Tu peux aussi créer de l'ironie dramatique en faisant en sorte que lecteur devine les choses plus vite que le narrateur (non, imbécile, n'ouvre pas de la porte marquée d'un dragooooon !!! )...
L'autre solution consisterait à prendre comme narrateur Y, le personnage qui vit le plus de conflit. Mais dans ce cas, X sera délicat à mettre en scène : il ne connaît pas l'univers, Y ou quelqu'un d'autre devra lui expliquer les choses (c'est ennuyeux, d'expliquer les choses) ou le maintenir dans l'ignorance (mais alors Y devra lui cacher des choses : est-ce son caractère ? ou en cacher au lecteur : mais le lecteur est parfois agacé quand le personnage principal en sait plus que lui).
Je trouve cela à la fois plus risqué, plus difficile et plus excitant.
Il y a peut-être moyen de créer des situations inédites, originales (comme d'arrêter X au moment où il commet une horrible bévue, le tirer d'un mauvais pas, le voir s'empêtrer dans ses erreurs...). Mais il est clair que tu risques de t'arracher les cheveux sur la gestion de l'information.
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Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
A titre personnel, j'aurais choisi Y, parce qu'un nombre incroyable de romans de fantasy choisissent X, et que du coup ça aurait été plus original (personnellement, quand je lis un quatrième de couverture qui commence par "Tartempion est un humain ordinaire qui soudain découvre un passage vers un monde fantastique et...", je repose immédiatement le roman). Tandis que mettre un personnage comme X dans une histoire racontée par Y, ça pourrait produire une mise à distance de ce procédé éculé... Mais bon, c'est un choix parfaitement personnelTsumire a écrit :Bonjour les grenouilles.
Une question me turlupine ces derniers temps à propos du point de vue interne, à la première personne du singulier. Là, il faut choisir un personnage-narrateur, et s'y tenir.
Ma question est donc la suivante : comment bien choisir ce personnage ?
Vous me répondrez : celui qui vit le plus de conflit.
Je vais donc préciser le contexte.
Vous avez deux personnages principaux, X et Y.
X débarque dans une histoire abracadabrante dont il ne connaît rien. Mon choix de personnage-narrateur tourne naturellement autour de ce personnage. Son conflit principal vient de son ignorance et de cette projection soudaine dans une situation compliquée. Néanmoins, celui qui risque gros durant toute l'aventure, c'est le personnage Y. Oui, c'est vrai, il comprend tout. Mais il est le personnage qui risque sa vie. En gros, celui qui a le plus à perdre.
Alors, voilà, lequel choisir ? X ou Y ?
X permet d'introduire les enjeux au compte-goutte. Y est un choix plus dramatique, plus conflictuel.
Dilemme.
Pour l'aspect théorique, je plussoie Beorn (la question avait pas déjà été abordée, d'ailleurs ? Il me semble que les exemples de Sherlock Holmes avaient déjà été cités dans le même contexte...).
Ceci dit, quelque chose me turlupine dans ta question même : tu inventes une histoire avant de définir le protagoniste ? J'avoue que ça me surprend : personnellement, quand j'invente une histoire, j'invente toujours par rapport aux personnages, par rapport à la "ligne directrice" où je vais guider le lecteur. Du coup je ne me suis jamais posé la question. Je me suis tout au plus posé la question de savoir si j'allais raconter à "je" ou à la troisième personne en focalisation interne, mais jamais je ne me suis demandé qui serait le narrateur... Du coup, c'est un peu annexe par rapport au sujet, mais : comment tu fais pour inventer l'histoire ? Tu plantes d'abord l'enjeu ? Le monde ?
EDIT : j'ai repensé à ta question et autre chose me turlupine : X et Y ne vont pas vivre la même histoire. En fait je cherchais des exemples où le point de vue est "braqué" sur un personnage qui n'est pas le coeur de l'action. J'ai pensé par exemple au Château de Hurle : l'héroïne est Sophie, mais le personnage mystérieux, le personnage réellement puissant, le personnage qui agit, qui vainc la méchante, le personnage vers qui est portée la malédiction, bref le personnage au "coeur" du conflit comme tu dis, c'est Hurle. Mais si Hurle avait raconté l'histoire, tout aurait été différent. Certes, différent pour son personnage (il n'aurait pas été mystérieux et charismatique, en focalisation interne). Mais l'histoire elle-même aurait été différente. En l'état, l'histoire principale, la ligne directrice, c'est Sophie qui essaye de se libérer de son enchantement. Par rapport à l'histoire globale (une sorcière qui essaye d'éliminer Hurle et de prendre le pouvoir), Sophie n'est qu'un dommage collatéral aussitôt oublié. Mais si on avait suivi Hurle, l'intrigue aurait été toute différente : le rôle de Sophie aurait été mineur, on aurait suivi les investigations de Hurle par rapport à la sorcière et ses combats. Ça aurait été un autre livre (plus cliché, à mes yeux, mais bon).
Du coup je pense que la question à se poser ce n'est pas de savoir si X ou Y va raconter, mais de savoir quelle histoire du veux raconter. Celle de X accompagnant Y, ou celle de Y accompagnant X ?
EDIT 2 :
En fait en y repensant (non j'ai rien de mieux à faire je sais... Enfin si mais j'ai la flemme de le faire ), en y repensant je ne suis pas d'accord avec ton présupposé de départ :
Je pense pas. Je pense que (avec une histoire qui tient), le personnage-narrateur (ou sur qui est centrée la focalisation) sera, quoi qu'il arrive, au coeur du conflit. Parce que : qu'est-ce que tu appelles le conflit ? Le personnage-narrateur vit forcément une histoire : son histoire. Et cette histoire deviendra l'histoire du roman (ou de la nouvelle ou qu'importe). Le fait même qu'il en soit le narrateur va produire du conflit, en quelque sorte. A part des cas extrêmes comme Watson qui n'est là que pour tenir la caméra devant Holmes, le personnage-narrateur vit sa propre histoire, et dès lors, c'est elle qui intéresse le lecteur. Dans Le seigneur des anneaux, si je me souviens bien, il y a un long passage dans la forêt où on suit Pippin et Merry avec Sylvebarbe. C'est plutôt annexe par rapport à l'histoire. Oui, ça a une conséquence sur la quête de Frodon et la lutte d'Aragorn, mais pendant ces moments-là, on n'est pas du tout au cœur de ce que tu appelles le conflit. Pourtant, est-ce qu'on s'en désintéresse ? Non, parce que l'histoire, le "conflit", à ce moment-là, pour le lecteur, ce n'est plus "Frodon va-t-il arriver à la montagne du Destin ?", c'est "que vont devenir Pippin et Merry ?".Ma question est donc la suivante : comment bien choisir ce personnage ?
Vous me répondrez : celui qui vit le plus de conflit.
Du coup, je pense vraiment que l'auteur ne peut pas choisir d'un côté une histoire, et d'un autre côté un narrateur. Les deux sont nécessairement imbriqués : c'est le narrateur qui fait l'histoire ; pas seulement au sens où il la raconte, mais au sens où c'est sa vie à lui qui va devenir l'histoire, c'est sur lui que se porte le centre de gravité de la narration...
Je suis sans doute en train d'enfoncer des portes ouvertes et de m'exprimer de façon peu claire, mais bon, je vais tenter de ne pas revenir pour un EDIT 3, mdr.
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)
- Tsumire
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Des interventions très intéressantes, ma foi !
J’ai eu la même intuition que vous avant de cogiter à la raison de cet instinct. Naturellement, mon récit s’est centré sur X. Néanmoins, en cours de rédaction du synopsis, je me suis rendue compte qu’un autre point de vu était accessible, et tout autant intéressant, celui de Y.
Je vous rejoins également sur la perte d’intérêt de X si l’on suit le récit uniquement des yeux de Y. Et la remarque de Beorn sur la différence entre protagoniste et personnage-narrateur prend également tout son sens.
Ton exemple est bon lorsqu’il s’agit d’une focalisation à la troisième personne du singulier. Moi, je veux m’essayer à la première personne du singulier. Je n’ai donc pas le loisir de passer d’un point de vu à un autre. Il faut faire le bon choix. Le plus immersif, en somme, et le plus conflictuel possible.
Quand je parle de « conflit », je ne parle pas forcément de l’action et de l’intrigue. Je parle des difficultés inhérentes au personnage, et elles peuvent être indépendantes du récit.
Pour donner un exemple, mon personnage Y peut mourir à tout instant, et ce indépendamment des enjeux de l’intrigue. Les personnages peuvent tous vivre dans la plus grande quiétude, gentils et « méchants » y compris, que Y devra toujours lutter contre la mort. Comme le dit Beorn, le conflit peut venir du personnage lui-même, de ses propres faiblesses. L'intrigue, en vérité, est surtout le moyen d’exacerber ces conflits internes. Enfin, je le vois de cette manière.
Mais ça dépend de ta manière de procéder. Comme mes fondations sont en quelque sorte indépendantes des personnages, un vrai choix se présente à moi. Et ce choix, comme tu le dis, est déterminant. La conclusion est bien que même si X et Y vivent la même aventure (ils sont ensembles durant la quasi-totalité du roman), leur histoire sera différente ! C’est très riche et passionnant ! Mais le choix est difficile…
Je pense toutefois suivre vos instincts, et le mien par la même occasion, en suivant le regard de X.
J’ai eu la même intuition que vous avant de cogiter à la raison de cet instinct. Naturellement, mon récit s’est centré sur X. Néanmoins, en cours de rédaction du synopsis, je me suis rendue compte qu’un autre point de vu était accessible, et tout autant intéressant, celui de Y.
Je vous rejoins également sur la perte d’intérêt de X si l’on suit le récit uniquement des yeux de Y. Et la remarque de Beorn sur la différence entre protagoniste et personnage-narrateur prend également tout son sens.
En effet, le personnage moteur est bien Y, et Hurle est un très bon exemple.Ce qui est évident, c'est que le personnage qui vit le plus de conflit (surtout si c'est un conflit intérieur, une faiblesse à surmonter, et s'il a beaucoup d'obstacles) doit être le protagoniste, c'est à dire celui sera le moteur de l'intrigue et qui captera le plus l'attention du lecteur. Mais le narrateur, c'est à dire celui qui raconte l'histoire, n'est pas nécessairement le protagoniste. Il peut avoir un rôle d'observateur, de bêta, de bout-en-train ou n'importe quoi d'autre. Il peut servir, par exemple, de personnage secondaire menant une mini-intrigue à côté de l'intrigue principale (celle de l'autre personnage).
Oui, c’est ce que j’avais ouïe dire. Bien qu’il existe des contre-exemples, il est recommandé d’établir une corrélation entre le personnage en conflit et le narrateur. En gros, X et Y devrait être une même personneEn substance, je crois qu'il déconseille de découpler les deux, il me semble, mais il cite quelques contre-exemples réussis comme la série des Sherlock Holmes.
La gestion de l’information est vraiment ma bête noire !Il y a peut-être moyen de créer des situations inédites, originales (comme d'arrêter X au moment où il commet une horrible bévue, le tirer d'un mauvais pas, le voir s'empêtrer dans ses erreurs...). Mais il est clair que tu risques de t'arracher les cheveux sur la gestion de l'information.
De manière générale, enfin on me l’a appris récemment, je suis une « cérébrale » dans le sens où je monte une histoire afin de servir une idée plutôt que de la monter autour des personnages. Donc oui, l’idée et les enjeux qui en découlent sont les fondations de toutes mes histoires, et je brode ensuite les personnages. Cette manière de procéder à de nombreux défauts. Les histoires qui en découlent souvent trop complexes avec une multiplication des points de vue afin de présenter toutes les harmoniques. Bref, j’ai essayé de m’en séparer mais il s’avère que mon imagination fonctionne mieux de cette manière… Alors, je fais avec. Mais pour me contrôler, j'ai décidé de n'utiliser qu'un seul point de vue ! D'où mon questionnement...Ceci dit, quelque chose me turlupine dans ta question même : tu inventes une histoire avant de définir le protagoniste ? J'avoue que ça me surprend : personnellement, quand j'invente une histoire, j'invente toujours par rapport aux personnages, par rapport à la "ligne directrice" où je vais guider le lecteur. Du coup je ne me suis jamais posé la question. Je me suis tout au plus posé la question de savoir si j'allais raconter à "je" ou à la troisième personne en focalisation interne, mais jamais je ne me suis demandé qui serait le narrateur... Du coup, c'est un peu annexe par rapport au sujet, mais : comment tu fais pour inventer l'histoire ? Tu plantes d'abord l'enjeu ? Le monde ?
Bien sûr.Je pense que (avec une histoire qui tient), le personnage-narrateur (ou sur qui est centrée la focalisation) sera, quoi qu'il arrive, au coeur du conflit. Parce que : qu'est-ce que tu appelles le conflit ? Le personnage-narrateur vit forcément une histoire : son histoire. Et cette histoire deviendra l'histoire du roman (ou de la nouvelle ou qu'importe). Le fait même qu'il en soit le narrateur va produire du conflit, en quelque sorte. A part des cas extrêmes comme Watson qui n'est là que pour tenir la caméra devant Holmes, le personnage-narrateur vit sa propre histoire, et dès lors, c'est elle qui intéresse le lecteur. Dans Le seigneur des anneaux, si je me souviens bien, il y a un long passage dans la forêt où on suit Pippin et Merry avec Sylvebarbe. C'est plutôt annexe par rapport à l'histoire. Oui, ça a une conséquence sur la quête de Frodon et la lutte d'Aragorn, mais pendant ces moments-là, on n'est pas du tout au cœur de ce que tu appelles le conflit. Pourtant, est-ce qu'on s'en désintéresse ? Non, parce que l'histoire, le "conflit", à ce moment-là, pour le lecteur, ce n'est plus "Frodon va-t-il arriver à la montagne du Destin ?", c'est "que vont devenir Pippin et Merry ?".
Ton exemple est bon lorsqu’il s’agit d’une focalisation à la troisième personne du singulier. Moi, je veux m’essayer à la première personne du singulier. Je n’ai donc pas le loisir de passer d’un point de vu à un autre. Il faut faire le bon choix. Le plus immersif, en somme, et le plus conflictuel possible.
Quand je parle de « conflit », je ne parle pas forcément de l’action et de l’intrigue. Je parle des difficultés inhérentes au personnage, et elles peuvent être indépendantes du récit.
Pour donner un exemple, mon personnage Y peut mourir à tout instant, et ce indépendamment des enjeux de l’intrigue. Les personnages peuvent tous vivre dans la plus grande quiétude, gentils et « méchants » y compris, que Y devra toujours lutter contre la mort. Comme le dit Beorn, le conflit peut venir du personnage lui-même, de ses propres faiblesses. L'intrigue, en vérité, est surtout le moyen d’exacerber ces conflits internes. Enfin, je le vois de cette manière.
Je suis bien d’accord.Du coup, je pense vraiment que l'auteur ne peut pas choisir d'un côté une histoire, et d'un autre côté un narrateur. Les deux sont nécessairement imbriqués : c'est le narrateur qui fait l'histoire ; pas seulement au sens où il la raconte, mais au sens où c'est sa vie à lui qui va devenir l'histoire, c'est sur lui que se porte le centre de gravité de la narration...
Mais ça dépend de ta manière de procéder. Comme mes fondations sont en quelque sorte indépendantes des personnages, un vrai choix se présente à moi. Et ce choix, comme tu le dis, est déterminant. La conclusion est bien que même si X et Y vivent la même aventure (ils sont ensembles durant la quasi-totalité du roman), leur histoire sera différente ! C’est très riche et passionnant ! Mais le choix est difficile…
Je pense toutefois suivre vos instincts, et le mien par la même occasion, en suivant le regard de X.
- Milora
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Re: Choix du narrateur dans un point de vue interne
Tiens, c'est marrant, ça ! J'ai envie d'en savoir plus sur la façon dont fonctionne ton imagination (mais ça nous éloignerait du sujet, j'avoue...) Merci pour ta réponse en tous cas.De manière générale, enfin on me l’a appris récemment, je suis une « cérébrale » dans le sens où je monte une histoire afin de servir une idée plutôt que de la monter autour des personnages. Donc oui, l’idée et les enjeux qui en découlent sont les fondations de toutes mes histoires, et je brode ensuite les personnages. Cette manière de procéder à de nombreux défauts. J’ai essayé de m’en séparer mais il s’avère que mon imagination fonctionne mieux de cette manière… Alors, je fais avec. La caractérisation des personnages et leur immersion dans l’intrigue me demandent plus d’effort. C’est souvent lors de la rédaction du synopsis que je définie les protagonistes et le narrateur.
Je reviens juste sur un détail :
J'ai pris cet exemple-là parce qu'on pouvait avoir les deux cas dans le même livre (Frodon serait plutôt X, et Pippin et Merry Y), mais la focalisation ou la personne de narration n'est pas très importante pour ce que je voulais dire. Si le roman entier était construit autour de Pippin et Merry, ça pourrait tout à fait être à la première personne ; c'est ce que je voulais dire...Citer:
Je pense que (avec une histoire qui tient), le personnage-narrateur (ou sur qui est centrée la focalisation) sera, quoi qu'il arrive, au coeur du conflit. Parce que : qu'est-ce que tu appelles le conflit ? Le personnage-narrateur vit forcément une histoire : son histoire. Et cette histoire deviendra l'histoire du roman (ou de la nouvelle ou qu'importe). Le fait même qu'il en soit le narrateur va produire du conflit, en quelque sorte. A part des cas extrêmes comme Watson qui n'est là que pour tenir la caméra devant Holmes, le personnage-narrateur vit sa propre histoire, et dès lors, c'est elle qui intéresse le lecteur. Dans Le seigneur des anneaux, si je me souviens bien, il y a un long passage dans la forêt où on suit Pippin et Merry avec Sylvebarbe. C'est plutôt annexe par rapport à l'histoire. Oui, ça a une conséquence sur la quête de Frodon et la lutte d'Aragorn, mais pendant ces moments-là, on n'est pas du tout au cœur de ce que tu appelles le conflit. Pourtant, est-ce qu'on s'en désintéresse ? Non, parce que l'histoire, le "conflit", à ce moment-là, pour le lecteur, ce n'est plus "Frodon va-t-il arriver à la montagne du Destin ?", c'est "que vont devenir Pippin et Merry ?".
Bien sûr.
Ton exemple est bon lorsqu’il s’agit d’une focalisation à la troisième personne du singulier. Moi, je veux m’essayer à la première personne du singulier. Je n’ai donc pas le loisir de passer d’un point de vu à un autre. Il faut faire le bon choix. Le plus immersif, en somme, et le plus conflictuel possible.
Tu sembles avoir pris ta décision, alors bonne rédaction !
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)