Soyez autonomes
Posté : mer. avr. 18, 2012 7:18 am
Bonjour,
je ne me balade pas souvent sur le territoire de "Plume dans la palme" par manque de temps mais je souhaitais réagir par rapport aux débats qui ont lieu, notamment lancés par Beorn sur John Truby ("The anatomy of story"). J'ai constaté qu'il y avait quelques réactions allergiques dès qu'on aborde des histoires de "règles" de construction du récit (ce n'est pas un constat que je fais maintenant, j'ai vu ce type de réactions depuis que je suis sur ce forum). Je dis "quelques réactions" parce que de nombreuses personnes ici montrent beaucoup d'intérêt, de curiosité et d'attention par rapport aux ouvrages décrivant les mécanismes du récit.
Je souhaiterais rebondir sur ces réactions allergiques en citant Yves Lavandier, qui est l'auteur de la "Dramaturgie", dont j'ai lu "Evaluer un scénario" et "Construire un récit" (lecture en cours) et qui a marqué mon parcours de bêta-lectrice. Yves Lavandier est un homme extraordinaire dont je ne peux que vous recommander la lecture de ses ouvrages, que ce soit en tant que romancier/ière ou en tant que bêta-lecteur. Il aborde l'écriture cinématographique bien sûr mais de nombreux parallèles peuvent être faits avec la littérature.
Ce que nous dit Yves Lavandier c'est qu'il existe des règles de construction du récit, des mécanismes narratifs, des règles à apprendre pour toucher un spectateur/lecteur et a fortiori un grand nombre de spectateurs/lecteurs. Et il nous dit que dans la vie, quel que soit le domaine, il y a trois attitudes possibles vis-à-vis des règles : la soumission, la rébellion ou l'autonomie. Yves Lavandier reprend une phrase de Robert McKee, l'auteur de "Story" (encore un livre à vous conseiller) en rapport avec les règles de la narration :
"Lorsque vous écrivez votre scénario en essayant d'éviter la marque d'Hollywood, en faisant des choix excentriques pour ne pas être accusé de céder à des tendances commerciales, vous créez l'équivalent littéraire d'une colère. De même qu'un enfant qui vit dans l'ombre d'un père puissant, vous brisez les "règles" d'Hollywood parce que cela vous donne l'impression d'être libre. Mais contredire avec colère le patriarche ne fait pas preuve de créativité. Il ne s'agit que d'un acte de délinquance destiné à attirer l'attention. La différence pour la différence donne un résultat aussi vide que le fait de coller servilement aux impératifs commerciaux".
Yves Lavandier incite les auteurs à suivre ou à ne pas suivre les règles qui existent en n'étant ni dans la soumission ni dans la rébellion. Et il ajoute ceci également : ce n'est pas parce qu'il manque les nuances, les détails et les exceptions que les grandes règles se transforment en trucs faciles à appliquer. Il n'existe pas de recettes pour écrire une oeuvre dramatique (ou littéraire). Des règles, oui, mais pas de recettes.
Soyez autonomes
je ne me balade pas souvent sur le territoire de "Plume dans la palme" par manque de temps mais je souhaitais réagir par rapport aux débats qui ont lieu, notamment lancés par Beorn sur John Truby ("The anatomy of story"). J'ai constaté qu'il y avait quelques réactions allergiques dès qu'on aborde des histoires de "règles" de construction du récit (ce n'est pas un constat que je fais maintenant, j'ai vu ce type de réactions depuis que je suis sur ce forum). Je dis "quelques réactions" parce que de nombreuses personnes ici montrent beaucoup d'intérêt, de curiosité et d'attention par rapport aux ouvrages décrivant les mécanismes du récit.
Je souhaiterais rebondir sur ces réactions allergiques en citant Yves Lavandier, qui est l'auteur de la "Dramaturgie", dont j'ai lu "Evaluer un scénario" et "Construire un récit" (lecture en cours) et qui a marqué mon parcours de bêta-lectrice. Yves Lavandier est un homme extraordinaire dont je ne peux que vous recommander la lecture de ses ouvrages, que ce soit en tant que romancier/ière ou en tant que bêta-lecteur. Il aborde l'écriture cinématographique bien sûr mais de nombreux parallèles peuvent être faits avec la littérature.
Ce que nous dit Yves Lavandier c'est qu'il existe des règles de construction du récit, des mécanismes narratifs, des règles à apprendre pour toucher un spectateur/lecteur et a fortiori un grand nombre de spectateurs/lecteurs. Et il nous dit que dans la vie, quel que soit le domaine, il y a trois attitudes possibles vis-à-vis des règles : la soumission, la rébellion ou l'autonomie. Yves Lavandier reprend une phrase de Robert McKee, l'auteur de "Story" (encore un livre à vous conseiller) en rapport avec les règles de la narration :
"Lorsque vous écrivez votre scénario en essayant d'éviter la marque d'Hollywood, en faisant des choix excentriques pour ne pas être accusé de céder à des tendances commerciales, vous créez l'équivalent littéraire d'une colère. De même qu'un enfant qui vit dans l'ombre d'un père puissant, vous brisez les "règles" d'Hollywood parce que cela vous donne l'impression d'être libre. Mais contredire avec colère le patriarche ne fait pas preuve de créativité. Il ne s'agit que d'un acte de délinquance destiné à attirer l'attention. La différence pour la différence donne un résultat aussi vide que le fait de coller servilement aux impératifs commerciaux".
Yves Lavandier incite les auteurs à suivre ou à ne pas suivre les règles qui existent en n'étant ni dans la soumission ni dans la rébellion. Et il ajoute ceci également : ce n'est pas parce qu'il manque les nuances, les détails et les exceptions que les grandes règles se transforment en trucs faciles à appliquer. Il n'existe pas de recettes pour écrire une oeuvre dramatique (ou littéraire). Des règles, oui, mais pas de recettes.
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