Faut-il payer pour être publié ? (Coaching littéraire ou...

[Anonyme_Quatre]

Ce genre de "refus type" peut parfaitement se comprendre... seulement ça ne prendrait guère de temps de joindre les fiches de lecture. Avec le risque bien entendu d'avoir un violent retour d'auteur... comme il est dit dans l'article sur le CDL, ce sera souvent négatif mais il y a négatif et négatif entre le "sans intérêt", "nul", "intéressant, mais trop de corrections à prévoir", "nous n'éditons pas ce genre", "nous sommes surbookés"... l'an dernier nous l'avons fait pour l'appel à texte d'ID et le referons cette année et les commentaires des jurés n'étaient souvent pas tendres.

Je n'ai pas joints tels quels les commentaires des jurés, j'ai passé un temps fou à faire une synthèse polie et avec à peu près de tact pour chacune des nouvelles (je sais plus combien, mais entre 40 et 60).
Franchement, je comprends les éditeurs, parce que faire ça alors qu'ils ont 20 manuscrits par jour de roman... Mwerf ! Une fois par an ça me va bien assez

[Milora]

Tu n'imagines pas tout ce qu'on peut découvrir dans "la pile" (les manuscrits reçus par la poste) Il y a de très belles surprises... et d'autres !

On peut avoir des perles, Aélys ?

[Aelys]

Je préfère ne pas donner d'exemples précis : à la place de l'auteur, je n'aimerais pas qu'on se moque de moi, même sans citer mon nom.

[Milora]

Ah, je pensais que tu parlais de cas où, de toute évidence, c'était un test (envoi de plagiats, etc.)

[Aelys]

Oui, mais même dans ce cas, ils n'ont pas nécessairement fait ça pour que ce soit rendu public - en tout cas pas par l'éditeur. Peut-être que ça ne ferait de tort à personne mais dans le doute, je préfère m'abstenir, surtout qu'on est sur un forum visible. Désolée

[Ermina]

Je n'ai pas joints tels quels les commentaires des jurés, j'ai passé un temps fou à faire une synthèse polie et avec à peu près de tact pour chacune des nouvelles (je sais plus combien, mais entre 40 et 60).

Une fois, un auteur nous a demandé un retour et on lui a fait, mais ce n'est pas facile à faire. Il faut trouver le ton. Ne pas être trop cassant. Avec le risque que l'auteur se braque et harcèle l'éditeur. En plus, souvent, les membres du CDL ont une vie à côté et font ça bénévolement.

Et puis, tout simplement, l'éditeur est là pour chercher un bon manuscrit, pas pour aider des auteurs qu'il refuse (Pour ça, il y a des forums de bêta-lecture, des livres sur les scénario, des blogs très instructifs comme celui de Beorn ou Syven...). L'éditeur doit quand même faire tourner sa maison d'édition et en plus accompagner les auteurs qu'il a accepté.

[Aelys]

En plus, souvent, les membres du CDL ont une vie à côté et font ça bénévolement.

Pardon, c'est un peu hors-sujet mais je ne peux pas m'empêcher de réagir à ça. Parfois les membres du CDL sont bénévoles, dans les petites structures où les éditeurs eux-mêmes sont bénévoles. Mais ce n'est pas "souvent", et heureusement : être lecteur, ça prend du temps, c'est un exercice pas toujours facile de faire la fiche pour décider si ça peut coller à une ligne éditoriale précise ou non, et surtout, c'est une responsabilité importante (faut pas laisser la perle rare ni traîner à donner une réponse qui permettrait à un autre éditeur de rafler la perle en question !). Donc comme tout travail, ça mérite un salaire, sauf si on fait ça dans une association bénévole.
Quand on est éditeur, il faut pouvoir exiger rigueur et rapidité de ses lecteurs, et pour pouvoir exiger, il faut les payer.

On est d'accord, si c'est une oeuvre commune et volontaire pour promouvoir la littérature sans gagner de sous, c'est autre chose. Mais dans ce cas, l'éditeur n'a pas nécessairement besoin de la même rapidité vu que son rythme de parution est beaucoup plus lent et que ça s'accumule moins vite. Dans tous les cas, il n'y a qu'en SFFF française que les CDL bénévoles sont assez courants.

[Ermina]

Mais ce n'est pas "souvent", et heureusement : être lecteur, ça prend du temps, c'est un exercice pas toujours facile de faire la fiche pour décider si ça peut coller à une ligne éditoriale précise ou non, et surtout, c'est une responsabilité importante (faut pas laisser la perle rare ni traîner à donner une réponse qui permettrait à un autre éditeur de rafler la perle en question !).

Je connais, je suis lectrice dans un CDL. Pour le manuscrit qui colle ou pas à la ligne éditoriale, j'en ai d'ailleurs un en ce moment.
Mais je fais ça bénévolement. Même si je ne suis pas payée, je fais ça sérieusement et rapidement... comme si j'étais payée. Sinon, je ne me serai pas engagée. Et la structure ou je suis n'est pas du tout une association.

Je pensais que ce système était majoritaire.

[Aelys]

Oui, je sais
Ce n'est pas contre toi hein ? (et j'ai fait ça bénévolement aussi pendant un moment)
C'est juste que je trouve que c'est un travail qui mérite d'être rémunéré, comme tous les autres. Et, effectivement, on peut aussi faire ça très bien bénévolement (je ne mets pas une seconde en doute tes compétences !), mais je trouve personnellement qu'une entreprise ne doit pas reposer sur un système de bénévolat. S'il n'y a pas de salariés (association ou non), c'est différent, mais si tout le monde est salarié sauf le lecteur qui fait pourtant un boulot aussi difficile et important que les autres... ça ne peut pas durer éternellement.
Mais ce n'est que mon opinion, hein ! Parce que c'est en partie mon métier et que je défends mon bout de gras

[Ermina]

Je ne me suis pas sentie attaquée du tout. J'ai juste essayé d'expliciter ce que je disais à partir de mon cas. J'espère ne pas avoir été trop brusque.

Il n'y a aucun salarié là où je suis. C'est clair que si seul le lecteur n'est pas payé, ça ne va pas du tout.
Je comprends mieux, on n'a pas du tout le même regard : j'aborde ça comme une passion qui dérive de l'écriture, et je n'avais pas imaginé un instant que je puisse être payée pour un loisir.

[Aelys]

Oui, on voit les choses différemment parce qu'on n'est pas dans la même optique D'ailleurs j'ai pensé comme toi pendant longtemps.
J'avoue que quand j'ai reçu mon premier chèque pour un boulot éditorial, j'avais l'impression de le voler tellement j'avais pas eu l'impression de travailler. Mais il y a un préjugé en France comme quoi la culture doit être gratuite et bénévole qui nuit beaucoup à tous les salariés de la culture qui essaient de vivre de leur passion. C'est un sujet un peu sensible pour moi, j'ai tendance à réagir au quart de tour, désolée

Et pour faire le lien avec le sujet d'origine (tadaaaa), du coup, non, ça ne me choque pas de payer un coach littéraire. Je ne le ferai pas pour une question de budget (et parce que j'ai découvert CoCyclics-de-mes-rêves), mais là aussi, la direction littéraire c'est un travail comme un autre.
Le tout, c'est de proposer des tarifs raisonnables et de faire ça sérieusement derrière

[Ermina]

D'ailleurs j'ai pensé comme toi pendant longtemps.

Et je suis peut-être un peu idéaliste aussi.

Et pour faire le lien avec le sujet d'origine (tadaaaa), du coup, non, ça ne me choque pas de payer un coach littéraire.

Je te rejoins tout à fait. Je vois ça comme un service qui mérite salaire un peu comme engager une baby-sitter. De toute façon, pour un auteur, son roman c'est un peu son bébé

Le tout, c'est de proposer des tarifs raisonnables et de faire ça sérieusement derrière

Et l'auteur aura en plus du mal à le voir car il ne pourra jamais avoir assez de recul sur son propre roman.

[MémoireDuTemps]

Votre dialogue, Ermina et Aelys, ne m'a pas gênée du tout, il m'a même amusée et m'a rappelé un dessin animé du Maître Tex Avery quand les personnages sortent de la pellicule et s'accrochent aux trous d'entraînement de celle-ci pour revenir dans le cadre ... C'est d'ailleurs un sujet fort intéressant qui pourrait être ouvert sur le ressenti des lecteurs d'un AT ou d'un petit éditeur qui font ça bénévolement ou de ceux qui sont payés mais y trouvent une certaine passion... on peut même rester sur le même fil pour cela... suffira que je le renomme... et puis comme je crois que quelques grenouilles participent au jury de l'appel à texte "et si les hommes" elles pourraient en parler

Pour en revenir au débat premier, personne n'a remarqué dans l'article que ceux qui auraient utilisé un coach ne s'en vantent guère, la seule référence serait ceux qui ont trouvé des petits éditeurs... quant aux autres...
Et sur la mare, y en-a-t-il ?

Mon ressenti perso : à mon avis, la plupart des coachs tiennent de l'arnaque, mais il doit y en avoir de sérieux parce que passionnés et non mercantiles.

Quant à moi, ben non, je ne ferai pas appel à eux, comme je ne signerai jamais avec un éditeur à compte d'auteur ou à peine moins pire... mon but n'est pas d'être éditée, mais de dire ce que j'ai à dire. Jusqu'à il y a trois ans j'écrivais pour moi ou pour amuser la galerie (le web, mes collègues, des cercles d'amis...). Et puis j'ai eu envie de tenter d'être plus sérieuse surtout que j'étais chômeuse. Maintenant je n'y suis plus, alors je terminerai ce que j'ai commencé (ma saga et une novella d'angoisse pure), si c'est édité, tant mieux, sinon c'est pas grave
Et puis je trouve super que la nouvelle de Nariel que j'ai bêta-lue soit éditée, je trouve super que Scipion puisse bientôt tenter l'édition puisque j'avais participé à la bêta-lecture de son papyrus et que son idée était vraiment originale.

Mais je me doute que la plupart ont d'autres ambitions et je les comprends aussi. C'est un tel plaisir de lire un bon bouquin !

[MarquiseArtémise]

Mais il y a un préjugé en France comme quoi la culture doit être gratuite et bénévole qui nuit beaucoup à tous les salariés de la culture qui essaient de vivre de leur passion.

Juste une petite parenthèse pour confirmer la chose :en bibliothèques, dans les villages on trouve beaucoup de bénévoles travaillant en bibliothèques (d'ailleurs souvent formés et passionnés), ce que je trouve normal. Mais du coup, dans de plus grosses collectivités, quand on demande un poste supplémentaire, on s'entend parfois répondre :"Pourquoi tu ne veux pas prendre de bénévoles? C'est un boulot facile et il y en a qui le font par plaisir".
J'ai fini par trouver une réponse qui, en général, me fait marquer le point : "Tondre la pelouse, c'est facile et certains le font par plaisir, mais il ne vous vient pas à l'idée d'employer des jardiniers bénévoles".

Vu que j'ai régulièrement des lecteurs qui me portent leur manuscrit, je devrais peut-être m'auto-proclamer "coach littéraire"...

[Roanne]

Mais du coup, dans de plus grosses collectivités, quand on demande un poste supplémentaire, on s'entend parfois répondre :"Pourquoi tu ne veux pas prendre de bénévoles? C'est un boulot facile et il y en a qui le font par plaisir".
J'ai fini par trouver une réponse qui, en général, me fait marquer le point : "Tondre la pelouse, c'est facile et certains le font par plaisir, mais il ne vous vient pas à l'idée d'employer des jardiniers bénévoles".

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